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France - 22 février 2016 - Salah Lamrani viré de l’Éducation Nationale parce qu’antisioniste ! Pétition

lundi 22 février 2016, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 22 février 2016).

Accusé d’islamisme pour son militantisme pro-palestinien et anti-impérialiste !

Pour la réintégration immédiate de Salah Lamrani à son poste d´enseignant

http://tlaxcala-int.org/campagne.asp?reference=43

Debut de campagne le 18/02/2016

Pétition adressée à
Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale
Mme Béatrice Gille, rectrice de l’Académie de Créteil

M. Salah Lamrani, professeur de Français titulaire au Collège Romain-Rolland de Tremblay-en-France (93290), très apprécié par ses élèves et leurs parents, a été suspendu arbitrairement de son poste le 11 février 2016, par Isabelle Chazal, DRH de l’Académie de Créteil, pour une période de quatre mois.

Cette mesure unilatérale a été prise suite à des courriers calomnieux de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves) et de la direction de son établissement le diffamant gravement et instrumentalisant illégalement ses activités de blogueur.

Nous vous demandons de prendre des mesures rapides pour faire lever cette suspension injustifiée, rappeler à l’ordre la direction du collège et permettre ainsi aux élèves de retrouver l’enseignant qui leur manque cruellement et à la communauté scolaire de retrouver la sérénité nécessaire à la réussite de sa mission.

Note des éditeurs : on peut prendre connaissance de l’ensemble de l’affaire, avec tous ses détails scabreux, sur le blog de Salah Lamrani, actualisé au jour le jour, Sayed Hasan :

http://sayed7asan.blogspot.com/

Partagez sur facebook : https://www.facebook.com/Pour-la-r%…

Si vous voulez signer la pétition, cliquer ci-dessous :

http://tlaxcala-int.org/campagne.asp?reference=43


Sayed Hasan

http://sayed7asan.blogspot.fr

Vendredi 19 février 2016

Un « terroriste » islamiste dans l’Ecole de la République : Jour 5

http://sayed7asan.blogspot.fr/2016/…

Jeudi 18 février, il a fait grand-froid, et il a même neigé, ce qui était un assez beau spectacle avant l’entracte imminent des vacances scolaires. Encore une fois, du fait de la fatigue, de la nécessité de publier ma chronique quotidienne et de mes 3 heures de trajet nécessaires pour me rendre dans mon établissement (aller-retour), je n’ai pu m’y trouver avant 8h45. Malgré mes 4 paires de chaussettes (dont deux offertes par des élèves) et mes deux paires de gants, ainsi que mes doubles pantalons & pulls, il m’a rapidement fallu marcher à pas rapides durant ma faction, en petits allers-retours, au risque de paraître tendu, brusque, agressif, etc., mais je n’avais guère le choix, et j’ai préféré encourir une énième dénonciation pour « trouble à l’ordre public » et « dangerosité » plutôt que d’être frigorifié.

Les sbires du Rectorat eux-mêmes, plutôt que de faire tourner leur moteur toute la journée, sont rentrés dans le collège pour se réchauffer. Je ne sais pas s’ils en ont profité pour animer un module sur les saines valeurs d’obéissance et de soumission à l’autorité voire à la force brute et autoritaire qu’ils incarnent, au vu de l’emploi du temps clairsemé des élèves, entre suppression de cours, suspension et même départ d’enseignants – le Professeur de Technologie aurait quitté ses fonctions, indigné par tout ce qui se passe : l’honneur du corps enseignant et du 9-3 est sauf. Mais à ce stade de la tragi-comédie voire de la farce, même des élèves de 6e ne sauraient être édifiés ou intimidés, ni par deux, quatre ou dix armoires à glace.

