7 aout 2005

De l'intoxication sécuritaire à la dictature globale.

http://mai68.org/ag/848.htm  

Lorsque les historiens du futur — s'il en existe encore — se pencheront sur l'époque présente, ils verrons sans doute ce que nous sommes incapables de voir, nous qui avons le nez dessus : la dégénérescence des libertés chèrement acquises au cours des siècles précédents et la mise en place d'un fascisme nouveau style qui ne diffère des précédents que par l'absence d'un élément théâtral : la déambulation ostentatoire des chemises noires ou brunes dans nos rues. Pour l'heure, les États-Unis mènent le bal : la forme politique de l'État états-unien possède désormais pratiquement toutes les caractéristiques de la dictature fasciste pleinement développée :  le nationalisme exacerbé, le mépris pour la reconnaissance des droits de l'homme, l'identification de boucs émissaires pour la cause commune, la suprématie militaire, le sexisme rampant, le contrôle des mass-media, l'obsession de la sécurité nationale, l'interpénétration du religieux et du politique, la protection du pouvoir des grands groupes industriels et financiers au détriment de celui des travailleurs et des citoyens, le mépris pour les arts, la culture et l'intelligence, l'obsession de la punition du crime quitte à définir comme crime des comportements qui ne l'étaient pas dans le passé, la corruption à grande échelle et le copinage au plus haut sommet de l'État, enfin la manipulation des élections. La forme fasciste est moins avancée en Europe qu'aux États-Unis, mais la direction prise ici reste la même. À défaut de pouvoir s'opposer à la plus grande puissance du monde, les citoyens conscients pourraient au moins rompre le contact... mais la plupart ne le font pas : nos intellectuels et nos scientifiques adorent tellement les États-Unis qu'ils sont prêts à se soumettre à un palpé rectal pour y aller. Comme dans le cas d'Hitler en 1933, il n'y a pas urgence car le péril n'est pas perçu. À la différence de 1920 (Mussolini), ou 1933, l'outil de la prise de pouvoir n'est pas le parti unique manipulant des bandes armées vêtues de chemises brunes mais une police high-tech omniprésente mettant en œuvre des dispositions sécuritaires contraignantes grâce à la peur générée par un terrorisme d'apparence exogène qu'elle anime en sous-main.  

Terrorisme. n. m. (1794; de terreur) 1° Hist. Mot employé dans la période qui suivit la chute de Robespierre pour désigner la politique de terreur des années 1792-1794.  V. Terreur. 2° (1922) Cour. Emploi systématique de mesures d'exception, de la violence pour atteindre un but politique (prise, conservation, exercice du pouvoir…), et specialt. Ensemble des actes de violence (attentats individuels ou collectifs, destructions) qu'une organisation politique exécute pour impressionner la population et créer un climat d'insécurité. "le terrorisme peut être une méthode de gouvernement" (Romains). Le terrorisme russe de 1905 (nihilisme). Victimes du terrorisme. Terrorisme et contre-terrorisme. Petit-Robert. 1982.  

Comme on le lit, le mot "terrorisme" désigne bien au départ le terrorisme d'État. Constatons simplement que sa nouvelle définition, celle qu'emploient nos médias (du Monde à France 2) exclut du concept de terrorisme l'élimination des populations civiles dans des opérations de bombardements massif (Irak, Afghanistan, Tchétchénie, Palestine, Liban...), la destruction massive à l'obus de mortier ou au bulldozer des habitations privées, des édifices publics et des infrastructures nécessaires à la survie dans ces mêmes régions ainsi que l'empoisonnement lent des populations à l'uranium appauvri. L'État états-unien, israélien, anglais ou russe ne peut donc être qualifié de terroriste par définition. Si l'on en vient aux attentats individuels, un silence pudique masquera à l'occasion l'origine classiquement terroriste de l'État d'Israël (voyez les mots-clés : Irgoun, Haganah, affaire Lavon, Folke Bernadotte, etc. [Note de do : mots-clés à utiliser dans http://google.fr Voir en effet cet autre article de jean-Paul intitulé "Du bon usage de google" : http://mai68.org/ag/714.htm]).  

