Terrorisme d’Etat israélien à Dubaï à l’aide de passeports diplomatiques anglais et français !

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dimanche 21 février 2010, par Al Oufok

Le chef de la police de Dubaï a indiqué, dimanche 21 février, que des passeports "diplomatiques" avaient été utilisés par le commando qui a tué un cadre du Hamas à Dubaï, le 20 janvier, alors que la pression augmente sur Israël dont les services secrets sont mis en cause.

"Il y a des informations que la police de Dubaï ne veut pas rendre publiques pour le moment, notamment en ce qui concerne des passeports diplomatiques utilisés par des membres du commando", a déclaré le chef de la police de Dubaï, Dhahi Khalfan, dans le quotidien Al-Bayane, organe du gouvernement local.

La police de Dubaï a annoncé que les membres du commando qui ont tué le Palestinien Mahmoud Al-Mabhouh détenaient des passeports britanniques, irlandais, français ou allemand. M. Khalfan s’était dit "certain à 99 %, sinon à 100 % que le Mossad est derrière l’assassinat". Dans l’enquête, "la coopération avec la Grande-Bretagne, la France, l’Irlande et l’Allemagne va bon train", a dit M. Khalfan dans Emarat Al-Youm, un autre quotidien de Dubaï.

M. Khalfan a en outre conseillé au Hamas de mener "une enquête interne pour dévoiler la personne à l’origine des fuites sur les déplacements précis de Mabhouh au commando qui l’a assassiné". "Les informations sur la date d’arrivée de Mabhouh à Dubaï avaient été transmises au commando par un individu dans l’entourage le plus proche de Mabhouh", a-t-il ajouté dans Al-Ittihad. Le Hamas a d’ores et déjà exclu toute infiltration des renseignements israéliens. "Le fait que Mahmoud Al-Mabhouh ait été suivi par des agents du Mossad ne signifie pas que le mouvement est infiltré" par le Mossad, peut-on lire dans un communiqué du groupe palestinien à Damas.

Samedi, le vice-ministre des affaires étrangères israélien, Dany Ayalon, a réaffirmé qu’"Israël n’a aucun lien avec ce qui s’est passé", mais la presse israélienne continue d’insinuer que le Mossad est bien responsable de l’élimination de Mabhouh.

Dimanche, le ministre de l’industrie Binyamin Ben Eliezer a indiqué que les opérations du service de renseignement dépendaient du premier ministre, Benjamin Nétanyahou. Citant des sources non identifiées présentées comme proches du Mossad, le journal britannique Sunday Times affirme que M. Nétanyahou a personnellement donné son feu vert à l’opération et rencontré les membres du commando, au quartier-général du Mossad à Tel-Aviv, avant qu’ils ne se rendent à Dubaï pour tuer Mabhouh.

Assassinat à Dubaï : deux faux passeports irlandais de plus, selon des responsables émiratis

Au moins deux autres suspects dans l’assassinat d’un responsable du Hamas à Dubaï seraient entrés dans le pays munis de faux passeports irlandais, ont fait savoir dimanche des responsables émiratis.

Selon ces mêmes responsables proches de l’enquête, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, certains des 18 suspects recensés sont venus à Dubaï en mission de repérages au moins une fois avant l’assassinat, le 19 janvier, de Mahmoud al-Mabhouh.

Le nombre de faux passeports liés à l’assassinat, que la police des Emirats attribuent à des agents du Mossad israélien, serait donc porté à 13 : six britanniques, cinq irlandais, un français et un allemand. "Les Emirats arabes unis sont profondément inquiets du fait que des passeports de pays proches alliés, dont les ressortissants sont dispensés de visas, aient été utilisés illégalement pour commettre ce crime", a déclaré le ministre des Affaires étrangères de Dubaï, Anouar Gargash dans un communiqué diffusé par l’agence émiratie WAM. De son côté, le chef de la diplomatie des Emirats, Sheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan, a exhorté les pays européens concernés à enquêter sur cette affaire de passeports. "L’utilisation abusive de passeports représente une menace globale, qui affecte la sécurité nationale des deux pays ainsi que la sécurité personnelle des voyageurs", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Dans le même temps, à Bruxelles, un haut responsable européen a estimé dimanche que "cette querelle des passeports fera de toute évidence du mal à la manière dont Israël est traité par l’Union européenne".

Il s’exprimait à la veille de la réunion des chefs de la diplomatie européenne lundi à Bruxelles, en marge de laquelle le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman devrait rencontrer ses homologues des pays européens concernés. Le secrétaire britannique au Foreign Office David Miliband avait dit la semaine dernière qu’il réclamerait des informations à Lieberman.

(Dimanche, 21 février 2010 - Avec les agences de presse)