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La vraie bataille pour la Syrie, celle dont les médias ne vous parleront jamais (vidéo 3’16)

samedi 1er juin 2013, par bebert (Date de rédaction antérieure : 1er juin 2013).

http://www.algerie1.com/passerelle/…

Le 29/05/2013 | 23:10,

Par Valentin Vasilescu, pilote d’aviation, ancien commandant adjoint des forces militaires à l’Aéroport Otopeni, diplômé en sciences militaires à l’Académie des études militaires à Bucarest en 1992.

Traduction : Avic in reseau international

Édité par do

Syrie, un test pour la survie d’Israël

“L’opération d’encerclement et de conquête de Damas (qui a débuté en Novembre 2012) par les 30 000 rebelles appartenant à Jabhat al-Nusra et à Harakat Ahrar al-Sham Al Islami, prit fin le 5 Février 2013, et fut une catastrophe pour la soi-disant "Armée de libération de la Syrie". Les pertes chez les "rebelles" sont estimées à 1/3 de leurs effectifs. Ces groupes affiliés à al-Qaïda, sont hyper-entraînés et armés par les États-Unis, la Turquie, la France, la Croatie, l’Arabie Saoudite, la Jordanie et le Qatar, et sont composés de mercenaires étrangers, pour la plupart anciens officiers, sous-officiers et soldats sous contrat en tant que djihadistes ayant participé à la coalition anti-irakienne.

Depuis ce moment, l’initiative appartient à l’armée syrienne, loyale envers le Président Bachar al-Assad. En Mars 2013, une contre-attaque de l’armée syrienne est lancée pour désorganiser et disperser le reste du dispositif de combat des "rebelles", le repoussant à 50-60 km au nord-ouest de Damas. Leur point de regroupement le plus important fut la ville d’Al Qusayr (province de Homs), située à 15 km de la frontière avec le Liban. Al Qusayr [Note de do : Les occidentaux écrivent souvent "Qoussair"] est devenue une véritable citadelle pour les rebelles, mise en place pour contrôler l’autoroute M5 reliant la Jordanie à la Turquie, et passant par Damas et approvisionnant les rebelles en armes introduites en Syrie et au Liban.

Fin Avril 2013, l’état-major de l’armée syrienne prépara une vaste opération aéro-terrestre de sécurisation des frontières, visant quatre voies d’approvisionnement des rebelles en recrues, armes et munitions à travers les frontières de la Jordanie et du Liban. Le début de l’opération (le 5 mai 2013) a été établi par les services de renseignement syriens de sorte qu’il coïncide avec l’entrée en Syrie de l’approvisionnement trimestriel en armes fournies par leurs sponsors occidentaux aux "rebelles".

Mais, dans les nuits du 3 au 4 et du 4 au 5 mai 2013, à 01h40, les forces aériennes israéliennes, sous la protection d’un avion de brouillage, lancent simultanément trois frappes aériennes, avec 12 avions, des F-15 et F-16, armés de missiles air-sol de type AGM-65 Maverick, et de bombes guidées par faisceaux laser, sur 3 objectifs de l’armée syrienne dans le territoire de la Syrie.

Le premier objectif était une colonne blindée en mouvement appartenant au 501e bataillon de chars, touchée par 10 bombes dans le district de Barzeh. Le bataillon faisait partie de la Division 4 de la Garde, sous le commandement du colonel Maher Assad, le frère du président Bachar al-Assad, force clef dans le dispositif d’Al Qusayr.

Le 2e objectif était le 2e bataillon mécanisé de la Division 4 de la Garde, concentré dans le quartier d’al-Saboura, au nord de Damas, et qui avait commencé son mouvement vers Al Qusayr.

La 3e cible était la 104e brigade d’artillerie de la garde, avec un poste de commandement et des dépôts de munitions sur les hauteurs de Qasyoun, au nord-est de Damas. La 104e Brigade devait fournir un appui-feu à l’offensive de l’Armée Syrienne sur Al Qusayr. Lors de ces attaques aériennes israéliennes, plus de 300 soldats syriens furent tués ou blessés.

Cependant, l’offensive militaire syrienne a été réalisée conformément au calendrier ; c’est-à-dire, en plus d’Al Qusayr, attaquer et conquérir la ville de Deraa tenue par les rebelles, située à 10 km de la frontière sud avec la Jordanie et à 30 km de celle d’Israël, et plusieurs autres villes tenues par les rebelles dans la province de Hama, et la ville Al Mayadin située dans l’ouest de la Syrie.

Les responsables israéliens ont prétendu qu’ils avaient eu recours à cette opération pour empêcher le transfert d’armes chimiques syriennes à l’organisation libanaise de résistance, le Hezbollah ; et que, dans le même temps, ils avaient réussi à détruire leurs vecteurs, c’est-à-dire les missiles Fateh-110. Bien sûr, personne n’y a cru. Fondamentalement, les Israéliens ont sciemment décidé d’interférer dans la guerre civile en Syrie essayant de contrecarrer l’offensive imminente de l’armée gouvernementale. Prolongeant ainsi la souffrance du peuple syrien.

