19 décembre 2007

PRIVATISATION DE L'ENSEIGNEMENT

Piquet de grève volant sur un campus universitaire

TACTIQUE

http://mai68.org/ag/1284.htm
http://cronstadt.org/ag/1284.htm
http://kalachnikov.org/ag/1284.htm
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=92111

     Campus de Grenoble : police, déblocages et organisation de la riposte

    Mercredi 12 décembre, à Grenoble, une AG de 500 à 700 personnes a décidé de revoter le blocage (après une semaine sans blocage) sur les trois facs (Grenoble I, II et III), jusqu'aux vacances de Noël.

    À la suite de l'AG, une bonne centaine d'étudiants partent en manif sauvage vers la rocade, pour bloquer la circulation automobile. Accueillis par la police, ils doivent fuir et retourner vers le campus. Mais la police en veut encore et engage une course-poursuite : lacrymos, coups de matraques, la BAC poursuit des étudiants jusque dans la bibliothèque universitaire ! La police est sur le campus comme chez elle et commence à bien connaître les lieux. Quatre personnes sont arrêtées.

    Le lendemain de l'AG, le blocage n'est que partiel et se tient difficilement. Concrètement, il n'a pas pu tenir partout.

    Et lundi matin (17 décembre), les flics sont venus "débloquer" par la force la galerie des amphis de l'UPMF (Grenoble II), qui était un des rares bâtiments bloqués ce matin-là. La baston entre bloqueurs et anti-bloqueurs avait tourné nettement à l'avantage des bloqueurs, qui ont notamment fait usage d'un extincteur pour "refroidir" les plus énervés des anti-bloqueurs.

    Une sale alliance a donc été nécessaire aux partisans de l'ordre et de la domination pour que les cours reprennent plus ou moins : policiers en tenue anti-émeute, Brigade Anti-Criminalité, flics en civil (commissaire et compagnie), vigiles Sécuritas et petits fachos d'étudiants anti-bloqueurs. Des interpellations ont d'ailleurs eu lieu (l'une d'entre elles a failli être empêchée, des bloqueurs se jetant sur les mecs de la BAC qui procédaient à la première arrestation, et bon, ça fait quand même plaisir de voir la BAC se manger des coups de pieds...). En tout, il semble qu'au moins cinq arrestations ont eu lieu ce jour-là sur le campus, dont une personne qui attendait le tram !

    Mais la lutte a continué dans la matinée et dans l'après-midi. Le campus est agité, de nombreux bâtiments sont parcourus par des groupes bruyants et des cours sont perturbés (alarmes incendie, fumigènes dans les couloirs, coupures d'électricité, interventions sauvages en amphis, etc.). Certains étudiants ont quitté leurs cours en apprenant l'intervention policière du matin, des profs ont annulé leurs cours, la fac occupée a été "visitée" par de nombreuses personnes dans l'après-midi et les débats allaient bon train, notamment contre la présence policière sur le campus. Campus qui semble d'ailleurs coupé en deux sur cette question, car d'un autre côté des étudiants s'affirment ouvertement pour l'intervention des flics sur les facs, idem pour certains profs.

    Le hall sud de Stendhal est donc toujours occupé, ainsi que trois amphis. Et ce, au moins jusqu'aux vacances, et pourquoi pas aussi pendant les vacances. La fac occupée est devenue un véritable lieu de vie et même s'il est barricadé et qu'il faut passer par une fenêtre du rez-de-chaussée pour y accéder, on peut répéter ce qu'un étudiant disait un soir lors d'un comité de grève : « entrer dans la fac par une fenêtre, c'est mettre les pieds dans une autre université ». Une université sans chef, sans prof, sans directeur ni président, sans vigiles et sans sécurité ! Parce que la sécurité, comme la délation, ça nous pourrit la vie.

    Le blocage total semble ces temps-ci très difficile à tenir, réfléchissons à d'autres modes d'intervention. En à peine deux mois de lutte sur le campus, la police est intervenue violemment près de dix fois sur le campus (pour expulsions, "déblocages", poursuite de manifestants, etc.). Face à la police, y'a pas à chier, on est soit contre eux soit avec eux.

    Un peu plus de six mois après l'investiture de Sarko à l'Elysée, on voit que le monde de la police s'est renforcé. Ce n'est pas que la Droite qui est décomplexée, c'est aussi la police.

        Signé : Organisons la riposte !

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RÉPONSE de do : Bravo à vous !

Recette du piquet de grève volant sur un campus universitaire :

Ce qu'il faut, c'est pas forcément un piquet de grève statique devant chaque porte ; car, cette façon de faire est surtout valable en début de mouvement, quand il faut (quand le piquet de grève doit) expliquer aux étudiants les raisons de la grève.

