11 septembre 2006

Camping résistant à Montpellier

COUCOU C'EST ENCORE NOUS !

http://mai68.org/ag/1054.htm
http://cronstadt.org/ag/1054.htm
http://kalachnikov.org/ag/1054.htm
http://www.chez.com/vlr/ag/1054.htm
Lien originel : http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=69401

Nous avons incendié la France en novembre dernier,
nous l'avons bloquée au printemps...

C'est la rentrée ; nous, étudiants, salariés, chomeurs... occupons les pelouses d'une fac de montpellier pour en faire un lieu de débats, une place où vivre pour ceux d'entre nous sans logements.

Le camping résistant ouvre ses portes en ce lundi 11 septembre, il ne fermera que lorsque le pouvoir à la tête de l'université nous enverra les CRS. D'ici là vous êtes cordialement invité-e-s à nous rejoindre ou à en faire autant ailleurs.

Le "Pourquoi nous sommes là ?" est expliqué dans le tract suivant.

    COUCOU C'EST ENCORE NOUS !

    Pourquoi on réoccupe la fac ? Pourquoi on se remet en grève ?

    Nous avons incendié la France en novembre dernier, nous l'avons bloquée au printemps. Mais rien n'a changé, ou alors en pire, avec les expulsions d'étrangers-squatters-noirs-pas-de-France-délinquants-terroristes-islamistes-antisémites-gauchistes-qui-violent-nos-emplois-et-prennent-nos-femmes-même-pas-foutus-de-gagner-la-coupe-du-monde-et-de-chanter-correctement-la-Marseillaise…

    Et vous pensiez que la rentrée serait calme, qu'on vous laisserait tranquilles ? C'te blague ! On en n'a pas fini avec les curés ! (parents, profs, élus, journalistes, militants, etc…)

    Pour l'instant, nous ne sommes pas là pour bloquer la fac, mais seulement pour l'occuper. D'ailleurs, l'année dernière, la dernière AG a voté la fin du blocage, mais elle n'a jamais voté la fin de l'occupation ! Ce qui n'a pas empêché le président de la fac d'appeler les flics pour nous dégager.

    Alors nous revoilà, sur la pelouse de la fac. Certains d'entre nous n'ont pas de logement ; et puis, des logements où l'on pourrait se retrouver à plusieurs dizaines, voire à plusieurs centaines, ça n'existe pas ! Occuper la fac, ça permet de se rencontrer, il y a plein de nouveaux qui n'ont pas pu goûter à la saveur de la subversion. On va briser l'ennui et l'anonymat des cours plan-plan. On va remettre les pieds dans le plat et de l'huile sur le feu ! Il faut qu'on parle de ce que nous constatons :

    — Une logique néolibérale (capitaliste) mondiale qui tend systématiquement à détruire tous les minables acquis sociaux qui achetaient la soumission du plus grand nombre. Privatisation de tous les services publics, réduction des droits à la retraite, au chômage, à la santé, au logement…

    — Un renforcement continu du contrôle social : guerres partout dans le monde, répressions policières, vidéosurveillance, flicage aux frontières, dans les transports, les commerces, les écoles, la rue… puçage et biométrie, travailleurs sociaux qui viennent jusque dans votre chambre à coucher vérifier que vous cherchez bien un emploi, et tout dernièrement la note de vie scolaire...

    — Un culte du progrès et du rendement qui mène la planète au désastre écologique pour le plus grand bonheur des industries qui nous vendent leurs merdes pétrolières, nucléaires, plastiques, chimiques, génétiques, pesticides et insecticides, bétonnées, électromagnétiques…

    — Des morales et des dogmes qui remplissent les hôpitaux psychiatriques et font la fortune des marchands d'antidépresseurs. Des « opiums du peuple » qui voudraient être les seules drogues légales : le spectacle télévisé, cinématographique, sportif, politicien, des modes vestimentaires ou des mythes tels que la « réussite scolaire », la « carrière professionnelle », bref le « Droit chemin » !

    C'est pour toutes ces raisons que nous sommes ici et que nous entendons étendre la grève à tous les secteurs de la société.

    On veut la révolution sociale ici, maintenant et partout dans le monde !

    Nous ne sommes pas utopistes, mais gravement réalistes ; car, ce monde dans lequel tu vis nous conduit au suicide collectif. Qui oserait dire le contraire ?

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SOUTIEN de do :

BRAVO ET MERCI !

Tous mes voeux de bonheur !

Que notre lutte soit puissante au point de faire oublier les élections !

Que viva la revolucion !

Hasta la victoria siempre !

Bonne chance et bon courage à nous toutes et à nous tous !

