Cinq soldats français tués en Afghanistan, quatre blessés
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mercredi 13 juillet 2011 15h38
PARIS (Reuters) - Cinq soldats français ont été tués mercredi matin et quatre autres grièvement blessés dans un attentat à la bombe dans la province de Kapisa, dans l’est de l’Afghanistan, a annoncé la présidence française.
Cela porte à 69 le nombre de soldats français tués en Afghanistan depuis fin 2001.
Selon le communiqué de l’Elysée, un civil afghan a également été tué et trois autres ont été blessés dans le même attentat, qui intervient au lendemain d’une visite du président français, Nicolas Sarkozy, en Afghanistan.
Les soldats protégeaient une assemblée de notables ("shura") à Joybar, dans la vallée de Tagab, et "un terroriste a déclenché sa bombe à proximité" des militaires, précise la présidence.
Le kamikaze a marché dans la direction des soldats, qui étaient à côté de leurs véhicules blindés, et a actionné sa charge, a précisé le chef de l’administration afghane locale, Abdul Hakim.
La Force internationale d’assistance et de sécurité (Isaf) sous commandement de l’Otan avait auparavant fait état d’un attentat suicide mais sans préciser la nationalité des victimes.
"Le chef de l’Etat exprime la détermination de la France à continuer d’oeuvrer au sein de la Force internationale d’assistance et de sécurité pour rétablir paix et stabilité dans ce pays", ajoute le communiqué présidentiel.
L’Assemblée nationale a rendu hommage aux militaires défunts mercredi après-midi en observant une minute de silence au début des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
Le Premier ministre, François Fillon, a assuré que les soldats français défendaient en Afghanistan une cause juste.
"Leur cause est juste car l’Afghanistan (…) n’est plus le sanctuaire du terrorisme international et n’est plus gouverné par le fanatisme", a-t-il dit.
RADICALISATION
Pour Martine Aubry, candidate aux primaires socialistes, cette nouvelle tragédie "montre l’urgence d’un plan précis et concerté de retrait de nos troupes d’Afghanistan".
"En l’absence de règlement politique, la présence militaire de la coalition expose gravement nos soldats sans perspective de solution. Il est temps de mettre fin à cette impasse, comme je le demande depuis longtemps", écrit-elle dans un communiqué.
Nicolas Sarkozy avait confirmé mardi, lors d’une visite de la base avancée de Tora, dans le secteur de Surobi, à une cinquantaine de km à l’est de Kaboul, le retrait d’un millier de soldats français d’Afghanistan d’ici fin 2012, soit le quart des effectifs militaires déployés par la France dans ce pays.
Il avait indiqué que les effectifs restant seraient concentrés en Kapisa en attendant le départ de toutes les unités combattantes françaises d’Afghanistan d’ici fin 2014.
Il avait cependant précisé que ce retrait progressif, calqué sur celui des forces américaines, était "lié à l’évolution de la situation sur le terrain" et ferait l’objet d’une concertation avec les autorités afghanes et les alliés de la France.
Il s’était auparavant fait expliquer la situation par le général Emmanuel Maurin, commandant de la brigade La Fayette qui opère dans le district de Surobi et en Kapisa.
Le général Maurin avait expliqué que la population locale, lassée de la guerre, n’avait pas basculé dans l’insurrection mais que celle-ci se radicalisait, signe selon lui de son usure.
"L’insurrection est mobile, agressive, intelligente, elle recherche le coup d’opportunité contre les forces françaises", avait-il dit à Nicolas Sarkozy.
Les pertes de mercredi sont parmi les plus graves que les troupes françaises ait subi en une fois en Afghanistan.
L’attaque est aussi la plus meurtrière subie par les forces étrangères en Afghanistan depuis 2008, lorsque dix soldats sous commandement de l’Otan avaient été tués lors d’une bataille rangée contre les taliban. Depuis le début du conflit, fin 2001, plus de 2.500 soldats étrangers ont péri sur le théâtre afghan.
Nicolas Sarkozy, qui a ramené mardi dans son avion deux soldats français blessés, doit se rendre jeudi à l’hôpital des armées de Percy, près de Paris, avant le traditionnel défilé militaire du 14 juillet sur les Champs-Elysées, à Paris.
A l’issue du défilé, il doit déjeuner à l’Elysée avec des militaires représentant les forces françaises engagées sur des théâtres extérieurs et leurs conjoints.
Emmanuel Jarry, avec Gérard Bon et Ahmad Qiam à Charikar, édité par Yves Clarisse