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Les situationnistes - Comment créer une situation, l’exemple de mai 68

samedi 24 mars 2018, par do (Date de rédaction antérieure : 30 juillet 2010).

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28 novembre 2008

MAI 68

COMMENT CRÉER UNE SITUATION
L'EXEMPLE DE MAI 68

Pour comprendre les origines de mai 68,
il faut lire les situationnistes

http://mai68.org/ag/1498.htm
http://vlr.chez.com/ag/1498.htm
http://kalachnikov.org/ag/1498.htm

        Bonjour à toutes et à tous,

    Pour comprendre les origines de mai 68, il faut lire les situationnistes. 

    Peu avant mai 68, ils publient coup sur coup deux livres, l'un étant facile à lire :
 
    « Traité de savoir vivre à l'usage des jeunes générations » signé par Raoul Vaneigem aux éditions Gallimard.
 
    On y trouve entre autre que « L'ennui est l'arrêt de mort signé par cette société contre elle-même » et aussi : « Dans une société qui abolit toute aventure, la seule aventure possible c'est l'abolition de cette société. »
 
    L'autre livre est beaucoup plus difficile : « La société du spectacle » de Guy Debord, dont je ne sais pas la maison d'édition actuelle. On y lit que « Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux », cette phrase étant le détournement d'une proposition de Hégel (« Le faux est un moment du vrai »).
 
    Après mai 68, les situationnistes ont écrit un livre sur l'histoire de mai 68 intitulé : « Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations » L'origine et la brève histoire de mai 68 est décrite dans ce livre qui est le meilleur des livres sur mai 68. Normal, puisqu'il a été écrit par ceux-mêmes qui l'ont fait arriver !
 
    On peut lire aussi le journal des situationnistes « Internationale Situationniste » dont on peut acheter le recueil dans je ne sais pas quelle édition de nos jours. Mais on le trouve aussi sur internet.
 
    Guy Debord dit de mai 68 que ce fut la contestation d'une société fonctionnant bien. C'est-à-dire que ce n'est pas parce que la société fonctionnait mal qu'elle a été contestée, mais bel et bien pour ce qu'elle était en tant que forme sociale qui, pourtant, fonctionnait bien à ce moment-là. Il n'y avait nulle crise et le chômage était d'environ 300 000 personnes seulement ! C'était la période des trente glorieuses. Les seuls à avoir prévu mai 68 sont ceux qui l'ont fait arriver, c'est-à-dire les situationnistes. Tous les autres disaient que la lutte des classes avait disparue et qu'un tel mouvement était inenvisageable !
 
    Les Dadaistes (Tristan Tzara, Huelsenbeck, Marcel Duchamp, Max Ernst, etc.), vers 1916 (j'ai oublié les dates exactes) étaient liés au mouvement révolutionnaire allemand des spartakistes (Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht sont les deux figures les plus connues du mouvement spartakiste, qui organisa les désertions des militaires allemands pendant la guerre de 1914-18, Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht furent assassinés par les socialistes allemands arrivés au pouvoir après la chutte de la dynastie des Hohenzolern suite à la défaite de l'Allemagne. Dans son Mein Kampf, Hitler explique que c'est à cause des communistes que l'Allemagne a perdu la guerre !). Les dadaistes étaient un mouvement "artistique" anti-art, ils voulaient supprimer l'art.
 
    À ce mouvement a succédé les Surréalistes (Breton), que d'ailleurs certains dadaistes avaient rejoint (comme par exemple Max Ernst) qui eux ont voulu réaliser l'art, et dont le journal se nommait "Révolution surréaliste". Les surréalistes étaient des vrais révolutionnaires. D'ailleurs beaucoup de surréalistes étaient au Parti communiste de l'époque.
 
    Le lettrisme (Isidore Isou) leur succéda, il pensait que l'art pictural était mort et qu'il fallait maintenant détruire l'art littéraire et en particulier la poésie, d'où leur forme bizarre de poésie.
 
    Guy Debord fit partie de ce mouvement, le lettrisme. Il fonda une tendance dite "lettrisme de gauche" qui scissiona pour former l'Internationale situationniste en s'alliant à divers autres groupes révolutionnaires de divers pays sur la base d'un rapport de Guy Debord sur la construction des situations.
 
