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Commentaires à propos de l’ouvrage ’Sortir du nucléaire, c’est possible !’. Et réponse de do.

samedi 10 décembre 2011

Les signataires de l’accord frelaté du mardi 15 novembre 2011 [Note de do : il s’agit de l’accord électoral, pour les présidentielles 2012 et les législatives qui s’en suivront, entre les européistes "socialistes" et les européistes "verts"], qui a fait couler, pour presque rien, beaucoup d’encre et de salive (1) se sont évidemment bien gardés de se référer aux analyses du Réseau qui fédère 924 groupes et 56019 membres.

Pour le Parti socialiste, nul motif d’étonnement. La formation de la rue de Solférino entretient invariablement des « atomes très crochus » (2) avec le lobby de la fission.

Du côté d’Europe Écologie/Les Verts, comment Denis Baupin, Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé and co assumeraient-ils la contradiction flagrante entre l’adhésion à un désengagement rapide et l’acquiescement à un texte formalisant la poursuite du chantier de l’EPR à Flamanville (Manche) et renvoyant aux calendes grecques le débranchement des derniers réacteurs ?

Stéphen Kerckhove et Xavier Rabilloud, les auteurs de l’opuscule susmentionné (3), synthétisent, de manière limpide et didactique, l’essentiel des données afférentes à cette technologie contre-nature, qui entrave depuis au moins cinquante-quatre ans (construction de Chinon A-1) le développement de solutions "douces".

Les quatre cent trente-sept tranches qui fonctionnent dans le monde émettent à peine 2,4% de l’énergie et 13,6% de l’électricité consommées.

Les cinquante-huit qui turbinent sur notre sol fournissent 13,8% de l’énergie et 74,1% du courant.

En quelques traits, les deux militants susnommés désagrègent les mensonges officiels, plus énormes qu’une enceinte de confinement. Le kilowatt/heure nucléaire relativement bon marché, nous le devons aux subventions pharaoniques consenties par l’État (4), à la non prise en compte, dans les tarifs, des provisionnements (du reste nettement insuffisants) pour l’assurance, le démantèlement futur des sites (5) et le stockage des déchets.

De surcroît, seuls 33% de l’énergie primaire issue d’un bloc alimentent le réseau des lignes à très haute tension (6). Le reste fait plouf dans l’eau ou "s’évapore" dans l’atmosphère. Ces neuf cents térawatts/heure (900 milliards de kilowatts/heure) perdus dépassent de 54,2% la consommation d’électricité nationale en 2010 (488,1 térawatts/heure). Plus irrationnel, tu meurs sur-le-champ ! N’importe quel-le élève de cours moyen 2 saisirait l’ampleur de ce gaspillage abyssal, lequel, quantifié financièrement et rapporté aux "durées de vie" des mastodontes, avoisinerait peu ou prou la somme cumulée des déficits (publics et commerciaux) et d’une partie de notre dette souveraine.

Il existe bien une corrélation entre les choix opérés par les gouvernements successifs dans différents domaines et l’aggravation de la "crise" qui frappe de plein fouet la majorité d’entre nous. Contrairement aux allégations fallacieuses et aux vociférations débiles des nucléocrates de tous bords (7), l’abandon du "fleuron de notre industrie" ressortirait à une oeuvre de salubrité, au-delà même de toute considération morale.

Autre contre-vérité : le secteur emploie quatre-vingt dix mille personnes (vingt-huit mille chez AREVA), et non deux cent quarante mille, comme l’a clamé Nicolas Sarkozy, le 25 novembre au Tricastin.

Je ne cesserai de réitérer ce leitmotiv : nous avons loupé le coche de la "révolution énergétique" à l’été 1981, une époque où le nucléaire ne représentait que 38% du mix et où les aspirants au pouvoir avaient promis un vaste débat démocratique ainsi qu’une réorientation des priorités.

