JOURNAL

"Celui qui dit la vérité, il doit être exécuté."

 

N°68,          6 mai 2002


UN « INCENDIE DU REICHSTAG » FRANÇAIS ?

          Quand le fascisme ou le nazisme s'installe dans un pays, très souvent, histoire de contrer les personnes qui voudraient le contester, le dictateur manigance un spectacle de terrorisme.

L'incendie du Reichstag

          En 1933, Hitler est " élu " Premier Ministre avec seulement un tiers des voix (Il est nommé Premier Ministre le 30 janvier 1933 par Hindenbourg). 28 jours plus tard, le 27 février 1933, Hitler et Goebbels font incendier le Reichstag. Ensuite, ils accusent les " communistes " (là, j'ai mis des guillemets à communistes, parce que les anarchistes aussi, Hitler les appelait " communistes " !). C'est ce qui permit à Hitler de fabriquer ses premiers camps de concentrations pour y enfermer de très nombreux contestataires automatiquement renommés " terroristes ".
          Ensuite, il y eut un procès qui fit sensation en étant retransmis à la radio à longueur de journée. Tout ce qui passait de ce procès à la radio était calculé de façon à ce que les Allemands aient peur du terrorisme. Puis, quand le procès fut terminé et qu'Hitler eut montré sa grande bonté en graciant, la veille de la Noël 1933, presque tous les accusés de l'incendie du Reichstag, un Plébiscite fut organisé pour le 19 aout 1934.
          Ce Plébiscite, qui reconnaissait Hitler « Führer de l’État allemand », fut approuvé par 90% des électeurs ! Et les femmes avaient le droit de vote depuis 1918. Ce Plébiscite donnait tout simplement le pouvoir absolu à Hitler sous prétexte de lutte contre le terrorisme ! Et l'ensemble du peuple allemand fut amené à l'approuver massivement par cette gigantesque manipulation restée célèbre dans l'histoire sous le nom de : l'« Incendie du Reichstag ». Lire sur ce sujet l'excellent livre d'Edouard Calic intitulé " Le Reichstag brûle ! "

Guernica

          Voici comment Franco s'y prit pour justifier sa dictature auprès des Espagnols : Le 26 avril 1937, la petite ville de Guernica, symbole des libertés basques, est détruite par l'aviation allemande (la légion Condor) au service de Franco. Pour la première fois dans l'histoire militaire, une agglomération civile est entièrement rasée sous un déluge de bombes au phosphore. Ces dernières sont des bombes incendiaires, ce qui permit à Franco de faire croire que c'étaient les anarchistes qui avaient détruit Guernica par le feu !
          En effet, dès le 27 avril, à 21 h, la radio franquiste proclame : « Nos aviateurs n'ont reçu aucun ordre pour bombarder cette population (...). Ce sont les rouges qui, dans l'impossibilité de contenir l'avance de nos troupes, ont tout détruit (...). » Et d'ajouter avec un aplomb incroyable : « Il n'y a pas d'aviation allemande ou étrangère en Espagne nationaliste (...). Nous n'avons pas brûlé Guernica (...). »
          Le 29 avril, vers midi, les Franquistes entrent dans Guernica et font visiter, sous bonne escorte, les ruines de la ville aux correspondants de presse étrangers. Les articles de ceux-ci sont soumis à censure. Sous la menace des mitraillettes, tous envoient dans leurs pays respectifs des articles expliquant comment et pourquoi les anarchistes ont brûlé Guernica ! Tous les journaux Européens reprennent alors cette thèse. Sauf un journal anglais. Bien sûr, la plupart des rédactions ne furent pas dupes mais marchèrent tout de même dans la combine parce que tous les États du monde étaient alliés avec Franco contre la révolution espagnole.
          Picasso lui-même, qui, à l'annonce du bombardement, a peint son « Guernica » pour le pavillon espagnol de l'Exposition internationale de 1937 à Paris, sera un instant saisi par le doute tant la propagande franquiste, puissamment relayée par celles des nazis allemands et des fascistes italiens, fera des ravages.
          Bien sûr, au moins dès la sortie de la guerre, la vérité fut dite partout... Sauf en Espagne !
          En effet, en Espagne, quiconque essayait de dire que c'était Franco qui avait demandé à Hitler d'envoyer sa légion Condor (aviation) bombarder Guernica avec des bombes incendiaires était immédiatement emprisonné, torturé et passé par les armes. Sa famille se taisait de peur de suivre le même chemin.
          Il fallait que dans leur ensemble les Espagnols croient que c'étaient les anarchistes qui avaient commis un horrible et grandiose attentat terroriste à Guernica, afin de justifier la dictature franquiste : « La dictature franquiste est là pour éviter que les anarchistes recommencent ce qu'ils ont fait à Guernica ! »
          Ce n'est que très progressivement que les espagnols apprirent la vérité. Vers 1960, ils eurent le droit de savoir que c'étaient les Allemands qui avaient brûlé et massacré Guernica. Mais officiellement, Hitler l'avait fait sans demander l'avis de Franco, sans même le prévenir !
          Quelques années plus tard, les Espagnols eurent le droit de savoir que Franco avait été mis au courant par Hitler, que Franco avait refusé qu'un tel crime soit commis, mais qu'Hitler n'avait tenu aucun compte de son avis. Encore quelques années et les Espagnols surent que Franco avait donné son accord à Hitler.
          Bien sûr, pendant toutes ces années, quiconque s'aventurait à dire toute la vérité subissait immédiatement la répression la plus dure.
          Il fallut la mort de Franco pour que les Espagnols aient enfin droit à toute la vérité : Franco avait demandé lui-même à Hitler de bombarder Guernica, de brûler cette ville et de faire un maximum de morts ; il lui demanda de la bombarder avec des bombes incendiaires afin de pouvoir faire croire aux Espagnols que c'étaient les anarchistes les coupables ! pour affaiblir les révolutionnaires, et pour justifier la prise du pouvoir par Franco, et sa future dictature !
          
