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Liban - Sommation de l’impérialisme américain à « bien voter » !

samedi 23 mai 2009, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 23 mai 2009).

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Liban : Sommation à « bien voter » !

Le vice-président américain, Joe Biden, a choisi de s’ingérer ouvertement dans la campagne électorale libanaise en demandant aux électeurs libanais de ne pas se « ranger du côté des parties hostiles à la paix » et à ne « pas rater cette occasion de s’éloigner de ces gens-là ».

Le hasard n’existant pas, ce sont bien les élections législatives du 7 juin prochain qui ont motivé ce déplacement où, sans surprise, le responsable américain désigne le Hezbollah et ses alliés comme des « parties hostiles » à la paix. C’est une intrusion grossière dans le débat politique intérieur libanais, qui ne risque d’ailleurs pas d’améliorer la situation de ceux que Washington considère comme ses alliés. Si le Liban est traditionnellement très sensible aux « amis » extérieurs, ce genre de discours direct, appelant des électeurs libanais à ne pas voter pour une partie, en l’occurrence le Hezbollah et ses alliés, est rare. Quand Joe Biden éprouve le besoin de signifier que les Etats-Unis décideront de leur programme d’aide en « fonction de la composition et des politiques du gouvernement », cela sonne comme un chantage adressé aux électeurs libanais.

Personne ne s’attend à ce que les Etats-Unis apportent leur soutien à un gouvernement formé par des forces politiques qui rejettent sa politique. Mais qu’un vice-président américain fasse le voyage pour le dire à Beyrouth relève de la volonté, déplacée et inacceptable, de peser sur le cours des élections libanaises qui auront lieu dans deux semaines.

La démarche traduit également une nervosité évidente, un changement de majorité n’étant pas à exclure. L’hypothèse est même probable. Personne ne croit à l’affirmation de mister Biden selon laquelle il ne serait venu soutenir « aucune partie ou institution » politique au Liban. La plupart des Libanais ont compris la teneur du message : si vous votez mal, vous le payerez ! L’administration Obama, qui se voulait « morale » mais qui se positionne chaque jour davantage dans le droit fil de la précédente, adresse une singulière sommation à « bien voter ».

On ne sait si la sortie de Biden a vraiment comblé d’aise l’actuelle majorité au pouvoir, les politiciens madrés qui la composent sachant qu’elle risque surtout de la desservir. La libération par le Tribunal international sur le Liban de quatre généraux a déjà affaibli cette majorité au sein de l’opinion publique, qui a découvert qu’on a délibérément oeuvré à la manipuler. L’intrusion des Américains dans le débat politique intérieur ne va pas améliorer sa position.

Elle donne un argument de plus à l’opposition libanaise qui, sans surprise, n’a guère apprécié le discours du vice-président américain. Hassan Fadlallah, un député du Hezbollah, a parlé de « supervision américaine de la campagne électorale d’une partie libanaise qui se sent menacée politiquement au vu des changements régionaux et des résultats prévus des législatives ». Le député du Hezbollah n’a pas tort de dénoncer une « violation flagrante de la souveraineté libanaise ». L’intrusion de Joe Biden est clairement contre-productive pour ses amis.

De très nombreux Libanais vont se dire à leur tour qu’il ne faudrait pas « rater cette occasion » de rejeter la politique américaine dans la région.

De : K. Selim

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