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Panama Papers - 6 avril 2016 - Les le Pen sont aussi pourris que les autres politiciens !

mercredi 6 avril 2016, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 6 avril 2016).

Le clan Le Pen abonné aux circuits financiers opaques

http://www.letemps.ch/monde/2016/04…

Richard Werly
Publié mardi 5 avril 2016 à 21:55

Le fondateur du Front national se retrouve au cœur du scandale des « Panama Papers » publiés par 106 journaux. Via la Suisse, et derrière des prête-noms, une partie de sa fortune serait hébergée dans ce paradis fiscal

Jean-Marie Le Pen va-t-il rejoindre, à 87 ans, le bataillon des « ripoux » de la politique française ? Même s’il les conteste vigoureusement, le fondateur du Front national se retrouve en position d’accusé, après les révélations le concernant dans les « Panama Papers », cet énorme stock de données juridico-financières en provenance du cabinet d’avocat panaméen Mossack Fonseca. D’autres données révèlent que des proches de Marine Le Pen, l’actuelle présidente du FN et candidate déclarée à la présidentielle de mai 2017, auraient utilisé des sociétés écrans panaméennes pour dissimuler des avoirs financiers et camoufler des transferts de fonds au départ de la France. Le parti d’extrême droite fait déjà, depuis septembre 2015, l’objet d’une mise en examen pour pratiques financières illicites, dans le cadre du financement des campagnes présidentielles et législatives de 2012.

Selon les documents remis au Consortium international des journalistes d’investigation (ICJ), le vieux leader d’extrême droite, grand dénonciateur de la collusion entre les élites politiques hexagonales et le capitalisme mondialisé, serait le bénéficiaire réel d’environ 2 millions d’euros détenus en cash, titres et or, par la société offshore Balerton Marketing connue du cabinet d’avocats caribéen. Une accusation assurée de relancer, trois mois après le score électoral record du FN aux élections régionales (près de 30% des voix), les soupçons sur la fortune familiale cachée du clan Le Pen, dont une partie du patrimoine provient de l’héritage de 6 millions d’euros du cimentier ultra-conservateur Hubert Lambert, empoché en 1976 par son exécuteur testamentaire et héritier : Jean-Marie Le Pen.

La réaction de ce dernier, rejeté depuis 2015 à la marge de son parti d’extrême droite par sa fille Marine, a été aussitôt d’en plaisanter et de crier à la manipulation politique. « Je ne suis pas du tout dans l’affaire des Panama Machin », a-il rétorqué mardi, alors que les principaux ténors du FN défilaient devant les micros et les caméras pour bien marquer la différence entre le patriarche et son héritière, que les sondages donnent déjà qualifiées pour le second tour de la présidentielle.

L’argument du patriarche frontiste, classique pour tous les détenteurs de comptes offshore, consiste à expliquer qu’il n’avait pas de liens avec Balerton, dont le représentant légal serait l’avocat genevois Marc Bonnant (lire entretien), et l’ayant droit Gérald Gérin, un de ses proches. Problème : selon Le Monde qui a publié les « Panama Papers », cette version est contredite par les données du cabinet Mossack Fonseca, et par les notes de l’agence financière française anti-blanchiment Tracfin. Plusieurs allers-retours en Suisse de Jean-Marie Le Pen et de son épouse correspondraient entre autres, selon les enquêteurs, aux transferts financiers entre Genève, le Panama et d’autres paradis fiscaux.

Si ces accusations se vérifient, l’octogénaire qui se présente depuis des décennies comme un redresseur de torts soucieux se redonner le pouvoir au peuple, se retrouverait dans un club peu reluisant de politiciens français abonnés aux affaires d’évasion fiscale et de corruption. Les fichiers des « Panama Papers » ont effet permis d’exhumer, à nouveau, les noms de Jérôme Cahuzac (l’ancien ministre PS du Budget dont le procès reprendra le 5 septembre), Patrick Balkany, maire de droite de Levallois-Perret (mis en examen le 15 janvier pour déclarations mensongères sur son patrimoine), Jean-Noël Guérini (sénateur socialiste marseillais soupçonné d’avoir trafiqué l’attribution de marchés publics). Le président François Hollande a aussitôt promis de nouvelles enquêtes fiscales approfondies.

Le fait que des circuits financiers opaques, impliquant la Suisse, le Panama ou Singapour, aient été utilisés par le clan Le Pen à titre familial, puis par des conseillers de l’actuelle direction du Front national pour contourner les règles de financement de la vie politique vient s’ajouter à la controverse sur l’argent prêté par des banques russes à Marine Le Pen. Le fait que des élus de presque toutes les formations politiques hexagonales soient mentionnés dans les « Panama Papers » pourrait toutefois aussi, inciter les autres partis de gouvernement à ne pas s’en prendre trop ouvertement au FN sur ce terrain décidément très glissant.

1 Message

  • Marc Bonnant : « Jean-Marie Le Pen n’a jamais été mon client »

    http://www.letemps.ch/monde/2016/04…

    Alexis Favre
    Publié mercredi 6 avril 2016 à 05:50.

    Les « Panama papers » percent l’opacité qui entoure la société dont Jean-Marie Le Pen se serait servi pour cacher son argent au fisc. Administrateur de la société, Marc Bonnant se dit « très à l’aise »

    La justice française soupçonne Jean-Marie Le Pen d’avoir dissimulé au fisc une partie de sa fortune en se servant de son ex-majordome, Gérald Gérin, et de sa structure offshore, Balerton Marketing Ltd. Alors qu’une enquête a été ouverte en 2015 pour « blanchiment de fraude fiscale », les Panama papers jettent une lumière nouvelle sur cette société sise aux Îles vierges britanniques dont le représentant légal est l’avocat genevois Marc Bonnant. Trois ans après avoir été associé à des structures panaméennes dans le cadre d’« offshore leaks », le ténor est à nouveau épinglé pour ses pratiques exotiques. Il s’en explique.

