15 juillet 2005

Lien original en anglais :

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In english here : http://mai68.org/842.en.htm

LONDRES

En période de terreur la vérité prend une claque

Par le Docteur Sahib M Bleher

Merci à Didier pour la traduction en français.

http://mai68.org/ag/842.htm

     « Un mensonge peut avoir fait la moitié du tour du monde alors que la vérité est encore en train de mettre ses chaussures » disait Mark Twain. Les communications modernes aident le mensonge à voyager plus loin. Bien que le Velcro ait remplacé les lacets, la vérité n’est plus aussi lente à être diffusée, principalement grâce à Internet.

     Après le 11 septembre cela a pris des mois avant qu’une discussion signicative ait démarré pour découvrir ce qui s'était vraiment produit. Après le 7 juillet à Londres, il n’a fallu que quelques jours. Beaucoup de mensonges ont circulé dans le monde à propos de la « guerre au terrorisme », qui est un écran de fumée dissimulant une volonté de conquête territoriale, et de contrôle géopolitique et social.

     Cela ne devrait pas être une surprise pour nos services de sécurité de trouver des gens sceptiques à propos de leur intégrité après qu’ils nous aient « vendu » la menace imminente des armes de destruction massive, puis nous avoir dit d’être constamment sur nos gardes car une attaque était inévitable, et maintenant ils nous déclarent être choqués par ce qui s’est passé. Cela ne devrait pas les surprendre non plus que n’importe quel investigateur sérieux les incluent dans la liste des suspects. Les Londoniens ont une solide réputation de bon sens et s’ils peuvent supporter beaucoup, mais ils n'ont pas confiance en leur bureaucratie. De même, ils n’ont pas crû la version officielle sur la mort de la Princesse Diana. « Quand vous avez éliminé l’impossible, ce qu’il reste, même si c’est improbable, doit être la vérité » disait Sherlock Holmes.

     Propagande et fascisme

    Voyageant à travers l'Océan atlantique, Thomas Jefferson a compris l’intérêt des gouvernements de mentir : « Seul le mensonge a besoin de l'appui du gouvernement. La vérité peut se tenir debout toute seule » a-t-il énoncé. Les gouvernements ont une propension naturelle à aimer la propagande. Le ministre de la propagande nazi Joseph Goebbels déclara un jour : « Si vous dites des mensonges suffisamment gros et que vous persistez à les répéter, les gens commencent à les croire. » Le mensonge peut être maintenu seulement tant que l'État peut protèger les personnes des conséquences politiques, économiques et/ou militaires du mensonge.

     Il devient ainsi vital pour l’État d’utiliser toute la puissance à sa disposition pour réprimer les dissidents. La vérité étant l’ennemi mortel du mensonge, par extension elle devient aussi l’ennemi mortel de l’État. George Orwell, grand prédicateur de ces temps de double langage et de contrôle de la pensée dans lesquels nous vivons, a un jour déclaré : « Durant les périodes de duperies universelles, dire la vérité devient un acte révolutionnaire ».

     Vous pourriez penser que ceci s’applique aux régimes fascistes et dictatoriaux, et non à une démocratie. Mais qu’est-ce que le fascisme sinon une trinité démoniaque composée d’un gouvernement, des entreprises et de la puissance des médias ? Le projet pour le « Siècle Américain » [le PNAC] contient une liste édifiante de signes indicateurs du fascisme. Pour une analyse plus intellectuelle, voir l’essai de Thomas J. DiLorenzo sur le fascisme économique. Il est temps de se regarder dans un miroir ! Le raisonnement du « blogger » Troy est tout à fait sain (N.D.T. un blogger est un rédacteur de son propre journal sur le web – « b » est l’abréviation de web et « log » veut dire journal) :

     « J'arguerais du fait que la convergence toujours plus grande du gouvernement, de l'élite des industriels et des médias (un morceau essentiel du puzzle) signifient que les États-Unis se dirigent vers le fascisme. La puissance de la prise de décision est de plus en plus concentrée sur un groupe minuscule, l'opposition est éliminée à la fois par la force et en cultivant l'ignorance, et ainsi les vues de l'élite sont vendues sous le nom de vérités objectives ».

     Est-ce que le groupe Oasis est populaire avec son nouvel album “ Don’t believe the truth ” (ne croyez pas la vérité) parce que les plus jeunes ont pris conscience qu’on leur ment sans arrêt ? Notre jeunesse, après tout, est un produit de notre société, et cela vaut aussi pour de jeunes Pakistanais fâchés, contrariés et privés de leurs droits civiques.