Pour écouler les surplus, corollaires du surdimensionnement du parc, sous l’ère Mitterrand, EDF avait promu massivement la chaleur électrique, une absurdité tant économique que thermique, qui mobilise l’équivalent d’une dizaine de réacteurs (8).

Nullement neutre en CO2 (chaque kw/h en "contient" jusqu’à six cents grammes, le double de la masse générée par une installation classique au gaz), elle possède un rendement des plus médiocres (28% emplissent radiateurs et convecteurs).

Les deux rédacteurs du livret exposent brièvement trois scenarii de sortie :

  • celui, sur vingt-deux ans, de négaWatt à Alixan (Drôme),
  • l’échéancier sur vingt ans de Global Chance à Meudon (Hauts-de-Seine),
  • et une étude de faisabilité maison, bien plus ambitieuse, sur cinq ou dix ans. Cette hypothèse reposerait, selon moi, sur une logique résolument "alternative" et une refonte des "logiciels" en vigueur quant aux schèmes de production et de consommation. Eu égard au degré de conscience politique dans notre société, quoique très pertinente, elle me semble un brin utopique. Elle supposerait le recours, durant la phase transitoire, à des vecteurs fossiles (une trentaine d’usines à gaz très performantes), 60% pour la projection la plus audacieuse et 30% pour l’extrapolation à moyen terme. Pour compenser les expulsions des substances à effet de serre, le document préconise par exemple de limiter l’usage des engrais et des pesticides, de ne plus assembler des moteurs de voitures avalant plus de quatre litres de carburant aux cent et de réduire de dix kilomètres/heure la vitesse admise sur les autoroutes.

Que l’efficacité et la sobriété, couplées au boom volontariste des sources renouvelables (9), ne nous dispensent pas d’une réflexion sur la notion de « progrès » et sur une certaine « décroissance », garante de bien-être, de respect de l’humain et des écosystèmes.

Malheureusement, aucun parti de l’establishment n’esquisse les prémices de telles avancées…

Notes :

(1) Dans son texte publié, le jour même, sur Bellaciao, Stéphane Lhomme a parfaitement pointé les tenants et aboutissants de cette magouille purement électoraliste.

(2) Cf. mon article "Atomes très crochus…" mis en ligne à cette enseigne, le 14 juillet 2011.

(3) Nova Éditions à Paris, septembre 2011, 144 pages, 11 €.

(4) Le Commissariat à l’énergie atomique a bénéficié, entre 1946 et 1992, de subsides à hauteur de 308 milliards de F, soit 76% de son budget. 90% de l’enveloppe dévolue à la recherche en matière énergétique sont engloutis dans le nucléaire, contre 1,8% pour le secteur des renouvelables.

(5) Celui concernant la centrale de Brennilis (70 mégawatts ; 1967-1985) dans le Finistère coûterait 482 millions d’euros, vingt-cinq fois plus que les estimations initiales.

(6) 21 236 kilomètres de lignes à 400 000 volts et 26 726 kilomètres à 225 000 volts.

(7) Dans un entretien au quotidien gratuit "Métro", publié le 25 novembre, Jean-Pierre Chevènement a traité les Verts de "secte fanatique". Pourtant, il serait très exagéré d’affirmer que les négociateur(-trice)s "écologistes" aient déployé une intransigeance exacerbée. Une légère déviance à la doxa atomique, censée faire consensus, suffit donc à déclencher des bordées d’injures. Selon un sondage de l’IFOP pour le "Journal du dimanche", effectué entre le 1er et le 3 juin, 62% de nos concitoyen(-ne)s se prononcent en faveur d’un arrêt progressif en 25 ou 30 ans, 15% désirent que cette mesure intervienne sans tarder. 14% des sympathisant(-e)s du PS et 13% d’EE/LV avalisent la poursuite du programme et l’érection de fabriques supplémentaires… Quels résultats les instituts enregistreraient-ils si les antinucléaires jouissaient à la télévision et la radio d’un temps de parole égal à celui octroyé aux partisans de la filière ?

