Bonjour à toutes et à tous,
Une coordination qui n’ose pas s’appeler "coordination" par peur de froisser les syndicats ; une coordination qui imite les défauts des syndicats, notamment en ne se réunissant qu’une fois par mois ; une telle coordination est tout simplement à la remorque des syndicats. Elle est donc d’une grande inefficacité.
De plus, cette coordination est effectivement née trop tard, ce qui aurait pu n’être pas bien grave, car sa seule existence, si elle avait su se faire connaître de tous, aurait pu relancer le mouvement à condition d’adopter des slogans clairs comme « retrait de la contre-réforme ! » et « grève générale illimitée ! ».
Mais, en organisant sa seconde réunion trois semaines après la première, cette coordination s’est suicidée ; parce que, vu la situation, il était clair que trois semaines après, le mouvement serait terminé depuis longtemps. Or une coordination ne vit en tant que telle que comme émanation d’un mouvement.
Quand elle se prolonge trop longtemps après la fin du mouvement de contestation qu’elle a autogéré, une coordination se transforme en un cloaque où les bureaucrates de divers partis et syndicats viennent à la pêche aux militants ; car, le seul but des bureaucrates, c’est de vendre des cartes de militants. Ils appellent cela "capitaliser les bénéfices de la lutte". Quel langage !
Néanmoins, et c’est là l’essentiel, c’est la toute première fois dans l’histoire de la lutte des classes que le prolétariat parvient à s’auto-organiser à un niveau national en une coordination commune à tous les secteurs en lutte. Ce simple fait dépasse de loin en importance toutes les critiques qu’il est légitime d’en faire, car il est bien normal que la toute première fois, de nombreuses erreurs soient commises.
Ce qui compte, c’est que cette coordination ait su naître, car cela est de bon augure pour l’avenir de la lutte de classe. L’expérience aidant, ce qui s’est fait une première fois se refera en mieux la fois suivante.
Bien à vous,
do
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