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La Palestine devient membre de l’Unesco, les USA répliquent

mardi 1er novembre 2011

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Lundi 31 octobre 2011 20h16

par John Irish

PARIS (Reuters) - La Palestine a fait un pas vers la reconnaissance internationale qu’elle appelle de ses voeux en devenant lundi membre à part entière de l’Unesco.

La demande d’adhésion de l’Autorité palestinienne à l’Organisation des Nation unies pour l’éducation, la science et la culture, où elle jouissait jusqu’à présent d’un statut d’observateur, a été validée au siège de l’organisation à Paris, par 107 voix contre 14 et 52 abstentions. Douze Etats n’ont pas participé au vote.

La Palestine devient ainsi le 195e membre de l’Unesco. Après plus de 60 ans de conflit israélo-palestinien, elle rêve maintenant d’être admise au sein de l’Organisation des Nations unies, où sa requête risque cependant de se heurter au veto des Etats-Unis.

"La victoire d’aujourd’hui à l’Unesco est le début d’une route difficile mais elle mènera à la liberté de notre terre et de notre peuple", s’est félicité le chef de la diplomatie palestinienne, Riyad al Malki.

L’Unesco devient la première agence des Nations unies à accueillir la Palestine, ce qui suscite des réticences, notamment de la part d’Israël et des Etats-Unis.

Peu de temps après le vote, Washington, qui assure 22% du budget de l’Unesco, a annoncé la suspension de sa contribution financière en raison de l’admission de l’Autorité palestinienne.

La législation américaine ne laissait pas d’autre possibilité, a souligné Victoria Nuland, porte-parole du département d’Etat, ajoutant que le versement de 60 millions de dollars prévu en novembre n’aurait pas lieu. Jay Carney, porte-parole de la Maison blanche, avait jugé, lui, l’initiative "prématurée".

L’Etat hébreu souligne que ce vote ne fera avancer en rien le processus de paix.

L’ambassadeur d’Israël auprès de l’agence culturelle de l’Onu, Nimrod Barkan, a qualifié le vote de "tragédie pour l’Unesco". "Il n’y a pas d’Etat palestinien et, par conséquent, il ne fallait pas en admettre l’adhésion", a-t-il ajouté. "L’Unesco s’occupe de science, pas de science-fiction, et elle a pourtant accepté aujourd’hui une réalité de l’ordre de la science-fiction."

Le gouvernement israélien n’a pas tardé à réagir négativement au vote.

"Il s’agit d’une manoeuvre palestinienne unilatérale qui n’apportera aucun changement sur le terrain, mais hypothèquera un peu plus les chances de parvenir à un accord de paix", écrit le ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Cette décision ne fera pas de l’Autorité palestinienne un Etat à part entière et place de nouveaux obstacles sur la voie de la reprise des négociations", ajoute-t-il.

PARIS "PREND SES RESPONSABILITÉS"

La France a voté pour l’adhésion, alors qu’elle s’était abstenue lors d’un vote antérieur au Conseil exécutif, préalable au vote final.

"A partir du moment où la question est posée aujourd’hui, il nous faut prendre nos responsabilités et répondre sur le fond", avait déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères juste avant le vote.

"Et sur le fond la France dit oui, la Palestine a le droit de devenir membre de l’Unesco, cette organisation dont la vocation est d’oeuvrer à la généralisation d’une culture de la paix au sein de la communauté internationale", avait-il ajouté.

Le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine ont également approuvé son entrée.

Les Etats-Unis, le Canada et l’Allemagne ont voté contre. Le Royaume-Uni s’est abstenu. le vote s’est achevé sous les applaudissements.

L’ambassadeur américain auprès de l’Unesco, David Killion, a simplement déclaré ensuite que la capacité des Etats-Unis à soutenir l’Unesco allait se "compliquer".

"Le vote d’aujourd’hui qui accorde le statut de membre aux Palestiniens ne se substitue pas à des négociations directes et va porter fortement préjudice à l’Unesco", a estimé pour sa part l’ambassadrice américaine à l’Onu, Susan Rice, dans un message diffusé sur son compte Twitter.

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déposé officiellement le 23 septembre une demande d’adhésion pleine et entière à l’Organisation des Nations unies.

Le Conseil de sécurité, où Washington détient un droit de veto, est le seul habilité à autoriser semblable demande et les Américains ont fait savoir qu’ils utiliseraient selon toute vraisemblance cette arme pour bloquer la demande palestinienne.

Mais l’Unesco était accessible aux Palestiniens quel que soit leur statut au sein de l’Onu en général. Le conseil exécutif de l’agence culturelle des Nations unies avait décidé début octobre que ses membres se prononceraient sur la demande d’adhésion palestinienne par un vote, ce qu’ils ont fait lundi à Paris.

Avec Andrew Quinn et Susan Cornwell à Washington ; Jean-Philippe Lefief et Benjamin Massot pour la version française

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