(8) 35% des logements dans l’Hexagone contre 5% outre-Rhin. Au Danemark, elle est interdite depuis 1985. En Suisse, elle est soumise à une autorisation préalable. Ces trois pays, dépourvus, comme la France, d’or noir, ne manquent pas d’idées intéressantes, ni des moyens de les concrétiser.

(9) 97% du potentiel disponible à l’échelle du globe demeurent encore inexploités.

René HAMM Bischoffsheim (Bas-Rhin)

13 Messages de forum

  • pour acheter ce livre, vous pouvez cliquer ci-dessous :

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  • Bonjour à toutes et à tous,

    Pour moi, il n’est pas question de rouler moins vite en voiture ! Il n’est pas question que je fasse le moindre sacrifice !

    Je vis pour le plaisir et pas pour la soufrance ou l’ennui ; ou sinon, c’est pas la peine. Si l’écologie devient une école de puritanisme, je cesse instantanément d’être écologiste !

    Si nous sommes dans la merde, écologiquement parlant, c’est parce que nous sommes beaucoup trop nombreux sur terre.

    Moi, j’ai pas fait d’enfants. Ce qui veut dire que j’ai stoppé net la chaîne de pollution et de consommation après moi.

    Une personne qui a fait deux enfants est responsable pour la consommation et la pollution de l’un de ses enfants (d’un seul, parce qu’un enfant se faisant à deux, la responsabilité est partagée) ; et il est plus ou moins responsable, aussi, de la pollution et de la consommation de toute sa descendance.

    Moi, j’ai stoppé net cette responsabilité !

    Si nous étions 10 fois moins nombreux sur cette planète, on polluerait chaque années dix fois moins et la nature pourrait sans grande difficulté intégrer, absorber notre pollution, et tout le monde aurait très facilement tout ce qu’il lui faut pour sa consommation personnelle.

    Quand on est dix à partager le gâteau, la part de chacun est dix fois plus grosse que si on est cent.

    Pensez bien que si sur la planète nous étions dix fois moins nombreux, nous aurions consommé dix fois moins de pétrole. Et que nous serions dix fois moins à devoir se chauffer l’hiver, et qu’il n’aurait pas été besoin de fabriquer des centrales nucléaires pour l’électricité.

    Bien à vous,
    do
    http://mai68.org

    La prise de conscience écologique est un symptôme de surpopulation :

    http://mai68.org/spip/spip.php?article1164

    (Lisez l’article dont le lien est juste ci-dessus, car il est très démonstratif.)

    • Bonjour Do,

      L’écologie telle que je la conçois n’est pas synonyme de "souffrance", "d’ennui", de "puritanisme". Mai si moi-même je vis encore en contradiction avec certains principes, j’évite le "n’importe quoi", genre acheter des fruits de contre-saison (fraises du Chili, raisins d’Argentine, pommes de terres ou oranges d’Israël, pays que je boycotte à tous les niveaux…) ou considérer mon véhicule comme un engin de course au volant duquel j’use de mon libre-arbitre… L’hédonisme, okay, mais pas au détriment de l’environnement et d’autrui ! Je me permets de vous signaler par exemple l’ouvrage de Pierre Rabhi "Vers la sobriété heureuse" (1). L’auteur prône la "simplicité volontaire", qui consiste à réduire volontairement sa consommation par la maîtrise de ses besoins, alors que notre société "d’abondance" incite à satisfaire surtout ceux qu’elle crée artificiellement, notamment par le truchement de la publicité. La folie des "nouvelles technologies" (iPhone, iPad, ordinateurs portables…) en constitue une illustration. En tendant vers davantage de "frugalité", nous mènerions une existence centrée sur des valeurs "essentielles". Il ne s’agit pas de verser dans le dénuement et le sacrifice consentis, mais d’auto-limiter ses prétentions en développant l’autosuffisance. Ainsi, nous contribuerions à ralentir la destruction des ressources naturelles et refuserions de participer à la gabegie, notamment énergétique. Au fil des expériences de vie qui émaillent ce récit s’est imposée à Pierre Rabhi une évidence : seul le choix de la modération de nos désirs matériels et d’une sobriété libératrice permettra de rompre avec cet ordre anthropophage appelé “mondialisation” ou "globalisation", qui stipule que notre planète est un vaste "terrain de jeu" où les plus forts imposent leur loi d’airain en accumulant richesses et profits. Nous voilà bien au coeur de la critique du capitalisme.

