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LA RÉVOLUTION DE JUILLET 1952 EN ÉGYPTE : Chronique d’une utopie détournée

mercredi 28 juillet 2010 (Date de rédaction antérieure : 28 juillet 2010).

http://www.legrandsoir.info/LA-REVO…

« Serment par Gamal, le plus chéri des hommes, le libérateur des travailleurs, le chef de la lutte ! Serment sacré, inébranlable. Par Dieu et par la patrie, nous jurons que la voie de ta lutte sera notre voie (…) Nous jurons de travailler à la puissance et à l’unité de la nation arabe. »
Serment prononcé sur le tombeau de Nasser

C’est par ces mots que le peuple égyptien et plus largement les peuples arabes firent leurs adieux à Gamal Abdel Nasser l’homme qui a, un temps, donné une voix et un cap au Monde arabe dont il se proclamait le leader. En effet, Gamal Abdel Nasser (1918-1970) peut être considéré comme l’un des plus grands dirigeants arabes de l’histoire. Gamal Abdel Nasser né le 15 janvier 1918 à Alexandrie, décédé le 28 septembre 1970, fut à l’âge de 16 ans, incarcéré après des combats de rue entre un mouvement indépendantiste égyptien, El Fatat (Jeune Égypte) et la police. En tant que soldat, il participe à la guerre de 1948. Le lieutenant-colonel Nasser fonde et devient le leader du Mouvement des officiers libres qui avait pour but de renverser le roi Farouk. Le 23 juillet 1952, Nasser conduit un coup d’État militaire contre le roi Farouk Ier et proclame la République un an plus tard. Nasser centralise tous les pouvoirs. A l’été 1956, il annonce la nationalisation du canal de Suez, ce qui allait directement contre les intérêts du Royaume-Uni et de la France qui cogéraient le canal. Ces derniers, alliés à Israël, déclenchèrent une opération pour en reprendre le contrôle. Cependant, sous la pression de l’Union soviétique et le manque de soutien des États-Unis, ils furent obligés de retirer leurs troupes d’Égypte. Ce fut une victoire pour Nasser qui devint un héros pour les Arabes.

La stratégie de Nasser que Mohamed Hassanen Heykal, journaliste confident du Raïs, décrit bien dans les Documents du Caire, tient du jeu d’échecs. Nasser milita pour un panarabisme neutre. Il inspire les nationalistes dans le Monde arabe. Il représente alors une nouvelle ère au Moyen-Orient. Nasser suit une politique panarabe en demandant à ce que les ressources du Monde arabe servent les intérêts du peuple arabe et non l’intérêt des Occidentaux De plus, Nasser est l’une des figures historiques de l’émergence du Tiers-Monde, une troisième force politique face aux deux blocs que sont le bloc occidental et le bloc soviétique. Nasser est l’un des principaux interlocuteurs à la conférence de Bandung en avril 1955, il se présente comme l’un des leaders des pays issus de la décolonisation. Il est le grand architecte de la station de radio « La voix des Arabes ». Son coup d’éclat pour la nationalisation du Canal fut un succès. Pour la première fois, un pays du Tiers-Monde osait défier des puissances coloniales. Ce coup de poker bien maturé est d’autant plus remarquable qu’il marqua les esprits. Notamment la France qui voyait dans la nationalisation du Canal, l’occasion rêvée de régler ses comptes avec ce qu’elle croyait être le « parrain de la Révolution algérienne »

La guerre des Six-Jours

De plus et comme l’écrit l’historien Roger Martelli : L’affaire de Suez, est à la fois plus classique et plus complexe. Complexe, dans la mesure où elle superpose un enjeu impérial simple - le contrôle du canal de Suez - et le conflit israélo-arabe, à peine suspendu au printemps 1949. Mais l’événement, cette fois, renvoie pour l’essentiel au vaste mouvement de décolonisation. La gestion occidentale elle-même est d’une désespérante banalité : qu’y voir d’autre qu’une variante de la vieille politique de la canonnière, utilisée habilement par l’Etat hébreu ? L’habillage s’est à peine modifié depuis le XIXe siècle : on se réclamait naguère du devoir de « civilisation » à l’égard des « races inférieures » ; on évoque en 1956, à Londres comme à Paris, la nécessité de lutter contre le « nouvel Hitler ». (1)