Durant ma faction, en plus des sempiternelles flammes inextinguibles du bon droit, du devoir et de la dignité, des viennoiseries de solidarité d’un personnel de service, d’une longue et chaleureuse discussion avec un collègue, et bien sûr, last but not least, de la présence près d’une demi-heure de plus d’un tiers d’une de mes classes, bravant insolemment le froid et l’omerta (ils ont même spontanément hélé une collègue qui sortait sans même me regarder, manifestant ostensiblement leur soutien pour moi), j’ai tout particulièrement été réchauffé par le retour de la police, qui n’était pas réapparue depuis vendredi, le jour 1. Celle-ci est passée à deux reprises devant moi, en ralentissant & m’observant mais toujours sans s’arrêter, ce qui m’a fait subséquemment sourire et même rire aux éclats (ce qui est bon pour la circulation sanguine) : j’avais compris que l’hystérique Mme Khadidja BOT avait su apprécier ma « photo à la hache » (qui a également beaucoup fait rire les élèves), et que, n’ayant toujours pas été exorcisée, elle avait encore cru pouvoir bondir sur cette occasion pour exiger mon interpellation – a défaut de ma lapidation et/ou décapitation – séance tenante pour « massacre à la tronçonneuse » prémédité.

Des parents sont encore venus me voir pour me faire part de leur indignation, et de leur volonté de contribuer à une résolution juste de cette situation (à savoir ma réintégration), dans l’intérêt de tous, et des élèves avant tout. Je leur ai reparlé des courriers à adresser au Rectorat (en veillant à m’en adresser un scan par email, et ce aux conditions d’anonymat qui me seront édictées : salah_lamrani [at] yahoo [point] fr), et de la pétition qui venait d’être mise en ligne par Tlaxcala, un réseau international de traducteurs auquel je participe depuis plusieurs années. J’invite bien entendu l’ensemble de la communauté éducative à la signer (avec un petit commentaire indiquant leur sentiment), et toute personne sensible à cette situation, où qu’elle se trouve dans le monde (la pétition est déjà disponible en 5 langues, et une dizaine d’autres sont en cours), à faire de même.

Mes élèves m’ont notamment appris qu’on leur avait interdit de me remettre toute copie sous peine de sanctions – car même si je ne peux plus les noter, ils sont nombreux à tenir à ce que ce soit moi qui les corrige – car de dignes collègues devaient se charger de la besogne, ce à quoi les enfants se montraient réticents. Plus encore, pour raviver une tradition bien établie, ils m’ont convié à un goûter de départ en vacances pour le lendemain, même heure, même endroit. Etant chaque jour à mon poste, j’y prendrai part avec plaisir.

A la sortie de midi, j’ai encore eu un flot conséquent d’élèves, quoique moins massif que celui de la veille, et toujours composé de plus d’élèves auxquels je n’enseigne pas que des miens – car statistiquement, c’est inévitable, et démontre bien que la cabale de la direction, de la FCPE et de collègues n’a réussi à m’aliéner aucune classe. C’est bien un soutien majoritaire et massif des parents d’élèves et de leurs enfants, qui devrait se traduire dans la pétition en ligne – les pétitions papier qui ont circulé clandestinement ayant été confisquées par la police politique, et ses auteurs sévèrement punis à ce que j’ai entendu : en me rendant à la Maison du Quartier dans l’après-midi, où j’envisage d’animer des cours pour les volontaires pendant les vacances (car suite au soutien massif des parents le 25 janvier, qui a retourné une situation critique en ma faveur, j’avais fait deux promesses : plus d’absences, et finir le programme, et je ferai de mon mieux pour les tenir), on m’a parlé de bien des choses sur cette direction, et notamment d’une élève de 3e dont la direction aurait refusé de signer la convention de stage car elle aurait organisé une telle pétition (information à confirmer, car je ne l’ai pas entendue de la bouche de l’intéressée mais d’un adulte concerné). J’ai du reste eu plusieurs échos venant du sein même de l’établissement, selon lequel nombre de personnels opprimés depuis l’arrivée de cette direction despotique se réjouiraient de la perspective d’un règlement de comptes sur la place publique et jusqu’en justice, qui dépasserait largement mon seul cas. On y travaille.

Les demi-pensionnaires sont encore sortis par le Boulevard Charles Vaillant pour la navette, ce que je ne m’explique toujours pas car ils doivent de toute façon repasser par la rue d’Anjou, mais je ne me pose plus trop de questions, car la direction elle-même ne doit plus savoir ce qu’elle fait et se laisser porter par la houle déchaînée. Je suis peut-être optimiste, mais je crois que même un champion olympique de natation ne pourrait survivre à de tels flots – et nous avons vus que la direction flirte bien plutôt, et par le bas, avec la plus crasse médiocrité. C’est du reste pour cela qu’après avoir hésité entre un simple ou double pied de nez à M. Abdelkader SAOUDI, dont j’ai croisé le regard, je me suis abstenu, afin de ne pas briser ce miracle vivant d’un homme qui parvient à se mouvoir sans colonne vertébrale. Malgré l’encadrement du principal adjoint et de la CPE, les enfants m’ont massivement et ostensiblement salué depuis leur trottoir, ainsi que le surveillant qui les accompagnait. La charité – morale, chrétienne, musulmane, you name it – impose de ne pas accabler les ennemis lorsqu’ils sont vaincus, ou sur le point de l’être.

