N°30) 2 février 2000

JOURNAL

"Celui qui dit la vérité, il doit être exécuté."

N°30,          2 février 2000


DÉGRADATION  DÉLIBÉRÉE  DE  LA  SANTÉ  PUBLIQUE

Pasteur, reviens ! ils sont devenus fous !

http://mai68.org/journal/N30/2fevrier2000.htm
http://cronstadt.org/journal/N30/2fevrier2000.htm
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          Dans son numéro 266 du mois de juin 1994, la revue scientifique " Recherche " dénonçait déjà " Les infections à l'Hôpital, un bilan inquiétant " (Page 702) et prônait comme solution " Le retour à l'hygiène " ( Page 709).Voici le texte par lequelle " Recherche " présentait son dossier sur les infections nosocomiales (1) :

         «  La fin du XIXe siècle a vu la découverte des microbes et la définition des règles de l'asepsie. Mortalité et morbidité dues à des infections contractées à 1'hôpital se sont alors effondrées. On a pu croire le problème réglé avec la généralisation de l'usage des antibiotiques, à la fin de la seconde Guerre mondiale. Pourtant, en dépit de nos connaissances et des moyens dont nous disposons, les infections à l'hôpital constituent a nouveau un problème majeur de santé publique. Pourquoi, et comment faire pour les éliminer ? »

          Dans ce même numéro de " Recherche ", la présentation de l'article " Un bilan inquiétant ", écrit par Jean-Claude Lamoureux, commence ainsi : « Dans certains services hospitaliers, le taux de malades contractant une infection atteint 50%. » Et Jean-claude Lamoureux commence son article en citant Michel Bientz, directeur de l'institut d'hygiène et de médecine préventive à la faculté de Strazbourg : En France, « sur les cinq cent mille lits du secteur hospitalier publique, cinquante mille, soit un dixième, sont occupés en permanence par des patients atteints de maladies contractées à l'hôpital même »

          Histoire de vous affoler un peu plus, voici quelques citations de l'excellent article de Jean-Claude Lamoureux.

          « Si l'on retient comme l'académie de médecine le chiffre de six cent mille malades atteints chaque année d'une ou de plusieurs infections hospitalières, si l'on estime comme Gilles Brücker, chef du service d'hygiène de l'Assistance publique de Paris, que l'infection est la cause principale du décès de 1 à 3% de ces malades, on parvient à une fourchette de six mille à dix huit mille morts annuels. » … « Il faut ajouter à ces chiffres les malades souffrant de séquelles, et ceux soumis à des traitements longs, pénibles et coûteux. » … « L'infection hospitalière est un problème complexe où interviennent, outre la présence de microbes pathogènes, des questions financières, d'effectifs, organisationnelles, thérapeutiques, architecturales, etc. »

          Disons encore que pour Maurice Maisonnet, professeur d'hygiène hospitalière et expert consultant auprès du conseil de l'Europe, « Une surveillance continue dans chaque service, assortie à des mesures d'hygiène simples, permettrait d'éviter la grande majorité des infections hospitalières. »

          Le dossier d'où sont tirés les extraits précédents date de 1994 et les chiffres cités étaient valables seulement pour la fRANCE. On aurait pu penser que puisque la plus grande revue scientifique française avait donné la solution, un retour à l'hygiène prônée depuis belles lurettes par Pasteur, l'état aurait fait ce qu'il faut pour arranger les choses. Mais depuis 1994, les choses, elles n'ont fait qu'empirer.

          J'ai moi même eu l'occasion de rencontrer quelques personnes qui ont eu des problèmes à l'hôpital : l'une a choppé la brucellose,  maladie microbienne très difficile à guérir qui provoque des rhumatismes déformants et qui s'attrape en bouffant de la viande de bœuf infectée ( l'hôpital, pour faire des économie, achetait à l'abatoir de la viande à bas prix ) ; une autre, le toubib spécialiste lui a dit qu'il fallait lui changer sa vieille prothèse de hanche en métal avec laquelle elle n'avait d'ailleurs aucun problème, on allait lui en mettre une nouvelle, plus moderne, en plastique, mais pour gagner du temps et pour économiser de l'argent, on a omit de lui faire un test d'allergie, elle a fait une allergie au plastique constituant sa nouvelle prothèse, il a fallut la lui enlever, on n'a pas pu en remettre une autre, depuis, elle a une jambe plus courte que l'autre de 20 centimètres ; encore un exemple, mais qui finit bien celui-là, un copain à qui on a mit un bout de métal à ses vertèbres cervicales pour les lui soutenir, il y avait un microbe sur le métal, il y a eu infection, on lui a filé plein d'antibiotiques, mais comme dans le metal il n'y a pas de circulation sanguine pour amener les antibiotiques jusqu'à l'origine de l'infection, c'est comme si les toubibs avaient pissé dans un violon, il a fallu le réouvrir, lui enlever le métal pour le nettoyer avant de le lui remettre, et pour lui, tout est bien qui finit bien, mais tout de même...