Nous retrouvons la même rhétorique actuelle contre l’Iran traité aussi d’Hitler au point de lire dans les écrits alambiqués de Jean Daniel un appel à peine déguisé à la guerre. Ecoutons-le : « (…) Au Proche-Orient, les informations convergent sur le fait que les Etats arabes - les gouvernements, non les opinions - ne font plus mystère de leur mélange de crainte et d’hostilité à l’égard de l’Iran. Si Israël s’avisait de procéder, même sans l’accord des Américains, à des frappes rapides et définitives sur les sites nucléaires iraniens, on s’empresserait de les dénoncer dans les capitales arabes mais on serait rudement soulagé. Les Iraniens posent des problèmes à tout le monde. La Russie, cependant, vient de conclure d’importants accords sur le gaz et sur le pétrole avec Téhéran, si bien que le désir de durcir les sanctions à l’égard de la puissance perse incarnée par M. Ahmadinedjad est loin d’être assuré de devenir consensuel. (…) Sans doute, d’un autre côté, a-t-on prêté au roi d’Arabie Saoudite une boutade selon laquelle il souhaiterait avec autant de vivacité la disparition de l’Iran que celle d’Israël. Mais, les Israéliens ont des raisons de se voir à nouveau confortés dans leur sereine intransigeance concernant l’augmentation des implantations israéliennes dans la banlieue palestinienne de Jérusalem, ainsi que dans leur décision de maintenir le blocus de Gaza (…) ». (2)

Pour en revenir à Nasser, qui a su jouer un jeu d’équilibre entre les deux blocs, « Washington, poursuit Martelli, est à l’origine de la crise : c’est le refus américain de financer les travaux du futur barrage d’Assouan qui pousse Nasser à nationaliser la Compagnie du canal de Suez. Ils [Les Etats-Unis] s’inspirent de la vieille idée américaine selon laquelle l’achèvement de l’ère coloniale est une condition de la refonte des rapports de forces mondiaux. (…) Quant à l’Union soviétique, elle trouve l’occasion de se présenter, pour la première fois, comme une puissance régulatrice, réintégrée dans le jeu international (…) Il est vrai que la crise de Suez fait de l’URSS, jusqu’au début des années 1970, un protagoniste actif. (…) Les conséquences de l’automne 1956 ? On en connaît les plus immédiates : l’affirmation de Nasser, du « socialisme » arabe et d’un arabisme soudé par la référence anti-impérialiste ; l’installation d’Israël comme une puissance militaire régionale. On en sait aussi les plus lointaines : le passage définitif de la France et du Royaume-Uni au rang de puissances subalternes. L’empire colonial poursuit la désagrégation qui manifeste son obsolescence. L’échec franco-britannique apparaît comme le prolongement direct de Bandung. (…) En voulant préserver leurs intérêts financiers immédiats, les deux puissances européennes ont perdu leurs empires. (1)

Le 23 mai 1967, l’Égypte bloque l’accès au détroit de Tiran. La tension dans la région glissait d’un relatif statu quo vers une guerre régionale. Contre toute attente, Israël qui se présente comme le petit David attaqué par le Goliath arabe, attaque en premier l’Égypte, et bombarde les bases aériennes laissant intacts les leurres… Puis Israël occupe le Sinaï dans la guerre dite des Six-Jours en 1967 pour bien montrer la dimension exceptionnelle de l’armée israélienne qui a défait tous les Arabes en seulement six petits jours, pour se reposer le septième à l’instar de Dieu dans la Bible.. Nasser présente sa démission puis la reprend sous la pression de la foule. Il meurt d’une crise cardiaque le 28 septembre 1970.

L’héritage laissé par Nasser est sujet à débat dans le monde arabe. Pour beaucoup de gens, Nasser fut un chef qui réforma son pays et rétablit la fierté arabe autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il est clair que son influence sur le Proche-Orient de l’époque est très importante. La réalisation la plus spectaculaire de Nasser est la construction du barrage d’Assouan - conçu pour fournir de l’électricité et réduire les crues du Nil - et le lac qui porte son nom dans le sud de l’Égypte. Pour l’éditorialiste du journal El Ahram, Le 23 Juillet 1952, ce fut la révolution, une date mémorable, celle d’une action ayant amené des changements dans tous les domaines, politique, économique, social et culturel. Ce qui compte beaucoup ce sont des options politiques mondiales, dont il a été un des initiateurs. A titre d’exemple, le tiers-mondisme et le non-alignement. Ainsi, il participa du 18 au 24 avril 1955 à la conférence de Bandung qui devait aboutir à la création du Mouvement des non-alignés. (..) Il fut aussi le chantre du panarabisme. (…) Mais une nouvelle ère est née dans le Moyen-Orient et le panarabisme restera l’idéal nationaliste et le rêve à la recherche duquel les peuples arabes aspirent toujours. En plus aussi de ce souhait de voir les intérêts économiques arabes servir les intérêts arabes et non ceux de l’Occident. (3)

