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Qu’est-ce que le Front National ? d’où vient-il ? et où va-t-il ?

mercredi 24 mars 2010 (Date de rédaction antérieure : 24 mars 2010).

Salut à toutes et à tous,

   L’on m’a posé la question : « D’ou provient le Front National ? Quelle classe ou fraction de classe le soutient ? », alors voilà :

   À l’origine, la base sociale du FN c’est les petits commerçants. Puisque Le Pen fut au départ un député de secours, nommé candidat par Poujade (propriétaire d’un syndicat de petits commerçants) au moment où ce dernier savait qu’il allait avoir plus de députés élus que prévu (52 députés élus en 1956), or il lui en manquait un. Poujade nomma Le Pen. Poujade n’a pris Le Pen qu’en dernier recours, parce qu’il n’avait pas le choix ; mais il ne l’aimait pas, il le trouvait bête ou incapable ou quelque chose comme ça. J’ai vu Poujade dire ça à la télé française, il y a quelques dixaines d’années.

   Ensuite, on sait très bien que beaucoup de voix du P"C"F sont passées à Le Pen. Pour diverses raisons qui avaient été analysées dans les années 1980. L’autoritarisme d’un P"C"F stalinien se retrouvait dans le fascisme d’un Le Pen, et le racisme courant dans la classe ouvrière, qui avait dû faire la guerre d’Algérie et donc avait appris à traiter les "Arabes" en "ratons", ce racisme, ils l’ont facilement retrouvés chez Le Pen.

   Mais, pour que l’électorat ouvrier passe du P"C"F à Le Pen, il avait fallu qu’il se passe quelque chose. Ce fut la trahison du P"C"F, très visible en mai 68, puisque ce fut le P"C"F (à l’aide de la CGT) qui empêcha la révolution en France à cette époque afin de respecter les accords signés à Yalta entre Staline et les USA sur le partage du monde. Cette trahison du P"C"F et de sa courroie de transmission syndicale, la CGT, se confirma quand il entra au gouvernement sous Mitterrand, qui fit les premières privatisations en France depuis la fin de la guerre.

   Bref, s’il fallait voter et s’il fallait protester, que restait-il à la classe ouvrière ? elle a retrouvé un papa autoritaire chez Le Pen, et celui-ci leur a raconté que leur malheur provenait des "Arabes" (« Trois millions d’immigrés = trois millions de chômeurs ! » fut le slogan de campagne de Le Pen), à eux qui étaient souvent devenus racistes à cause des guerres, notamment celle d’Algérie, guerre que le P"C"F avait refusé de combattre auprès de la classe ouvrière (confert par exemple le film R.A.S. d’Yves Boisset). De plus, le tissus social de solidarité établi auparavant par le P"C"F dans les banlieues ouvrières a été progressivement remplacé par un système de solidarité tenu par le FN, et où, forcément, la propagande n’était pas la même.

   Bien sûr, dans tout ça, il ne faut pas oublier une chose tout à fait essentielle : la culpabilité de Mitterrand, qui autorisa Le Pen à faire toute la propagande qu’il voulait à la télévision afin qu’il vole et contrôle les voix de la droite. Mitterrand assura ainsi sa réélection en 1988, malgré tout le déficit de popularité qu’il subissait à cause de ses trahisons. Trahisons bien prévisibles pour ceux qui connaissaient le personnage (décoré de la Francisque des mains-mêmes de Pétain ! fervant partisan de la guerre d’Algérie, ministre de la police et de la justice pendant la guerre d’Algérie, Mitterrand fit les lois qui autorisèrent la torture en Algérie, torture que pratiqua Le Pen dans la Villa des roses. Tiens, comme c’est curieux, c’est justement la rose que Mitterrand choisit comme symbole pour le P"S", et c’est justement Mitterrand qui autorisa Le Pen a dépasser les 1% en lui ouvrant les portes de la télévision ! Vive la politique dite "de gauche" !)

   Voilà les explications pour Le Pen. Après relecture, ça me semble à peu près complet.

   Sinon, il faut se souvenir que, le poujadisme étant terminé depuis longtemps, Le Pen faisait à peine 1% des voix en 1974. Sa seule base sociale était une fraction des petits commerçants. Base sociale qui se restreindra à nouveau à eux si les ouvriers cessent de s’illusionner sur Le Pen. Mais pour cela, il faudra que les ouvriers cessent d’avoir besoin d’un petit père du peuple qui les dirige, et il faudra qu’ils cessent de croire que les "Arabes" bouffent le pain des Français. Et pour cela, la seule solution, c’est un nouveau mai 68, parce que c’est seulement dans les grèves, dans la lutte de classe, que les ouvriers se rendront compte que l’ennemi, ce n’est pas l’« Arabe », mais le patron, et que les ouvriers blancs, les Noirs et les "Arabes" etc., font grève ENSEMBLE contre les mêmes patrons.

   Mais cette vraie grève dure qui dure et que j’appelle de tous mes voeux, ce sont justement les syndicats qui font tout ce qu’ils peuvent pour qu’elle n’ait pas lieu. Donc, il faudra que le prolétariat (au sens généralisé) commence par savoir se passer des syndicats :

   Qu’est-ce qu’une coordination :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1081

Bien à vous,
do
http://mai68.org
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