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Usure intégrée - La lutte contre l’obsolescence programmée s’organise

mercredi 23 novembre 2016, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 23 novembre 2016).

La lutte contre l’obsolescence programmée s’organise

https://www.letemps.ch/sciences/201…

Andrée-Marie Dussault
Publié lundi 21 novembre 2016 à 17:22

Les stratégies pour combattre le fléau qui menace l’environnement et nos portefeuilles se multiplient. Qualité, réparabilité et compatibilité réémergent à l’ordre du jour

Le premier novembre, l’iPhone 4 devenait obsolète. Désormais, impossible de mettre à jour l’appareil d’Apple vendu depuis 2010 – à plus de 500 francs – ou de le faire réparer, faute de pièces détachées. Ce cas est emblématique de l’obsolescence programmée, un modèle commercial qui sous-tend le système économique actuel. Mais les stratégies pour lutter contre les « techniques destinées à réduire la durée de vie des produits afin d’en augmenter le taux de remplacement » se multiplient.

En France, premier pays européen à criminaliser l’obsolescence programmée, en août 2015, le débat est enflammé. Pour combattre ce fléau qui pille nos ressources et pollue l’environnement, les initiatives abondent. A l’instar du site Spareka.fr, créé en 2006, qui rend disponibles huit millions de pièces détachées, en expédie 15 000 chaque mois à travers l’Europe, et permet ainsi d’éviter d’envoyer à la décharge lave-linge, tondeuse à gazon ou fer à repasser. « Nous permettons au particulier, sans compétence technique, grâce à nos tutoriels, de diagnostiquer un problème et de le régler lui-même », explique Baptiste Laurent, directeur des opérations de Spareka, dont la moyenne d’âge des trente collaborateurs est de 27 ans. Leur but ? Redonner du pouvoir aux consommateurs.

Lire le manuel d’utilisation

Autrefois, on avait chez soi un coin atelier où bricoler, note le Français ; aujourd’hui, très peu de personnes savent comment fonctionnent leurs appareils. « Si vous aviez lu le manuel d’utilisation, vous sauriez, par exemple, que le filtre de votre aspirateur doit être changé chaque année si vous voulez qu’il dure plus de cinq ans. »

Autre entreprise innovante, magarantie5ans.fr, lancée en juillet, vend des équipements électroménagers avec une garantie de cinq ans – la loi française, comme en Suisse, en impose deux – et les livre gratuitement. « Nous sentons que les mentalités ont évolué et que les gens veulent réduire leur impact sur l’environnement, il s’agit d’un véritable enjeu sociétal, constate Benoît Delporte, cofondateur du site. Notre objectif est d’influencer le marché. »

En Suisse aussi, la durabilité planifiée est à l’agenda. Fondé par l’ancien conseiller d’Etat vaudois vert François Marthaler, le site whyopencomputing.ch produit notamment des ordinateurs conçus pour durer dix ans, fonctionnant à l’aide de logiciels libres, que leurs éditeurs ne cherchent pas à rendre dépassés. La marque est la première au monde à proposer un guide de réparation à la vente, par ailleurs disponible sur la plate-forme de manuels gratuits ifixit.com.

Pionnier de la lutte contre l’obsolescence programmée, François Marthaler créait il y a 35 ans labonnecombine.ch, une institution vaudoise qui donne une seconde vie, encore aujourd’hui, aux appareils brisés. « A l’époque, les gens étaient éduqués à faire durer et réparer leurs objets ; désormais, on s’est habitué à acheter du neuf aussitôt que survient un problème et le service après-vente a été délaissé », regrette l’éco-entrepreneur.

Mais l’on assiste au développement d’un nouveau paradigme, observe Laurianne Altwegg, responsable de l’environnement à la Fédération romande des consommateurs (FRC). « De nombreux consommateurs sont conscients et agacés par le vieillissement accéléré des appareils ; beaucoup sont désireux de consommer de façon plus responsable. » Elle constate d’ailleurs que le marché de la réparation, bénéficiant à l’économie locale, est en plein développement.

La FRC – qui milite pour une garantie de cinq ans sur les produits – publie sur son site les bonnes adresses pour faire réparer ses biens. Elle organise aussi des « repair cafés », rejoignant le mouvement international créé en 2007, mettant à disposition outils et matériaux pour réparer, dans un climat convivial, meubles, appareils électriques, vêtements, jouets, etc.

Encourager l’« écoconception »

Dans la même veine, les Verts suisses soumettaient au Conseil fédéral en 2014 des propositions pour favoriser l’optimisation de la durée de vie des objets. Comme informer les consommateurs sur la durée de vie des appareils et rendre accessibles les pièces de rechange ; encourager l’« écoconception », de façon à rendre les équipements réparables et recyclables ; implanter des normes de compatibilité pour différentes versions d’appareils, ou encore, promouvoir l’économie de fonctionnalité – en pleine expansion – où l’usage d’un bien est vendu, plutôt que le bien en soi.

« Le Conseil fédéral a été plutôt réceptif et s’est même engagé à introduire quelques propositions dans son plan d’action sur l’économie verte ; or, depuis, rien », s’étonne la conseillère nationale verte Adèle Thorens. Par ailleurs, aucune de ces mesures n’a été intégrée au contre-projet de l’initiative Pour une économie verte.

