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Vous voulez la preuve de la tentative de coup d’état en Iran ? La voici !

jeudi 16 juillet 2009, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 16 juillet 2009).

http://www.palestine-solidarite.org…

Civumlibertas

Vous voulez la preuve de la tentative de coup d’état en Iran ?
La voici !

Par Antonio Caracciolo

Antonio Caracciolo on Civumlibertas.blogspot.com, 28 juin 2009

Original en iralien : http://civiumlibertas.blogspot.com/…

Durant la première semaine du mois de décembre 2007 s’est tenu, à Rome, un colloque intitulé Fighting for Democracy in the Islamic World, organisé par Mme Fiammetta Nirenstein, qui fut ensuite engagée par le Parlement italien, ayant sans doute été nommée par des parlementaires ayant assisté audit colloque. A cette occasion, je fis un ample commentaire, qui était plutôt une étude, que j’aurais dû développer, par la suite, étant donné que les participants au colloque voyaient dans leur rencontre quelque chose sortant de l’ordinaire et n’ayant rien de la simple abstraction académique. Des rendez-vous avaient déjà été fixés, pour la suite, et ce colloque romain était lui-même la continuation d’une précédente rencontre : il s’agissait d’une opération en cours, qui prenait là une dimension publique, rendue nécessaire par la volonté de mobiliser ce qu’il est convenu d’appeler l’« opinion publique ».

En insistant un peu, et grâce au fait que je vis à Rome, j’avais réussi à m’imposer dans un contexte à mes yeux aliène et hostile. Je suivis avec la plus grande attention ce colloque, dont je conserve des impressions durables, mais n’en ayant ni les moyens ni un intérêt professionnel spécifique pour cela, je n’ai pas été en mesure d’enquêter sur les développements qu’il n’allait pas manquer d’avoir : ainsi, les journées iraniennes de ce mois de juin 2009, moi, je m’y attendais… Pour qui assistait à la présence d’un ex-chef d’Etat comme Aznar, de Fini, de Cicchitto et de nombreuses autres personnalités de tout premier plan, il tombait sous le sens qu’il allait se passer un truc pas croyable… Ce qui m’a le plus surpris, ce fut une demande explicite d’argent, de financement, de la part des « dissidents » qu’on avait recueillis là, parmi lesquels se distinguait un Iranien élevé et cultivé in The United States of America. Une telle demande publique et totalement impudique de fric pour déstabiliser les pays qui, selon l’idéologie des congressistes, n’étaient pas « démocratiques ». Et voici qu’aujourd’hui, et comme de juste de la part des mêmes « Informateurs corrects », j’apprends que le gouvernement américain assigne carrément des financements publics aux déstabilisateurs, aux dissidents et aux opposants…

Je rapporte ci-après des textes tirés de la revue de presse des sionistes turinois, Informazione Corretta, dont le positionnement mérite vraiment d’être connu.

Dans le Corriere della Sera, qui avait déjà publié en décembre 2007 un article de Gigi Battista chantant les laudes du colloque, l’on retiendra aujourd’hui ces phrases, d’une certaine Viviana Mazza :

« … tout un complot étranger, répètent depuis des jours les autorités et les médias étatiques iraniens. Les protestations contre les élections du 12 juin seraient une « révolution de velours » (« ayant queuté », appuyée par des Américains et des Européens (que le Président confirmé Ahmadinejad accusait, pas plus tard qu’hier, d’immixtions dans les affaires intérieures de son pays) et par les sionistes. Un complot financé par la CIA et inspiré par des médias étrangers. Que manque-t-il ? Seulement les preuves… »

La chose ne pouvait être plus éclatante et effrontée. Tu veux les preuves, Viviana ? C’est ton collègue, Maurizio Molinari, qui te les offre, les preuves, dans La Stampa. Ce Molinari mérite une fiche rien qu’à lui. Voici ce qu’il écrit : « Les propos d’Ahmadinejad surviennent au lendemain de la nouvelle condamnation de la répression par Obama recevant à la Maison-Blanche la chancelière allemande Angela Merkel, mais ce qui aurait pu avoir surtout irrité Téhéran, c’est la décision prise par la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton de mettre à la disposition des activistes de l’opposition iranienne des fonds fédéraux à hauteur de 20 millions de dollars. Ce sont les trente-et-une pages du pamphlet intitulé « Soutien à la société civile et à l’état de droit en Iran » qui l’annonce, un pamphlet qui prévoit l’octroi de « prêts » par l’UsAid, l’agence de développement international du Département d’Etat.

Les financements iront à ceux qui présenteront des projets et des programmes visant à « promouvoir la démocratie, les droits de l’Homme et l’état de droit en Iran » en compilant les modules ad hoc disponibles sur le site ouèbe www.grants.gov et en les envoyant remplis à l’Office of Acquisition and Assistance » de l’UsAid au numéro 1300 de la Pennsylvania Avenue. Ces « prêts » pourront être demandés par des individus ou des groupes de citoyens iraniens d’ici au 30 juin, après quoi l’UsAid les examinera et les officialisera, proposant des prêts allant d’un minimum de 100 000 dollars à un maximum de 3 millions de dollars : ce sont là des sommes apparemment nullement exorbitantes, mais qui sont susceptibles, en Iran, d’obtenir de vastes marges de manœuvre.