Après lui, ce sera Sadate qui lui succède. La question qui se pose est la suivante : est-ce que l’héritage de Nasser lui a survécu ? Non ! Assurément non ! Avec Sadate, changement de cap total. En 10 ans, il tourne définitivement le dos à tous les idéaux chers à Nasser. Infitah, reddition, reconnaissance d’Israël. « 1981, écrit Hamid de Jeune Afrique, il y a tout juste vingt-quatre ans, le successeur de Nasser était assassiné dans la banlieue du Caire par des militaires islamistes. (…) Sadate est mort, mais on n’a pas enterré le même homme. Il y a en effet deux Sadate : celui des Occidentaux, un homme de paix et de courage, un héros de légende qui a fini en martyr ; et celui des Arabes, un traître qui a vendu son âme au diable et, par la même occasion, la cause sacrée de la Palestine. Bien entendu, c’est la visite "historique" à Jérusalem du président égyptien, en novembre 1977, qui est à l’origine de ce clivage. » (4)

L’égypte ou la Pyramide renversée

« (…) Sur le plan intérieur, la traversée du canal de Suez lui vaut un immense prestige (…) Son voyage à Jérusalem - et dans l’inconnu - relève du voyage initiatique. Il en sera en tout cas métamorphosé. (…) La paix séparée avec Israël entraîne l’isolement de l’Égypte dans le monde arabe. Ruptures en chaîne des relations diplomatiques, transfert à Tunis du siège de la Ligue arabe… Le mirage de la prospérité associé à la paix recule. Les Égyptiens ne voient rien venir. Sauf le luxe insolent des nouveaux riches. Très vite, la colère monte, les islamistes s’agitent et s’organisent. (…) Sadate prend la mesure du péril, mais trop tard. Le 6 octobre 1981 un officier du renseignement passe à l’acte. » (4)

En Égypte et dans le monde arabe, on ne parle plus guère de Sadate. Tout au long de son règne, Moubarak, le successeur de Sadate, s’est appliqué d’une manière quasi obsessionnelle à conserver l’héritage de Sadate : la paix avec Israël et l’alliance prioritaire avec les Etats-Unis. « Hosni Moubarak, nous dit René Naba, est au pouvoir depuis trente ans, un record de longévité politique en Egypte. Depuis cette date [1981], l’Egypte vit sous l’état d’urgence. (…) Misr Oum ad dounia, l’Egypte, Mère du Monde, l’Egypte, dont l’histoire s’est longtemps confondue avec l’épopée, n’est plus que l’ombre d’elle-même, un pays méconnaissable qui a intériorisé sa défaite, voué au rôle peu glorieux de sous-traitant de la diplomatie américaine sur le plan régional, de factotum des impératifs de sécurité d’Israël, le ventre mou du Monde arabe, son grand corps malade. (…) Mais le plus grand pays arabe, longtemps cauchemar de l’Occident, s’est révélé sous Moubarak, un nain diplomatique, le pantin disloqué de la stratégie israélo-américaine, curieuse mutation de ce pays en un demi-siècle, de Nasser à Moubarak, illustration pathologique des dérives du Monde arabe, de la confusion mentale de ses dirigeants et de leur servilité à l’ordre occidental. » (5)

« Le fer de lance du Mouvement national arabe est désormais le voltigeur de pointe de menées israélo-américaines au Moyen-Orient ; l’artisan de la première nationalisation victorieuse du tiers-monde, la nationalisation du canal de Suez (1956), le principal fournisseur énergétique d’Israël ; le destructeur de la ligne Bar Lev (1973), la ligne de fortification israélienne dans le Sinaï, l’édificateur du mur d’enfermement des Palestiniens de Gaza. (…) Quand le charisme de Nasser enflammait les foules de la planète bariolée au point de faire peser une menace d’implosion du Commonwealth britannique, Moubarak détourne les foules par son défaitisme et sa vassalité revendiquée, telle "la Vache qui rit", (…) pour souligner son cynisme faussement niais. Nasser, enfin, avait pour interlocuteur des figures de légende. (…) Moubarak a eu pour partenaire Sarkozy avec lequel il a lancé le projet mort-né de l’Union pour la Méditerranée.(…) » (5)