     Aucune raison de blâmer les pratiques antidémocratiques, l’instruction fanatique et la mentalité dans les pays arabes et islamiques comme Tony Blair a récemment essayé de le faire. Ces jeunes sont le produit du système d'éducation et de la société britannique ; ce sont nos valeurs britanniques, ou plutôt leur manque, qui ont fait ce qu’ils sont.

     À qui profite le crime ?

     Une façon d’arriver à la vérité est de se demander : À qui profite le crime ? Qui en bénéficie ? Pout tout observateur impartial il est évident que les musulmans, qu’ils soient de l’est ou de l’ouest, n’ont en rien bénéfié des récents événements. Par contre les gouvernements occidentaux et les industriels, particulièrement les fabricants d’armes et les compagnies de sécurité en ont profité, ainsi que les cartels du pétrole et leurs banquiers qui furent les premiers à encaisser les bénéfices générés par cette tragédie.

     Outre l’action militaire unilatérale, le 11 septembre nous a amené les diverses étapes du « Patriot Act », au travers des prisonniers de Guantanamo ou de la suppression des droits démocratiques. Mais il n’a pas réussi à faire taire la voix de tous ceux qui ne veulent pas perdre leur liberté d'expression. Il y a des tentatives pour contrôler Internet et pour ramener tous les occidentaux à un régime de désinformation « à la CNN », comme il y a eu des tentatives pour interdire l'émission satellite d'information d'Al-Jazeera qui s’avère non adaptée pour être livrée au public américain, mais jusqu'ici elles n’ont pas réussi à surmonter un mouvement fort et encore déterminé à sauver les droits civiques.

     Grands sont les espoirs que le 7 juillet de Londres puisse changer ceci. Malgré tout, l’interception des emails est en première ligne dans la liste de Tony Blair pour ses opérations de contre-terrorisme, mesure figurant aussi sur l’agenda de l’organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

     Jusqu'ici le gouvernement britannique avait pensé qu’effrayer les gens par la menace d'une attaque terroriste inévitable était suffisant, mais cette menace fût accueillie par la raillerie et l’accusation de cultiver la peur. Une série télévisée, « La puissance des cauchemards », posa la question de savoir si ces avertissements à propos de la sécurité étaient motivés par des buts politiques.

     Aux élections générales britanniques récentes le mouvement pacifiste a sérieusement bousculé la majorité du gouvernement et a marqué une victoire extraordinaire avec l'élection du candidat pacifiste George Galloway qui, sans mâcher ses mots, a été aux États-Unis et a pris la parole au comité du sénat américain.

     Londres avait besoin de véritables attentats terroristes pour pouvoir engourdir suffisamment la population afin de faire passer des lois qui n'auraient pas été acceptées avant. Immédiatement après les attentats ont eu lieu des incursions policières sensées encercler de supposés suspects, de même qu’en fRance et en Italie. La farce de la démocratie pourrait alors être suspendue et le gouvernement et l'opposition pourraient se rassembler dans une Union Sacrée [collaboration de classe]. Les politiciens des USA espèrent aussi que ces événements anihileront l'opposition de nombreux Européens à l’impérialisme américain et permettront d'unir l'ensemble des Européens pour enfin appuyer pleinement l’impérialisme américain (NDT comprenez en Irak, et bientôt en Iran).

     Sacrifier quelques personnes de son propre peuple n’est pas un prix trop cher à payer. L’ancienne secrétaire d’État Madeleine Albright pensait que même la mort d’un demi-million d’enfants irakiens n’était pas trop chère à payer.

     Malheureusement pour les politiciens américains et anglais, des voix se sont élevées qui n’ont pas pu être réduites au silence aussi facilement que lors du 11 septembre. Certains ont même carrément blâmé le gouvernement pour ses actions illégales à l’étranger. Juste après l’attentat de Madrid, l’électorat n’a pas suivi le gouvernement mais l’opposition, demandant un retrait des troupes espagnoles en Irak. Il semble que la majorité des Britanniques n'a cette fois aucunement l’intention d’apporter un soutien inconditionnel au gouvernement.

     Blogger pour la vérité

     Le grand philosophe Allemand Fichte disait que la plus grande consolation pour tous ceux qui défendent la vérité et l’humanité est que la vérité finira par surmonter le mensonge, de même que le plus léger miroitement de lumière élimine l'obscurité qui l'entoure.

     Un des moyens de provoquer cette lumière est de poser des questions. Et bien des questions ont déjà été posées à propos des attentats à Londres le 7 juillet, et la version officielle est remise en cause. Ces jours-ci, ce sont aux bloggers d’exprimer leurs soucis.