    Debord s'attacha particulièrement à tuer le cinéma. La sortie de son film en 1952, intitulé « Hurlement en faveur de Sade », fit scandale. Il fit d'autres films dont bien sûr l'un d'eux s'appelle « La société du spectacle », comme son fameux livre. Il faut savoir que Guy Debord estime dans un autre livre intitulé « Panégyrique » (dont il faut à tout prix lire le passage sur l'alcool !) qu'on lui en a beaucoup plus voulu pour ce qu'il a fait en 1952 que pour ce qu'il a fait en 1968 !
 
    Le grand slogan des débuts de l'Internationale situationniste était : « L'art est mort ! » Ce qui signifiait que dorénavant, l'art ne pourrait plus jamais modifier la société, plus jamais faire l'histoire.
 
    L'IS (Internationale Situationniste) descend en droite ligne des dadaistes et des surréalistes. Les premières phrases qu'ils écrivent dans leur revue :
 
 
   Amère victoire du surréalisme  : Dans le cadre d’un monde qui n’a pas été essentiellement transformé, le surréalisme a réussi. Cette réussite se retourne contre le surréalisme qui n’attendait rien que du renversement de l’ordre social dominant.
 
    Dans la société du spectacle, Guy Debod écrit que « Le dadaïsme a voulu supprimer l'art sans le réaliser ; et le surréalisme a voulu réaliser l'art sans le supprimer. La position critique élaborée depuis par les situationnistes a montré que la suppression et la réalisation de l'art sont les aspects inséparables d'un même dépassement de l'art. »
 
    Il avait fallu supprimer l'art pour faire la révolution, parce que l'art servait à l'embrigadement des foules, à décorer cette société pourrie de façon à la rendre plus acceptable, et à créer la Culture qui nous emprisonne.
 
    Mai 68 fut la plus belle situation construite par les situationnistes.
 
    Pour cela, il avait fallu détruire l'UNEF, le fameux syndicat étudiant. Parce que les syndicats sont des mécanismes d'intégration à la société telle qu'elle est, et servent à contrôler les révoltes quand ils ne peuvent les empêcher. Cette destruction a eu lieu à Strasbourg. Des sympatisants situationnistes se firent élire à la tête de L'UNEF, décrétèrent que l'UNEF était dissoute et diffusa gratuitement un livret intitulé : « De la misère en milieu étudiant considérée sous ses aspects économique, politique, psychologique, sexuel et notamment intellectuel et de quelques moyens pour y remédier ». Ce livre fut financé avec l'argent de l'UNEF.
 
    L'UNEF ne s'en est jamais remise, en 1960, 50 à 60% des étudiants étaient syndiqués à l'UNEF (en gros, il suffisait d'être syndiqué à l'UNEF pour ne pas partir à la guerre d'Algérie). Depuis le coup de Strasbourg, l'UNEF a beaucoup périclité. Comme l'UNEF n'avait plus les capacités de contrôler la contestation étudiante, celle-ci put être amplifiée énormément par les situationnistes et leurs sympatisants.
 
    Puis, cette révolte étudiante servit (comme l'avaient prévu les situationnistes) de détonnateur au mouvement ouvrier qui s'en suivit. Ce fut la plus grande grève de toute l'histoire de l'humanité : plus de 50% de grévistes pendant plus de 15 jours. Bien mieux qu'en 1936 ! Et la violence révolutionnaire a pu se donner plus ou moins libre-court et donner toute sa qualité à ce mouvement de contestation. C'est peu après la fameuse nuit des barricades du 10 au 11 mai 1968 que le comité d'occupation de la Sorbonne, sous l'influence des situationnistes, lança son appel à la grève générale illimitée qui fut très suivi par les ouvriers malgré leurs syndicats (qui bien sûr n'appelèrent jamais à la grève générale !) Il faut bien comprendre que c'est cette nuit des barricades qui a servi de caisse de raisonnance à cet appel à la grève.
 
    Voilà pour l'historique de mai 68. Mais si vous ne devez lire qu'un seul livre, lisez à tout prix celui de René Vienet « Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations » chez Gallimard. Facile à lire et rempli de photos fantastiques !
 
    En fait, si des gens se sont révoltés au point de tout faire pour entraîner les autres dans la révolte, c'est parce qu'ils détestaient profondément la société où ils "vivaient" (autre phrase situationniste : « La survie est la vie réduite aux impératifs économiques. » ou encore : « consommez plus, vous vivrez moins ! »). L'origine la plus profonde de mai 68 est tout simplement l'exploitation de l'homme par l'homme, la hiérarchisation de la société, l'autorité, que les gens par moment refusent de supporter.
 