« (…) Par un invraisemblable renversement d’alliance qui témoigne du strabisme stratégique de l’Egypte, c’est la Syrie, son ancien partenaire arabe dans la guerre d’indépendance, et non Israël, qui constitue désormais sa bête noire. C’est Gaza, à bord de l’apoplexie, qui est maintenue sous blocus et non Israël, ravitaillé en énergie à des prix avantageux, défiant toute concurrence, sans doute pour galvaniser la machine de guerre israélienne contre un pays sous occupation et sous perfusion, la Palestine. Le ballet diplomatique orchestré dimanche 18 juillet au Caire par Hosni Moubarak par ses concertations avec les principaux protagonistes du conflit, - l‘émissaire américain George Mitchell, le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu - relevait d’un exercice de gesticulation destiné (…) à donner l’illusion d’un activisme diplomatique au moment où, des attributs de la puissance, l’Egypte ne dispose plus désormais que du pouvoir de nuisance. (…) Dans une quête désespérée d’une nouvelle respectabilité à l’intention de son bailleur de fonds américain, elle a participé à la construction d’un barrage contre Gaza (mur de fer). (…) Le Pharaon d’Egypte est nu, dénudé par ses nouveaux alliés : le Primus inter pares des Arabes est désormais "le passeur des plats" officiel de la diplomatie israélo-américaine. Triste destin pour Le Caire, Al-Kahira, la victorieuse dans sa signification arabe, ravalée désormais au rang de chef de file de "l’axe de la modération arabe". L’ancien chef de file du combat indépendantiste arabe, amorphe et atone, assume désormais sans vergogne, le rôle de chef de file de l’axe de la soumission et de la corruption… l’axe de la résignation et de la capitulation… l’axe de la trahison des idéaux du sursaut nassérien. Sous Moubarak, l’Egypte a marché sur sa tête et pensé avec ses pieds, pyramide renversée de tous ses reniements. » (5)

En trente ans de gabegie l’Université « Oum eddounia » est devenu un pays exsangue, plus connu pour ses émeutes de la faim que pour la pertinence des rodomontades de Moubarak à l’endroit de l’Algérie se permettant même de se citer en exemple, « C’est moi ou l’Algérie », disait-il pendant la tragédie nationale de l’Algérie pour arracher l’appui et l’aumône des Américains. Parmi les autres points à ajouter, le rôle peu glorieux de l’Egypte vis-à-vis de Gaza. « Le régime égyptien, qui s’était rendu impopulaire par sa gestion de la guerre, une gestion fortement sujette à caution, notamment par son verrouillage hermétique des frontières avec Ghaza en plein déluge de feu sur la Palestine, vient d’aggraver son cas en annonçant l’édification d’un rempart métallique censé neutraliser les tunnels creusés entre l’Egypte et la Palestine pour desserrer un peu l’étau sur la population gazaouie. Aujourd’hui, on reproche à l’Egypte d’entraver l’acheminement de l’aide internationale vers les Territoires occupés. Dernier fait en date : un convoi humanitaire, conduit par le député britannique George Galloway, s’est vu refuser l’accès à Gaza par la mer Rouge (port de Noueiba), qui représente le chemin le plus court, rapporte l’AFP. » (6)

Depuis quelques mois un vent d’espoir souffle en Egypte : un homme ose défier le pharaon d’opérette qui a mené son pays à la ruine morale et matérielle. Il s’agit d’El Baradei, Avec 83 millions d’habitants, l’Egypte a un seul record à son actif : c’est le pays le plus peuplé des pays parlant arabe. L’Egypte de Moubarak n’a pas la baraka ; ne brille guère par ses performances économiques. C’est le moins que l’on puisse dire à en juger par le bilan du « Raïs » depuis son arrivée au pouvoir, en octobre 1981. (7)

La Révolution de Juillet n’eut donc pas, on l’aura compris, après Nasser de digne continuateur. Plus généralement, le Monde arabe n’a plus de leaders de la trempe de Nasser, Boumediene et le roi Fayçal d’Arabie qui, mutatis mutandis, auraient pu donner une dimension de dignité au Monde arabe. Plus jamais, malgré les reproches que l’on peut faire à Nasser, nous aurons l’écho de son fameux rire tonitruant et sa phrase « Arfa’e rassak ya Akhi » « Relève ta tête mon frère » qui est en elle-même tout un programme…

Pr Chems Eddine CHITOUR
Ecole Polytechnique enp.edu.dz

1. Roger Martelli : Le rire de Nasser,..Le Monde Diplomatique. Octobre 2006

2. Jean Daniel : Tous pourris ? La peur de l’Iran. Nouvel Obs. 23 07 2010

3. Edito Al Ahram http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahra…

4. Hamid : Que reste-t-il de Sadate ? Jeune Afrique.09/10/2005

5. René Naba : L’Egypte ou la pyramide renversée - site de l’auteur 14.07.2010

6. Quand Moubarak étouffe Ghaza. El Watan 26 09 2009

7. Chems Eddine Chitour : http://www.legrandsoir.info/La-cand… 6 mars 2010

Chems Eddine CHITOUR

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