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1953 - Les frères musulmans dans le bureau ovale U.S. par Pierre Dortiguier

mercredi 9 novembre 2011

Les frères musulmans dans le bureau ovale U.S.

http://mediabenews.wordpress.com/20…

par Pierre Dortiguier 18 octobre 2011

C’est, dira-t-on, de l’histoire ancienne, qui remonte en effet à 1953 ; trois douzaines de dignitaires et intellectuels arabes ambitieux des faveurs américaines, dont Saïd Ramadan, chef des Frères Musulmans, se réunirent, cette année là, à l’invitation de Dwight Eisenhower à la Maison Blanche, dont on sait qu’elle porte ce nom pour avoir été ainsi repeinte après avoir essuyé un bombardement britannique. Sépulcre blanchi, ironiseront ceux qui fréquentent les Evangiles ; en tout cas, l’auteur de « Croisade pour l’Europe », Eisenhower montrait au monde que la foi états-unienne qui venait depuis moins de dix ans de placer l’entité sioniste sur son orbite, pouvait compter sur l’appui de collaborateurs musulmans zélés, dont la Fraternité en question, que le colonel Nasser devait interdire l’année suivante.

Les Frères, dont Saïd Ramadan (à droite en turban), reçus à la Maison Blanche en 1953

Parmi les faits notables de la politique américaine, un point intéresse l’Europe, puisque ce fut à l’instigation états-unienne que Munich, centre de l’Islam allemand, se débarrassa d’une équipe musulmane formée d’éléments de l’armée défaite et intégrés dans le pays en reconstruction avec nationalité acquise sous l’ancien régime par effet de l’engagement volontaire, pour constituer avec les seuls Frères musulmans ainsi parachutés une équipe entièrement encadrée par la C.I.A. , et quand bien même d’allure rigoriste, décidée néanmoins à se plier à la stratégie de Washington contre la Russie et partout ailleurs. L’argument de s’assurer d’une sûreté d’éléments antisoviétiques, pour justifier l’éviction de l’ancienne équipe ne pouvait tenir debout, puisque l’Islam allemand reposait justement sur la présence de combattants aguerris au feu, dont des réfugiés de Bosnie et de Bulgarie, d’Albanie, des Turkmènes, des Azéris, des Tchétchènes et Tatares même de Pologne ! En fait, il y avait alors un projet, dit « la doctrine Eisenhower », de modeler une Asie occidentale aux vœux des pétroliers et d’y assurer le fondement d’une économie assise sur des liquidités permettant aux Etats-Unis d’absorber, sinon d’exporter leur inflation native.

Le paysage a-t-il changé ? Apparemment pas, si l’on en croit cette invitation au dialogue adressée aux Frères Musulmans par celui que les Israéliens considéraient – selon un télégramme diplomatique d’août 2008, révélé par Wikileaks et publié dans le Daily Telegraph comme le meilleur successeur de Hosni Moubarak, « l’ancien vice-président égyptien » – comme on le nomme – qui fut élève de l’Académie Frounzè de Moscou et longtemps chef de la Mukhabarat ou police secrète, qui avait grondé ces Frères, en avait exécutés mais les tolérait, Omar Souleymane. En réalité, ce groupe des Frères n’est pas une opposition de Sa Majesté, comme on pourrait le croire, à considérer que son activité est surtout dans l’œuvre sociale. Voici que leur importance surgit à nouveau dans le champ syrien, et qu’ils se retrouvent dans tout ce qui précède l’ébranlement d’une autorité forte, notamment, redisons-le, dans l’œuvre trentenaire de désorganisation de la Syrie, par le terrorisme comme à la fin des années soixante-dix, quand étaient tués par centaines des militants du Bath syrien de la ville d’Hama. Récemment l’attentat contre l’école d’élèves-officiers de Cherchell, avec ses 18 victimes, en Algérie a fait penser, par son style terroriste ciblé, à cette exécution par la secte des frères, sorte de maçonnerie aux couleurs islamiques, mais plus à l’aise à Londres qu’ailleurs, comme du reste toute fraternité de ce genre, exécution, dis-je, des 32 élèves de l’école d’artillerie d’Alep le 16 juin 1979.

Doit-on représenter l’action des frères musulmans comme un antidote à l’éveil islamique, d’une part, et une façon d’anéantir aussi la part prise par le christianisme arabe à l’union patriotique pan-arabe ? Il n’est pas trop tôt pour découvrir les traces de cette organisation antiétatique par définition, qui peut se défendre en paroles, mais devrait pouvoir justifier des importants soutiens, y compris médiatiques, enfin toutes les complaisances dont elle jouit aujourd’hui y compris dans la presse ordinairement islamophobe !

Égypte - Révolution du Nil - Les Frères musulmans sont une carte entre les mains de la CIA :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2240

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