VIVE LA RÉVOLUTION
Accueil du site > Comment publier un article > Quelques réflexions sur la révolution

Quelques réflexions sur la révolution

mercredi 31 août 2011

Toutes les expériences passées de révolution se sont achevées dans un bain de sang, et ont été détournées de leurs buts originels. Si nos révoltes ont été trahies, nos espérances foulées aux pieds des récupérateurs de tout poil, c’est que notre conscience d’exister, de se révolter, n’avait pas atteind son épanouissement total, épanouissement qualitatif et quantitatif.

C’est le grand enseignement des événements passés. Il nous faut rendre visible l’ignominie de notre système, le dénoncer encore et encore, afin de permettre son effondrement sur lui-même. Ce n’est que lorsque les populations seront convaincues du bien fondé du droit à choisir leur destin, dans tous les domaines, que nous révolutionnerons nos vies sans effusion de sang. Il est impossible de faire des concessions sur ce point. Si l’utilisation des armes s’avère nécessaire, alors il nous faut impérativement modifier l’essence du mouvement, qui, par la violence, démontrerait son immaturité et sa faiblesse.

La non-violence est une condition sine qua non de la réussite d’une révolution. Nous comblerons l’apparente faiblesse du désarmement matériel par la mobilisation des multitudes. Car comment croire que les moyens ne conditionnent pas le but, ne sont pas intimement liés à la réussite de l’entreprise ? Qui nous fera croire qu’il existe des maux nécessaires (les armes), des sacrifices indispensables (le martyr, la mort), sinon les idéologies passées dont, justement, nous avons la prétention inouïe de nous débarrasser ?

Si je comprends et soutiens les émeutes actuelles en Grande Bretagne, nous devons bien réaliser qu’il s’agit d’égratignures qui ne pourront en aucun cas abattre le capitalisme, que la conscience d’être lucides, forts et nombreux n’est pas au rendez-vous, du moins pour l’instant.

Le mythe du grand soir, avec son cortège de souffrances, est à reléguer dans les poubelles de l’histoire. Il nous faut réinventer la révolution.

Ce qui était particulièrement bien exprimé par Marx : l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes.

C’est pour l’avoir oublié que les révolutions se traduisent par des bains de sang et se terminent inexorablement par des coups d’État.

Pour que la non-violence ait une chance de réussite, il faut que les révolutionnaires soit infiniment plus nombreux que les indifférents et les contre-révolutionnaires. Seul le quantitatif assurera la non violence, et de la convergence des énergies multiples émergera le terreau indispensable au qualitatif. Seul le qualitatif nous apportera le quantitatif, car personne ne nous rejoindra dans la médiocrité. Quantitatif et qualitatif sont indissociables, indispensable à l’invention d’une nouvelle vie.

Ce qu’il est convenu d’appeler le printemps arabe n’est pas encore une révolution. Si c’était le cas, aucun grand média n’oserait la soutenir. Les journalistes chieraient dans leur froc, où démissionneraient immédiatement pour rejoindre le mouvement. Il s’agit au mieux de revendications, soutenues par de très traditionnelles manifestations, mais dont le petit nombre de participants (en rapport aux 80 millions d’égyptiens) ne peut assurer le succès. Dès lors, le processus qui s’ensuit mène soit au délitement progressif, soit à la violence d’une minorité toujours avide de pouvoir.

Quelques que soient les revendications, qu’elles soient satisfaites ou non, ces manifestations ne peuvent mener à une révolution que si les manifestants s’organisent en grève générale illimitée, la seule arme de destruction massive du capitalisme. Le seul moyen de se réapproprier la vie, ce sont les conseils ouvriers, salariés qui permettront d’abolir ce système où la concurrence et la compétition sont les seules valeurs reconnues.

La grève générale illimitée n’est pas une revendication, elle est une affirmation de force, elle est la révolution, elle est la lutte finale, elle est le bouillonnement créatif de tous pour tous, elle est l’abolition du salariat, elle est la promesse d’un avenir radieux.

C’est pour l’avoir oublié que nous courrons d’échecs en échecs.

Tutu8

1 Message

  • Quelques réflexions sur la révolution 31 août 2011 19:10, par do
    Je ne partage absolument pas ce point de vu. Il considère en effet que l’ennemi de classe n’est pas près à tout pour détruire une révolution.

    La révolution des hippies a voulue être non-violente et elle a lamentablement échoué. Pourtant aucun mouvement n’avait jamais été ni n’a jamais plus été aussi massif.

    Un exemple de révolution non-violente est celle effectuée par kadhafi en 1969 en Libye. Il n’y a pas eu une seule goutte de sang versée. Mais on peut voir aujourd’hui que le capitalisme est près à tous les mensonges et à tous les massacres pour détruire cette révolution qui n’a par conséquent aucune chance de survivre sans l’utilisation des armes.

    VIVE LA VIOLENCE RÉVOLUTIONNAIRE :

    http://mai68.org/journal/N55/16juin2001.htm#v

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0