Amicalement,
do
http://mai68.org

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REMARQUE de do :

À propos du mouvement "AntiCPE" de l'an dernier :

C'est parce que notre mouvement n'était pas assez auto-organisé, qu'au moment où il l'aurait fallu, il n'a pas pu faire en sorte que son principal mot d'ordre porte désormais sur la solidarité avec les contestataires emprisonnés (et autre personnes inculpées lors de ce mouvement et des mouvements précédents, en particulier lors des émeutes de novembre 2005).

Quand j'ai fait cette proposition, à l'époque, des militants ont dit que si on faisait cela, alors le mouvement deviendrait un mouvement pour lui-même, un mouvement en soi, et qu'il n'en était pas question :

http://mai68.org/ag/986.htm

C'est donc parce que le mouvement n'était pas assez auto-organisé, pas assez auto-dirigé — c'est-à-dire parce que la coordination était infiltrée par des militants (toujours récupérateurs) de tout un tas de partis et de syndicats — que notre mouvement n'a pas pu durer plus longtemps.

Autrement dit, comme prévu, quand on accepte qu'un délégué ait une double-casquette : Délégué à la coordination ET militant d'un syndicat ou d'un parti, alors on est sûr que le délégué en question trahira soit son organisation soit la coordination et c'est quasi sûr que c'est la coord qu'il trahira !

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REMARQUE de Marcel à do :

Si je ne m'abuse tu demandais aussi à ce que chaque étudiant puisse obtenir les conditions optimales pour passer ses exams... Dans ce sens, tu as participé à la Grande Rentrée et donc à la fin du mouvement. Tu semblais aussi vouloir étendre les revendications alors que juste le C'PEU était retiré, CESEDA, LEC, CNE, etc étaient toujours d'actualité. Je ne suis pas sûr que l'extension de la lutte, à ce moment, ait été la meilleure stratégie.

Nous devons tirer les leçons de la lutte "AntiCPE" afin d'aller plus loin cette fois.

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RÉPONSE de do :

La leçon est très simple :

1°) Dès qu'un mouvement subit la répression un peu durement, sa survie passe par le remplacement du slogan mobilisateur initial par des slogans mobilisateurs du style "Halte à la répression !" et "Libérez nos camarades !" Ces deux slogans devenant les slogans principaux et les principaux moyens de mobiliser. Sinon, le mouvement se termine rapidement au moins une fois le slogan initial relativement satisfait (et même avant dans la plupart des cas).

2°) Il faut interdire aux militants des partis ou syndicats d'être délégués à la coordination, pour éviter les trahisons (qu'elles soient conscientes ou non de la part de ces traitres en puissance). C'est tout !

Réponse à ton accusation :

Je te cite :

« Si je ne m'abuse tu demandais aussi a ce que chaque étudiant puisse obtenir les conditions optimales pour passer ses exams... Dans ce sens, tu as participé à la Grande Rentrée et donc à la fin du mouvement. »

Et bien, tu t'abuses complètement, et tu as une très mauvaise interprêtation de ce que j'ai fais !

Relis bien ceci :

http://mai68.org/ag/946.htm

J'ai bien vu que le mouvement allait s'arrêter, et perdre, par peur du chantage aux examens. C'est pourquoi j'ai cherché à détruire par avance cette peur en diffusant ce texte (qui fut suffisamment compris et repris pour être efficace. Merci à celles et ceux qui ont participé à sa diffusion ou à la diffusion de ses conclusions).

C'est tout.

Je n'ai rien imploré au niveau des examens ; j'ai seulement prédit que si le mouvement était suffisamment fort, les examens seraient plus facile que d'habitude contrairement à ce que le pouvoir essayait de faire croire.

Et ma prédiction s'est réalisée !

Quand tu me dis :

« Tu semblais aussi vouloir étendre les revendications alors que juste le C'PEU était retiré, CESEDA, LEC, CNE, etc étaient toujours d'actualité. Je ne suis pas sûr que l'extension de la lutte, à ce moment, ait été la meilleure stratégie. »

C'est tout simplement contradictoire avec ce que tu dis avant : comment aurais-je pu simultanément vouloir étendre la lutte et vouloir terminer le mouvement ? !

Il est clair qu'étendre la lutte à d'autres slogans "revendicatifs" est un bon moyen pour

1°) profiter d'un rapport de force déjà établi afin de gagner sur d'autres trucs. Il n'y a pas à se gêner !

2°) renforcer le rapport de force en mobilisant des personnes qui ne s'étaient pas encore mises en grève.

Mais surtout, au moins depuis la publication de ceci :

http://mai68.org/journal/N106/16mars2006.htm

J'ai tout fait pour que le principal slogan mobilisateur soit contre la répression.

Cela aurait pu conduire à un nouveau mai 68 et peut-être à la révolution.

