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Algérie - 10 fevrier 2011 - La première manifestation contre le régime a eu lieu au Sahara ! (vidéo 3’)

dimanche 13 février 2011, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 13 février 2011).

Algérie, c’est parti : La première manifestation contre le régime à a eu lieu à Ghardaïa

10 février 2011

http://www.lequotidienalgerie.org/2…

Cliquer sur l’image pour voir cette vidéo de trois minutes.

Ce fut un truisme, que de dire des Tunisiens qu’ils étaient le plus doux, et le plus paisible des peuples du Maghreb. Et qui ne se soulèveraient donc jamais contre le régime qui les opprimait.

La révolution de Jasmin a culbuté ces idées toutes faites. Puisque non seulement les Tunisiens purent chasser, tout seuls, l’un des régimes les plus féroces du monde, mais ils allaient devenir un exemple à suivre, pour tous les peuples de la région.

En Algérie, Il ne serait venu à l’idée de personne que les Mozabites, musulmans Ibadites, réputés appartenir à une communauté très fermée, et particulièrement paisible, puisse entreprendre la moindre petite action contre le régime qui opprime tous les Algériens.

Et voilà que ce sont ces Mozabites qui, de tous les Algériens, sont les premiers à manifester contre le régime. Ah ! Ces idées reçues…

Grosse suprise, en réalité.

Pendant que le pouvoir magouillait des choses et d’autres, et qu’il mettait en place tout un dispositif pour contrecarrer toute manifestation à Alger, et dans les grandes villes algériennes, c’est dans le sud du pays, au Sahara, à Ghardaïa, plus précisément, que la première manifestation contre le régime a éclaté ! Et comme de bien ententu, les médias algériens, et particulièrement la Télévision, n’en ont soufflé mot. Idem pour la presse étrangère, dont les correspondaants à Alger étaient aux abonnés absents. Pas une seule ligne ! Ni la moindre allusion.

Pourtant, ce qui s’est passé à Ghardaïa est bel et bien une manifestation politique, avec banderolles et slogans. Et quels slogans ! Puisque les manifestants ne réclamaient pas moins que le ralliement de tout le peuple algérien, jusqu’à la chute totale du régime.

Cette marche,symbolique à plus d’un titre, aura été la première à avoir brisé cette lourde ambiance qui pèse sur tout le pays, pendant des semaines. Et elle sera certainement un signal, et un modèle, pour le reste du pays.

Un signal, parce que la chape de plomb a enfin été levée, que la peur a été exorcisée, et un modèle, parce que cette marche a été réellement exemplaire. A plus forte raison qu’elle a été entreprise par les citoyens du M’zab, dont le civisme, le pacifisme et la conscience politique sont autant de qualités typiques de cette région.

Parfaitement bien organisés, brandissant des banderoles qui appellent au changement, les manifestants ont clamé des slogans qui ne laissent aucune place à une quelconque ambiguïté : « Chaab yourid iskat ennidham »(Le peuple exige la chute du régime), « En nidhal, en nidhal, hata yeskout ennidham »(Militons, militons, jusqu’à la chute du régime).

Cette manifestation, qui s’est voulue résolument politique, s’est déroulée dans le calme. Aucune dégradation du mobilier urbain, ni la moindre violence n’ont été déplorées, contrairement aux émeutes quelques peu violentes qui ont lieu à Alger, il y a quelques semaines. Des manifestations qui ont vite tourné à la jacquerie, faute d’organisation. Mais aussi, il faut le dire, à cause d’agents provocateurs du DRS (Police politique du régime), dont le rôle a toujours été, à chaque manifestation de la rue, de pousser les jeunes émeutiers à la dévastation et au pillage. Une méthode éprouvée, par le régime, pour créer une peur panique au sein des populations, et s’ériger ainsi en sauveur de la paix civile.