Pour nos courageux journalistes, la définition du mot "terrorisme" qui doit être répété encore et toujours afin d'induire une peur permanente se découpe donc selon un périmètre extrêmement contourné auxquels "on" a donné un nom : al-Qaïda. Ce qui n'entre pas dans ce périmètre est décrété ne jamais avoir eu lieu. La manipulation actuelle joue d'abord sur le silence et l'effacement. Messieurs les journalistes, messieurs les prétendus experts, vous ne pouvez qu'être des pleutres ou des salauds. Choisissez.  

Notons au passage que le nombre des victimes du terrorisme redéfini est extrêmement faible : moins de 5000 morts peuvent être attribuées à l'entité dénommée "al-Qaïda" depuis le 11/09/2001. Que l'on compare ce nombre à celui des victimes des armes à feu[1] au USA, à celui des bavures médicales aux USA ou aux victimes des accidents de la route, celles du terrorisme sont quantités statistiquement négligeables et pourtant, les moyens mobilisés pour le combattre se chiffrent en centaines de milliards de dollars et prétendent justifier de faire table rase de nos libertés en faisant de chaque citoyen un terroriste potentiel. Etonnant non ? La question mérite d'être posée. Est-elle posée ? Non. Bizarre. Bizarre.

Origine du terrorisme actuel.

Nous pouvons distinguer trois cas :

A) Première version : Le terrorisme est ce que nous présente la thèse officielle : une organisation internationale et pyramidale nommée al-Qaïda, impulsée par l'islam intégriste qui prétend lutter par tous les moyens y compris les pires contre l'occident chrétien dont elle envie la richesse et les libertés démocratiques. Les membres d'al-Qaïda sont à la fois forts et nombreux (il faut justifier les moyens mis en œuvre et les efforts demandés à tous), peu nombreux (il faut justifier leur non représentativité populaire) et faible (il faut les faire passer pour des minables et des sous-hommes afin de les écraser comme des blattes. On disait pendant la guerre froide "pas de liberté pour les ennemis de la liberté" pour écraser les communistes, on dit maintenant : "pas de droits de l'homme pour les ennemis combattants car ce ne sont pas des hommes" pour justifier Guantanamo, Abou Ghraib ou l'établissement 1391 [2] )... On n'en est pas à une contradiction près. Ceci est la thèse soutenue par tous les gouvernements, tous les médias officiels. De Bush à Chirac, du New-York Times au Nouvel Obs.

B) Seconde version dite "de gauche". Quand même, depuis les croisades, l'Occident n'a pas toujours été sympa avec les arabo-musulmans et al-Qaïda, entité plus ou moins réelle, est la manifestation réactive de l'islam humilié contre l'oppresseur yankee... Bien sûr, leurs méthodes ne sont pas très bien adaptées, mais que voulez-vous, les pauvres, ils frappent là où ils peuvent pour venger la Palestine, l'Irak etc.

C) Troisième version, le terrorisme est l'ultime outil de la prise de pouvoir globale du complexe militaro-industriel états-unien et de ses clones occidentaux. Il vise dans ce but l'élimination des résidus démocratiques bourgeois, la transformation des divers pays en zones de concentrations de populations sous la férule d'un gauleiter. Ce gauleiter pourra être un dictateur sanguinaire, il lui suffira de maintenir une attitude amicale vis à vis des USA, d'Israël, des multinationales et du dollar pour ne jamais être inquiété. Même Mouamar Khadafi a fini par comprendre ça.

Versions intermédiaires.

La version (A) se décline dans  le mode intégriste chrétien (Bush et son cabinet de fascistes) et dans un mode européen plus rationnel. Ça ne change rien : les deux variantes justifient la politique fasciste sécuritaire induite.

(A) et (B) peuvent se mêler : au sein d'al-Qaïda, il y a des fanatiques qui ont appelé à la guerre sainte et des rebelles — personne n'ose dire "résistants" — à l'oppression dont le combat est légitime sans qu'on puisse les démêler... et al-Qaïda n'est peut-être qu'une étiquette commode. Mais ces nuances ne changent rien : l'ennemi reste à l'extérieur et justifie que nous nous défendions en suspendant malheureusement quelques unes de nos libertés fondamentales quitte à partir d'Irak et à trouver une "paix juste" en Palestine.

