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Publié le 08/05/2012 07:32 - Modifié le 08/05/2012 à 09:41 | Jean Cohadon
Albert Chennouf, le père d’Abel Chennouf assassiné le 15 mars à Montauban par Mohammed Merah veut poursuivre Nicolas Sarkozy et Bernard Squarcini, le patron du Renseignement intérieur. En cause, la surveillance de Mohammed Merah.
Albert Chennouf, ce père tout en dignité lors des obsèques nationales de deux parachutistes du 17e RGP assassinés par Mohammed Merah, le 15 mars à Montauban, lâche un pavé dans la marre. Ce père dont le fils de 24 ans a été assassiné de plusieurs balles de 11,43 le 15 mars alors qu’il allait chercher de l’argent à quelques mètres de son régiment, reproche au Président Sarkozy et à Bernard Squarcini, le patron du Renseignement Intérieur une « non-assistance à personne en danger ».
Albert Chennouf vit dans le Gard et il « ne comprend pas » comment Mohammed Merah, a pu se « balader » en Afganisthan puis au Pakistan sans plus de difficulté. « Nous nous posons fatalement des questions, explique Albert Chennouf. Je n’ai pas fait l’ENA ni Sciences-Po mais je ne suis pas bête. Je pense que lorsqu’on va au Pakistan en faisant un crochet par Israël, ce ne peut être qu’avec la bénédiction des services français. L’hypothèse qu’on a éliminé Merah pour qu’il ne parle pas me paraît de plus en plus plausible. Je ne dis pas que les policiers du Raid ont mal fait leur travail. Mais la volonté politique était qu’il meure. »
Son avocat le médiatique Gilbert Collard, porte-parole de Marine Le Pen et qui se présente aux législatives dans le Gard avec l’étiquette Front National, évoque à propos de son client « un grand désespoir. Il parle le prix du drame vécu ». Il paraît difficile d’imaginer que l’avocat n’ait pas poussé son client à ce dépôt de plainte. Il paraît également difficile de suivre Albert Chennouf quand il affirme « la volonté politique était qu’il meure ». En effet, l’autopsie a montré que Mohammed Merah portait 23 impacts de balles en plastic sur les bras et les jambes ! Des hématomes provoqués par les balles non létales utilisées par le Raid. Il a ensuite été abattu de deux balles quand il est apparu sur le balcon de son appartement.
En revanche, la question de la surveillance du jeune Toulousain, débutée en 2007 puis « oublié », est au cœur de « l’énigme » Merah. En 2007, parce qu’il a sans doute participé à des réunions salafistes, Mohammed Merah est « signalé ». Il ne l’est plus en 2010 quand il est interpellé en Afganisthan, à Kandahar, et toujours pas en 2 011 quand il rentre du Pakistan après un séjour « touristique » où il aurait suivi un entraînement « terroriste ». Incroyable mais vrai. Sa « fiche » se serait perdue lors du rapprochement entre les services de renseignements… Reste à savoir pourquoi fin 2011, à Toulouse, aucun membre du Renseignement Intérieur, dont des anciens des RG, n’a effectué le rapprochement entre le Mohammed Merah de 2007 et celui de 2 011. Faute, oubli ou calcul ?