La dictature franquiste se fonda sur le mensonge de Guernica.

Le 11 septembre

          Vous n'avez qu'à visiter mon site pour voir comment la CIA et George Bush ont fait leur tentative de coup d'État du 11 septembre aux USA et dans le monde entier.
          Sur ce dernier exemple, quelques personnes m'ont accusés et d'une de n'avoir pas de vraies preuves de ce que j'avançais, et de deux d'avoir une " conception policière " de l'histoire, c'est-à-dire de voir des complots partout.
          Je leur répondrais brièvement ici :
          Et d'une que les preuves avancées par le pouvoir US contre Ben laden sont certainement bien plus faibles que les miennes contre Bush et la CIA, que par conséquent je ne comprends pas pourquoi ceux qui contestent ma version des faits acceptent aussi facilement la version américaine officielle !
          Et de deux, puisque quand je dis que le 11 septembre a été monté de toutes pièces par la CIA et George Bush, il suffit à certains de me jeter le mot " complot " ou " complotiste " à la figure pour croire contrer mes thèses, alors, quand Bush leur dit que le 11 septembre fut un COMPLOT mené par Ben Laden, pourquoi, lui, George Bush, le croient-ils, au lieu de lui jeter le mot " complot " dans sa grande gueule ? !

FASCISME EN FRANCE !

          Le point commun entre le fascisme et le nazisme, c'est que dans les deux cas, le dictateur doit pouvoir s'appuyer sur un énorme mouvement de soutien présent dans toutes les couches de la population. La différence, c'est que le fascisme, c'est l'État avant tout, alors que le nazisme, c'est la Race avant tout. Le Pen correspond donc à peu près à la définition du nazisme sauf que son soutien populaire a été bien moindre que celui de Chirac. Quand à ce dernier, il correspond tout à fait à la définition du fascisme : toute sa campagne a été basée sur la restauration d'un État fort, et au second tour, il a obtenu un large soutien populaire dans toutes les couches de la population !

          Comme ces électeurs de Le Pen qui cachent aux sondeurs pour qui ils votent, le fascisme s'avance toujours à visage masqué ! Chirac n'a de cesse de mentir parce qu'il sait bien que ce n'est pas avec du vinaigre qu'on attrape les mouches !

          C'est pourquoi c'est sans hésiter que je vous dis : les élections viennent de plébiciter un coup d'État fasciste !


          Voilà. Donc, maintenant, j'ai peur qu'il ne nous arrive à nous aussi, qui vivons sur le sol de fRANCE, exactement le même genre d'histoires que celles qui sont arrivées aux peuples allemand, espagnol et américain (et certainement à bien d'autres).

          Que celles et ceux qui croiraient que ma peur est ridicule puisque beaucoup de gens prétendent que la légitimité du " Président " Chirac est très contestable à cause de ses diverses " casseroles " et à cause du grand nombre de voix de gauche et même d'extrême gauche qui se sont portées sur lui songent bien à une chose :

          Juste après son élection, la légitimité de George Bush était elle aussi très contestée. Mais, depuis le 11 septembre et grâce à lui, George Bush est brutalement devenu le plus populaire de tous les Présidents que les USA aient jamais eu.