(B) et (C) peuvent se mêler, mais plus généralement, (A),(B) et (C) peuvent coexister. Afin de promouvoir leur politique étrangère, les États-Unis ont créé une situation de chaos généralisé [3] notamment dans le monde arabe. Il est notoire qu'ils ont créé al-Qaïda avec Ben Laden pour chasser les soviétiques d'Afghanistan et déstabiliser les zones pétrolières du Caucase. Bien qu'ils ne contrôlent pas tout dans le détail, ce chaos et le terrorisme qu'il génère sert globalement leur politique : ils n'ont donc aucun intérêt à ce qu'il soit "vaincu". Le fantôme de Ben Laden hantera donc pendant encore longtemps les nuits des moutons occidentaux. Si on mêle ainsi (A), (B) et (C) ; (C) devient la réalité fondamentale, et (A) et (B) de simples conséquences.

Argumentaires.

L'argumentaire de (A) nous est assené sur tous les modes par tous les médias depuis 2001. Il est donc difficile de l'ignorer. En outre, c'est l'argumentaire légitime soutenu par nos dirigeants qui — chacun le sait — ne mentent jamais, par les "grands" journalistes des "grands" journaux, la télé d'État, les télés privées, sans oublier la caution des experts "scientifiques".

Le problème c'est justement que Bush, Blair et leurs complices ont été répétitivement pris en flagrant délit de mensonge éhonté et que ces mensonges ont servi à lancer des guerres qui ont entraîné la mort de centaines de milliers d'innocents. On a pu constater en outre la fabrication et l'usage répété de faux grossiers, la destruction intempestive de preuves matérielles, l'intimidation ou l'élimination de témoins, la versatilité des versions successives officielles, la volonté constante d'empêcher toute enquête indépendante, les silences justifiés par le confidentiel-défense même là où l'on s'y attendait le moins, l'impossibilité de faire témoigner les responsables sous serment, les incongruités logiques grossières, et les centaines de questions posées par les sceptiques et demeurées définitivement sans réponses. Devant des "vérités" manifestement fabriquées par les polices et les services spéciaux, les médias sous influence n'ont plus guère d'autre choix que le silence complice ou le ridicule. En résumé, à force d'accumuler les arguments absurdes, la version (A) s'est totalement décrédibilisée. Seuls les naïfs et les imbéciles peuvent encore y croire.

La version B a souvent l'avantage d'être défendue par des gens (plus) honnêtes. Elle soutient néanmoins un argumentaire aussi absurde que (A) : en effet, la politique terroriste des résistants à l'impérialisme se retourne totalement et impitoyablement contre ses auteurs : l'image de l'islam devient exécrable,  la puissance militaire yankee n'est jamais ébréchée car seuls les civils innocents sont touchés. En Irak, en Afghanistan et en Palestine le chaos profite à l'occupant : il justifie l'occupation illimitée et fait fuir les témoins gênants des exactions de la soldatesque (ONG, journalistes). Quant aux quelques milliers de victimes militaires US, quelle importance ? Ils passent à pertes et profits.

À défaut de se perdre dans les détails inextricables d'un discours officiel fabriqué, peaufiné par les services de police et dénué de la légitimité qu'aurait apporté la contradiction publique,  l'argument majeur en faveur de la version C est la réponse évidente à la question "à qui profite le crime ? (who benefits ?)".  A qui ? Il est clair que le terrorisme profite à 100% au complexe militaro-industriel, au lobby pétrolier états-unien dont Bush est un représentant pur jus et au colonialisme annexionniste israélien. Le terrorisme est un moment de la politique de prédation énergétique des USA en vue d'anticiper les effets du peak oil, il est la revanche de l'aile la plus fasciste du néo-libéralisme sur les travailleurs organisés au niveau mondial : les revendications sociales devront faire place aux impératifs de sécurité. Vieille ficelle… Il est tout cela à la fois. L'ennemi du peuple est bien logé à l'intérieur (It's an inside job), pas à l'extérieur. Cette vision change tout et nous devrons en tirer rapidement les conséquences politiques. En fait, cette politique a été clairement annoncée en septembre 2000 dans le fameux document du PNAC [4] "Rebuilding America's Defences" de Kagan, Schmitt et Donelly. "Further, the process of transformation, ever if it brings revolutionary change, is likely to be a long one, absent some catastrophic and catalyzing event — like a new Pearl Harbor." (page 51) Ce nouveau Pearl Harbor [5] nécessaire pour enclencher le processus, ils l'ont fait : ce fut le 11 septembre.

