Samedi 13 avril 2002, 21h17

 

Lien originel : http://fr.news.yahoo.com/020413/202/2jrko.html

La réaction contre le coup d'Etat a commencé au Venezuela

CARACAS (AFP) - La réaction au coup d'Etat contre le président Hugo Chavez a commencé samedi au Venezuela avec des incidents et des manifestations de ses partisans, ainsi que la rébellion d'un général, commandant de parachutistes, contre le gouvernement provisoire autoproclamé.

Le document scellant la démission de Hugo Chavez et la destitution par lui de son vice-président, avant sa mise aux arrêts vendredi à l'aube, n'avait toujours pas été rendu public samedi à la mi-journée par le nouveau régime.

L'officier à la tête d'une brigade parachutiste de 2 000 hommes à Maracay (80 km à l'ouest de Caracas), dont faisait partie l'ex-président élu en 1998, ne reconnaît pas le gouvernement provisoire et prépare un soulèvement, selon un ancien collaborateur de M. Chavez.

Jusqu'ici patron des patrons vénézuéliens, Pedro Carmona, 60 ans, est devenu vendredi soir président intérimaire autoproclamé, en charge d'un "gouvernement de transition démocratique et d'union nationale" selon un "acte constitutif" signé par huit "membres de la société civile".

Après avoir dissous l'Assemblée nationale, Pedro Carmona, leader depuis plusieurs mois de l'opposition à M. Chavez, a promis des élections législatives avant décembre prochain et présidentielle avant un an.

"Le général Raul Isaias Baduel de la brigade de parachutistes ne reconnaît pas les ordres de ce gouvernement de fait. Il commande plus de 2 000 soldats à Maracay et il est en train de prendre les armes, car il rejette ce gouvernement", a déclaré à l'AFP le capitaine de l'armée de terre William Farinas, qui dirigeait le Fonds d'aide sociale du gouvernement Chavez.

La situation était particulièrement tendue dans les quartiers populaires du centre et de l'ouest de Caracas, où deux personnes ont été blessées par balles, selon l'organisation de défense des droits de l'homme Provea.

L'autoroute reliant la banlieue à la capitale a été bloquée par plusieurs personnes qui ont mis le feu à des pneus.

Des saccages de magasins ont eu lieu dans la banlieue dortoir de Guarenas (30 km de Caracas), où les commerçants remettaient des marchandises aux pilleurs afin d'éviter de nouveaux dégâts, a déclaré un policier local à l'AFP.

Plus d'une centaine de partisans de Hugo Chavez manifestaient en outre pacifiquement devant Fort Tiuna, la principale base militaire de Caracas, où il a été détenu dans la nuit de jeudi à vendredi après son renversement.

Mais un membre du service de presse de l'ex-président a affirmé samedi à l'AFP, sous couvert d'anonymat, que M. Chavez avait été transféré vers la base navale de Turiamo, située à 100 km à l'ouest de la capitale, sur la côte caraïbe.

La fille de M. Chavez, Maria Gabriela, avait auparavant indiqué à la télévision cubaine que son père avait "été emmené par hélicoptère" vers une destination inconnue, précisant elle aussi avoir été avertie par des militaires favorables au président.

Une grande tension régnait samedi près de Fort Tiuna, dans les quartiers pauvres El Valle et Coche, ainsi que dans ceux de San Juan, San Martin (centre), 23 de Enero et Petare (ouest), où des centaines de personnes protestaient contre le coup d'Etat, ont déclaré à l'AFP des journalistes locaux sur place et des témoins.

A Maracay, des centaines de partisans de l'ex-président se sont rassemblés devant le siège de la brigade de parachutistes en rébellion. Les militaires serraient la main des civils, qui exigaient sa libération, ont rapporté à l'AFP des sources du journal El Siglo.

Des troubles se sont produits dans le centre et l'est de Maracay, près de la brigade, où des habitations, construites à l'initiative du gouvernement de M. Chavez pour les classes pauvres, ont été occupées par des personnes non identifiées.

Le vice-président de M. Chavez, Diosdado Cabello, qui selon la Constitution aurait dû prendre la succession, a affirmé "ne pas avoir démissionné" dans un entretien par téléphone "depuis la clandestinité" avec le quotidien El Universal publié samedi.


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