      La thématique de la "surpopulation" mérite une analyse nuancée. Depuis le 31 octobre dernier, nous sommes sept milliards de terrien(-ne)s. D’ici vingt ans, un milliard de plus peuplera la planète. Est-ce que moi, qui habite en Alsace, vivrais mieux si, comme vous le suggérez, nous étions… dix fois moins nombreux ? Et pourquoi juger qu’il y a 6,3 milliards d’individus en trop ?… Même avec seulement 25% de bipèdes en moins, je ne squeezerais pas les questions que je me pose aujourd’hui. Les théories sur la "responsabilité collective" en matière de pollution me semblent éminemment sujettes à caution. Une Malienne qui effectue à pied des dizaines de kilomètres pour remplir une jarre d’eau et la transporte chez elle génère infiniment moins de nuisances qu’un Américain, patron d’un trust pétrolier, qui roule en 4X4, possède une maison avec une immense piscine, un jet privé et se moque comme d’une guigne de l’équilibre des écosystèmes. Les principales victimes des gaz toxiques expulsés dans l’atmosphère sont essentiellement celles et ceux qui n’y sont pour très peu, voire rien. En reprenant votre étrange postulat, je ne pense pas que, si la planète ne comptait que sept cent millions de femmes et d’hommes, l’effet de serre anthropique serait obligatoirement divisé par dix. Sauf si la répartition s’opérait à l’identique : les States n’abriteraient que 30,8 millions au lieu de 308,745 millions, la Chine 133,9 millions au lieu de 1, 339 713 milliard. Beaucoup de nos semblables n’auraient pas accès à l’eau et à l’énergie indispensables. Dans son remarquable essai "Destruction massive. Géopolitique de la faim" (2), que je chroniquerai incessamment ici, Jean Ziegler rappelle le scandale majeur de notre temps : l’assassinat par la faim de trente-six millions d’êtres humains par an (toutes les cinq secondes, un enfant de moins de dix ans). Selon le natif de Thoune, qui officia, de septembre 2000 à mars 2008, auprès de l’ONU, en qualité de premier rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation, sait mieux que quiconque combien ce dernier est bafoué quotidiennement. Pourtant, la production agricole mondiale permettrait de satisfaire les exigences vitales de douze milliards d’individus. Parfois, en particulier les rares fois où je me coltine la foule (à Strasbourg, aux heures de pointe, surtout en cette période), je ressens une impression de confinement, laquelle me renvoie à la notion de densité. Quelles disparités entre la France (115,5 habitant au kilomètre carré), l’Allemagne (230), les Maldives (1667), la Bolivie (9,2) et la Mongolie (1,7) ! Idem au niveau des départements de l’Hexagone : le Bas-Rhin (229), les Hauts-de-Seine (8805), la Creuse (26), le Cantal (22) et la Lozère (15).