[Note de do : Voici un lien où l'on peut lire le fameux texte "Rebuilding America's Defences" : http://cryptome.org/rad.htm Quant à la version originale de ce texte, elle se trouve sur le site du PNAC à cette adresse : http://www.newamericancentury.org/RebuildingAmericasDefenses.pdf Sur le document original en PDF, la page où se trouve la citation de Jean-Paul est effectivement numérotée 51 même si Acrobat Reader la numérote 63 parce que certaines pages au début de ce document sont non numérotées puis numérotées par des lettres. Voir aussi l'article de Cécily en AG 728 intitulé "CONDOLEEZA RICE EST DANS SES PETITS SOULIERS" : http://mai68.org/ag/728.htm]

Le ver est dans le fruit depuis longtemps.

Je conviens qu'il soit difficile pour de nombreux occidentaux d'accepter l'idée que les USA soient à l'origine d'une politique internationale aussi monstrueuse. Des décades d'américanophilie ont affaibli notre esprit critique vis-à-vis de notre grand allié de l'ouest.

On m'objectera qu'il serait incorrect de justifier la condamnation du présent par celle du passé ; après tout, l'histoire de France est tout aussi pourrie que celles des USA mais la France a presque rompu avec ses pratiques coloniales anciennes car elle n'en a plus les moyens. En revanche, la politique agressive états-unienne se poursuit inchangée car aucun adversaire n'a jamais pu la faire plier. Les yankees ont exterminé les Indiens pendant trois siècles en utilisant pour cela tous les moyens disponibles, la couverture infectée par la variole préfigurant déjà l'arme biologique de destruction massive. Cette longue guerre d'extermination est truffée de centaines de traités de paix qui ont été violés sitôt signés. Il faut lire ou relire le livre d'Howard Zinn (Une histoire populaire des États-Unis de 1492 à nos jours) pour (re)découvrir la politique étrangère des USA au XIXe siècle, une politique agressive, cynique, perfide contre le Mexique, contre l'Espagne, contre Cuba, politique d'autant plus impitoyable que l'adversaire était plus faible : sa reddition sans condition ne le protégeait de rien, tout au contraire. Ces vieilles habitudes perdurent avec l'Afghanistan et l'Irak.

La politique interventionniste des USA dans le monde après 1945 est encore plus symptomatique. On l'a longtemps considérée comme un reflet symétrique de celle de l'URSS, celle-ci justifiant celle-là. La disparition de l'URSS n'a pourtant pas fait disparaître son image spéculaire, tout au contraire, cette disparition a renforcé l'arrogance états-unienne et gonflé son budget militaire à un niveau astronomique. Les guerres états-uniennes ont tué des millions de civils sans dommage pour son propre territoire et sans jamais donner naissance à la moindre démocratie digne de ce nom, preuve que cet argument n'a jamais été qu'un argument de propagande. Au Proche-Orient, la carte géologique des hydrocarbures semble désormais le seul fil conducteur permettant de comprendre la politique militaire sur le long terme. Pour l'Eurasie cette trame programme dès maintenant la neutralisation de la Russie (en attendant son dépeçage [6] ) et l'encerclement stratégique de la Chine anticipant la guerre ultime. Hormis ce dernier pays, les points de résistance du monde à la domination globale des USA — Iran, Corée du Nord, Cuba — ne sont plus que des points de détail symboliques qui devraient être effacés prochainement grâce à l'instrumentalisation de l'ONU.