    « Interdit d'interdire ! », « À chacun son flic ! », « Jouir sans entrave, vivre sans temps mort », etc. étaient parmi les slogans les plus courants, il faut noter aussi que des passages entiers de la société du spectacle de Guy Debord furent recopiés sur les murs de Paris pendant mai 68 !
 
    Voilà, bon, j'en ai marre d'écrire...
 
Bien à vous toutes et tous,
do
 
Post-scriptum : les situationnistes ne cessèrent de se demander comment réaliser un "Strasbourg ouvrier", c'est-à-dire de détruire les syndicats ouvriers (comme ils l'avaient fait à partir de Strasbourg pour le syndicat étudiant) afin que la révolte ouvrière puisse enfin éclater sans aucun contrôle, sans aucun frein. Ils n'y parvinrent jamais, malheureusement. Un de de leurs slogans était :
 
LES SYNDICATS SONT DES BORDELS ET LES PARTIS LES MEILLEURS PROXÉNÈTES DES MASSES !

13 Messages de forum

  • Mai 68 - La grève générale sauvage (René vienet)

    Voici un chapitre du meilleur livre sur mai 68, intitulé : « Enragés et situationnistes dans le mouvement des occupations » chez Gallimard. On y voit le rôle des syndicats dans les grèves. C’est un livre à lire et à méditer par toutes celles et ceux qui veulent un autre monde.

    http://mai68.org/spip/spip.php?article1391

  • Très bonne analyse. Merci.

  • Et motus sur la nécessité des sionistes à faire "dégager" De Gaulle qui s’en est pris à Israël et a fait cesser la participation de la France à la bombe nucléaire israélienne. C’est vrai qu’un tel détail ne compte pas devant une analyse si brillante sur les situationnistes. Que Cohn Bendit pro sioniste comme dix soit devenu leader et icône du mouvement, c’est pur hasard…. Merci quand même !

    • Salut hassinus,

      Cohn Bendit est devenu l’icône du mouvement de mai 68 parce que les journalistes au service du pouvoir l’ont voulu. Ils préféraient parler de lui plutôt que des situationnistes parce qu’il était bien moins dangereux qu’eux. Ce n’est en effet pas lui qui a été capable de déclencher ce mouvement, mais les situs !

      Cohn Bendit fut en mai 68 un révolutionnaire sincère mais sans génie. C’est seulement vers la fin des années 1970, quand il a trahi la révolution, ou quand il a cru que la révolution l’avait trahi et ne se réaliserait jamais (*), que, le sol s’écroulant sous ses pieds, il s’est raccroché aux branches qui se présentaient à lui. Bien sûr, quand le sionisme fait sa propagande à visage découvert, il la fait essentiellement auprès des Juifs, et il la fait auprès d’eux sans relâche. C’est pourquoi, quand un révolutionnaire juif abandonne la révolution, il devient quasi-automatiquement sioniste.

      (*) C’est ainsi qu’un peu plus tard, en octobre 1986, Cohn Bendit écrivit « Nous l’avons tant aimée la révolution ».

      Tu crois vraiment qu’en mai 68, si plus de 50% de salariés ont fait grève simultanément pendant au moins 15 jours (bien mieux qu’en 1936 !), c’était pour faire plaisir aux sionistes et mettre Rothschild au pouvoir ? Si tu connaissais l’histoire de mai 68, tu ne croirais certainement pas un truc pareil !

      Que les Américains et les sionistes aient réussi ensuite, ensuite essentiellement, c’est-à-dire après la défaite de la révolution de mai 68, à faire avancer leurs pions, certes ! mais, ils n’auraient jamais couru l’énorme risque de déclencher ce qui a bien failli être LA révolution dans le but, finalement assez minable, de virer de Gaulle. Oui, c’est vrai, ils n’aimaient pas de Gaulle ; mais, ils le préféraient très nettement LUI au risque d’une révolution digne de ce nom.

