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La France pousse le Mali à un accord avec les Touaregs

lundi 20 mai 2013 (Date de rédaction antérieure : 19 mai 2013).

Cet article est bourré de propagande mensongère, mais l’info donnée par le titre mérite d’être connue.

La France pousse le Mali à un accord avec les Touaregs

http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE94I02520130519?sp=true

Dimanche 19 mai 2013 17h04

Le président par intérim du Mali Dioncounda Traoré, reçu vendredi 17 mai 2013 par François Hollande à l’Elysée.

par David Lewis

BAMAKO (Reuters) - Adulée au Mali depuis qu’elle a chassé militairement les djihadistes du nord du pays, la France commence à voir son étoile pâlir en raison de son insistance à voir Bamako conclure un accord politique avec les rebelles touaregs.

La frustration est montée d’un cran cette semaine, le gouvernement malien n’ayant pas réussi, comme il se l’était promis, à rassoir son autorité sur Kidal, ville de l’extrême-nord du pays contrôlée depuis l’opération "Serval" par les séparatistes touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA).

L’armée malienne a fait mouvement en direction de Kidal mais la France, dont un contingent stationne à l’entrée de la ville, s’est opposée à ce qu’elle y pénètre de force de peur que cela ne déclenche des affrontements interethniques.

"Paris bloque l’armée aux portes de Kidal", écrivait cette semaine l’hebdomadaire malien Le Matin.

Beaucoup de ministres et d’habitants de Bamako tiennent le MNLA pour responsable des catastrophes qui se sont abattues sur leur pays, du coup d’Etat militaire à la chute du nord du pays aux mains des islamistes. Les plus nationalistes ne cachent pas leur souhait de voir l’armée désarmer les Touaregs.

Les séparatistes ont de fait été à l’origine de l’offensive victorieuse des rebelles début 2012, avant d’être marginalisés par leurs anciens partenaires islamistes, puis de se retourner contre eux pendant la contre-offensive lancée par la France et ses alliés africains.

Beaucoup de Maliens du sud du pays ne comprennent pas pourquoi Paris ne réserve pas au MNLA le même traitement qu’aux djihadistes liés à Al-Qaïda.

Mais la France soutient au contraire des négociations secrètes qui se déroulent au Burkina Faso afin de permettre la tenue d’une élection présidentielle au Mali cet été, tout en encourageant Bamako à répondre à l’aspiration à l’autonomie des Touaregs.

Au sein de l’armée malienne, animée par un sentiment de revanche après avoir été mise en déroute par les islamistes l’an dernier, la frustration grandit.

"Nos hommes sont prêts mais nous n’avons pas reçu l’ordre d’entrer dans la ville. C’est une décision politique", dit un officier qui campe près de Kidal.

"KIDAL DOIT VOTER"

Le président par intérim Dioncounda Traoré, soutenu par la France face aux pressions de l’ex-junte militaire du capitaine Amadou Sanogo, s’est dit ouvert au dialogue avec le MNLA lors d’une visite à Paris vendredi.

Il a cependant rappelé que Bamako entendait rétablir son autorité sur l’ensemble du pays avant l’élection présidentielle programmée en juillet, et a préféré parler de "décentralisation" plutôt que d’autonomie pour les Touaregs.

Encore lui faudra-t-il convaincre ses compatriotes du bien fondé d’une telle initiative, alors que le compte de Twitter de la présidence qualifie lui-même les rebelles du MNLA de "terroristes".

Paris conteste cette appellation et rappelle que les Touaregs ont aidé les troupes françaises et tchadiennes à chasser les islamistes du nord du pays, en particulier de la région de l’Adrar des Ifoghas, en fournissant notamment des renseignements sur leurs positions.

Si le président François Hollande a dit cette semaine soutenir un retour de l’administration civile malienne à Kidal pour organiser les élections, il a donc insisté pour que cela se fasse à travers "un dialogue politique".

La région de Kidal n’héberge que 0,5% de la population malienne, mais si l’élection ne pouvait pas y être organisée, cela reviendrait à une "séparation de facto", met en garde Gamer Dicko, porte-parole du ministère de l’Administration territoriale à Bamako. "Kidal doit voter comme le reste du pays", insiste-t-il.

Selon des sources diplomatiques, des négociations sont en cours au Burkina Faso pour trouver une solution, en attendant qu’un gouvernement élu puisse entamer de vraies négociations avec les Touaregs.

"Il s’agit de trouver un compromis pour que les élections puissent avoir lieu à Kidal", explique un diplomate ouest-africain. "Le gouvernement intérimaire ne trouvera pas de solution définitive au problème."