CONSEQUENCES

Pour l'Occident, la politique impériale a un coût : l'éradication de la démocratie bourgeoise et l'installation de structures militaro-policières globales. Comprenons nous bien : les institutions "démocratiques" continueront à exister pendant un certain temps, mais elles ne tiendront plus que par la peinture des mots et la langue de bois. Aux USA, les citoyens sont peu à peu invités à être filmés, enregistrés, écoutés, fouillés dans leur intimité chaque fois qu'ils font un pas dehors (dans les aéroports, les gares, les métros, les bâtiments publics, les grands magasins, les écoles...). Leurs conversations, leurs écrits, leurs lectures, leurs emails, leurs achats, leurs comptes bancaires, leurs transactions directes, leur dossiers médicaux sont passés au peigne fin grâce à la politique anti-terroriste. Ce flicage high-tech est notamment mis en oeuvre grâce aux conseils d'un ancien haut responsable du KGB, le général Yevgeni Primakov et d'un ancien responsable de la STASI [7] , Markus Wolf ! Notez que les décrets liberticides (Patriot) ont été mis en place alors que le nombre de victimes du terrorisme au USA depuis le 11 septembre était resté rigoureusement égal à zéro.

En Angleterre, des millions de caméras vidéo ont été installées (sans empêcher les attentats, et pour cause !). Le ministre de la justice Irlandais Michael McDowell a récemment passé des accords avec les USA pour que la CIA puisse agir sur son territoire comme bon lui semble. En France, certains pans de "la vérité historique" sont soumis au pouvoir des juges (loi Gayssot-Fabius [8] ). En Hollande mais en Alsace également, des gens ont été condamnés pour avoir manifesté avec des banderoles affichant "Bush=Hitler" (ou Sharon, peu importe).

Les documents biométriques, l'implantation généralisée de RFID [9] dans un nombre croissant d'objets courant, l'installation de dispositifs high-tech divers (mouchards et GPS dans les voitures privées, spywares dans les ordinateurs personnels [10] , puces de traçabilité [11] des sorties d'imprimantes et de photocopieurs, feed-backs sur les commandes de téléviseurs câblés) vont renforcer l'espionnage rapproché des individus, le summum étant l'obligation de se faire implanter un RFID sous la peau. La technique est au point, les fascistes en rêvent. On n'en est pas là, heureusement, mais on y va. Même Orwell n'aurait jamais imaginé tout cela.

Bien entendu, tant que l'objectif ne sera pas atteint, les attentats terroristes ne cesseront en aucune manière. Les millions de caméras vidéo londoniennes n'ont pas empêché les actions d'amateurs débiles manipulés par le MI5. En France, vigipirate ne pourrait strictement rien contre des actions bien montées et bien coordonnées par des officines largement dotées en argent et en spécialistes. Vigipirate est dirigé contre les citoyens libres. Vigipirate est nuisible.

La riposte : d'abord, se réveiller. Le fascisme a besoin de zombies pour fonctionner. Ceci devrait faire l'objet d'une autre réflexion... collective si possible. En fait, la réponse commence à poindre aux États-Unis mêmes. Les citoyens américains déjà moitié engloutis dans la gueule du monstre sont bien placés pour en analyser la forme et préparer la résistance. On ne trouvera nul écho de ces mouvements dissidents sur CNN, Fox-News ou dans le médias français, cela va de soi. Le site Internet de l'ACLU [12] est un bon point d'entrée pour en prendre connaissance.

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[1] 11500 morts par an !

[2] Centre de détention israélien. Les maîtres des tortionnaires d'Abou Ghraib y officient en toute impunité.

[3] En fait, les USA créent une situation de chaos généralisé tant dans la situation politique que dans le monde des idées. Leur fascisme s'appuie sur une confusion de concepts de type orwelliene : la liberté c'est l'esclavage, la guerre c'est la paix, l'ignorance c'est la force.  Dans leur novlangue, quand un soldat de leur armée de tueurs à gage dit qu'il tue des civils, il dit en fait qu'il a fait son job. Pour ces gens, tuer ou construire une maison, c'est la même chose. Nous ne pouvons plus qu'espérer qu'ils fassent leur job en s'entretuant jusqu'au dernier.