Rien de tel, dans cette manifestation des habitants du M’Zab. Forte de centaines de manifestants, la marche s’est ébranlée depuis La Cour de justice de Justice jusqu’à la prison de la ville, et de celle-ci vers la Salle d’une Association, en traversant plusieurs artères de la ville. Les services de sécurité, venus en renfort, ne sont pas intervenus, et sont restés à distance.

Après la manifestation, des débats ont été organisés par les Docteurs Kamel Eddine Fekhar et Salah Eddine Sidhoum, tous deux défenseurs des Droits de l’Homme, autour de la situation en Algérie, et des actions qu’il sera nécessaire d’entreprendre afin de hâter un changement radical et pacifique du régime, pour l’avènement d’un Etat de Droit.

Bon augure pour l’Algérie où tout le monde est dans l’attente d’une explosion annoncée, et dont on dit déjà qu’elle ne s’apaisera qu’avec le départ de tout le régime. Mais où tout le monde craint que le régime ne parvienne, comme à l’accoutumée, à faire dégenerer le soulèvement populaire en chaos. Comme les régimes de Tunisie et d’Egypte ont tenté de la faire dans ces pays.

D.Benchenouf

Photos de la journée :

1 Message

  • Lettre ouverte aux Généraux du DRS

    3 février 2011

    http://www.lequotidienalgerie.org/2…

    @Sammy Bouterfa

    Voici la lettre ouverte pour les généraux du DRS, que j’ai rédigée sur le pouce.

    Envoyez-la de ma part au journal El Watan. Je ne doute pas qu’il la publiera.

    ==============

    Djameleddine BENCHENOUF

    Lettre ouverte aux Généraux du DRS

    Mes chers et estimés Généraux,

    Le journal El Watan a publié une lettre ouverte au Président Bouteflika, où un Universitaire algérien lui enjoint de démissionner sur le champ, avant d’être jeté comme un malpropre, et qu’il devrait s’estimer heureux de ne pas avoir été expulsé. Entre deux policiers communaux, ai-je tout de suite pensé.

    Lorsque j’eus fini de la lire, cette belle lettre ouverte, brève comme un crachat de chiqueur initié, qui gicle avec un bruit de missile sol-sol, il m’est resté, au travers de la gorge, comme un goût d’inachevé, comme si quelque chose d’important, de très important, s’était glissée entre les lignes, avant de se barrer dare-dare. Et je suis restée ainsi sur ma faim, jusqu’à ce qu’un lecteur du Quotidien d’Algérie me souffle l’idée de vous écrire à vous aussi, mes chers et estimés généraux, une lettre ouverte, du même acabit que celle de l’Universitaire à Bouteflika. Ce fut un éclair dans la nuit. Voilà ce qui manquait à la lettre adressée à Bouteflika. Pour solder le compte, et mettre toutes les pendules à l’heure. Pour que le trébuchet soit stabilisé, si tant est qu’il peut servir à peser autant l’or fin que les ordures recyclées.

    Et c’est pour ça que je vous la fais, mes chers et estimés généraux, cette lettre ouverte. Je vous rassure tout de suite, je ne me permettrais pas la plus petite crasse. Je connais mes limites. Et celle du journal El Watan, surtout. Je ne veux pas mettre dans la gêne, dans les deux sens du mot, cet honorable, et très courageux journal.

    Et donc, je ne vous dirais que des choses vraies, à la mesure de vos honorables personnes.