           De l'argent, l'état en a pour donner aux partis pour financer leurs campagnes électorales, il en a pour inventer et fabriquer des armes sofistiquées, etc., mais il ne veut pas en donner pour soigner la population. Dans les hôpitaux, il n'y a pas assez d'infirmières, il n'y a pas assez de médecins, ces personnes qui sont là pour nous soigner n'ont pas le temps de respecter les règles d'hygiènes. De plus les hôpitaux ne sont pas toujours suffisamment équipés pour pouvoir les respecter correctement, ces règles d'hygiènes. Ces règles sont très contraignantes et prennent beaucoup de temps : pour ne donner que quelques exemples, quand une infirmière doit soigner un malade, elle doit se laver correctement les mains, ça lui prend plus de temps qu'à nous, puisqu'il lui faut ouvrir le robinet avec une serviette stérile, et quand elle a fini de se laver les mains, elle doit refermer le robinet avec une autre serviette stérile. Quand elle répond au téléphone, elle ne doit pas le toucher avec ses mains, même si elle a des gants chirurgicaux. Il en va de même pour les poignets de portes et toutes ces choses que tout le monde touche sans arrêt et qui, de ce fait même, sont des agents de contamination. Vous voyez, l'hygiène hospitalière, que je viens de résumer, sûrement très mal et en oubliant probablement beaucoup de trucs, ça finit par prendre beaucoup de temps. Pour pouvoir en respecter les règles, il faut que le personnel soit en nombre suffisant. Mais ça coûte cher, et c'est pas grave, ce sont seulement les pauvres qui crèvent comme ça. Car pour les riches, on se débrouille toujours pour que le personnel soit en nombre suffisant et bien formé, bien entrainé sur les pauvres.

          Et puis quoi, pour quelle raison devrait-on soigner correctement les pauvres ? Pour qu'ils puissent devenir vieux ? mais alors, il faudrait leur payer une retraite, et qui c'est qui paierait ? Encore les riches ? mais ils ne veulent plus payer pour les pauvres, les riches. Ils ne veulent plus parce qu'ils n'ont plus aucune raison de le faire : les pauvres, qui ont oublié que si les riches sont riches c'est parce qu'ils se sont enrichi sur leur dos, se laissent faire sans broncher.

          En Angleterre c'est encore pire qu'en fRANCE. Par exemple, quand vous avez un gros problème au rein, qu'il vous faut une dialyse, et que vous avez plus de 65 ans, et bien en Angleterre, c'est à vous de payer. C'est très cher, ce n'est pas à la portée de n'importe qui. Si vous n'avez pas d'argent, vous n'aurez pas non plus votre dialyse. Que se passe-t-il quand vous avez besoin d'une dialyse et qu'on ne vous en met pas ? C'est simple : vous crevez et ça fait une retraite en moins à payer. Sachez qu'il y a des salauds qui souhaitent qu'en fRANCE ça devienne comme en Angleterre.

          Pour cette fois, je me contenterai, à propos de la sécurité sociale, de remarquer qu'elle se dégrade d'année en année, avec de moins en moins de médicaments remboursés, et de moins en moins bien remboursés. Je n'analyserai pas non plus le rôle de l'état dealer de tabac.

VIVE LES MÉDECINS, LES INFIRMIÈRES ET LES AIDES-SOIGNANTES QUI FONT GRÈVE ET QUI MANIFESTENT POUR LA SANTÉ PUBLIQUE, POUR LE SERVICE PUBLIQUE. NOUS DEVONS LES SOUTENIR DE TOUTES NOS FORCES.

Notes : 1) Par définition, les infections nosocomiales sont celles qu'on choppe à l'hosto. Ça vient du latin "nosocomium" qui signifie "hôpital".


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