Par rapport à 2015, ce qui est possible, après bientôt 2 mois de lutte… Cette année, les attaques antisociales du gouvernement PS au service du patronat on atteint un sommet dans la violence, aussi bien en termes de liquidation du droit social, avec la loi El Khomri, qu’avec la répression policière contre les manifestants.
Pour autant, le besoin d’expression de la révolte populaire, a pris une forme inattendue par sa durabilité. Comme les possibilités de faire grève sont réduites dans le contexte de crise aggravée, les participants, même motivés, ne peuvent pas être présents à chaque action, mais il y reviennent en quelque sorte à tour de rôle…
C’est la différence, finalement positive, avec les mouvements sociaux précédents. La mobilisation semble irrégulière, mais globalement, elle se maintient à un niveau élevé, sans découragement réel, tant le rejet de cette loi est profond.
De plus, nombre de conflits sociaux locaux surgissent également, même s’il n’ont pas d’écho médiatique.
De sorte que l’État PS est actuellement dans l’impossibilité de rétablir la "paix sociale"…
Même si la résistance populaire à cette loi inique parait être, selon les médias officiels, davantage de nature "passive" que, d’après eux, réellement active, la police d’État est déjà exténuée par le nombre de sorties et d’heures de service supplémentaires qu’elle est obligée de faire, et le nombre de "bavures" violentes dues à cette situation ne cesse d’augmenter au fil des manifs et décrédibilise chaque jour un peu plus le discours hypocrite du pouvoir.
http://www.mai68.org/spip/spip.php?article10736
Sa prétendue "représentativité" réelle s’est véritablement révélée par cette "victoire" électorale en tous points "remarquable" du PS dans l’ancien fief de Jean-Marc Ayrault, actuel ministre des affaires étrangères et ancien premier ministre : avec plus de 55% des suffrages exprimés, la candidate PS "victorieuse" ne représente que 12,58% des inscrits…. soit encore moins que la "cote de popularité" la plus désastreuse de Hollande, à 13% à l’échelon national.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Troisi%C3%A8me_circonscription_de_la_Loire-Atlantique
Ce phénomène reflète bien l’état actuel de survie délicate du système : aucune force politique qui en émane, même "à gauche", même "à gauche de la gauche", ne représente la moindre alternative crédible, non pas même pour le "relancer", mais simplement pour en assurer une gestion durablement viable.
L’État capitaliste français s’effondre lentement sur lui-même, sous l’effet de son propre pourrissement, depuis des années déjà, et cela commence à devenir visible à tout le monde.
Mais cet effondrement est lent et fortement ralenti par ses tentatives d’apparaitre encore comme jouant un rôle "important" sur la scène internationale, selon sa véritable nature, désormais : une puissance impérialiste de second rang, second couteau de l’impérialisme US, et accroc à intervenir partout avec la bénédiction de son suzerain, et dans ses anciens fiefs coloniaux, de préférence, qu’il tente de sauvegarder, avec la plus grande férocité, en tant que néo-colonies.
Dans ce processus il trouve encore le moyen de se poser en "défenseur de la démocratie occidentale", "martyr" et victime du terrorisme qu’il a lui-même engendré…
Ce terrorisme aveugle en apparence mais essentiellement dirigé contre des populations modestes est en réalité la seule planche de salut de cet état pour se conserver une apparence de légitimité et pouvoir utiliser "légitimement" ses forces répressives en retour, pour une prétendue "protection".
Dans ce contexte on voit bien que la question d’une alternative se pose, en termes de perspective politique à construire.
Le rejet de la loi El Khomri marque bien le rejet du type de société particulièrement rétrograde vers laquelle le système pourrissant veut nous entrainer pour prolonger sa survie, mais ce rejet ne peut s’exprimer pleinement faute de visibilité sur ce que pourrait être une telle alternative.
Actuellement, c’est la confusion idéologique la plus totale qui règne également dans le camp de la contestation, et la "protection" relative que l’État PS procure aux "nuits debout" rempli à merveille pour lui le rôle d’"abcès de fixation" autour duquel concentrer l’attention médiatique, loin des préoccupations quotidiennes de la majorité des classes populaires.
En réalité, poser la question d’une alternative à l’État français actuel ne peut se faire sans comprendre la place qu’il se donne sur la scène internationale, et dont il dépend de plus en plus.
En ce sens, une lutte sociale comme celle des Goodyear est particulièrement emblématique de la décadence du capitalisme-impérialisme français et de la répression féroce à laquelle il doit recourir pour survivre, même dans le giron de son suzerain US.