J’avais rendez-vous, l’après-midi, avec une chaine de télévision anglophone internationale pour une interview, et je les ai donc attendus malgré le fait que tous les élèves étaient libérés à midi. Des parents souhaitaient pouvoir y participer, mais ne pouvant se libérer, ont permis à leurs enfants de le faire. Finalement, du fait de l’absence des parents, j’ai été le seul à être interviewé, et je diffuserai prochainement la vidéo, sous-titrée si besoin (j’ai parlé en français mais il y aura peut-être un doublage). Une des élèves présente m’a remis une lettre que je publie en annexe, avec son nom, conformément à son souhait et à celui de ses parents. Je l’en félicite vivement.

Pour conclure aujourd’hui, ce qui se passe est tellement incroyable que je ne m’étonnerais pas que certains lecteurs soient incrédules, ayant moi-même souvent bien du mal à en croire mes propres yeux. Mais quiconque est libre de venir voir par lui-même (seuls des parents d’élèves ou journalistes pourront me tenir compagnie durant ma faction, car je ne veux pas donner prise à des calomnies du genre de celles que j’ai subies en Egypte – comme quoi je venais faire un esclandre avec des gros-bras, etc.), et du reste, pourront suivre l’évolution de la situation presque en direct sur tous les terrains : au collège, auprès de la hiérarchie, devant la justice et sur la scène médiatique, que les choses aillent en ma faveur ou que les vents me soient contraires. Chacun pourra se faire son avis. L’attitude de pure perversité de la direction n’est pas surprenante en soi (cf. Henri-Frédéric Amiel qui, dans son Journal intime, disait notamment : « J’ai dû regarder enfin comme incurable ce naturel vipérin, pétri de fiel, de poison et de bile, et qui a besoin de mordre pour sa propre santé. »), pas plus que mon attitude de résistance, inscrite dans une tradition bien établie – personnelle, syndicale, morale, politique, historique, religieuse, etc. Ce qui est incroyable est que tout cela ait pu se passer au grand jour, devant des dizaines et même des centaines de témoins – car la seule difficulté avec le harcèlement moral, bien plus courant qu’on peut le penser, est de pouvoir le prouver – qui ont malgré tout très rapidement et massivement pris parti pour la victime, isolée, calomniée et bafouée par la direction et même le reste de l’équipe pédagogique qui reste emmurée dans son déni complice. Les moutons noirs de la République ou le collège de demain ? Espérons qu’il ne faudra pas attendre le 14 juillet pour mettre bas cette nouvelle Bastille. Quoi qu’il en soit, comme je le dis aux rarissimes collègues qui daignent / osent m’adresser la parole, malgré le froid, je vais très bien (et beaucoup de « visiteurs » manifestent leur étonnement face à mon moral rayonnant), et même mieux que jamais, et au lieu de s’interroger sur les raisons de ma présence ou sa légitimité, chacun ferait mieux de ne s’interroger que sur sa propre responsabilité, son propre devoir. On n’a de comptes à rendre que de ses (in)actions, que ce soit devant le tribunal de sa conscience, les membres de la communauté éducative, le grand public ou les cours de justice.

Je retourne au front !

Salah Lamrani

Annexe (elle ne m’est parvenue qu’hier et dans cet état car elle a été exfiltrée clandestinement du Goulag par monts et par vaux, en bravant des périls mortels, etc.)

Lettre-celina (pdf, 866.8 kB) : https://static.mediapart.fr/files/2…

Sauvegarde : http://mai68.org/spip/IMG/pdf/lettre-celina.pdf

(Faire un clic droit sur l’un des liens, puis "Enregistrer sous")

Célina est une élève. Voici une image de sa lettre :

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