      Enfin, je reviens sur l’objet de ma chronique : le nucléaire dangereux, très cher (3) et facteur de gaspillages insensés. Je profite de ma réponse pour formuler différemment une comparaison chiffrée, lignes 42 à 44 : les neuf cents térawatts/heure (900 milliards de kilowatts/heure) perdus dépassent des quatre-cinquièmes la consommation d’électricité nationale en 2010 (488,1 térawatts/heure).
      Je souscris assez aux propos d’omdeboi.
      Convivialement,

      René HAMM

      (1) Actes Sud, avril 2010, 141 pages, 15 €.
      (2) Le Seuil, octobre 2011, 352 pages, 20 €.
      (3) En sus du tarif du kwh, il faut évidemment ajouter ce que nous payons en impôts : le subventionnement du secteur par l’Etat, les cotisations d’assurances pour couvrir le risque d’accident, la cagnotte pour les démantèlements futurs, les deux dernières provisions étant très largement sous-évaluées.

      • Rebonjour,

        Les pommes de terre ne sont évidemment pas des fruits. J’avais en tête une maraîchère de Barr, commune située à une quinzaine de kilomètres de mon domicile, qui en commercialise en provenance d’Israël. Une double hérésie, selon moi : il faudrait refuser toute relation avec l’Etat hébreu ; l’Alsace est une région productrice de ce légume.
        Tchao,

        René HAMM

      • Salut René,

        C’est gentil de ta part d’être venu faire cette réponse.

        Je cite ci-dessous deux de tes phrases :

        1°) « L’écologie telle que je la conçois n’est pas synonyme de "souffrance", "d’ennui", de "puritanisme". »

        Et

        2°) « L’ouvrage de Pierre Rabhi "Vers la sobriété heureuse" (1). L’auteur prône la "simplicité volontaire", qui consiste à réduire volontairement sa consommation par la maîtrise de ses besoins. »

        Ces deux phrases sont relativement contradictoires.

        Et, si nous étions suffisamment moins nombreux, il n’y aurait pas du tout besoin, de "réduire volontairement notre consommation", sauf par puritanisme.

        Par ailleurs, « considérer mon véhicule comme un engin de course » fut mon plus grand plaisir dans les années 1970. Si j’ai abandonné, c’est pour plusieurs raisons dont la principale est, justement, qu’aujourd’hui, il y a bien trop de monde sur les routes.

        Si l’auto cesse d’être un jeu, alors l’ouvrier qui s’en sert pour aller au travail et pour en revenir doit être payé en heures supplémentaires tout le temps qu’il conduit ; et, c’est pas lui qui doit payer l’auto, mais le patron. j’y tiens !

        Au sujet des autos et des vélos, il y a une page sur ce site qui t’intéressera probablement (notamment mon commentaire "j’ai vu mourir Cavaillon", vers le milieu de la page) :

        http://mai68.org/spip/spip.php?article2713

        Tu dis : « Une Malienne qui effectue à pied des dizaines de kilomètres pour remplir une jarre d’eau et la transporte chez elle génère infiniment moins de nuisances qu’un Américain. »

        C’est bien pourquoi il est "infiniment" plus important que ce soient les Américains plus que les Maliens qui arrêtent de faire des gosses !

        Ce qui répond aussi partiellement à ta remarque :

        « En reprenant votre étrange postulat, je ne pense pas que, si la planète ne comptait que sept cent millions de femmes et d’hommes, l’effet de serre anthropique serait obligatoirement divisé par dix. Sauf si la répartition s’opérait à l’identique : les States n’abriteraient que 30,8 millions au lieu de 308,745 millions, la Chine 133,9 millions au lieu de 1, 339 713 milliard. »

        À ceci près que si Mao n’avait pas fait une politique de l’enfant unique, la Chine aurait aujourd’hui plusieurs milliards d’habitants et ne saurait comment les nourir !