Le ministre russe des Affaires étrangères répliqua immédiatement, annonçant que Moscou allait reprendre les livraisons d’armes des contrats signés en 2007 avec la Syrie, sans plus de précisions. Les livraisons ne peuvent pas être influencées par des facteurs extérieurs, étant basées sur un accord bilatéral signé précédemment entre Moscou et Damas, même si la Syrie a, depuis, été soumise à un embargo sur les livraisons d’armes. Et si quelqu’un y trouvait à redire, la Russie, l’un des cinq membres permanents de l’ONU, peut utiliser son veto. En plus de cela, le président russe Vladimir Poutine a mentionné que des systèmes anti-aériens S-300, ainsi que d’autres armes modernes, allaient être immédiatement transférés vers la Syrie.

Cinq navires de la Flotte du Pacifique (le destroyer anti-sous-marin Amiral Panteleyev, les navires de transport et de débarquement de troupes Peresvet et amiral Nevelskoi, un pétrolier et un navire de soutien) ont traversé le canal de Suez, entrant en Méditerranée pour accoster à la base de Tartous, rejoignant 7 autres navires de la flotte de la Baltique et de la flotte de la Mer Noire qui patrouillaient déjà au large des côtes syriennes. Sur place, au sein de l’Armée Syrienne, apparurent deux bataillons de défense côtière équipés de 36 systèmes de lanceurs de missiles de croisière (anti-navire) P-800 Yakhont résistant au brouillage et d’une portée de 460 km à Mach 2.

Dans le contrat signé en 2007 entre la Russie et la Syrie figurent 4 batteries de missiles S-300 x 144 missiles. Chaque batterie 300PMU2 peut intercepter 12 cibles aériennes sur une trajectoire balistique haute ou basse, et peut lancer 6 missiles en une seule salve, chaque missile étant guidé sur son propre objectif. Les missiles ont une portée maximale de 195 km pour des cibles tels que des F-16, F-15, F-18 ; et de 40-70 km au cas où les cibles seraient des missiles de croisière volant à basse altitude ou qui intègrent la technologie ‘stealth’ (incorporée dans les avions F-22, F-35 et B-2). Le système S-300 n’est pas affecté par les contre-mesures radio-électroniques de brouillage et est protégé par le système défense AA à faible rayon d’action, le SA-22 Pantsir S1, dont l’Armée syrienne est déjà doté.

Le transport ferroviaire des systèmes S-300, de l’usine de Nizhny Novgorod (près de Moscou) à Novorossiisk (sur la Mer Noire), l’embarquement à bord des navires et le transport jusqu’à Tartus prend entre 3 et 4 jours. Pourquoi avoir affecté les navires de transport et de débarquement de troupes Amiral Nevelskoi et Peresvet au groupe de Navires russes au large de la côte syrienne ? Pour la formation du personnel syrien, pour le familiariser avec la technologie des missiles russes et leur utilisation, et peut-être, positionner des instructeurs russes, même dans des conditions de campagne ne dépassant pas un mois.

Le problème israélien est la configuration désavantageuse du terrain, à savoir que sur les hauteurs du sud de la Syrie, les radars des batteries S-300 couvrent l’ensemble du territoire d’Israël. Immédiatement après le décollage, l’information de la formation d’une escadrille de plus de 4 avions de combat est déjà connue, la frappe préventive est possible avant l’entrée dans l’espace aérien syrien.

Les missiles S-300 ne représentent aucune menace pour les rebelles syriens, pour la simple raison qu’ils n’ont pas d’aviation. Par contre, l’aviation israélienne, et éventuellement celle de l’OTAN, non seulement n’atteindraient pas leurs objectifs sur le territoire syrien, mais auraient de lourdes pertes dues aux systèmes S-300.

Le conflit militaire en Libye a servi, pour les français, comme d’une sorte de vitrine pour l’exportation d’avions Rafale qui, jusque-là, n’avaient pas été utilisés dans des campagnes militaires. Comme le marketing est aujourd’hui en vogue, pourquoi les Russes n’en profiteraient pas pour livrer aux Syriens 2 batteries de S-300 PMU2 et 2 batteries de dernière minute de S-400 Triumf ?

Parmi les éléments demandés par la Syrie dans le contrat de 2007 avec la Russie figure également un nombre indéterminé de systèmes de missiles Iskander M. À ce propos, le missile russe 9K720 Iskander M est connu pour être quasi balistique, avec une marge de précision de 5 m pour une portée de 500 km, se déplaçant à une altitude de 50 km, et donc hors de portée des missiles antibalistiques SM-3 américains.