    D’abord et avant tout, je voudrais vous remercier d’avoir sauvé la République, comme vous nous l’aviez promis, et de nous avoir évité la catastrophe. Heureusement que vous êtes intervenus à temps. Si ce n’était votre mâle interruption, Dieu sait ce qui aurait pu nous advenir. Ces islamistes que vous avez démocratiquement démasqués, et que vous avez désigné à la réprobation générale auraient certainement provoqué une catastrophe, Dieu nous en préserve ! Un ami mien, qui connait bien l’Afghanistan, m’a assuré que si ce n’était pas votre action de salut public, qui nous a épargné le salut islamique, nous aurions pu nous retrouver dans une guerre contre les civils, qui aurait pu nous coûter 200 000 morts, et même plus. Et si vous ne les aviez pas arrêtés à temps, ces tueurs hirsutes, ils auraient enlevé des milliers de citoyens innocents, peut être 20 000 personnes, qu’ils auraient sauvagement torturés, avant de les exécuter sur le bord des routes, où de les jeter à la mer, du haut de leurs hélicoptères afghans. Et bien sûr, ces criminels sadiques, auraient utilisé leurs cétéairis pour nous couper en petits morceaux, violer nos femmes et nos enfants, et jeter nos cadavres à leurs chiens Doberman qu’ils nourrissent de chair humaine.

    Grâce à vous, tout cela nous a été épargné. Voyez l’Etat de Droit que vous nous avez offert sur un plateau, comme nous sommes heureux, combien nous aimons notre pays, que notre jeunesse ne veut pas quitter, même pour des vacances, tellement ils y sont choyés, entourés de sollicitude.

    Vous avez renforcé nos Institutions, où trônent les élus du peuple, élus dans une totale transparence, dans des scrutins exemplaires.

    Pour renforcer la démocratie, vous avez encouragé la création d’un nouveau Parti, le très honorable RND, qui a été littéralement plébiscité. Ce cadeau royal que vous avez offert à notre jeune démocratie, et dont tous les élus sont des symboles de probité.

    Grâce à vous, les partis de l’opposition sont devenus de puissants outils pour un sain exercice de la politique. Ces partis politiques sont devenus des écoles de la vie, où on vous apprend l’intégrité, l’engagement, l’abnégation, où tous les militants vivent de leurs salaires, tout particulièrement ceux du FLN, du RND, du MSP, du PT, et tous les autres qui tentent de se conformer au bel exemple qui leur est prodigué.

    Ah, mes chers généraux du DRS.
    Que vous êtes admirables, que vous me semblez propres !
    Franchement, puisque votre renommée
    est égale à votre lucre,
    vous êtes nos sauveurs bien-aimés.

    Comment avez-vous fait, mes chers et estimés Généraux, d’où avez-vous tiré cette force inouïe, pour résister ainsi aux sirènes trompeuses du profit et de l’arnaque ?

    Vous remercierons-nous jamais assez, pour avoir enduré avec tant de patience, de vivre dans le dénuement, avec ces traitements minables qui vous sont versés, en contrepartie de tant de sacrifices ?

    Mais le bois de l’arbre qui a servi à tailler des hommes de votre trempe ne pousse plus sur nos terres. Nulle nation n’aura eu l’insigne privilège de mériter des Titans de votre envergure, ni n’a eu la chance d’être protégée par les fiers guerriers que vous êtes. Puissiez-vous être préservés du mauvais oeil !

    Aujourd’hui, les fruits de votre noble entreprise, au service de la Nation, nous sont enviés par les peuples du monde entier. Voyez comme ce pays est paisible, au moment où une vague de violence déferle sur les pays voisins. Grâce à vous, il est des mots dont nous ne connaissons même pas le sens, comme corruption, trafic d’influence, népotisme, pillage des richesses nationales, enlèvements, assassinats de masse, arrestations arbitraires, fraude électorale, état d’urgence, et tant et tant de choses horribles qui sévissent partout, sauf chez nous.

    Aujourd’hui, grâce à vous, la liberté de la presse est l’une des plus libres du monde, au point où elle publie des lettres ouvertes contre vous, malgré votre impeccabilité.

    Alors, je n’ai plus qu’une chose à vous dire : Restez avec nous, ne partez jamais, et surtout ne changez rien à votre admirable action pour la nation ! Ne changez rien ! Et sachez que nous vous aimons ! Nous vous aimons à un point que vous ne pouvez pas imaginer, jusqu’à la mort…

    Avec mes sentiments les plus sincères.
    D.Benchenouf
    Petit journaliste de province, mais néanmoins votre admirateur béat.

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