        Bien à toi,
        do
        http://mai68.org

        • Bonjour Do,

          Il n’existe a priori aucune contradiction entre la "sobriété heureuse" et une écologie non "punitive". Recentrer ses besoins en estimant non indispensable de posséder tous les gadgets disponibles, de vivre comme un patachon avide de "toujours plus" ne signifie pas forcément se priver de ce qui nous procure un certain "plaisir". Cette notion, comme le bonheur, est très subjective. Question de philosophie !
          Je prends acte que nous sommes sept milliards de terrien(-ne)s et considère comme non souhaitable que la population croisse exponentiellement. Celle-ci ne se divisera jamais par dix. Donc, je ne conjecture pas là-dessus. Depuis le début de l’ère industrielle, et aujourd’hui plus que jamais, le problème principal réside dans le partage inégal des richesses, l’exploitation et le pillage du Tiers-Monde, pour parler comme dans les seventies. La remise en cause radicale du système capitaliste ne passe pas par l’application de versions plus ou moins "light" du malthusianisme, du darwinisme ou des théories eugénistes.
          Même s’il paraît que les Chinois investissent beaucoup dans les énergies renouvelables (1), ils sont aujourd’hui les plus gros pollueurs par tête d’habitant. Pour ma part, je boycotte aussi les produits originaires de l’Empire du Milieu. En tant que consommateur(-trice)s vraiment responsables, exigeant(-)s sur la qualité et capables d’une réflexion au-delà de nos pas de porte, nous pouvons peser sur le type de commerce qui se pratique sous nos latitudes.
          Tchao,

          René HAMM

          (1) Les pays occidentaux importent une grande partie des composants pour les panneaux photovoltaïques de Chine. Les pièces présentent souvent des défauts de fabrication. J’en reviens à mon leitmotiv : si nos gouvernants n’avaient injecté dans ce secteur que la moitié des sommes englouties dans le nucléaire (a fortiori les 90% !), nous tendrions vers une réelle indépendance. Nonobstant mon adhésion au scénario à court terme quant au désengagement de l’atome, je pense qu’en l’état, son application supposerait que soient réunies moult conditions. Ce n’est malheureusement pas le cas. L’éventuelle accession au pouvoir du PS et des Verts n’y changerait pas grand chose.

          • Monsieur Hamm, vérifiez les chiffres…
            les chinois ne sont pas les plus gros pollueurs par tête…
            ils sont largement moins pollueurs que les américains (les plus gros pollueurs par tête) et largement moins que les européens…

          • Commentaires 12 décembre 2011 09:51, par kristo58

            Monsieur Hamm,
            vous dites avec fierté que vous boycottez les produits chinois…
            j’aimerais bien savoir comment vous vivez alors…
            sans écran, sans téléphone portable, sans ordinateur, et je ne parle pas de tout ce qui concerne textile, électroménager etc…
            décortiquez vos pièces détachées qui compose vos équipement chez vous avant de dire n’importe quoi…

            • Commentaires 12 décembre 2011 10:02, par kristo58

              cela dit, Monsieur Hamm, je suis d’accord globalement sur votre analyse…
              mais les chinois ont certainement beaucoup de choses à nous apprendre, notamment en ce qui concerne l’environnement… êtes-vous déjà allé en Chine ?
              si ça n’est pas le cas, vous serez frappé de voir sur le toit de la majorité des habitations individuelles ou collectives des systèmes de chauffage d’eau par énérgie solaire… et les vélos qui roulent encore pas mal, et les scooters électriques (qui polluent quand même moins que les voitures)
              … et ça fait plus de 10 ans que c’est comme ça !
              à bon entendeur