Cette répression impitoyable contre toute forme de résistance visant réellement le cœur des problème nous montre qu’il est vital, non seulement de ne pas lâcher sur cette loi El Khomri, mais de remporter une victoire tactique importante par son abolition, dans les plus brefs délais.
Le problème de la construction d’une alternative restera évidemment et plus que jamais posé, tant l’acharnement du capital à dépouiller le prolétariat de ses droits les plus élémentaires est devenu évident.
Du moins, l’unité nécessaire à faire avancer ce combat pourra-t-elle aussi faire avancer le débat.
Le 1er Mai 2015 nous avions tenté de résumer les fondamentaux de la situation de l’Etat impérialiste français dans la crise systémique mondiale et profonde.
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/04/25/2892_premier_mai_2015/
Ces fondamentaux restent, bien évidemment, mais le mouvement actuel contre la loi El Khomri pose en outre la question de la convergence des luttes sociales à l’échelle nationale.
L’analyse résumée du 1er Mai 2015 posait, elle, la question de convergence des luttes de résistance à l’échelle internationale.
On voit bien, aujourd’hui, que ces deux types de convergences sont, en réalité, inséparables. C’est l’idée qui était déjà ébauchée dans le concept de Résistance Globale, plus que jamais d’actu…!
Avec l’extension des conflits internationaux et le développement exponentiel des flux migratoires qu’ils engendrent, on le voit d’autant plus.
L’analyse de toutes ces questions ne peut se faire en un tournemain et les "gadgets" idéologiques opportunistes des uns et des autres, même dans la prétendue "extrême gauche" ont manifestement fait la preuve de leur fonction inopérante, et il serait temps de commencer à analyser la situation sérieusement, sans ces préjugés, et à partir des fondamentaux.
Luniterre
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En rappel utile, le court texte du tract distribué au 1er Mai 2015 :
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« En régime capitaliste, le marché intérieur est nécessairement lié au marché extérieur.
Il y a longtemps que le capitalisme a créé le marché mondial. »
Lénine -1916 – « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme »
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Les « restructurations » et « délocalisations » d’entreprises ne sont pas un phénomène nouveau particulier à cette crise chronique que nous vivons actuellement.
C’est la période des « trente glorieuses », plus « facile » en Europe de l’ouest, qui était « hors normes », due notamment aux destructions des deux guerres mondiales.
Désormais le capitalisme reprend partout son vrai visage pourrissant et mortifère de pourvoyeur de guerres incessantes contre les peuples, afin de creuser les inégalités et d’en créer de nouvelles, afin de faire circuler profitablement les capitaux financiers « mondialisés ».
C’est la véritable raison de la multiplications des mouvements terroristes à connotations religieuses fanatiques.
Depuis la fin de la 2e guerre mondiale, c’est l’impérialisme US qui est le principal responsable des tensions dans le monde et le commanditaire réel de la plupart des conflits sanglants, soit directement, soit par ses « alliés » et vassaux interposés, comme la France en Libye, l’Arabie Saoudite au Yémen, Israël en Palestine, etc…
La lutte contre les effets de la mondialisation en France, avec les destructions d’emplois et les reculs sociaux qu’elle implique depuis des années, et qui ne font que s’accentuer de façon dramatique pour de nombreuses familles appauvries et personnes isolées sans ressources, cette lutte n’est possiblement efficace que dans le contexte d’une résistance globale contre l’impérialisme, et principalement contre l’impérialisme US et ses alliés, directs ou indirects, comme l’État français actuel et les groupuscules terroristes qu’il prétend combattre.
Actuellement les foyers de résistance active contre l’impérialisme sont, en Europe, au Donbass (Sud-Est de l’Ukraine), et au Moyen-Orient, au Yémen, en Irak et en Syrie, et en Palestine, toujours… !
Mais les luttes et les résistances continuent dans bien d’autres pays, en Afrique, en Amérique Latine et en Asie.
En France, la reconquête du progrès social ne sera possible que par l’instauration d’un État réellement socialiste et indépendant, et solidaire des autres peuples en lutte pour leur indépendance et pour le progrès social !
Reconstruisons le parti de la classe ouvrière et du peuple résistant !
Tribune Marxiste-Léniniste – 1er Mai 2015
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Source de l’article :
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2016/05/01/1er-mai-2016-resister-utilement-nouvelle-edition/
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