Reuters : Très attentive à ce Brexit, la présidence américaine a réagi rapidement pour féliciter Theresa May de sa nomination et se réjouir que les premières déclarations de la nouvelle chef du gouvernement soient en accord avec les conseils offerts par Barack Obama.
Remarque de do : Au moins, comme ça, on sait qui commande !
Theresa May, nouvelle Premier Ministre, nomme son gouvernement
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Mercredi 13 juillet 2016 22h45
Par Kylie MacLellan et William James
LONDRES (Reuters) - Chargée mercredi après-midi de former un nouveau gouvernement, Theresa May a annoncé en début de soirée la composition de son cabinet dans lequel figurent deux influents partisans du Brexit, Boris Johnson qui récupère le ministère des Affaires étrangères et David Davis qui hérite du portefeuille ad hoc créé pour gérer la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne.
La nouvelle Première ministre britannique n’a pas tardé à se mettre au travail après avoir été reçue en audience au palais de Buckingham par la reine Elisabeth, comme le veut la tradition.
Les principales tâches qui attendent ce nouveau gouvernement sont la gestion du divorce entre Londres et le bloc communautaire après le référendum sur le Brexit et la relance d’une économie menacée par la récession, qui revient au nouveau ministre des Finances, Philip Hammond, chargé de la diplomatie dans le précédent gouvernement.
Dans sa première déclaration publique en tant que chef du gouvernement, Theresa May a reconnu que la Grande-Bretagne était confrontée "à une période de grands défis après le référendum". "Mais parce que nous sommes la Grande-Bretagne, je sais que nous nous montrerons à la hauteur de ces défis", a-t-elle ajouté avant d’entrer au 10 Downing Street.
"Nous allons quitter l’Union européenne et nous allons nous forger un nouveau rôle audacieux dans le monde et nous ferons de la Grande-Bretagne un pays qui ne fonctionne pas pour un petit nombre de privilégiés mais pour chacun d’entre nous", a-t-elle promis.
Theresa May, qui avait fait campagne en faveur du maintien ("Remain") de la Grande-Bretagne dans l’UE, succède à David Cameron, au pouvoir depuis 2010.
Pour dessiner ce nouveau rôle que la Grande-Bretagne entend jouer à l’avenir dans le monde, elle a désigné Boris Johnson au Foreign Office. L’ancien maire de Londres et figure de proue de la campagne en faveur du "Leave" n’a jamais occupé de fonction ministérielle.
Un temps considéré par les observateurs comme un successeur potentiel à David Cameron, avant même que ce dernier annonce sa démission, Boris Johnson avait renoncé à briguer ce poste en raison des oppositions exprimées contre lui au sein de son camp.
Son rôle dans les relations futures entre la Grande-Bretagne et le bloc européen devrait être limité dans la mesure où Theresa May a prévu de créer un nouveau ministère spécialement chargé de cette question.
DAVIS PEU PRESSÉ D’INVOQUER L’ARTICLE 50
Ce portefeuille revient à David Davis, ancien rival de David Cameron pour prendre la direction des Tories en 2005.
Farouche partisan de la séparation entre Londres et Bruxelles, David Davis, 67 ans, devra gérer les termes de ce divorce avec les 27 autres Etats membres de l’UE dès que la Grande-Bretagne aura invoqué l’article 50 du Traité de Lisbonne. Cet article prévoit une période de deux années pour négocier le départ d’un Etat membre.
Dans un article publié lundi sur le site des adhérents du Parti conservateur, David Davis estimait que la Grande-Bretagne devait prendre son temps avant d’invoquer l’article 50, une position peu à même de satisfaire les acteurs économiques et les investisseurs inquiets face à l’actuelle période d’incertitude.
Rassurer les milieux économiques sera la tâche qui incombera à Philip Hammond, ancien ministre des Affaires étrangères, qui devient chancelier de l’Echiquier, succédant à George Osborne, proche de David Cameron et qui a présenté sa démission.
Philip Hammond va devoir trouver les moyens de relancer une économie britannique qui montre des signes de ralentissement et est menacée de récession depuis le référendum du 23 juin.
Le ministre, qui a fait campagne en faveur de maintien (Remain) dans l’UE, pourrait déterminer une nouvelle trajectoire budgétaire après que son prédécesseur George Osborne a renoncé à son objectif d’un excédent d’ici 2020.
UNE POLITIQUE POUR TOUS LES BRITANNIQUES
Le nouveau ministre des Finances va également devoir endiguer la perte de confiance dans la livre sterling qui se trouve à son plus bas niveau depuis 30 ans face au dollar.
Il devra également convaincre les banques étrangères de rester à Londres et gérer une relation délicate avec la Banque d’Angleterre. Cette dernière pourrait abaisser ses taux d’intérêt à des niveaux historiquement faibles jeudi.
Consciente des défis qui l’attendent, Theresa May a précisé d’emblée : "Le gouvernement que je vais diriger ne sera pas animé par la défense des intérêts de quelques privilégiés mais par les vôtres. Nous ferons tout ce que nous pourrons pour vous donner plus de contrôle sur votre existence."
"Quand nous prendrons de grandes décisions, nous ne penserons pas aux puissants mais à vous, lorsque nous adopterons des lois nous n’écouterons pas les puissants mais vous, quand il s’agira de fiscalité nous ne favoriserons pas les nantis mais vous", a-t-elle promis.
Elle devra également tenter de réunifier un Parti conservateur fracturé par le Brexit et une nation divisée par un scrutin au cours duquel se sont exprimés la colère et le ressentiment de la population à l’égard des élites et de la mondialisation.
Très attentive à ce Brexit, la présidence américaine a réagi rapidement pour féliciter Theresa May de sa nomination et se réjouir que les premières déclarations de la nouvelle chef du gouvernement soient en accord avec les conseils offerts par Barack Obama.
A Paris, François Hollande a adressé ses félicitations à Theresa May tout en réaffirmant son souhait que les négociations sur le Brexit "s’engagent le plus rapidement possible".
(Pierre Sérisier, Jean-Stéphane Brosse et Nicolas Delame pour le service français)