« En plus d’être davantage soutenable, le passage vers une économie fondée sur la qualité, l’entretien et la réparabilité plutôt que sur la quantité et la production, permet de garder des emplois, qualifiés et payés correctement, en Suisse », soutient l’écologiste. Le contexte politique actuel est difficile, reconnaît-elle, le camp bourgeois, majoritaire, étant très « anti-écolo ». Mais le vent du changement souffle toujours plus fort. Adèle Thorens et les siens promettent de revenir à la charge cette session parlementaire.

Usure intégrée - obsolescence programmée - Sac biodégradable - Prêt à jeter (vidéo Arte 1h15) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2262

Cette ampoule, brillant depuis 109 ans,
alors que les ampoules qui ont existé ensuite
furent volontairement limitées à
seulement 1000 heures,
dénonce depuis cette époque
ce qui n’avait pas encore été inventé :
L’USURE INTÉGRÉE.

Cliquer sur l’image pour voir la vidéo.

Il est rentable pour le capitalisme de nous vendre des marchandises qui s’usent vite. Car on est ainsi obligés d’en racheter plus souvent. le gaspillage est l’un des moteurs essentiels de la croissance. L’existence-même de l’usure intégrée, comme on disait après mai 68, ou "obsolescence programmée", comme il semblerait qu’on dise aujourd’hui, est rédhibitoire contre le capitalisme et l’exploitation de l’homme par l’homme en général.

Sacs en plastic : Quant aux trop fameux sacs en plastic biodégradables, ce ne sont rien d’autre que des sacs à usure intégrée, ou à "obsolescence programmée", comme vous voudrez ; et il est tout à fait scandaleux, et totalement contradictoire, que les prétendus "écolos" en fassent la promotion !

Cliquer ici pour les commentaires.

2 Messages de forum

  • Obsolescence programmée, nouvel exemple

    https://www.letemps.ch/no-section/2…

    Publié dimanche 26 avril 2015 à 21:08

    Il n’est plus possible d’utiliser l’application YouTube sur certains appareils datant de… 2012

    Court-circuit

    Récents mais si vite obsolètes

    Le fléau de l’obsolescence programmée a fait beaucoup moins parler de lui ces derniers mois. Pas de scandale majeur, pas de fabricant pris en flagrant délit de sabotage de ses propres appareils électroniques.

    Et puis, très discrètement, Google a annoncé il y a quelques jours un changement majeur concernant YouTube. La firme n’a pas utilisé son blog officiel, mais un site de dépannage pour son service de vidéo. Dans un message traduit en plusieurs dizaines de langues, Google annonce que certains appareils fabriqués en 2012 ou précédemment ne seront plus capables de faire fonctionner YouTube. Et ce qui frappe, c’est la large palette d’appareils concernés : il y a des iPhone, des iPad, des Apple TV, des Google TV ou encore des consoles de jeu. Tous les terrains sur lesquels Google s’est avancé avec son application YouTube.

    Il s’agit ensuite d’une sorte de cascade de l’obsolescence programmée. Si l’on prend l’iPhone, il faut que ce smartphone puisse faire tourner la version 7 du système d’exploitation iOS – même si Google donne des versions différentes entre les versions anglaise et française de son site. Or certains de ces téléphones ne sont pas assez puissants pour faire tourner cette version d’iOS…

    Bien sûr, il reste pour les fans de YouTube la possibilité de regarder des vidéos via le navigateur web. Reste que trois ans pour devenir obsolète, c’est un destin bien rapide pour de nombreuses machines.

  • Contre l’obsolescence programmée

    https://www.letemps.ch/economie/201…

    Désormais, les consommateurs changent d’ordinateur tous les six ans

    Quand avez-vous acheté votre dernier ordinateur ? Certains, en cherchant la réponse, ne la trouveront peut-être pas. Ou alors de manière vague. Alors que les ventes de PCs chutent de manière continue - encore une baisse de 13% au premier trimestre –, les consommateurs ne sont plus du tout pressés de renouveler leur machine. Il y a quelques jours, Brian Krzanich, directeur d’Intel, dressait un constat implacable : alors qu’un ordinateur était changé tous les quatre ans jusqu’à récemment, cette durée vient de passer à… six ans.

    Brian Krzanich fait son mea culpa : il est très facile de transférer les données de son ancien vers son nouveau téléphone, mais faire de même entre deux ordinateurs est un chemin de croix. Il a raison. Mais il y a d’autres facteurs : les nouvelles versions de Windows sont moins gourmandes en ressources et tournent encore bien sur des PCs relativement anciens. Et l’on passe de moins en moins de temps devant son ordinateur.

    Voilà qui a ravi celles et ceux qui luttent contre l’obsolescence programmée. Les fabricants de PCs misent encore sur les fanatiques de jeux vidéo et les adeptes de la réalité virtuelle pour acheter souvent de nouvelles machines. Pour les autres, la motivation à dépenser plusieurs centaines de francs pour un PC apparaît aujourd’hui bien faible.

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