          Donc : loin d'être une preuve que je me trompe forcément en disant que Chirac pourrait fort bien avoir envie de se faire lui aussi son petit incendie du Reichstag bien à lui, le fait que l'actuel " Président " semble très contestable vient plutôt alimenter ma peur !

          Comment est-il possible d'empêcher Monsieur Chirac de nous faire un beau petit incendie du Reichstag ?

          Je ne vois qu'une seule solution : dire partout où l'on peut que c'est cela qui risque fort de nous tomber sur la gueule afin que si cela arrivait, la première chose à laquelle penseraient les gens serait :

          « Tiens ! Chirac nous a fait son incendie du Reichstag ! », ce qui non seulement annulerait instantanément tous les espoirs que Chirac aurait pu mettre dans cette manipulation ; mais, de surcroît, en inverserait les effets et le délégitimerait définitivement !

Merci pour votre attention,
Meilleures salutations,
do

Post-Scriptum daté du 8 mai :

1°) Attentat de Karachi au Pakistan : depuis le 11 sept, nous savons bien qu'Al-Qaïda ne fait que ce que lui demande la CIA. Chirac a dû demander un peu d'aide à ses maîtres américains. Et d'après les discours qu'il va tenir, d'après ce qu'il va faire et ce qu'il va justifier grâce à cet attentat, nous en saurons bientôt plus... En attendant, lire l'intervention 505 en AG.

          N'oublions pas que c'est aussi au Pakistan qu'à été assassiné Daniel Pearl, ce journaliste du Wall Street Journal. Journal qui avait justement dénoncé par un article d'une page, paru le 27 septembre 2001, la participation financière de la famille Ben Laden dans le groupe Carlyle dont le père de George W. Bush est un des personnages les plus importants. L'ensemble de ses activités liées à l'armement ou à la Défense fait de Carlyle Group un des plus importants fournisseurs du Pentagone. (le 26 octobre 2001, une dépêche laconique de l'agence Associated Press annonçait que la famille Ben Laden retirait ses 2,02 millions de dollars d'investissements de la société Carlyle Group.) Vous en saurez un peu plus en cliquant ici.

2°) Palestine : comme d'habitude, chaque fois qu'Ariel Sharon et son complice Shimon Pérès ont besoin d'un grave attentat terroriste aveugle pour justifier leur " politique ", le Hamas pose une bombe ! Là, Ils veulent justifier leur refus d'un État palestinien, et peut-être une incursion militaire dans la bande de Gaza. Nous savons bien que le Hamas est un produit du MOSSAD (service secret israélien). Voir en AG l'intervention 452 Et le journal 64

3°) Vous avez vu, à la télé, le cirque du sarcome (surnom de Sarkozy, le Grand Flic de fRANCE) avec les deux gosses en vélo ? Ah, Mamère ! Il se la joue à la Bayrou : vive le spectacle et la démagogie ! Mussolini aussi, aimait les petits enfants !
      Lire mon embryon de journal sur le premier tour des présidentielles pour comprendre les allusions à Noël Mamère et à François Bayrou.

4°) Contradiction dans un article du Monde Diplomatique du mois de mai 2002 :

          Vous devriez commencer par lire l'encadré intitulé " Complotite " situé en haut et à gauche de la page deux du Monde Diplomatique. Si vous n'avez pas ce numéro du Diplo sous la main, en cliquant ici, vous aurez le court article dont je parle.

          Vous pourrez constater que ce très court article utilise comme premier argument pour tenter de démolir la thèse de Thierry Meyssan le fait que son livre ne fasse " que " 180 pages. Il est assez comique que l'auteur, qui signe S.H. (Serge Halimi ?), ne voit pas la contradiction qu'il y a à essayer de démolir en quelques lignes un livre de 180 pages et à utiliser comme argument (le premier de surcroît !) le fait que le livre de Thierry Meyssan ne fasse " que " 180 pages !

          Bien sûr, 180 pages , c'est peut-être assez peu, mais c'est tout de même beaucoup . Et beaucoup de choses intéressantes y sont dites. Thierry Meyssan n'est pas le bon Dieu et ne prétend pas l'être. Par conséquent, en 180 pages, il est normal qu'en faisant attention, on arrive avec quelques efforts à trouver quelques erreurs. Mais ce ne sont pas deux ou trois erreurs dans un livre de 180 pages (en fait, en comptant les très importantes annexes, le livre fait plus de 240 pages ! Il est donc curieux que S.H. dise seulement 180. Pourquoi ce mensonge ?) qui suffisent à démolir tout le livre et la thèse qu'il défend.