[4] PNAC : The Project for the New American Century, une "think tank" d'extrême droite qui anime la politique de Bush.

[5] Sachant ce que l'on sait depuis que l'affaire a été déclassifiée : le Japon a d'abord fait l'objet de fortes provocations et l'attaque japonaise n'était pas une surprise pour le haut commandement états-unien. Le 11 septembre s'apparente donc bien à un événement situé entre Pearl Harbor et l'incendie du Reichstag par les nazis… et il était planifié pour manipuler l'opinion publique.

[6] Le dépeçage de l'ex-URSS est bien avancé… les richesses minérales de la Russie sont trop précieuses pour les laisser aux Russes.

[7] L'ancien service de sécurité de l'Allemagne de l'Est. Ces gens étaient des spécialistes de la délation organisée.

[8] Bel exemple de mauvaise loi faite avec des bons sentiments.

[9] Radio Frequency IDentity (ou Identity Device). Famille des puces radio du type des antivols dans les bibliothèques publiques.

[10] Le système MicroSoft se prête parfaitement à l'espionnage des particuliers. Bill Gate n'est pas regardant, il coopère aussi bien avec la CIA qu'avec la dictature chinoise.

[11] Mis en place sur les imprimantes et copieurs laser couleur par Xerox et Lexmark notamment. Le numéro de série est codé par des marques quasi-invisibles qui permettent de remonter du document imprimé au propriétaire de la machine.

[12] ACLU : American Civil Liberties Union : www.aclu.org

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REMARQUES de do :

Le texte ci-dessus est de Jean-Paul. Il est excellent !

Cependant, personnellement, je n'emploie pas le terme "néo-libéralisme" (ni "libéralisme") voulu par les capitalistes pour faire croire que la liberté c'est eux, mais le mot "capitalisme" ; je n'emploie pas non plus le néologisme "états-unien" mais le terme "américain" parce qu' "États-unien" n'est pas plus précis qu' "Américain" (un États-unien est-il un habitant des États-Unis du Canada ? des États-Unis du Mexique ? des États-Unis du Brésil ? ou même, si le Oui au référendum sur la constitution de l'Europe l'avait emporté, un habitant des États-Unis d'Europe ?) et parce que que l'histoire ayant consacré l'expression "impérialisme américain", avec toute sa connotation négative, il n'est pas question de la remplacer !

Cependant aussi, je pense qu'il fait deux erreurs :

1°) Quand il dit : « Ce gauleiter pourra être un dictateur sanguinaire, il lui suffira de maintenir une attitude amicale vis à vis des USA, d'Israël, des multinationales et du dollar pour ne jamais être inquiété. Même Mouamar Khadafi a fini par comprendre ça. », globalement, ce qu'il dit est vrai, mais il prend un mauvais exemple : il suggère que Kadhafi est un dictateur sanguinaire. Je sais que tout récemment, l'attitude de Kadhafi s'est radoucie vis-à-vis des USA à cause de la forte pression dont la Lybie a été l'objet, mais je n'ai jamais entendu dire que Kadhafi avait subitement eu une attitude amicale vis-à-vis d'israël ! Et je ne pense pas que Kadhafi soit un dictateur sanguinaire.

Voici ce que j'écrivais de lui le 23 juillet 2000 en AG 78 : http://mai68.org/ag/78.htm :