              • Commentaires 13 décembre 2011 10:23, par René HAMM

                Bonsoir kristo58,

                Je reconnais volontiers mon erreur, imputable surtout à mon désir de répondre rapidement et … mes faiblesses chroniques en mathématiques.
                En revanche, depuis quelques années, la Chine apparaît comme le plus gros pollueur de la planète, selon la quantité de dioxyde de carbone expulsée : 6,9 milliards de tonnes, soit 21% de la masse globale. Pour l’Administration américaine de l’énergie, le chiffre s’élèverait à 7,71 milliards (25,4%). Le 23 novembre 2010, Xie Zhenhua, le négociateur sur les questions climatiques, avait admis que son pays est devenu le principal émetteur de gaz à effet de serre. Environ 300 000 personnes décèdent annuellement dans l’Empire du Milieu de maladies liées à la saturation nocive de l’air. Depuis octobre, Pékin, qui compte 20 millions d’habitant(-e)s, est plongée dans un smog suffocant. Le docteur Gu Haitong, chef adjoint du Service de pneumologie à l’hôpital Tongren dans la capitale, le cancer du poumon, qui a augmenté de 60% en dix ans, est aujourd’hui la principale cause de mortalité.
                Le Qatar, qui accueillera, du 26 novembre au 7 décembre 2012, la prochaine conférence, est le premier "producteur" de CO2
                par tête (53,4 tonnes).
                Je bannis les marchandises estampillées "made in China", lorsque j’ai le choix. Je déplore que de nombreux composants de nos appareils électroménagers ou ordinateurs (je n’ai ni téléphone portable, ni tablettes high tech) émanent d’une contrée où de surcroît les gens (y compris des enfants) travaillent pour des salaires de misère, dans des conditions incompatibles avec ma conception des droits humains.
                Dans l’immédiat, la Chine jouit toujours du statut de "pays en développement", échappant ainsi à l’obligation de prendre des engagements contraignants. Les efforts pour promouvoir les énergies renouvelables ne compensent nullement les nuisances générées notamment par les centrales à charbon. De plus, les dirigeants envisagent l’accélération du programme nucléaire.
                Tchao,

                René HAMM

  • je ne pense pas que le problème vienne du nombre d’individus sur Terre.
    mais plutôt du gaspillage :

    une quantité astronomique d’appareils électroniques restent en veille, consommant ainsi plus d’énergie que pendant leur utilisation. après l’invention de la pile qui ne s’use que si l’on s’en sert… quel progrès !

    1500 Watts, soit plus de deux chevaux-vapeur, pour nettoyer ces fichus nids à microbes que sont les moquettes, qui étaient un symbole de luxe, il n’y a pas si longtemps. auparavant, il y a quelques décennies, un aspirateur tirait 400 watts.

    autre exemple, il faut 1200 Watts pour repasser une chemise. il y a 50 ans, un fer à repasser consommait 300 Watts.

    vous me direz que l’énergie nécessaire pour nettoyer un tapis ou repasser une chemise était la même. c’est vrai.

    le problème, ce sont les puissances instantanées qui sont sont demandées, parce qu’on veut que tout aille très vite.

    la promotion des lampes "basse consommation", qui n’économisent en fait presque rien, fait sourire.

    et comment plaider pour réduire notre consommation d’électricité, tout en faisant l’apologie des autos électriques qui seront de grosses consommatrices ? recharger des super accumulateurs en quelques instants va demander des puissances instantanées énormes. déplacer une tonne à 90 km/h sur 100 km demande pas mal de kWh…

    il y a des solutions, je vous rassure. mais on nous prend pour des c..s, ou alors nos dirigeants sont bêtes.

    ou peut-être les deux… ?

    omdeboi

    • Salut Omdeboi,

      Le nombre de personnes sur Terre joue un rôle énorme. Si nous étions dix fois moins nombreux, il y aurait dix fois moins de gaspillage, même si chacun continuait à gaspiller comme aujourd’hui, par exemple en continuant à laisser les veilleuses allumées.

      Au sujet de gaspillage, je sais que tu as déjà vu cette excellente vidéo sur l’usure intégrée, mais je te la signale à nouveau ; car, là, il s’agit de gaspillage volontaire de la part du système capitaliste. D’un gaspillage bien plus grave que celui que tu signales ci-dessus. De gaspillage par intérêt financier, de gaspillage intrinsèque au système. Ce qui prouve bien, que le capitalisme ne pourra jamais être écolo :

      http://mai68.org/spip/spip.php?article2262

      Bien à toi,
      do
      http://mai68.org

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