    Le Temps : Quel est votre rôle exact dans les activités de Balerton Marketing Ltd ?

    Marc Bonnant : Balerton Marketing Ltd est une société sise aux Îles vierges britanniques, dont je suis l’administrateur. Et ce depuis sa création, en 2000. L’actionnaire de cette société a tenu, il y a une année environ, à régulariser sa situation fiscale, les fonds de la société ont donc été annoncés au fisc français et rapatriés en France. C’est aussi simple que cela.

    — A lire « Le Monde », les enquêteurs français soupçonnent Gérald Gérin d’avoir agi comme prête-nom pour le clan Le Pen. Or jusqu’en 2008, le bénéficiaire de Balerton était Georges Paschos, le beau-frère de Jean-Marie Le Pen. Ce dernier n’est-il pas ici votre client officieux ?

    — Jean-Marie Le Pen n’a jamais été mon client, pas plus qu’il n’est ou n’a été l’actionnaire de Balerton. Je l’ai rencontré une ou deux fois en marges de débats, c’est un excellent orateur, mais je n’ai aucune sensibilité pour le Front national. N’ayant aucune idée de l’arbre généalogique de Jean-Marie Le Pen, je ne peux pas vous répondre sur ses liens familiaux avec les bénéficiaires de cette société et de ses avoirs.

    — Les enquêteurs français font eux-mêmes état d’une forme de « confusion de patrimoines » entre Gérald Gérin et le couple Le Pen. Excluez-vous que ce dernier ait pu agir comme prête-nom ?

    — Je trouve que ce soupçon est plutôt offensant pour ce Monsieur. Je comprends que la tentation de le formuler existe et que les journalistes y succombent, mais rien dans mon dossier ne me laisse penser que ce Monsieur soit le prête-nom des Le Pen.

    — Toujours selon « Le Monde », un virement de 506 ?000 euros a été effectué en septembre 2014 sur le compte de Balerton, en provenance de Lombard Odier. Or cette même banque aurait hebergé les fonds de la succession d’Hubert Lambert, dont Jean-Marie Le Pen a hérité. En outre, Balerton aurait effectué de gros achats d’or entre 2008 et 2011. Que pouvez-vous dire sur ces mouvements ?

    — Je n’ai pas de déclaration particulière à faire. Ce que je peux vous dire, c’est que Balerton n’a jamais reçu un centime en provenance de France. Et les seuls mouvements qui sont intervenus sont des mouvements de gestion. Enfin, encore une fois, l’argent de Balerton a été rapatrié en France.

    — Et quelle est l’origine de ces fonds ?

    — Elle est parfaitement pure. En tant qu’administrateur, il est de ma responsabilité de m’assurer que les avoirs des sociétés que j’administre ne sont en aucune manière le produit d’une infraction. Mais la dissimulation fiscale n’étant pas un délit en Suisse, le fait que de l’argent fût ou non soustrait au fisc n’est pas un critère.

    — Il y a trois ans, votre nom était déjà associé à des sociétés panaméennes, dans le cadre des « offshore leaks ». Aujourd’hui, on vous retrouve dans un dossier des Panama papers, qui n’ont pas encore livré tous leurs secrets. L’heure n’est-elle pas venue pour vous de rompre avec ces pratiques exotiques ?

    • Non. Les sociétés que l’ont dit offshore ne sont pas les instruments exclusifs et désignés de je ne sais quelle forme de criminalité. Il peut y avoir mille raisons dans le monde de l’entreprise – et l’optimisation fiscale en fait partie – de regrouper telle ou telle activité dans des structures compliquées. Le monde singulier fait d’une pluralité de juridictions est légitime et banal. Ce monde singulier peut-il avoir servi à masquer des choses, dans une certaine opacité ? Oui. Est-ce légitime ? Non. Mais si je suis dans un conseil de fondation, dans un trust ou si j’administre une société, c’est parce que les propriétaires souhaitent avoir un regard juridique sur leurs affaires. En tant qu’intermédiaire financier quand j’administre une société, je suis soumis à la loi sur le blanchiment et donc à un contrôle particulier. Et je dois connaître le bénéficiaire effectif des comptes des sociétés que j’administre.

    — Tout de même, vous commencez à avoir l’habitude d’être montré du doigt. N’en avez-vous pas assez ?

    • Cela dépend de ce que l’on dit. Si l’on suggère que ce que je fais concourt à ce que des infractions soient commises, cela me gêne évidemment et ne peut me conduire qu’à réagir en conséquence. Mais je n’ai jamais fait l’objet de la moindre enquête, donc je suis à l’aise. Pourquoi est-ce que j’administre des sociétés, alors que ce n’est pas mon métier ? Parce que des clients viennent frapper à ma porte et qu’un rapport de confiance se développe. Ils me demandent d’être un regard juridique sur leurs activités et j’accepte volontiers. Je n’ai aucune raison d’arrêter d’accepter des mandats d’administrateurs si je trouve la chose intellectuellement intéressante. Sachant que je fais systématiquement la diligence qui s’impose.

    — Ces structures exotiques ont-elles un avenir ?

    • Si l’on considère que ce monde est l’instrument de la dissimulation, elles n’ont aucun avenir. Mais cela suppose que l’on démontre que ces structures existent dans cet objectif. Sous nos latitudes, on considère que le temps de l’opacité délictuelle est révolu, je m’en réjouis. Mais le temps où il n’existera plus que des SARL vaudoises n’est pas encore advenu, je m’en réjouis aussi.
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