     Voici quelques indices pour des Sherlock Holmes en herbe :

    Peter Powers, un ancien officier anti-terroriste de Scotland-Yard, a admis sur la BBC Radio 5 et au journal ITN News que sa société pratiquait un exercice de simulation d’attaque terroriste le matin des explosions et précisémment aux mêmes endroits où les bombes ont explosé. Coincidence ? Impossible. Connivence ? Improbable. Bien joué Watson, il doit donc s’agir de connivence, ce qui expliquerait pourquoi les preuves ont été supprimées. Je veux parler des caméras cassées du bus n° 30.

     L’un des problèmes de la propagande moderne est la rapidité du flux des informations. Le peu de temps pour trier les choses mène à des contradictions inévitables. Par exemple al-Qaïda allait, cela va de soi, être responsable des attentats, et nous aurait pris pour cible à cause de notre engagement en Irak. Maintenant, nos politiciens nous disent que ces attentats n’ont rien à voir avec l’Irak, mais furent une tentative de porter atteinte à nos valeurs et à notre mode de vie. Pas al-Qaïda donc, mais des terroristes de l’intérieur. Remarque cynique du blogger cité plus haut : « Observez le jeu consistant à connecter les événements à la Syrie et à l’Iran. Mais les terroristes ne sont plus là pour démentir. »

     Si les nouvelles lois anti-terroristes étaient étendues aux citoyens britanniques, les choses seraient, il est vrai, plus simples : Ils pourraient être arrêtés sans passer en justice.

    Puis il y a la chronologie et la technologie des explosions. Dans un premier temps, l'on nous a dit que les diverses explosions se sont étalées sur plus d’une heure, jusqu’à ce que les gens se demandent pourquoi, voyant que les service du Mossad israélien avaient été capables de prévenir Netanyahu (qui était bien sûr dans les parages) de ne pas quitter son hôtel, pourquoi donc le public londonien n’a pas été averti dès l’explosion de la première bombe, plutôt que d’avoir menti par omisson en parlant de simples coupures de courant ?

    Pour éliminer ce grave problème, Il a été annoncé ensuite que les bombes utilisaient en fait des minuteurs pour déclencher des explosions qui furent soit-disant simultanées. Probable si on a à faire à des terroristes ne voulant pas y laisser leur peau. Le lendemain, cependant, on nous déclare que des terroristes kamikazes basés dans le Yorkshire (musulmans fanatiques, comme celui marié à une femme hindoue), auxquels s’ajoute maintenant un Jamaïcain, étaient responsables du carnage. Vous imaginez-vous un terroriste kamikaze utiliser un minuteur sur sa charge d’explosifs et sagement attendre l’explosion ? Stupide et impossible. Alors il n’y avait pas de minuteur ? Mais la police n'aurait pas juste inventé tout cela, n'est-ce pas ? Improbable. La vérité est : quelqu’un nous ment quelque part.

     La Vérité

    Qui plus est, dans une ville de plusieurs millions d’habitants comme Londres, il y a inévitablement des gens qui voient des choses qu’ils n’auraient pas dû voir, comme des fermetures de station avant l'événement, par exemple, ou la police poursuivant et tirant sur des criminels présumés dans le Canary Wharf (NDT. En quelque sorte le Manhattan de Londres), fait qui a bien vite été occulté. Comme il est dit : vous pouvez mentir à tout le monde de temps en temps, à quelques personnes tout le temps, mais vous ne pourrez jamais mentir à tout le monde tout le temps.

    L’après 07 juillet est rempli de discours fluctuants des politiciens qui nous incitent à croire que la douleur du public de Londres est unique au le monde et dans l'histoire. Dans les jours suivant les attentats de Londres, le nombre des pertes a été comparé à celui des civils innocents de Bagdad, où les attentats sont quotidiens, sans parler du reste de l’Irak.

     Une collision de trains au Pakistan a fait 3 fois le nombre de victimes de Londres. Mais il semblerait que la vie n’ait pas le même prix partout. Dorénavant, plus aucun mensonge ou déclaration fantaisiste ne pourra empêcher la Vérité d’émerger, même lentement, et n’empêchera que soient enfin désignés les vrais malfaiteurs, pour l’instant encore confortablement assis dans leurs beaux bureaux. Thomas Carlyle disait : « Pourquoi dites-vous de lui que c’est un bon orateur, s’il ne fait que proférer des mensonges ? ».

     Le gouvernement ferait bien de se dépêcher. S’il ne parvient pas rapidement à mettre en place son État totalitariste et policier, il pourrait bien payer le prix fort pour sa perfidie.

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