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Les propriétaires du monde

lundi 27 avril 2009, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 27 avril 2009).

Tout notre travail se change en argent. Mais tout cet argent ne nous revient pas. On ne nous donne qu’une partie de cet argent sous forme de salaire. Tous les excédents qui ne sont pas nécessaires à notre entretien vont ailleurs. Cet argent qu’on nous enlève est équivalent au travail que les paysans fournissaient autrefois pour leurs maîtres. Nous ne savons plus mesurer cette partie de travail qui nous échappe. Le paysan, au contraire, distinguait clairement le temps qu’il passait sur son champ et celui qu’il passait sur celui de son maître. Chacun de nous doit ajouter au temps de travail nécessaire à son entretien un surplus destiné aux maîtres. Il est toujours préférable pour n’importe quel vol de paraître le contraire de ce qu’il est. On prétend nous donner un salaire quand on prend sur notre travail tout ce qui n’est pas nécessaire à notre entretien. Les maisons misérables, la nourriture infâme, les années de vie en moins, ils sont là, dans cette partie de notre travail qu’on nous enlève.

Ce sont les luttes de pouvoir qui sont à l’origine de cette organisation du monde. Le partage des richesses n’est rien d’autre que le partage du pouvoir. L’histoire n’est qu’une longue lutte pour le pouvoir. Le peu que la plupart des gens reçoit en salaire a pour conséquence de les priver de tout pouvoir. Ceux qui ne reçoivent rien ne sont rien. La direction du monde est assurée par ceux qui s’approprient les excédents. Tout cet argent qui va dans d’autres mains est la puissance qui nous domine. La philosophie des maîtres se résume en une phrase, comment faire travailler les pauvres.

Cette situation obéit toujours à la même mécanique. Dans le prix d’une marchandise se retrouve la valeur de tous les éléments qui sont entrés dans sa fabrication. Ce qui se trouve sous forme d’argent après la vente peut être réinvesti pour produire à nouveau la même marchandise. Il n’y a pas besoin d’investissement supplémentaire. Chaque production, une fois vendue, finance la suivante. A chaque nouvelle production, le salarié cède gratuitement tout l’excédent de son travail. Tous les progrès de productivité ont pour principal objectif d’augmenter au maximum la part de travail qui nous échappe. La principale fonction de notre activité n’est plus de satisfaire nos besoins mais de produire du profit.

L’organisation du monde qui nous a déjà tous soumis a développé un secteur particulier qu’on appelle les médias. Parce qu’ils sont entre les mains des maîtres, les médias diffusent la parole des maîtres. Ceux qui nous dirigent sont aussi ceux qui parlent. Ce monopole de la parole rend le discours du pouvoir indiscutable. Aucune critique sérieuse concernant l’organisation du monde ne peut plus être entendue. Cet espace qui concentre tout le discours devient naturellement le lieu privilégié où s’exprime et s’exerce le pouvoir. Nous ne devons rien connaître d’autre que ce qu’on aura bien voulu nous dire. Les médias changent tout en spectacle et aussi chacun de nous en spectateur. Ceux qui regardent toujours n’agiront jamais et tels doivent être les spectateurs. Dans le spectacle nous contemplons notre propre renoncement. C’est l’existence misérable qui nous fait aimer le spectacle.

Cette société est parvenu, en à peine plus d’un siècle, à tout ravager. Dans les sols, l’eau et l’atmosphère, les rejets industriels ont tout empoisonné. La vie devient, de part en part, malsaine, bruyante, laide et sale comme dans une usine. La majorité des individus est parquée en masse et à l’étroit dans de mauvaises bâtisses où elle meurt sans cesse des mêmes mystérieuses maladies. Nos dirigeants ont bien su montrer dans tous les domaines l’étendue de leur incompétence. La question n’est plus de savoir s’il faut reprendre ce qui effectivement nous a été enlevé mais décider si nous préférons la vie à la mort.

Jamais il ne nous sera donné de prendre part réellement à l’exercice du pouvoir. On ne nous donnera jamais rien d’autre que des miettes, le reste il faudra le prendre. La gestion véritable de la vie peut commencer partout où les individus réunis ne reconnaissent que leur propre autorité et placent leur volonté au dessus de tout. Dans les bureaux, les usines, les magasins, les personnes assemblées, refusant tout encadrement, peuvent tout reprendre en main. Ne travaillez pour personne.

Ce changement doit se préparer à rencontrer de grandes résistances. L’histoire nous montre que l’ordre établi cherche constamment à se reconstituer et à se maintenir. Les forces qui s’opposent à nous ne négligeront rien pour protéger leurs positions. L’action la plus extrême qu’elles entreprendront et qu’elles pratiquent déjà couramment sera d’intensifier partout le chaos. Elles pourront ainsi continuer d’incarner cet ordre qu’elles ont pourtant si peu fait régner.

Il n’existe qu’un péril au monde pour les maîtres, c’est que nous puissions enfin discuter et décider ensemble de la marche du monde.

Vous pouvez prendre contact à l’adresse suivante : romaingaulin iko gmail.com

2 Messages de forum

  • Les propriétaires du monde 27 avril 2009 07:12

    Pour l’eMail ci-dessus, il faut évidemment remplacer "iko" par "@"

  • Les propriétaires du monde 30 avril 2009 07:46

    Comme disaient l’autre, c’est nous qui produisons les richesses et ce sont les exploiteurs qui en profitent

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