C'est pourquoi les militants (les encartés) qui, eux, voulaient seulement engranger des voix pour les présidentielles 2007 (et aussi vendre des cartes) s'y sont opposés au sein de la coordination. Car s'il y avait eu la révolution, leurs cartes de militants, il n'y aurait plus eu une seule personne pour en acheter ! et il n'y avait plus de présidentielles non plus ! Et leurs présidentielles, ils y tenaient, les salauds ! Quant à vendre des cartes, c'est toute leur vie, aux militants !

C'est pourquoi, il faut interdire que les militants puissent être délégués à la future coordination !

Bien à toi,
do
http://mai68.org

Post-scriptum :

Avec http://mai68.org/ag/946.htm

La peur des examens a été suffisamment détruite pour qu'on puisse vaincre le CPE.

Et avec http://mai68.org/ag/986.htm

J'ai essayé une dernière fois de faire en sorte que la coordination adopte la stratégie indiquée juste un peu plus haut après les mots "Mais surtout". C'est-à-dire de faire en sorte que la coordination décide que le principal slogan mobilisateur soit désormais contre la répression.

La coordination a refusé à cause des militants de diverses organisations, et c'est pour cela que le mouvement s'est éteind alors qu'ayant si bien commencé, il était très prometteur. J'espère que cette fois-ci la coord ne commettra pas la même erreur. Mais ce ne sera possible que si nous refusons les militants dans la coordination.

Lire aussi ceci :

Qui fut publié entre les deux textes dont il a été question précédemment dans ce post-scriptum :

http://mai68.org/ag/980.htm

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Mauvaise nouvelle :

Tout est déjà terminé ! Le camping résistant n'existe plus le communiqué l'annonçant est ici :

http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=69483

Une rentrée policiée et légumeuse

Nous vous annoncions lundi le démarrage d'un campement à l'universite Montpellier 3. Nous avons le regret de faire savoir que celui-ci n'a pas fait long feu. Ces derniers mois nous avaient montre le durcissement policier (état d'urgence, répression des manifs, siège militaire de Grenoble lors de l'inauguration de la salope Minatec ou à Freibourg lors du festoche "DIY against states"... y'a que les faucheurs volontaires qu'on a laisse plus ou moins faucher à leur guise, comme quoi y'a des signes qui ne trompent pas...).

Dès 20h, lundi, c'est directos les flics dans la fac, pour expulser la petite vingtaine de campeurs et leurs 5-6 tentes. Avec les grands moyens : 16 bacqueux (4 bagnoles) et un une demi-douzaine d'uniformes nationaux (un fourgon), précédés de Jean-Pierre, l'éternel surveillant de voie publique, et du commissaire Dumas, n°2 de la flicaille héraultaise. Rien que ca ! Dehors et vite ! Les vices-présidents et le secrétaire général de la fac ont flippé en voyant une vingtaine de personnes posées gentiment sur la pelouse aux côtés d'une table de tracts et de brochures, dont certains avaient l'outrecuidance de participer aux réunions d'information prevues pour les nouveaux. "Le cauchemar recommence !", qu'ils se sont dit. Et on espère bien ! Alors, du coup, on a eu droit à la grande démonstration de force pour nous impressionner : ils nous donnent un quart d'heure pour partir mais débarquent en force au bout de 5 minutes, fouillent, contrôlent les identités et se chargent eux-mêmes de "démonter" les tentes pour les confisquer. Tu voulais revenir camper demain ? Tu l'as dans l'os ! Et vas retrouver le ticket de caisse de ta maison en toile si tu veux la récupérer !

Quant on pense qu'il y a six mois, envisager du bleu dans la fac était briser un tabou... Ils veulent nous intimider ? Ils croient qu'on va s'ecraser ? Ils frappent face à une simple incursion pacifique ? Vengeance ! Dès le lendemain mardi, tandis que des gens distribuaient des tracts à l'entrée informant des événements de la veille, une douzaine de supporters de l'occupation ont légumisé, fuitisé et oeufisé la façade du batiment administratif, côté bureaux directeurs. Les amateurs d'art de l'université ont pu apprécier le tableau coloré...

On ne voulait pas faire ca ; enfin si mais... En tout cas l'expulsion de la veille nous a fourni le meilleur prétexte ! Et nous n'avons pas finit de rigoler... On sait qu'on n'est pas seul, que le "cauchemar" VA recommencer.

Mercredi 13 septembre 2006

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AUTRES TEXTES SUR LE COMBAT DIT "ANTICPE" (cliquable) :

À part le texte initial, les textes sont classés par dates décroissantes. C'est-à-dire qu'il faut commencer par les textes dont les liens et les résumés sont les plus bas, et ensuite remonter, pour avoir un historique de la lutte "AntiCPE" :

http://mai68.org/ag/978.htm


Retour en AG

Vive la révolution : http://www.mai68.org
                      ou : http://kalachnikov.org
           ou : http://vlr.da.ru
              ou : http://hlv.cjb.net