Le document propose aux impétrants des « exemples » de programmes possibles : dénonciation de la corruption, amélioration du fonctionnement des ONG, utilisation des nouveaux médias (électroniques). Il s’agit là d’une stratégie de soutien à l’opposition en Iran, qui a été inaugurée par l’administration Bush et dont Obama démontre, aujourd’hui, qu’il est désireux de la poursuivre au travers de la « Near East Regional Democracy Initiative ». « Une partie des fonds de cette initiative sont destinés à augmenter l’accès des Iraniens aux informations et aux communications via Internet », explique à Usa Today David Carle, porte-parole de la sous-commission du Congrès qui a autorisé ces prêts, laissant entendre une volonté de renforcer les potentialités du peuple des twitters qui, ces dernières semaines, s’est avéré très actif dans son soutien aux manifestations de protestation.

Pour la Maison-Blanche, ce choix n’implique nullement [!], quoi qu’il en soit, de quelconques « interférences en Iran ». Tommy Vietor, le porte-parole du Président, formule la chose ainsi : « Les Etats-Unis ne financent aucun mouvement ni aucune faction politique en Iran. En revanche, nous soutenons les principes universels des droits de l’homme, de la liberté d’expression et de l’état de droit ». Ian Kelly, le porte-parole d’Hillary Clinton, ajoute : « Respecter la souveraineté de l’Iran, cela n’implique nullement de se taire sur des questions inhérentes aux droits fondamentaux de liberté, comme el droit de manifester de manière pacifique ». Il s’agit donc là d’une approche qui calque celle qu’avaient eue les Etats-Unis vis-à-vis de l’URSS après la Conférence d’Helsinki, en 1975, quand la Realpolitk du dialogue bilatéral s’était conjugué au soutien à des groupes individuels de militants de défense des droits de l’homme. La différence, par rapport au précédent programme de financements de Bush – la Secrétaire d’Etat Condoleezza Rice avait en effet consacré 66 millions de dollars à l’Iran en 2006 – réside précisément dans le fait qu’à l’époque, les fonds étaient alloués à des groupes politiques organisés, alors que dans le cas présent, les « prêts » sont alloués à des citoyens individuels.

Est-il besoin d’autres preuves pour comprendre qu’il s’agit d’une opération analogue à celle que mena « à bien » la CIA, en 1953 ? Saperlipopette ! Le « coup d’état » a été financé au moyen d’un encart dans le journal officiel !!! Les « dissidents » de Madame Fiammetta m’ont donné une impression de « traîtres » à leur patrie. Personnellement, je suis un « dissident » opposé à Frattini et même à Berlusconi, que je persiste à vendre faute de mieux, mais jamais, au grand jamais, je n’imaginerais devenir un traître contre mon propre pays. Bien au contraire, ma loyauté s’exprime précisément dans mon opposition publiquement affirmée à la politique du gouvernement (italien), et à l’encontre de l’ignoble maire Alemanno, pour lequel j’ai voté, et auquel je n’hésite pas une seule seconde à retirer ma confiance. Mais tout cela n’a strictement rien à voir avec la trahison de la patrie, que commettent bien, en revanche, les agents stipendiés du gouvernement américain. Durant les années de l’opération Mani Pulite, l’on savait que le Parti communiste recevait des subsides de l’URSS. On le savait, mais on ne devait pas le faire savoir.

A ce sujet, si l’on adoptait les mêmes critères, l’URSS avait le droit plein et entier de financer non seulement le parti communiste italien, mais même tout citoyen italien qui aurait eu un rôle qui fût apprécié à Moscou. Naguère, l’on recourait au mensonge des faux armements de Saddam [Hussein]. Désormais, il n’est même plus besoin de mentir. Il suffit de passer commande ! Et si le contraire était également vrai ? Et la réciproque et la proposition inverse ? Si l’on pouvait financer tout chaque individu, y compris non organisé dans un groupe, qui soit désireux de prendre aux Etats-Unis et dans les pays d’Europe des initiatives et d’entreprendre des actions susceptibles de favoriser la « démocratisation » et la promotion de la liberté de pensée et des droits de l’homme ? Au fond, on peut penser tout ce qu’on veut, et avec le même vocable, on peut signifier tout ce qu’on veut et son contraire : la civilisation juridique de l’Occident n’aurait su connaître une chute plus éclatante ! C’est l’Amérique, ce phare de la civilisation, qui est en train de progresser. Nous autres, en Europe, nous avons été civilisés à partir de 1945.

Traduit de l’italien par Marcel Charbonnier

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