5°) Le Monde diplomatique est envahi par la publicité, et il participe avec la presse officielle à faire courir la rumeur comme quoi la thèse qui dit que c'est la CIA qui a commandité les attentats du 11 septembre n'est qu'une rumeur. On peut donc penser que désormais Le Monde Diplomatique fait partie lui aussi de la presse officielle. Je tiens à le féliciter ici pour cette glorieuse promotion.

6°) Contradiction dans la presse officielle : La presse officielle, et notamment Le Monde et Libération, dont nous sommes sommés de penser qu'ils sont plus sérieux que le Réseau Voltaire (sans doute aujourd'hui le sérieux d'un journal se mesure-t-il à sa servilité) ont prétendu : puisque de nombreux témoins ont dit avoir vu un avion se jeter sur le pentagone, on ne peut pas utiliser des photos pour démontrer qu'aucun avion ne s'est crashé sur le Pentagone le 11 septembre 2001.

          Pourtant, à travers Le Monde Diplomatique du mois de mai 2002 en ses pages 20 et 21, la même presse officielle utilise une série de photos pour démontrer qu'ils n'étaient que des menteurs, tous ces témoins qui, au Venezuela, peu avant la tentative heureusement loupée du coup d'État contre le catriste Chavez, avaient vu les partisans de chavez tirer sur une foule de manifestants, faisant de nombreux morts.

7°) Loin de moi l'idée de reprocher au Monde Diplomatique d'avoir prouvé, en particulier à l'aide de photos, qu'il y avait eu au Venezuela une " conspiration " (c'est le mot utilisé par Le Diplo lui-même !) destinée à justifier un coup d'État contre Chavez. Je trouve plutôt que cette initiative est très sympatique.

          Je ne peux cependant m'empêcher de remarquer diverses contradictions dont quelques-unes sont notées ci-dessus. Il y en a encore deux autres :

          — Tout d'abord, il faut remarquer que le titre de l'encadré dont je parlais dans le post-scriptum N°4 est " Complotite ", mot qui résonne comme une maladie mentale. Comme s'il suffisait d'utiliser ce mot contre quelqu'un pour prouver qu'il a forcément tord. Comme si chaque fois que quelqu'un dénonçait un complot, une conspiration, il disait forcément une connerie ! Et d'une, comme je l'ai déjà fait remarquer, pourquoi n'utilisent-ils pas le mot " Complotite " contre George Bush, la CIA et le FBI quand, à propos du 11 septembre, ces derniers parlent d'un complot de Ben Laden et d'Al-Qaïda ? Et de deux, ça n'empêche pas le même journal de dévoiler, et dans le même numéro, qu'il y a eu un complot (ils utilisent le mot " conspiration ") contre Chavez, destinée à faire croire qu'il avait fait tirer à balles réelles contre une manifestation d'opposants et qu'il y avait eu de nombreux morts ! Ce dernier exemple devrait pourtant leur prouver que des complots, il y en a !

          — Et enfin, dans cet encadré dont je parlais dans le post-scriptum N°4, un des principaux arguments utilisés par l'auteur était que 180 pages d'un livre ne pouvaient pas suffire à démontrer que le 11 septembre était un coup monté par une fraction du pouvoir US. Pourtant, Maurice Lemoine qui, dans le même numéro du Monde Diplomatique, dénonce le complot qui fut monté pour justifier le coup d'État contre Chavez, le fait en beaucoup moins d'espace que Thierry Meyssan. Ce qui n'empêche en rien cette démonstration d'être bonne, et d'être la bienvenue !

          Je voudrais de la part du Monde Diplomatique seulement un peu plus de cohérence, de rigueur, et un peu moins de mépris pour celles et ceux qui, même s'ils ne font pas partie de la Grande Presse, tentent de comprendre par eux-mêmes de quelle façon on les mène en bateau. J'aimerais surtout que Le Monde Diplomatique ne fasse pas partie de ces médias officiels dont le seul but est de servir les maîtres de ce monde en mentant à leur public.

          À ce sujet, je trouve que Le Monde Diplomatique est sur la corde raide et je crains fort qu'il ne finisse par tomber du mauvais côté. Car l'abondance de la publicité ajouté à un tel mépris pour le livre de Thierry Meyssan n'augure rien de bon.

Il ne suffit pas de contester ce que le pouvoir autorise
de contester pour être un contestataire !
          


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