30 mai 2001

Ariel Sharon est persona non grata en France.

Nous considérons que l’invitation officielle de Sharon en France est scandaleuse et totalement inopportune.

En effet, la carrière militaire et politique de cet homme est constellée de crimes internationaux et de violations des conventions de Genève sur la protection des populations civiles en temps de guerre et sous occupation militaire.

En particulier, par sa politique de maintien et d’extension des colonies illégales et de violences contre les populations palestiniennes, il est, comme l’affirme le Comité international de la Croix-Rouge, responsable de crimes de guerre.

D’autre part, par ses responsabilités politiques et militaires en 1982, pendant la guerre du Liban, il a donné des ordres qui ont conduit au massacre de milliers de civils palestiniens et libanais dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila, se trouvant ainsi à l’origine de crimes monstrueux relevant d’un tribunal pénal international.

Aujourd’hui au pouvoir, Ariel Sharon n’a absolument pas changé et il mène une politique de répression d’une violence sans précédent depuis 1967 contre les populations palestiniennes.

La diplomatie française ne peut, d’un côté, parler de paix et de justice et, de l’autre, alimenter la guerre avec la signature d’un contrat d’armement avec le gouvernement israélien, à travers un consortium européen auquel la France participe.

 

Pour les droits et la protection du peuple palestinien

Pour une paix juste et durable

 

A nouveau, après plusieurs années d’espoir, le Proche-Orient est au bord de l’embrasement. Le gouvernement israélien s’engage dans une véritable logique de guerre contre le peuple palestinien.

Depuis les accords d’Oslo, les possibilités historiques d’aboutir à une paix durable ont été réduites à néant par le refus des gouvernements successifs d’Israël de respecter le droit international, la réciprocité, l’égalité comme bases de la négociation. Le maintien sous tutelle des territoires occupés par Israël, leur colonisation intensifiée ont soumis les territoires palestiniens à une situation de violence, d’humiliation, de blocus et de ségrégation.

Avec la constitution du gouvernement d’union nationale d’Ariel Sharon, au sein duquel siègent côte à côte des représentants politiques allant d’une extrême droite raciste et belliciste jusqu’à des ministres travaillistes, une politique délibérée d’escalade a vu le jour : bouclages de Gaza et de la Cisjordanie, blocus, bombardements de villes, villages, camps de réfugiés palestiniens et de leurs habitants, violation des zones placées sous contrôle de l’Autorité palestinienne, construction de nouvelles colonies, confiscation de nouvelles terres, assassinats prémédités de responsables politiques palestiniens…

Depuis septembre 2000 déjà, au soulèvement de toute une population et de toute une jeunesse pour l’indépendance et la justice, l’armée israélienne a répondu avec la plus grande violence. Plusieurs centaines d’hommes, de femmes et d’enfants, pour la plupart palestiniens, ont ainsi trouvé la mort et plus de 20 000 blessés dont 3 000 handicapés à vie sont à déplorer. Nous condamnons tout acte de violence contre des civils.

Le gouvernement israélien a franchi un nouveau pas en agressant le Liban.

En Israël, des forces de paix existent. Nous saluons l’action qu’elles mènent dans une situation difficile, notamment celle des objecteurs de conscience, pour une solution de paix dans la justice.

Il n’est de solution à ce conflit qu’à travers la négociation pour une solution juste et durable, fondée sur le droit et l’application des résolutions des Nations Unies. La paix et la sécurité de tous les peuples de la région impliquent l’évacuation totale des territoires occupés par Israël depuis 1967, l’application des résolutions des Nations Unies concernant le droit au retour des réfugiés, le droit du peuple palestinien à disposer d’un Etat souverain en Cisjordanie et à Gaza, Etat avec Jérusalem-Est pour capitale.

Nous exigeons des dirigeants de l’Union européenne et du gouvernement français qu’ils agissent en ce sens, c’est-à-dire qu’ils exercent la pression maximale afin que les autorités israéliennes respectent enfin les résolutions des Nations unies.

Cela suppose qu’ils répondent sans délai aux appels pressants de l’OLP, de l’Autorité palestinienne, des Ong et de tout le mouvement national palestinien, en prenant toutes les dispositions diplomatiques permettant le déploiement d’une force de protection internationale des populations palestiniennes.

Cela passe aussi par la mise en œuvre des sanctions économiques et juridiques qui s’imposent, en utilisant tous les moyens de pression dont elles disposent, et particulièrement la suspension de l’accord d’association entre l’Union Européenne et Israël, tant que seront violés les droits fondamentaux du peuple palestinien.

Pour faire aboutir au plus vite ces objectifs, nous appelons tous les démocrates à se manifester avec force.

Premiers signataires : Association France-Palestine-Solidarité, Association franco-palestinienne d’échange culturel (AFPEC), Action du Tchad pour l’unité et le socialisme, Association des Palestiniens en France, Bloc de gauche du Portugal (section de France), Campagne pour le droit au retour, Collectif inter-universitaire de coopération avec les universités palestiniennes (CICUP), Confédération générale du travail (CGT), Collectifs de solidarité en région parisienne, Coordination des groupes de femmes " Egalité ", Droit et solidarité, Enfants de Palestine, Enseignants pour la paix, Fédération syndicale unitaire (FSU), Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), France-Palestine Paris-Sud, Jeunesses communistes révolutionnaires (JCR), Les Alternatifs, Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Ligue des droits de l’Homme (LDH), Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples (section de France), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), Mouvement de la jeunesse communiste de France (MJCF), Parti communiste français (PCF), Parti communiste des ouvriers de France (PCOF), Parti de la refondation communiste d’Italie (section de Paris), Rencontre progressiste juive (RPJ), SUD-Education, SUD-PTT, Union générale des étudiants de Palestine (GUPS), Union juive française pour la paix (UJFP), les Verts, Section de France du Mouvement Burkinabé des Droits de l'Homme et des Peuples (MBDHP-SF), Palestine 33 (Bordeaux), Action du Tchad pour l'unité et le socialisme (ACTUS), Parti du travail d'Iran (PTI), Revolutionary Democracy (Inde).

 

Manifestation le mardi 5 juin 2001

à 18 h 30, Place Denfert-Rochereau


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