Le souhait de Paris de voir le Mali accorder une certaine autonomie aux Touaregs ne fait cependant pas l’unanimité chez les autres pays de la région, souligne un autre diplomate qui a participé à de récentes discussions à Bamako.

"Les représentants africains n’ont pas critiqué directement la France", raconte-t-il. "Mais ils ont eu des mots très durs envers le MNLA."

Avec Daniel Flynn à Dakar et Tiemoko Diallo à Bamako ; Tangi Salaün pour le service français, édité par Pascal Liétout

« Repenser l’espace sahélo-saharien » d’Abdoulahi ATTAYOUB, Président de l’ODTE (Organisation de la Diaspora Touarègue en Europe) - ET réponse de do :

http://mai68.org/spip/spip.php?article4916

France-Mali — une victoire trop facile pour être honnête :

http://mai68.org/spip/spip.php?article4867

(Le texte dont le lien est juste ci-dessus est indispensable pour corriger la propagande mensongère malheureusement incluse dans l’article de Reuters, et pour comprendre le commentaire ci-dessous.)

La question est de savoir pourquoi, après avoir envoyé AQMI au Mali pour justifier une opération militaire française dans ce pays, opération prévue initialement contre les Touaregs, la France a changé d’avis et protège maintenant les Touaregs.

Entre autres explications possibles, il faut remarquer tout d’abord qu’il y a des divergences au sein du pouvoir touareg ; ensuite, au moins une fraction du MNLA (pouvoir touareg) n’a de cesse de lêcher le cul à l’impérialisme français en disant qu’il va aider militairement la France à lutter contre AQMI à condition que la France reconnaisse plus ou moins l’Azawad, et cela a probablement fini par porter ses fruits ; mais, il faut surtout remarquer que le déclenchement de l’opération militaire française au Mali a eu lieu pile la veille d’une tentative de révolution à la Sankara que l’impérialisme français a voulu éviter.

La France n’a peut-être pas les moyens de tout gérer : empêcher la révolution du capitaine Sanogo (disciple de Sankara) et interdire l’indépendance de l’Azawad ; aussi, a-t-elle peut-être choisi l’alliance momentanée avec les Touaregs du MNLA pour empêcher la révolution au Mali.

Les Touaregs du MNLA devraient se méfier :

Il a été courant, dans le passé, que des indépendantistes s’allient avec des troupes d’occupation en échange que celles-ci leur accordent un semblant d’autonomie. C’est ce qu’ont fait les Kurdes en Irak après 2003 en s’alliant à l’impérialisme américano-sioniste. C’est ce qu’avaient fait aussi une fraction minoritaire du mouvement indépendantiste en Bretagne et au pays Basque pendant l’occupation nazie.

Les Touaregs devraient y réfléchir à deux fois, s’ils ne veulent pas avoir plus tard la même réputation que les Oustachis croates.

Au lieu de s’allier avec la France contre la révolution d’extrême gauche du capitaine Sanogo, les Touaregs devraient plutôt s’allier avec le mouvement du capitaine Sanogo contre la France.

Certes, en apparence, et officiellement, ce n’est pas contre Sanogo que les Touaregs s’allient avec la France, mais contre AQMI. C’est à se demander si les Touaregs ont compris ou non qu’AQMI appartient aux services secrets français :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1372

Il semblerait que non, et, qu’aussi incroyable que cela paraisse, les Touaregs n’ont pas compris cette manipulation !

N’empêche, une fois qu’ils auront vraiment fait un pacte avec la France en échange d’une prétendue "indépendance", les Touaregs seront alliés avec la France non seulement "contre" AQMI, mais malheureusement aussi, et surtout, contre le mouvement révolutionnaire malien du capitaine Sanogo.

Les Touaregs devraient sérieusement réfléchir à tout ça avant de prendre des décisions hâtives, avant de se laisser ainsi manipuler. Car la réussite de cette manipulation aurait pour tout le monde, sauf pour l’impérialisme français, des conséquences fort néfastes.

Les Touaregs devraient prendre la peine de discuter de tout ça avec le capitaine Sanogo lui-même.

Une alliance entre le MNLA et le mouvement de Sanogo contre l’impérialisme français serait une belle avancée pour la révolution au Mali.

Je suis sûr que la question de l’indépendance de l’Azawad peut se régler assez facilement en discutant amicalement avec les révolutionnaires maliens que représente le très sankariste capitaine Sanogo.

4 Messages de forum

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