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Pour un parti communiste des temps d’orage

lundi 18 mars 2013 (Date de rédaction antérieure : 17 mars 2013).

Le monde capitaliste a engendré une nouvelle crise d’ampleur inégalée, où il s’enfonce depuis plus de cinq ans.

Afin de préserver les profits, l’Etat de la bourgeoisie accumule les mesures antipopulaires, détruit les protections sociales, diminue les salaires, augmente les taxes et les tarifs publics, de sorte que la consommation des masses ne peut plus absorber les richesses produites, lesquelles sont détruites, ainsi que les moyens de production.

Les plus grandes entreprises suppriment encore des postes de travail pour accroître la productivité. Des dizaines de milliers de salariés sont ainsi jetés à la rue et des régions entières sinistrées par le chômage. Pour faire accepter cette régression insupportable, l’Etat bourgeois est capable d’utiliser tous les moyens, de la persuasion par des medias et des syndicats stipendiés à cet effet, jusqu’à la violence armée policière ou militaire, ou encore celle des groupes paramilitaires fascistes.

Ainsi la police de Valls en crevant l’œil d’un sidérurgiste belge, aussitôt licencié, nous remémore l’assassinat en décembre 1947 de plusieurs grévistes par la police du ministre socialiste Jules Moch.

La dictature de la classe capitaliste prend selon les circonstances le visage de la démocratie et de la liberté d’expression, ou bien celui de l’oppression et du terrorisme d’Etat. Mais lorsque la crise s’aggrave, la concertation n’est plus de mise.

Bien au contraire, la concurrence entre les monopoles accentue entre eux et entre les Etats la guerre économique, la guerre des monnaies et finalement la guerre tout court.

Les monopoles français ont déjà montré leurs ambitions bellicistes par la subversion et l’intervention militaire directe de l’autre côté de la Méditerranée.

Mais aucune région n’est à l’abri ni aucune alliance car la rapacité des requins capitalistes peut déchirer les amis d’hier et précipiter leurs peuples les uns contre les autres, au nom de l’Union Sacrée des classes pour la défense de la Patrie.

Il faut un parti communiste authentique

Plus la situation se dégrade, plus le ciel est menaçant et plus se fait jour la nécessité non pas de réclamer « de nouveaux droits pour les salariés » ni de « réduire le pouvoir des actionnaires », mais de remplacer définitivement le capitalisme par le socialisme. Pour cela il faut un authentique parti communiste capable de diriger la lutte révolutionnaire dans toutes les situations que nous impose l’ennemi de classe : légale ou non, pacifique ou non.

La confiscation du parti de la classe ouvrière

Notre parti communiste doit se placer sous la direction idéologique de la classe ouvrière et organiser dans ses rangs prioritairement les éléments les plus résolus du prolétariat.

Marx écrivait dans le Manifeste du Parti Communiste « De toutes les classes qui, à l’heure présente, s’opposent à la bourgeoisie, le prolétariat seul est une classe vraiment révolutionnaire. Les autres classes périclitent et périssent avec la grande industrie ; le prolétariat, au contraire, en est le produit le plus authentique. »

De nombreux communistes sont ulcérés de voir le prolétariat écarté de la direction de son parti et réduit à un faire valoir. Tandis que ce parti se dissout dans l’idéologie et l’organisation sociales-démocrates, ce sont des classes intermédiaires nullement révolutionnaires qui le dirigent au nom de « l’humain », et qui en ont jeté tous les principes à la poubelle, jusqu’aux symboles de la classe ouvrière et de la paysannerie modeste, la faucille et le marteau.

Certains camarades ont dénoncé là avec lucidité un communisme de « bobos ».

La révision des principes marxistes-léninistes a eu pour résultat de remplacer la révolution socialiste par d’improbables réformes de structure dans le système capitaliste. En s’obstinant avec la foi du charbonnier dans la voie électoraliste, et sous le prétexte fallacieux de « ne pas faire le jeu de la droite », on en vient à répéter jusqu’à ce jour « vous avez eu raison d’y croire » alors que tout démontre le contraire.

Dès les années soixante d’autres communistes et anciens résistants, alertés par le rejet sans appel de toute l’œuvre de Staline et par la lettre en 25 point du Parti Communiste Chinois, empêchés de débattre au sein du PCF et exclus, avaient tenté de créer un nouveau parti communiste, le PCMLF. Mais cette tentative échoua face à l’afflux de la petite-bourgeoisie et à la vague social-démocrate de 1981.

Depuis d’autres camarades tentent encore d’impulser un nouveau parti ou de redresser la dérive révisionniste de leur parti, mais sans succès jusqu’à son dernier congrès, dont la majorité a soutenu la ligne de Pierre Laurent et la fusion voire la dissolution prochaine dans le Front de Gauche.

Ne lâchez rien !

Ces derniers camarades, peut-être désemparés, mais toujours attachés à un précieux esprit de parti, ne veulent pas lâcher la proie pour l’ombre ni rejoindre d’autres groupes marxistes-léninistes, encore déchirés par quelques querelles sectaires. Et eux-mêmes ne sont pas unis sur d’importantes questions.

