N°10) 7 juillet 1999

JOURNAL

"Celui qui dit la vérité, il doit être exécuté."

N°10,         7 juillet 1999


SÉCURITÉ  SOCIALE

http://mai68.org/journal/N10/7juillet1999.htm
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          C'est après la "deuxième guerre mondiale" que fut créée la sécurité sociale. Elle est considérée, aujourd'hui encore, comme un acquis de la résistance. En effet, il a bien fallu donner quelque chose pour que la résistance accepte de rendre les armes.

           Mais la résistance est bien loin, et, quand ils ne sont pas morts, ceux d'entre les résistants qui n'ont jamais rendu les armes sont trop vieux pour les déterrer. Aussi, espérant qu'aujourd'hui plus personne ne sait ce que "résister" veut dire, le pouvoir essaie de détruire la sécurité sociale.

          La prétendue "gauche" a plus de facilité pour faire cela que la droite. En effet, quand la "gauche" est au pouvoir, les syndicats ont plus de facilité pour remplir leur rôle qui consiste à empêcher les grèves, ou, quand elles sont là, à les détourner, et les récupérer pour les rendre inoffensives, et les faire terminer le plus tôt possible. "Il faut savoir terminer une grève" disait Maurice Thorez (chef du parti "communiste" d'alors) en 1947. Quand "la gauche est au pouvoir", les syndicats peuvent dire aux ouvriers: "Ne faites pas grève, ne mettez pas de bâtons dans les roues du gouvernement, je vous rappelle qu'il est à gauche, il est dans votre camp. Il ne peut pas faire tout ce qu'il veut. Mais vous verrez, il fera tout son possible pour favoriser ceux qui l'ont élu, c'est-à-dire vous. Alors un peu de patience."

          C'est d'ailleurs sous l'infâme Mitterrand que commença l'attaque du pouvoir contre la sécu. Pour cela il commença petit: il nous obligea à mettre un timbre poste sur les enveloppes que nous destinions à la sécu. Jusque là c'était gratuit. Ensuite, il y eut, une fois que les français eurent acceptés ce bon début sans broncher, de plus en plus de médicaments non remboursés. Puis le RDS, institué par le traitre Rocard, c'est-à-dire que petit à petit, le RDS augmentant, la sécu cessera d'être financée comme le voulaient les anciennes conventions collectives. Avant, une part de la sécu était financée par le salarié et une autre par le patron qui l'exploitait. C'est-à-dire que si le patron exploitait 58 salariés, il payait 58 parts de sécu. Le principe du RDS, celui-ci étant destiné à augmenter petit à petit, est de faire financer la sécu par les impots payés par chacun d'entre nous. La grosse différence, c'est qu'un patron ne peut pas cacher facilement le nombre d'employés qu'il exploite tandis qu'il peut facilement cacher sa fortune en Suisse ou aux îles Caïman afin de payer le moins d'impots possible, et notamment le RDS, l'impot destiné à financer la sécu. En gros, avant le RDS, la sécu était à moitié financée par les patrons. Et si l'opération RDS réussi, elle sera financée presque totalement par les exploités.

          Un peu plus tard, il y eut le projet "De Villier" (oui, le chouan, donc royaliste, qui disait que celui qui ne fait pas d'enfant ne devrait pas avoir droit à la retraite). Cela consistait seulement à remplacer la sécu par un système d'assurances privées. c'est-à-dire qu'il proposait tout simplement de jouer le tout pour le tout en supprimant brutalement la sécu. Mais les autres gestionnaires de l'exploitation de l'individu par l'individu pensèrent que faire ça d'un seul coup était trop dangereux.

          Plus tard, les patrons de la fRANCE, c'est-à-dire les patrons, se trompèrent en faisant élire Chirac à la présidence de la république. Il prit donc son ami Juppé comme premier ministre. Ce fut donc Juppé qui eut le privilège d'essayer de détruire la sécu. On sait qu'il en résultat le très fort mouvement de contestation de décembre 1995 dont un des slogans était: "La sécu, on s'est battu pour la gagner, on se battra pour la garder !". Puis, s'étant rendu compte de leur erreur et n'ayant pas la patience d'attendre la date normale des élections législatives pour déléguer la gestion de l'état à la "gauche", les patrons ordonnèrent à Chirac d'avancer la date des législatives. C'est maintenant à Jospin d'essayer de détruire un peu plus notre sécurité sociale.

          Et, visiblement, il va profiter de l'endormissement de l'été pour préparer ses armes.

ATTENTION, LA SÉCU EST EN GRAND DANGER.


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