« Mais, à propos d'armée qui passe dans le bon camp, je vous ai gardé le meilleur pour la fin. En 1963, après avoir obtenu son baccalauréat de philosophie-lettre, jugeant que l'armée serait amenée à jouer un rôle de premier plan dans la bataille pour l'émancipaton, Kadhafi entra à l'Académie militaire de Benghazi. Il fit tant et tant de propagande dans l'armée qu'il la retourna toute entière. A tel point que dans la nuit du 30 aout au 1° septembre 1969, la révolution lybienne put se faire en deux heures sans que coule une seule goutte de sang ! Qui dit mieux ? Et si la télé nous dit tant de mal de kadhafi, c'est certainement parce que justement, pour sa révolution, il n'a eu besoin de tuer personne. C'est aussi, sans doute, parce que dès le lendemain les salaires avaient été multipliés par deux et les loyers divisés par deux. Mais bien sûr, c'est aussi, parce que, quelques années après, réussissant plus ou moins l'union des pays vendeurs de pétrole, il réussit à faire en sorte que l'occident soit obligé de l'acheter à un prix un peu plus correct ! Et d'ailleurs, Kadhafi sert bien la compagnie d'aviation Boeing : en effet, il revient bien moins cher d'accuser Kakhafi de terrorisme à chaque accident d'avion que de financer la sécurité ! Pour confirmer mes dires, j'ai entendu à France-Info, que maintenant que Kadhafi avait pu prouver qu'il n'y était pour rien, dans l'histoire de Lokerby, Boeing disait que finalement c'était l'Iran. En tout cas, c'est sûrement pas la faute au fait que le propriétaire de Boeing ne veut pas payer les frais d'entretien de ses avions ! »

Bien entendu, depuis ce texte qui date de juillet 2000, les choses ont changées ; l'impérialisme a décidé de faire à nouveau porter les tords sur la Lybie. Ainsi, tout comme une personne torturée admet assez facilement des crimes qu'elle n'a pas commis, sous la pression d'un terrible embargo, la Lybie a fini par "accepter" d'indemniser les familles de ses prétendues victimes. Vous pouvez aller lire aussi cet article du Monde Diplomatique sur « Les preuves trafiquées du terrorisme libyen » :

http://www.monde-diplomatique.fr/2001/03/PEAN/14934

2°) Quand Jean-Paul dit : « En Irak, en Afghanistan et en Palestine le chaos profite à l'occupant : il justifie l'occupation illimitée et fait fuir les témoins gênants des exactions de la soldatesque (ONG, journalistes). », Je pense que sa façon de s'exprimer est imprécise ; car bien entendu, si, par exemple en Irak, les attentats aveugles commis en sortie de mosquées chiites sont évidemment commis non par la résistance irakienne à l'impérialisme américain, mais par l'impérialisme américain lui-même, afin de faire croire que ce sont les Sunnites qui font cela, afin de diviser entre Sunnites et Chiites, afin que le moins de Chiites possibles entrent en résistance, afin de justifier la présence américaine en Irak ; néanmoins, il existe une résistance irakienne armée active et efficace.

Pour savoir qui, en Irak a commis un attentat, il suffit de savoir à qui il profite. Quand c'est des militaires américains ou des Irakiens collabos qui crèvent, alors c'est effectivement la résistance qui les a éliminés ; mais, par exemple, les attentats aveugles qui tuent n'importe qui à la sortie des mosquées sont bien entendu commandités par les Américains. Lire en AG 724 l'article de Naomi Klein  : 1° avril 2004 : IRAK : Moqtada al-Sadr, Le religieux chiite, affirme que ce sont les Américains qui ont commandité les attentats terroristes aveugles contre les civils irakiens ! : http://mai68.org/ag/724.htm

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RÉPONSE de Jean-Paul :

1°) Finallement, après réflexion, je suis d'accord pour remplacer les expressions litigieuses de mon texte :

états-uniens --> américains
états-unien ---> américain
néo-libéralisme --> capitalisme

Remplacer "dictateur sanguinaire" par "dictateur avéré" et virer la phrase relative à Kaddhafi.

Virer ensuite les commentaires [Note de do : les miens sous le titre "remarques de do"] qui perdent leur raison d'être.

Noter : texte modifié avec total accord de l'auteur le (date de la modif)...

Cependant, si tu préfères laisser les choses en l'état parce que tu penses que c'est plus pédagogique pour le lecteur, tu fais comme tu veux [Note de do : Je vais suivre ce conseil !].

2°) Le chaos. Il y a visiblement deux sortes d'attentats en Irak : ceux qui ciblent clairement l'occupant (exécutés par la résistance classique) et ceux qui attisent la division communautariste et l'éclatement de la nation (commandités par l'impérialisme américain). Le critère "à qui profite le crime" permet de démêler 75% des attentats sans entrer dans les détails des tenants et des aboutissants.

Amitiés militantes,

JP



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