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Pour que le vent de la lutte devienne une tempête

mercredi 15 décembre 2010, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 15 décembre 2010).

Il n’y a pas besoin d’un météorologue pour comprendre dans quelle direction souffle le vent : occupations universitaires en toute l’Europe, blocages des villes, manifs sauvages, rage. C’est ça, la réponse que la nouvelle génération est en train de donner à ceux qui veulent mettre une hypothèque sur notre futur avec dettes pour étudier, des coupures de l’État social et des augmentations des taxes.

Contre l’austérité et les coupures budgétaires, la détermination de milliers d’étudiants à Londres et la rage de ceux qui ont assiégé le Sénat à Rome ont déchiré le temps du présent : oui, car le futur est une conquête, et elle commence quand on choisit, collectivement, de prendre des risques et de lutter.

Le luttes formidables que l’on est en train de traverser ont la capacité de nous faire vivre le présent avec cette intensité qui dépasse la linéarité du temps, qui refuse la précarité : il s’agit d’un assaut au futur.

Nous ne voulons pas nous endetter, nous ne voulons pas payer des taxes pour étudier, à Londres comme à Paris, Rome, Athènes, Madrid, Dublin et Lisbonne. Ce mouvement européen, c’est le refus de la recette de l’austérité, le refus de nous endetter pour ces politiciens misérables auxquels on crie « Que se vajan todos ! » (Que se tirent tous ! ndt) Ce qui est en train de se passer pendant ces jours à Rome, a d’abord éclaté à Londres, et auparavant encore à Paris : un mouvement qui parle la même langue, une même génération en révolte qui habite des métropoles différentes mais nourries de la détermination des luttes, qui pique comme une abeille.

Face à des États-nations en crise dont l’unique recette, bien connue, rime avec austérité et endettement, ce qu’on doit faire, c’est nous rencontrer et inventer une nouvelle grammaire qui dépasse la faiblesse de nos propres gouvernements. En Italie non seulement on a occupé les universités, mais on a aussi bloqué les autoroutes, la circulation et la mobilité d’un pays tout entier pour faire circuler les luttes, pour les connecter avec celles qui se déroulent au-delà des frontières nationales, pour arriver en Europe et bien plus loin. La circulation des luttes vit dans le blocage de la métropole et dans les manifestations sauvages à Londres, Paris et Rome. Là où la fluidité de ces villes découvre la corporalité des rapports de force, du refus et de l’indisponibilité.

Cet automne, on a donné vie à un mouvement estudiantin qui est varié et radical, réellement hétérogène. Ces réclamations communes viennent d’une protestation qui est née au milieu de la crise et qui représente sa réponse la plus courageuse. Une lutte composée de beaucoup de luttes et de sujets, de différentes temporalités qui se sont emmêlée pour revendiquer plus de bourses d’études et le libre accès à une éducation publique et de qualité.

Derrière les livres-boucliers du Book-Bloc, une génération s’est reconnue et retrouvée dans les protestations. Aujourd’hui, dans beaucoup de villes italiennes, le mouvement estudiantin a montré plus que de la simple solidarité : il n’y a pas qu’en Angleterre qu’il y a des manifestations aujourd’hui, dans toute l’Europe les étudiants s’opposent à des augmentations honteuses de taxes et à des coupures indiscriminés à la recherche et à la formation.

Vous n’êtes pas seuls, nous ne sommes pas seuls : un mouvement européen, une nouvelle génération, qui n’aura pas de retraite et qui aura une vie pire de celle de leurs parents, n’a aucun envie de se renseigner ; on a la force de ceux qui veulent transformer le monde et l’intelligence pour pouvoir le faire. Ceci n’est que le début !

C’est pour ça que nous proposons aux étudiants, chercheurs, travailleur précaires et doctorants, une assemblée européenne à construire tous ensemble au début 2011 à Rome. Pour continuer la lutte, pour que le vent qui est entrain de souffler devienne une tempête !

Traduit de l’anglais (UNIRIOT )
par Le Réveil, 10 décembre 2010.

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