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NDDL - Comment aurait-il fallu organiser le Référendum de Notre-Dame-des-Landes ?

mardi 28 juin 2016, par do

Comment aurait-il fallu organiser le Référendum de Notre-Dame-des-Landes pour qu’il soit vraiment démocratique, c’est-à-dire incontestable ?

La démocratie a été inventée à Athènes, dit-on, pour éviter les guerres civiles. La forme de la question était donc : « QUI est prêt à se battre pour ? et QUI est prêt à se battre contre ? ». Et les réponses étaient faites à mains levées devant tout le monde. Comme ça, on savait où on en était !

Ce qui n’a rien à voir avec la forme des questions comme on les pose aujourd’hui : « Qui est pour ? Qui est contre ? », avec de surcroît un vote lâchement anonyme.

Cette question de forme est très importante. Car la plupart des gens n’en ont souvent à peu près rien à foutre de la question posée lors d’un vote ou d’un référendum, d’où d’ailleurs une participation aux votes qui ne satisfait pas souvent les autorités. Et, la plupart de ceux qui votent sont seulement vaguement pour ou vaguement contre.

Tout ce grand nombre de gens peu motivés, voire pas motivés du tout, et qui, au fond, n’ont pas de réelle légitimité à prendre part à la décision, ont pourtant dans le système de référendum actuel une voix qui compte autant que celle d’une personne hyper-motivée par la question posée. Il est bien clair que le paysan de Notre-Dame-des-Landes à qui l’on va voler son terrain pour construire un aéroport est bien plus légitime à prendre part à la décision qu’un mec ou une nana qui n’a même jamais mis les pieds, et qui ne mettra d’ailleurs jamais les pieds, dans cet endroit.

Le résultat obtenu avec la méthode de consultation moderne est souvent l’inverse de celui que l’on obtiendrait si l’on posait la question comme dans l’antiquité athénienne. En effet, le paysan de Notre-Dame-des-Landes sera peut-être prêt à se battre pour défendre ses terres, alors qu’une personne habitant à cent kilomètres de là ne se battra certainement pas pour les lui confisquer.

Vu le nombre de personnes qu’il faut faire voter aujourd’hui, il est inenvisageable que tout le monde vote à mains levées devant tout le monde. Et l’on peut certainement éviter de poser la question à la grecque dans le style "QUI est prêt à se battre ?".

Il se disait dans les années 1970 que dans un pays du nord, la Suède je crois, tout le monde de n’importe quel pays avait le droit de participer aux votes, à condition de se déplacer dans le pays pour participer aux élections. Ce pays considérait en effet que si un Japonais, par exemple, était prêt à se déplacer en suède pour participer à un vote, alors il était suffisamment motivé pour avoir le droit de le faire.

Ceci permet de savoir comment aurait pu se dérouler le référendum de Notre-Dame-des-Landes afin que son résultat soit accepté de toutes et tous :

Que les bureaux de vote soient tous à Notre-Dame-des-Landes. Qu’il n’y ait aucun périmètre de vote (*). Que toutes celles et tous ceux qui font le voyage jusqu’à Notre-Dame-des-Landes pour aller voter, même depuis l’Argentine, aient le droit de voter, et pas les autres. Donc évidemment, ni vote par correspondance, ni par internet, et même pas par procuration.

Note (*) : Je précise, pour celles et ceux qui savent pas, que le « périmètre » du référendum a désigné dans ce débat en France QUI allait pouvoir voter. Le département ? La région ? Toute la France ? et qu’évidemment les autorités avaient fait des sondages pour savoir quel périmètre il fallait choisir pour que le vote dise Oui à l’aéroport, ils ont donc choisi le département. Bien sûr, dans le village lui-même de Notre-Dame-Des-Landes, il y a eu une énorme majorité de NON !

27 juin 2016

LE SUFFRAGE UNIVERSEL, CHARME DISCRET DE LA DEMOCRATIE BOURGEOISE :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1550

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