Les inconvénients des piquets de grève statiques devant chaque porte sont de deux natures :

1°) Cela mobilise un grand nombre de personnes et empêche que les gens puissent faire d'autres choses, comme s'occuper de la bouffe ou préparer la prochaine AG, etc.

2°) L'autre gros inconvénient des piquets de grève statiques est que la police (ou les fascistes) peut les localiser facilement pour les neutraliser, voire pour arrêter des personnes parmi les plus motivées.

Il est au bout d'un moment préférable de constituer et d'utiliser un piquet de grève volant composé d'un petit nombre (entre cinq et dix) de personnes décidées, et n'ayant pas peur, et relativement bien "armées", et n'ayant pas peur de se servir de leur matériel.

Quelques autres personnes se baladent régulièrement sur le campus pour vérifier si des cours se tiennent et préviennent le piquet volant aussitôt qu'un cours ou TD est repéré.

Dès qu'un cours est signalé, le piquet volant, constitué de personnes sachant se battre, va très rapidement le saboter en entrant dans la salle où il se tient sans demander la permission (*) avec deux extincteurs : un à jet d'eau ou à neige carbonique et surtout un à poudre.

(*) Mais en contrôlant bien la sortie pour pas risquer de se faire coincer à l'intérieur !

Entrer sans permission dans le cours et demander à tout le monde de sortir en disant que sinon vous allez vider l'extincteur à poudre dans la salle.

Si quelqu'un dit qu'il n'a pas peur, par exemple le prof, commencer par l'extincteur à jet d'eau. En général tout le monde sort.

Et s'il le faut, utiliser une fois l'extincteur à poudre. Vous n'aurez ensuite plus jamais besoin de vous en reservir sur le campus pour vider un cours ! (à condition de l'avoir toujours avec vous !)

Bien à vous,
do
http://mai68.org

Post-scriptum :

0°) Privatisation de l'éducation nationale !

Il ne faut plus jamais parler de "LRU" ou de "Loi Pécresse" aux étudiants et aux autres personnes. Car ces expressions ne disent pas grand chose et masquent plutôt le danger de ce qui nous attend !

Il faut parler de la PRIVATISATION DE TOUT LE SERVICE PUBLIC DE L'ÉDUCATION NATIONALE !

Car, ça, les gens savent d'emblée ce que ça veut dire sans avoir besoin de grandes explications ! Et, du coup, ils comprennent pour de vrai notre combat !

1°) Il ne faut plus utiliser de piquets statiques puisque les flics, Sachant où les trouver, les attaquent trop facilement. Il faut des piquets mobiles, invisibles à la police, comme la guérilla cachée au sein du peuple et protégée par lui.

2°) N'utilisez l'extincteur à poudre pour vider un cours qu'en cas d'absolue nécessité. Mais ne pas hésiter à vous en servir s'il n'y a pas d'autre moyen de faire respecter une grève décidée en AG.

S'il faut contrôler la sortie de la salle où se tient le cours à vider, c'est en particulier pour le cas où il serait nécessaire d'utiliser l'extincteur à poudre.

En effet, avant de se servir de l'extincteur à poudre, il faut que TOUTES les personnes constituant le piquet volant soient sorties à l'extérieur de la salle avant qu'une personne, se tenant sur le pas de la porte, donne un jet d'extincteur à poudre à l'intérieur de la salle.

Ne pas vider tout l'extincteur à poudre ! sauf s'il s'agit vraiment d'un très grand amphi. Faites un essai en lieu fermé et sans personne à l'intéreiur avant de vous en servir en situation bien réelle pour vider un cours ; vous verrez l'efficacité de l'engin et vous saurez alors qu'il faut l'utiliser avec mesure !

3°) Dans ma ville, en 1976, la grève a tenu 4 mois grâce à la technique des extincteurs !

Et nous occupions les imprimeries des facs de lettre et de science et nous tirions journaux et tracts destinés aux étudiants et à la population d'une façon générale.

Grâce à ce journal dont nous avions tirés de nombreux numéros et grâce aux tracts, les raisons de la lutte et de ses méthodes étaient expliquées et parfaitement justifiées.

Quand la grève a été votée, le piquet de grève DOIT la faire respecter !

L'heure est grave, ne l'oubliez pas :

Il s'agit d'éviter la privatisation de l'ensemble de l'éducation nationale de ce pays.

L'ennemi, lui, ne se gêne pas pour utiliser des moyens extrêmes pour nous faire plier.

Nos moyens doivent être à la hauteur de l'enjeu.

4°) Lire aussi l'appel au secours de Rouen et la réponse de do :

Sachons ce que nous voulons et soyons déterminé-e-s ! :

http://mai68.org/ag/1280.htm


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