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ACHARNEMENT CONTRE L’EDUCATION NATIONALE (PRCF)

lundi 4 juillet 2011

Il serait bien illusoire d’espérer que, durant la dernière année du quinquennat, le pouvoir UMP lèverait le pied pour aborder en douceur les présidentielles. Ceux qui le pensent n’ont pas compris d’une part, que la pression de l’UE et des « agences de notation » financière se faisaient de plus en plus forte sur la France (dame, il faut « sauver l’euro » quitte à désosser le dernier service public !), d’autre part que le fascisant régime UMP était incapable, de par sa nature même, de reculer et de chercher des compromis, fussent-ils provisoires.

L’exemple de l’Education nationale prouve avec une triste acuité que l’année 2011/2012 risque d’être une « annus horribilis » supplémentaire pour les personnels, pour les usagers et pour la nation.

C’est Sarkozy, qui annonce devant les cadres de son parti, qu’il va attaquer durement les « privilèges » des agrégés, ces enseignants qui à force de travail, ont obtenu un diplôme de très haut niveau à l’issue d’un concours public, national et anonyme (le contraire donc, d’un privilège). Le but est clairement annoncé : se servir de cette attaque pour « cliver » le pays, dresser de nouveau la partie la plus mal informée de l’opinion contre les « privilèges » imaginaires des fonctionnaires, ces pelés, ces galeux d’où nous vient tout le mal.

C’est l’annonce par les milieux proches de Chatel que l’on s’oriente vers la suppression des concours de l’enseignement pour permettre aux chefs d’établissement transformés en PDG capitalistes de recruter et de licencier leurs personnels. Déjà, le dispositif « CLAIR » permet de profiler des milliers de postes de professeur au gré des « projets d’établissement » et des « contrats d’objectifs ». La France-télécomisation de l’Education nationale est en marche. Et des députés UMP ne cachent pas qu’ils veulent en finir avec le statut de la fonction publique pour les enseignants : un statut instauré par Maurice Thorez en 1946 en application du programme du CNR, et dont le but est de garantir l’indépendance des enseignants et à travers elle, la laïcité de l’enseignement et la liberté de penser des élèves : le rapport du député UMP Grosperrin lancé le 30 juin prévoit notamment la suppression de l’agrégation externe (proposition 5), des recrutements locaux d’enseignants sur une base contractuelle (proposition 13), la caporalisation de la formation et des pratiques professionnelles (proposition 17), la substitution de « compétences » à des diplômes (propositions 14 et 16), et la suppression des concours de recrutement des enseignants (CAPES, CRPE…, proposition 20). Les députés du Parti socialiste ne se sont pas opposés à ces 20 propositions qui liquident l’école publique, les concours nationaux et le statut des personnels mais se sont courageusement réfugiés dans l’abstention. Les enseignants sont ainsi clairement prévenus.

C’est, encore plus mesquinement, l’annonce de la prochaine suppression de 15 jours de vacances d’été, en taisant soigneusement le fait que les enseignants ne reçoivent que 11 mois de salaires (même s’ils sont payés sur 12), si bien qu’il s’agit d’une énorme escroquerie visant à faire travailler plus sans payer le travail nouvellement effectué. Et Raffarin « propose » dans la foulée que pour tous les Français il y ait une journée fériée travaillée sans être payée. Tout cela visant évidemment à « abaisser le coût du travail » comme l’exigent le MEDEF et l’UE.

Ne parlons pas des 16000 suppressions en cours dans l’Educ, plus gros plan social annuel dans ce pays, ni des mesures prises pour supprimer toutes sortes de moyens qui permettaient aux établissements de fonctionner souplement, ni des 35 élèves par classe en seconde l’année prochaine dans quasiment tous les bahuts.

Ne parlons pas de l’acharnement de certains recteurs, celui de Lille tenant le pompon à ce sujet, dans le « flicage » des enseignants, notamment des enseignants de philosophie.

Bref, ne banalisons pas le régime UMP. Au contraire, mettons en accusation cette fausse gauche qui continue de « débattre » poliment avec ce régime infect – et s’abstient de lutter contre ses mauvais coups ‑ sur fond d’accord politique général avec lui pour « sauver l’euro » et l’UE quitte à démolir cette colonne vertébrale de la République qu’est l’Education nationale.

Hommes, veillez, car en aucun cas la fascisation de ce pays ne se réduit aux gesticulations dangereuses du Front « national ».

Commission enseignement du PRCF.

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