Pensons à l’avenir : qu’ils fassent ce qu’ils jugent le plus utile pour rassembler tout ce qui peut l’être, mais qu’ils n’oublient pas le moment venu de récupérer la faucille, le marteau, le titre de communiste et avec eux tout le passé glorieux de leur parti et de ses sacrifices. Qu’ils ne laissent là ni l’héritage ni la gloire, avant que leur parti ne sombre sans rémission dans la social-démocratie.

Unissons nos forces

Le temps presse, n’attendons que le ciel nous tombe sur la tête. La boussole du marxisme-léninisme et du parti communiste font cruellement défaut à classe ouvrière et aux masses populaires.

Pour l’heure, et avant de renouer avec l’esprit du congrès de Tours, nous appelons les communistes qui aspirent réellement à la transformation révolutionnaire de la société à unir leurs forces tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du parti révisionniste, à s’emparer du marxisme-léninisme et à confronter fraternellement leurs opinions.

« Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme ; travailler à l’unité, non à la scission ; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots » (Mao Tsé-toung)

La révolution violente, la dictature du prolétariat font partie de ce débat que des décennies d’anticommunisme ont étouffé, mais aussi bien la bourgeoisie nous donnera elle-même la réponse. Nous ne souhaitons ni les uns ni les autres la violence et la contrainte mais ce sont les classes exploiteuses qui obligent les masses populaires à y recourir.

Il nous faut aussi juger notre passé et remettre en question l’esprit de secte et le penchant à la liquidation et à la scission stériles pour des queues de cerise, mais avec de lourdes conséquences pour notre cause ainsi paralysée des décennies durant.

Il est hors de question de créer une secte. Nos meilleures intentions n’auront aucun effet sans rassembler l’immense majorité des masses de notre pays.

Et leurs intérêts matériels ne seront jamais déterminés par des accommodements électoralistes mais par l’étude attentive des classes de notre société, des alliés sûrs de la classe ouvrière et des éléments qu’elle peut neutraliser, afin d’isoler notre ennemi fondamental qui est le capitalisme monopoliste.

« Ni révisionnisme, ni gauchisme une seule voie : celle du marxisme-léninisme » (François Marty)

Seul le centralisme-démocratique au sein d’un authentique parti communiste nous permettra de progresser dans l’unité et dans une discipline librement consentie, en appliquant le matérialisme-dialectique à la réalité de notre pays. Mais dès à présent il nous faut les uns et les autres nous débarrasser de l’esprit de clocher, considérer à la fois ce qui nous unit et ce qui nous sépare et viser à l’unité en partant des faits.

Ces faits, c’est la cause des plus larges masses, et en particulier celle des plus exploités.

Unissons-nous pour un parti communiste des temps d’orage !

Editions Prolétariennes

4 Messages de forum

  • Pour un parti communiste des temps d’orage 18 mars 2013 12:48, par do

    Salut,

    C’est un point de vue intérressant à connaître, et je suis très content que tu l’aies mis sur mon site. Cependant, je suis loin d’être d’accord avec tout.

    Par exemple, je ne crois pas à la crise. Pour l’essentiel, c’est à mon avis juste un spectacle (un mensonge, un montage, une manipulation) destiné à nous ramener au XIX° siècle en nous faisant perdre tous nos acquis sociaux. Je ne puis croire que la France soit plus pauvre aujourd’hui qu’à la sortie de la guerre :

    http://mai68.org/ag/725.htm

    Je ne crois pas non plus au Parti. Parce qu’automatiquement, même un nouveau parti va se bureaucratiser, ou/et ses dirigeants vont se laisser acheter par l’ennemi, et le parti va se dégrader et finira par trahir le prolétariat. En plus, dans un parti, il y a toujours une hiérarchie et je n’aime pas ça. La seule façon sûre de ne pas être trahi par son chef, c’est de ne pas en avoir ! Je ne veux pas de chefs pour penser à ma place, et je ne veux pas non plus de subordonné-e-s stupides incapables de penser par eux-mêmes et tout juste capables d’être des colleurs d’affiches. En plus d’être un communiste, je suis un anarchiste individualiste. Et à mon avis l’un ne va pas sans l’autre. Un individu vrai est une personne capable de s’insérer dans une communauté vraie. Et une communauté vraie est composée d’individus vrais. Voici mon topo sur l’individu :

    http://mai68.org/spip/spip.php?article1119

    Je ne crois pas non plus qu’il soit légitime qu’un parti dirige la révolution. Dans mon vécu de révolutionnaire, j’ai vu des assemblées étudiantes être en soi plus révolutionnaires que tous les partis qui venaient s’y exprimer et dont le vrai but était de vendre des cartes de membres. Le journal de ces étudiants, qu’ils tiraient dans l’imprimerie occupée de leur fac, était plus révolutionnaire que n’importe quel journal "révolutionnaire" de l’époque, et je ne comparerais pas avec les journaux "révolutionnaires" d’aujourd’hui qui sont lamentables par rapport à ceux des années 1970 !

