GAGNY (AFP) - Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a estimé
mardi soir à Gagny que les événements survenus la nuit précédente à Montfermeil, où 7
policiers ont été blessés au cours d'affrontements avec des jeunes,
relevaient de la "préméditation".
Des échauffourées avaient opposé à Montfermeil les
forces de l'ordre à une centaine de jeunes cagoulés, dont certains ont
caillassé le domicile du maire, auteur en avril d'un arrêté anti-bandes.
Les violences ont repris dans la nuit de mardi à mercredi, avec quatre
policiers légèrement blessés, une dizaine de voitures brûlées et cinq
personnes interpellées, dont le jeune rescapé du transformateur de
Clichy-sous-Bois, à Montfermeil et Clichy-sous-Bois
(Seine-saint-Denis).
"Plus de 100 voyous vous ont pris à partie,
cagoulés et armés", a lancé le ministre aux policiers, rassemblés au
commissariat de Gagny. "Face à une telle détermination, on ne peut nier
l'évidence: il y avait préméditation", a-t-il assuré.
Et de soutenir que "quand on prend le soin de se cacher le visage
et de s'armer, nous ne sommes pas face à une révolte spontanée, (mais) à
des voyous, qui n'ont qu'un seul but: faire le plus de dégâts et le plus
de blessés possible".
Si, selon les élus de gauche de Montfermeil, c'est
l'interpellation "très musclée" d'une mère de famille, lors d'une
perquisition policière à la cité des Bosquets, qui serait à l'origine de
ces affrontements, M. Sarkozy y a vu une autre cause: "en luttant contre
la délinquance, on a dérangé des voyous".
Il a également indiqué que, selon lui, caillasser l'hôtel de ville
et le domicile du maire, Xavier Lemoine, relevait d'une vengeance de la
part de certains des émeutiers.
Le maire "a participé à la mise en fuite des délinquants" lors de
l'agression récente d'un chauffeur de bus. "Cette attitude courageuse a
fortement déplu à certains voyous de la cité des Bosquets qui ont profité
des événements", a-t-il relevé.
"Ce serait facile d'avoir la paix, d'obtenir le calme dans les
cités: il suffit de laisser les voyous vivre de leurs trafics", a ajouté
le ministre, évoquant l'"attitude de passivité adoptée par le passé" et
qu'il a qualifiée de "lâcheté".
Il a promis le contraire: "Je ne laisserai pas mettre la pagaille,
nulle part sur le territoire de la République" et "vous devez continuer à
lutter contre la délinquance, on va mettre le paquet", a-t-il lancé aux
policiers, parce que "les Français demandent la sécurité, les voyous
doivent être punis".
Assurer la sécurité, mais pas n'importe comment, a poursuivi le
ministre de l'Intérieur, exhortant policiers et gendarmes à user d'une
"force légitime, proportionnée", à être "respectueux des gens que vous
contrôlez et à bannir toute familiarité".
Il a enfin annoncé "des initiatives dans les jours qui viennent
pour que la question des mineurs soit posée devant la société française".
"Si tant se laissent aller à la violence, c'est qu'ils ont le sentiment de
l'impunité, et l'impunité, c'est de la complicité", a-t-il conclu.
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