      Et, de toute façon, même le peu qu’on a gagné en mai 68 (33% d’augmentation du SMIG, 10% d’augmentation des autres salaires, paiement des jours de grève dans les services publics et dans certaines entreprises privées, Sécu renforcée, service public sauvé, etc.) les a énormément fait chier, et il leur a fallu des années pour rattraper le coup. D’ailleurs, il n’ont pas encore réussi à le rattraper en totalité. Il y a encore des restes. Et ils se battent en ce moment même pour détruire ces restes en nous faisant croire à la crise afin de nous expliquer qu’il est impossible de maintenir les "avantages acquis".

      Bien à toi,
      do
      http://mai68.org

      • "Cohn Bendit fut en mai 68 un révolutionnaire sincère mais sans génie. "
        Je veux bien le croire mais quelle preuve de sa sincérité ? Et les journalistes qui l"ont fait" pour qui roulaient-ils ?
        Tout semble accréditer l’idée que le mouvement était dirigé en sous-main . Ce qu’il y avait de diabolique dans le plan c’est de faire peser le risque révolutionnaire en engageant la classe ouvrière dont certains dirigeants me semblent-ils étaient réticents et sentaient la manip. Il ne faut pas oublier que la révolution ouvrière fait peur et a fonctionné comme un élément de chantage etc. Il ne faut pas sous-estimer ses ennemis de classe ni le "génie" du sionisme…

        • Si tu avais vécu en mai 68, ou si tu t’en souvenais, tu ne douterais pas de la sincérité du Cohn Bendit de cette époque.

          Les journalistes qui ont fait mai 68 avaient tout simplement été eux-mêmes gagnés par le mouvement. Même dans le 16e arrondissement de Paris, les jeunes participaient en balançant sur les flics, depuis les étages de leurs appartements, tout ce qui leur tombait sous la main : télévisions, meubles, vaisselle en argent massif, etc. De Gaulle avait voulu céder, c’est justement Pompidou, l’homme de main de Rothschild (le grand maître du sionisme), qui a refusé.

          Il faut vraiment être un complotiste méconnaissant l’histoire de ce mouvement de contestation absolu pour croire qu’un mouvement tel que mai 68 ait pu être dirigé en sous-main. Le propre de mai 68 était justement d’avoir été incontrolable, pendant longtemps, même par la CGT.

          Et, si la CGT a tout fait pour éteindre mai 68, ce n’est pas du tout parce qu’elle avait senti "le piège". C’est parce que sa direction est vendue au patronat (scandale de l’UIMM). C’est aussi parce qu’elle n’était que la courroie de transmission du P"C"F en milieu ouvrier, et que le P"C"F prenait ses ordres à Moscou. Or, l’URSS avait signé avec les USA les accords de Yalta qui impliquaient que les USA ne chercheraient pas à détruire l’URSS ni le "communisme" dans les pays "de l’Est", à condition que les "communistes" ne cherchent pas à prendre le pouvoir dans les pays "de l’Ouest". Cela sous-entendait que les "communistes" empêcheraient les révolutions à l’Ouest.

          Tu as sans doute entendu parler du scandale de l’UIMM où les patrons financent les syndicats pour "fluidifier" les rapports sociaux. N’as-tu jamais entendu les représentants du pouvoir, non-sionistes comme sionistes, remercier la CGT de ce qu’elle avait fait en mai 68 ?

          CGT = CRS :

          http://mai68.org/spip/spip.php?article3

          • Mais mon cher tu ( je peux n’est-ce pas) sembles prendre à ton compte les infos propagés pars les clients des médias ( supposés historiens experts ou politologues. Tiens par exemple, Pompidou n’ a t-il pas joué un double jeu , avec quelques acquis pour la classe ouvrière cest vrai, mai 68 n’ a t-il pas fini par profiter à l’ex DG de la banque Rotshild et le premier auteur de la loi du 3 janvier 1973 sur la Banque de France. La collaboration nucléaire avec Isaël a repris et l’espèce d’anarchisme libertaire qui s’est instauré et qui mettait tout à l’égal de tout n’ at-il pas fissuré le front de classe ? Pesez et regardez de quelle côté penche la balance !!!
            Les soviétiques tenaient beaucoup à De gaulle comme élément d’équilibre.. L’URSS a disparu, conséquence plus de guerres ou moins de guerres ?!! Vous reprenez à votre compte toute la phraséologie anti soviétique, c’est dommage. J’ai vécu 8 ans la-bas et croyez-moi c’était une société fraternelle, et sa dispartion est un grand recul pour l’humanité….