    La seule organisation à laquelle je crois, c’est l’auto-organisation du mouvement en coordination :

    http://mai68.org/spip/spip.php?article1081

    Sur la violence révolutionnaire tu devrais regarder cette courte vidéo, qui constitue le testament de l’abbé Pierre :

    http://mai68.org/spip/spip.php?article4008

    Et lire mon texte :

    http://mai68.org/spip/spip.php?article1597

    Je suis d’accord avec toi pour dire qu’il faut détruire l’esprit de secte. Mais, il faut aller jusqu’au bout, et que les communistes s’allient aussi avec les anarchistes. Et tu as vu la vidéo de l’Abbé Pierre, même des gens qui croient en dieu peuvent nous aider à faire la révolution. Il faut être antisectaire jusqu’au bout. C’est le sectarisme qui nous a fait perdre dans les années 1970. Les amphis se vidaient au fur et à mesure qu’ils ne servaient plus que de lieu de règlements de comptes entre divers partis dont chacun prétendait prouver qu’il était plus révolutionnaire que l’autre. À tel point que détruire l’autre parti était devenu plus important que combattre le capitalisme et l’impérialisme. Nous n’avons pas eu besoin du pouvoir pour nous diviser ; nous avons été assez grands pour le faire nous-même ! Et les étudiants tentés par la révolution, dégoûtés, ont repris le cours "normal" de leur vie (ou survie).

    Questions :

    1°) Pourrais-tu publier sur le site mai68.org un article constitué par « la lettre en 25 point du Parti Communiste Chinois » ?

    2°) Pourrais-tu rédiger un autre article sur le site mai68.org pour expliquer de façon claire et concise (de façon à ce que même un gosse de 15 ans qui n’y connaît rien puisse comprendre) ce que tu appelles le "révisionnisme", et dire quels sont les partis ou personnages connus de tous qui partagent (ou partagèrent) cette opinion et utilisent (ou utilisèrent) cette expression ?

    Amicalement,
    do
    http://mai68.org

    • Pour un parti communiste des temps d’orage 18 mars 2013 17:56, par Xuan

      Salut do, je te remercie d’avoir publié ce texte avec lequel tu conserves plusieurs désaccords profonds.
      La lettre en 25 points peut se trouver en ligne. Par exemple :[>http://www.communisme-bolchevisme.n…] .

      Lorsque le mouvement communiste international s’est divisé au début des années 60, le PCF a soutenu unilatéralement le point de vue de Khrouchtchev, a censuré les positions des communistes chinois et exclu ceux de ses adhérents qui faisaient circuler notamment cette fameuse lettre en 25 points.

      Certains aspects en sont évidemment datés comme la référence au camp socialiste, mais d’autres points conservent toute leur actualité.

      Le point 5 de cette déclaration critique les positions révisionnistes de Khrouchtchev, c’est-à-dire que ces positions révisent les principes conçus par Marx et Lénine au cours de plusieurs d’années de lutte, et des enseignements payés parfois au prix du sang comme la Commune de Paris

  • Pour un parti communiste des temps d’orage 22 mars 2013 07:48, par xuan

    Salut do,

    Je suis bien conscient de nos différences et je te remercie d’autant plus d’avoir publié ce texte.

    Je ne chercherai pas à te convaincre, sauf à faire cette petite remarque : la crise n’est pas pour tout le monde.

    Les capitalistes – il faudrait même dire une petite partie d’entre eux – ignore la crise.

    Ceci est à l’origine de la concentration capitaliste extraordinaire qui en résulte, de l’absorption des banques et des grandes entreprises que nous connaissons depuis fin 2007.

    J’ai posté un petit commentaire pour répondre à ta question sur le révisionnisme, ainsi que le texte de la lettre en 25 points qui est très long.

    Si mes petites explications sur le révisionnisme sont insuffisantes, n’hésite pas à les critiquer pour que je rectifie.

    Salutations fraternelles

    Xuan

    • Pour un parti communiste des temps d’orage 22 mars 2013 07:51, par do

      Salut xuan,

      Tout d’abord, toute personne qui est dans le camp du prolétariat est la bienvenue pour publier sur mon site, quelle que soit sa vision des choses. Du moment que c’est très à gauche, aucun problème. Donc il est bien normal que j’aie validé ton article.

      Sinon, quand tu dis que « la crise n’est pas pour tout le monde. Les capitalistes – il faudrait même dire une petite partie d’entre eux – ignore la crise. », tu énonces la principale preuve pour dire que la crise est bidon. Il n’y a pas de vrai crise du capitalisme, puisque les vrais gros capitalistes ne sont pas en crise, au contraire, ils bouffent d’un seul coup les moyens capitalistes. Or le capitalisme étant là pour enrichir le plus rapidement certains au dépend des autres, je dis que « La "crise", c’est l’orgasme du capitalisme ! » :

      http://mai68.org/spip/spip.php?article444

      Je te remercie pour ton commentaire sur le révisionnisme et d’avoir publié la lettre en 25 points.

      Amicalement,
      do
      http://mai68.org

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