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« Il ne faut surtout pas faire des riches les boucs émissaires de la crise »

lundi 30 mars 2009, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 30 mars 2009).

Il y a encore quelques mois, la majorité de nos contemporains se désintéressaient complètement de ces milliards abscons recouverts de ces mots mystérieux que sont « profit », « dividendes », ou « stock-options ». Mais les temps changent, et voilà qu’à l’évocation de certains pauvres « bonus » s’élevant à quelques malheureux millions, des pourboires pour ainsi dire, les couteaux s’aiguisent entre les dents qui grincent.

Le majordome du MEDEF se trouve en situation délicate. Il fait des moulinets avec les bras, travaille du menton et du rictus, discourt en mode accéléré, mais il perd son sang-froid. Ses petits copains pourraient quand même faire preuve d’un peu de discrétion ! Quand on présente l’addition qu’ils nous présentent, on pourrait avoir la décence de ne pas courir après le pourliche. Ce n’est bien sûr pas une question de morale, c’est une question politique. Quand on a pris à son service du petit personnel de qualité, on doit tout faire pour le garder. Or, en ce moment, le patronat est très dur avec son Sarkozy.

Loin des salons, des yachts, de la jet set et du bling bling, voilà notre Président contraint de reprendre à son compte, cruelle ironie, les éructations de la populace en colère, histoire de garder le peu de crédibilité qu’il conserve encore en dehors de Neuilly. Lui ! Devoir fustiger l’appât du gain et la course au profit !

Hormis ces quelques écarts de langage, rien ne change. Mais ils témoignent d’une fébrilité certaine. Toute la machine se met immédiatement en branle, allume des contre-feux, met en garde la populace déchaînée : non, il ne faut surtout pas faire des riches les boucs émissaires de la crise. Les riches sont vulnérables. Car les riches sont une minorité. Et la République a pour devoir de protéger les minorités.

On penserait que nous persiflons. Mais non ! Les contradictions sont tellement exacerbées que les penseurs médiatiques en viennent à tenir des propos que nos talents de pasticheurs n’avaient même pas encore osé envisager !

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