          • Ben ! Je suis peut-être un complotiste comme ceux qui se posent des questions à propos du 11 septembre, mais que veux-tu ( je peux n’est-ce pas ?) ami, mais les faits sont les faits . Comme le fait qui se rapporte à G.Pompidou. Le chemin de sa présidence n’a t-il pas été tracé par Mai 68 ? L’ex- fondé du pouvoir de la banque Rothschild et auteur de la loi de 1973 sur la Banque de France, une fois élu a repris la collaboration nucléaire avec Israël. DE Gaulle était aimé par les Français pour son rôle anti-US on ne pouvait donc le "dégagé qu’en créant des troubles. Et les faits montrent que son départ a marqué, par fois dans un étrange enchaînement, parfois franchement contre-nature,le recul de la France ( Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy et maintenant Hollande) et l’alignement de sa politique américaine sur les désirata amériano-sionistes. L’union soviétique disparue y a t-il plus ou moins de guerre ? Enfin, en histoire tout finit par émerger… Merci tout de même pour la leçon…

            • Salut,

              Je ne crois pas que tu trouves beaucoup mieux sur le 11 septembre que ce qu’il y a sur mon site. Regarde par exemple cet article :

              http://mai68.org/spip/spip.php?article1440

              Et cette vidéo :

              http://mai68.org/spip/spip.php?article3162

              Voici ma page spéciale sur le 11 septembre :

              http://mai68.org/pages-speciales/911/911.htm

              Dont la version originale fut publiée dès le Mercredi 12 septembre 2001 à 5h13 :

              http://mai68.org/pages-speciales/911/911originel.htm

              Tu vois que je n’ai pas peur de dénoncer les "complots" quand ils existent. Être "complotiste", cela signifie voir l’histoire essentiellement au travers des complots. Personnellement, je vois plutôt l’histoire, comme Karl Marx, au travers de la lutte des classes : « Le moteur de l’histoire, c’est la lutte des classes », disait-il. Et c’est d’ailleurs au travers de la lutte des classes que j’ai fais une première analyse sérieuse du 11 septembre, dont tu as ici le résumé :

              http://mai68.org/spip/spip.php?article1299

              Et là le texte au complet :

              http://www.mai68.org/journal/N59/15septembre2001.htm

              J’ai l’impression que, pour toi, la contradiction principale n’est pas la division de la société entre bourgeoisie et prolétariat (pris à son sens moderne et généralisé) ; mais entre sionistes et antisionistes.

              C’est très probablement cette erreur d’analyse globale qui te fait te tromper dans ton interprêtation des événements particuliers de mai 68. Et cette erreur globale pourrait t’amener à de bien plus graves erreurs, comme ce qui est arrivé à Dieudonné par exemple :

              http://mai68.org/spip/spip.php?article1204

              La contradiction principale n’est pas la lutte entre sionistes et antisionistes, mais la lutte des classes. C’est-à-dire que le problème principal, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme, et PAS le sionisme :

              http://mai68.org/spip/spip.php?article342

              Pour Rothschild et les sionistes, il n’y avait nul besoin de prendre le risque d’une révolution pour dégager de Gaulle. Car celui-ci était vieux et n’allait pas tarder à mourir ; et Pompidou, l’homme de main de Rothschild, était assuré de lui succéder ! De plus, si de Gaulle avait voulu rester au pouvoir après mai 68, il l’aurait très bien pu, il lui suffisait de ne pas faire le referendum de 1969.

              Comme je l’ai dit dans un commentaire un peu plus haut, la seule chose qui aurait pu, justement, empêcher Pompidou d’arriver au pouvoir était mai 68, si ça avait suffisamment réussi ; malheureusement, ce ne fut pas le cas à cause de la bureaucratie syndicale de la CGT, courroie de transmission du P"C"F en milieu ouvrier :

              http://mai68.org/spip/spip.php?article1391

              Les syndicats sont des bordels et les partis les meilleurs proxénètes des masses.

              L’humanité ne sera heureuse que le jour où le dernier capitaliste aura été pendu avec les tripes du dernier bureaucrate.

              Bien à toi,
              do
              http://mai68.org

              Conclusion :

              La seule chose qui aurait pu empêcher Pompidou d’arriver au pouvoir était le mouvement révolutionnaire de mai68, s’il avait réussi. Note bien que justement, vers la fin, l’antisioniste de Gaulle était prêt à céder, et que le sioniste Pompidou a préféré tenir bon.

