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Heurts à Tunis en dépit du couvre-feu

jeudi 13 janvier 2011, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 13 janvier 2011).

http://www.aloufok.net/spip.php?art…

jeudi 13 janvier 2011, par Al Oufok

Des heurts ont opposé jeunes gens et policiers dans la nuit de mercredi à jeudi dans plusieurs quartiers de Tunis en dépit d’un couvre-feu imposé pour tenter de mettre fin à l’agitation et un homme a été tué, ont rapporté des témoins.

Dans la ville de Sidi Bouzid, où les troubles qui secouent la Tunisie ont débuté il y a près d’un mois, des témoins ont rapporté que plusieurs milliers de personnes défilaient dans les rues en scandant des slogans antigouvernementaux.

Des manifestants ont expliqué qu’ils protestaient contre le chômage et la corruption. Les autorités affirment que les manifestations sont noyautées par une minorité d’extrémistes qui veulent déstabiliser la Tunisie.

Le dernier bilan officiel de civils tués est de 23 morts. Des témoins ont fait état mercredi de cinq morts supplémentaires et des mouvements de défense des droits de l’homme avancent un bilan plus lourd.

Le président Zine el Abidine Ben Ali, qui fait face à une vague de contestation sans précédent depuis son arrivée au pouvoir il a y 23 ans, a limogé son ministre de l’Intérieur et ordonné la remise en liberté des personnes arrêtées pour participation aux troubles.

Pour la première fois depuis le début des violences, un couvre-feu nocturne est entré en vigueur mercredi à 20h00 (19h00 GMT) à Tunis et dans ses faubourgs.

Mais pendant plusieurs heures après, dans au moins deux quartiers de la ville des manifestants ont jeté des pierres sur la police et pillé des bâtiments, ont rapporté des journalistes de Reuters et des témoins. Un homme de 25 ans, Mejdi Nasri, a été tué d’une balle dans la tête dans le quartier populaire d’Ettadamen, ont rapporté deux témoins et un cousin de la victime. Il s’agit de la première personne tuée dans la capitale depuis le début des troubles.

Un petit groupe de personnes s’est rassemblé devant le domicile du défunt pour protester contre sa mort aux cris de "Allahou Akbar" (Dieu est grand). Les autorités n’ont fait aucune déclaration dans l’immédiat. Sidi Bouzid a été le point de départ de l’agitation sociale, au départ centrée sur le chômage des jeunes. Elle a débuté en décembre après le suicide par le feu d’un jeune diplômé sans emploi dont l’étal de légumes avait été saisi par les autorités parce qu’il ne disposait pas du permis nécessaire.

Plusieurs témoins ont déclaré par téléphone à Reuters qu’entre 7.000 et 10.000 personnes défilaient dans les rues de cette ville du centre du pays.

Interrogé sur les slogans des manifestants, un témoin a dit, sous le sceau de l’anonymat : "Ils ne portent plus seulement sur le chômage. Il est question de liberté d’expression, liberté de réunion, toutes les libertés".

Le gouvernement affirme que la police n’a tiré qu’en cas de légitime défense, lorsque des émeutiers l’attaquaient avec des cocktails Molotov et des bâtons.

(Jeudi, 13 janvier 2011 - Avec les agences de presse)

Photo : In this frame grab image taken from amateur video and acquired by APTN protesters are seen amid a burning vehicle in Douz, Tunisia, Wednesday Jan. 12, 2011. A witness in the central city of Douz said there were two deaths at a protest there Wednesday. Tear gas and stone-throwing youths reached the heart of Tunisia’s once-calm capital Wednesday as rioters desperate for jobs defied their autocratic president in escalating unrest that poses his biggest challenge in 23 years in power.

1 Message

  • Les autorités affirment que les manifestations sont noyautées par une minorité d’extrémistes qui veulent déstabiliser la Tunisie.

    Cela rappelle les propos de Pasqua peu avant la grande manif nationale à Paris du 4 décembre 1986. Pasqua disait que les étudiants étaient manipulés par un groupuscule. Un million de manifestants scandèrent à paris le 4 décembre 1986 :

    « Nous sommes un groupuscule ! Nous sommes un groupuscule ! »

    Théorie du complot, complotisme, conspirationnisme :

    http://mai68.org/spip/spip.php?article411

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