  • « La seule chose qui aurait pu empêcher Pompidou d’arriver au pouvoir était le mouvement révolutionnaire de mai68, s’il avait réussi. » Et justement pourquoi n’a-til pas réussi alors que tous les ingrédients de la révolution étaient réunis ?!!!
    Votre leçon sur la lutte des classes est intéressante, Marx à l’appui et j’y adhère. Seulement vous faites comme beaucoup de supposés défenseurs de la classe ouvrière qui semblent ne pas voir que dans la mutation du capitalisme devenu usurier, le sionisme a pris la place d’avant-garde de la classe capitaliste exploiteuse et impitoyable pour les classes des travailleurs y compris en Israël où travailleurs et couches populaires sont soumis au régime sec et se mobilisent, ce qui d’ailleurs constitue un espoir pour l’humanité entière. Il a suffi à Melenchon de dire de Moscovici qu’il travaille pour la finance internationale pour qu’il soit traité immédiatement d’antisémite, l’autre arme du capitalosionisme. Toutes les avant-gardes de la classe des travailleurs sont infiltrés et par qui ? Et Gorbatchev a été drivé par qui ? Et a qui a profité le dépeçage de l’URSS sinon à environ une dizaine de voleurs tous sionistes prénommés « oligarques ?!!!) opération de communication oblige ! Allons, allons, séparer la classe capitaliste moderne du sionisme est d’une étrange naïveté …
    Les complots « projet secret » font partie des luttes comme n’importe quelle arme ! Et le sionisme manie formidablement celle-ci ! C’est d’autant plus facile pour lui qu’il a à sa disposition tout le système médiatique mondial et des fonds financiers incommensurables qui lui permettent d’acheter qui il veut dans le camp ennemi, y compris des chefs palestiniens. C’est toute l’importance de l’usure qui lui assure "tout l’argent du monde " au détriment des peuples du monde entier soumis injustement à la rigueur. Pour revenir à Mais 68, certes la classe ouvrière a-t-elle gagné des miettes, mais si on pose la question que toute enquête sérieuse traite en premier – à qui profite le crime ? - on s’aperçoit très vite que cet événement et date ont servi de césure dans l’évolution de la lutte de classe dans le monde moderne, malheureusement pas à l’avantage des classes exploitées. Maintenant vous êtes libre de penser en "libre situation" ! Merci pour cet échange très éclairant.

    • Salut,

      Pourquoi mai 68 n’a-t-il pas réussi ?

      Parce que le P"C"F et la CGT l’en ont empêché ! Lire le livre de René Vienet pour en avoir la démonstration. Inutile de chercher un "complot" sioniste !

      Quand tu dis :« le sionisme a pris la place d’avant-garde de la classe capitaliste » C’est certainement vrai en France, mais pas partout. Ce n’est évidemment pas le cas, par exemple, en Russie ou en Chine, ou dans les pays arabo-musulmans.

      Si Mélenchon a pu se faire traiter ainsi d’antisémite avec l’appui du public, c’est parce que Moscovici est un juif (sépharade) — que, donc quand on s’attaque à lui, il peut facilement traiter l’autre d’antisémite —, et qu’il a été très adroit vis-à-vis de Mélenchon, qui sait beaucoup moins bien parler que lui en public. Et peut-être aussi que le public avait été bien choisi afin qu’il soutienne Moscovici (j’avais vu ce face-à-face, si on parle bien du même, et avais trouvé assez étonnante la réaction du public, bien trop favorable à Moscovici)

      Si les Juifs ont pris une grande part en France à la tête de divers partis révolutionnaires, c’est parce que la révolution russe a été pour beaucoup menée par des juifs. Et que la révolution russe a beaucoup inspiré les révolutions qui ont suivi, de même que la révolution française avait inspiré la révolution russe.

      Si les Juifs ont pris une grande part dans la révolution russe, c’était à cause des nombreux pogroms organisés depuis des centaines d’années par les Tsars, les Romanov.

      Le fait que Trotski ait choisi des Juifs comme chefs des partis trotskistes partout dans le monde joue un grand rôle dans la présence des Juifs dans les mouvements révolutionnaires ou contestataires. Il faut savoir aussi que si Trotski choisissait les chefs des partis trotskistes de toute la quatrième internationale, qu’il avait fondée, parmi les Juifs, ce n’était pas pour favoriser le sionisme, puisque Trotski, tout comme lénine et Staline, était farouchement antisioniste, de même que toute la troisième internationale (celle dite "communiste"). S’il a choisi des Juifs comme chefs dans tous les pays où il a établi la quatrième internationale, c’était parce qu’il pensait ainsi éliminer d’emblée les espions de Staline. Confer Malaparte dans sa "technique du coup d’État".

      De plus, comme les Juifs russes ont joué un grand rôle dans la révolution russe, cela a donné des idées révolutionnaires aux Juifs du monde entier.

      C’est ce qui explique le rôle important des Juifs dans beaucoup de mouvements contestataires, et c’est aussi ce qui explique la trahison de beaucoup de chefs de partis révolutionnaires, vers la fin des années 1970. Ce n’étaient pas comme essaient de nous le faire croire les nazis antisémites parce qu’il y avait eu un grand "complot des juifs" qui se seraient faits passer pour révolutionnaires pour infiltrer et trahir la révolution, mais parce que, quand la révolution a semblé définitivement perdue, fin des années 1970, le désespoir était tel que chez beaucoup de révolutionnaires, comme Cohn Bendit par exemple qui écrivit en 1978 "Nous l’avons tant aimée la révolution", que c’était comme si le sol s’écroulait sous leurs pieds. Alors, beaucoup se sont suicidés, d’autres sont tombés dans la drogue, d’autres sont partis à Katmandou, bref ils se sont raccrochés aux branches.

      Or, pour les Juifs, il y avait un branche qui était la plus présente, la plus insistante, c’était le sionisme, qui a toujours favorisé sa propagande auprès des Juifs, parce qu’il y a bien plus de chance de faire croire à un Juif que le "peuple juif est le peuple élu", qu’à un non-juif. Beaucoup d’anciens leaders juifs révolutionnaires sont donc tombés dans le piège sioniste. Ce fut le cas de Cohn Bendit, mais aussi avant lui de beny Levy de la Gauche prolétarienne, etc. Ce fut donc dramatique pour la révolution, parce que le sionisme étant l’idéologie de la classe dominante juive (la bourgeoisie juive), devenir sioniste signifiait automatiquement trahir le prolétariat.

      Voilà comment s’explique le rôle important des juifs dans la contestation en Occident et pourquoi beaucoup de chefs ont trahi. Il ne s’agit en aucun cas d’un complot prémédité longtemps à l’avance.

      La destruction de l’URSS n’a pas profité qu’aux capitalistes sionistes. elle a profité aussi aux capitalistes non-sionistes, comme Rockefeller, JP. Morgan, Ford, etc.

      Contrairement à ce que tu dis, le sionisme ne dirige par exemple pas les médias en Russie ou en Chine, ou en Iran, etc.

      Pour en revenir à mai 68, il a beaucoup profité à la classe ouvrière, puisqu’il a sauvé la sécu, augmenté le SMIG de 30%, etc. Et on n’a pas entendu parler de privatisation pendant longtemps. Malheureusement, comme cette victoire n’était pas complète, loin de là, puisque la division de la société en classes n’avait pu être supprimée, à cause de la CGT et du P"C"F, les capitalistes ont pu revenir en arrière, petit à petit, sur les acquis de mai 68. C’est aussi pour préparer et justifier ce retour en arrière que le pouvoir a fait la loi Rothschild en 1973.

      N’oublie jamais dans tes raisonnements que Pompidou, qui fut le premier ministre de de Gaulle, avait été auparavant le directeur de la banque Rothschild ! Pourquoi de Gaulle avait mis Pompidou premier ministre ? Était-ce un choix ? Ou bien n’avait-il pas le moyen de refuser ? Personnellement, au moment où j’écris cette réponse, je ne suis pas tout à fait sûr de savoir. Mais, très probablement qu’il ne faut pas déifier totalement l’antisionisme de de Gaulle ; car, s’il a pu virer l’armée américaine de France et faire quitter l’OTAN à la France, il avait très certainement les moyens de refuser que Rothschild, le grand maître du sionisme, désigne son homme de main, Pompidou, comme premier ministre. Donc, très probablement que de Gaulle acceptait bien volontier que Pompidou soit premier ministre.

      Bien à toi,
      do
      http://mai68.org

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