Pour pouvoir manœuvrer en hauteur et en direction, elle vole de 2,66 km/s (Mach 6-7), échappant ainsi aux missiles antibalistiques endo- atmosphériques de type Patriot, Dôme de Fer ou THAAD. En outre, Iskander est conçu pour tromper le bouclier antimissiles.

La mauvaise nouvelle pour les Israéliens, c’est que le missile 9K720 Iskander M a une charge de 6 bombes dans la boîte, comme le système JDAM, chacune avec en mémoire les coordonnées GPS de la cible. Les 6 bombes sont des antibunkers et peuvent percer les abris des avions dans un aérodrome. Fondamentalement, un missile Iskander peut détruire 8 à 12 avions de combats et 15 Iskander peuvent laisser un Israël sans avions en 5 minutes.

Tous ces systèmes, ainsi que le positionnement de 12 navires de guerre russes sont conçus pour maintenir à distance un grand groupe d’impact, ou de débarquement amphibie, structuré autour d’1 ou 2 porte-avions ou porte-hélicoptères qui ciblent le territoire syrien, et de garder la Syrie hors de portée de leurs avions ou hélicoptères. Ainsi, la possibilité pour les États-Unis d’établir une « zone d’exclusion aérienne » comme dans le cas de la Libye en 2011, est devenue une illusion.

La vraie bataille pour la Syrie, celle dont les médias ne vous parleront jamais

J’ai expliqué plus haut (sous le titre “Syrie, un test pour la survie d’Israël”) que l’opération d’encerclement pour la conquête de Damas de Novembre 2012 au 5 Février 2013, exécutée par les rebelles, s’est terminée par une catastrophe majeure pour la soi-disant "armée de libération de la Syrie". Cela a permis à l’armée nationale du président syrien Bachar al-Assad de prendre l’initiative et de déclencher l’offensive générale qui conduira irrémédiablement à la fin de la guerre civile.

Parallèlement à ces batailles terrestres, en Méditerranée avait lieu une guerre plus complexe entre les flottes russe et américaine avec des manoeuvres stratégiques et de repositionnement extrêmement risquées, selon toutes les règles de l’art militaire moderne. Sans tirer un seul coup de feu, cette confrontation de mouvement a été remportée de manière catégorique, pour la première fois depuis la guerre froide, par la Russie. Voilà pourquoi la presse copier-coller occidentale est restée silencieuse à ce sujet.

Tout d’abord, en Méditerranée orientale, au large des côtes syriennes, est apparu le groupe d’attaque Task Force 502 de la Sixième Flotte des États-Unis, qui comprend un porte-avion (George Bush ?), avec à son bord 80-90 avions et hélicoptères. Sa mission était de se positionner de manière à pouvoir lancer des frappes aériennes contre des cibles de l’armée syrienne à Damas encerclée par les rebelles, d’aider ces derniers à surmonter la résistance de l’armée syrienne et à s’emparer du pouvoir.

Mais les Russes ont contrecarré les intentions américaines en interposant immédiatement, entre la Task Force 502 et la côte syrienne, le porte-avions Amiral Kuznetsov, qui avait à son bord un groupe de 24 avions multi-rôle ; des SU-33 et des MIG-29 KUB, 4 Sukhoi Su-25UTG/UBP, et 16 hélicoptères de lutte anti-sous-marine Kamov Ka-27PLO. Le porte-avions Amiral Kouznetsov est armé de 12 lance-missiles mer-mer P-700 Granit, dont la vitesse est Mach 2,5 et d’une portée de 625 km. Nettement supérieurs aux missiles mer-mer RGM-84 Harpoon (vitesse 864 km/h, portée 125 km) dont étaient équipés les destroyers et les frégates de l’escorte américaine au sein de la Task Force 502. Le Kuznetsov était escorté par le destroyer Amiral Ciabanenko et la frégate lance-missile Ladnâi.

Pendant 40 jours, le groupe naval américain a tenté, à l’abri d’un intense brouillage radar, de s’ouvrir un passage vers la côte syrienne en contournant le dispositif russe, mais en vain. Cette première phase a pris fin avec le retrait du théâtre des opérations des deux groupes formés autour du porte-avions américain.

Mais les Américains n’avaient pas renoncé pour autant, et en cette partie de la Méditerranée, au large des côtes syriennes, la Sixième Flotte avait maintenu une patrouille de trois destroyers de classe Arleigh Burke, armés de 110 missiles de croisière BGM-109 (Tactical Tomahawk) avec un rayon d’action de 1600 km, conçus pour attaquer des cibles terrestres. C’est la raison pour laquelle, dans la période de Janvier au 4 Février 2013, le croiseur Moscova, le destroyer Severomorsk, le destroyer Smetlivâi (armé de missiles mer-mer Uran, de performances similaires aux missiles RGM-84 Harpoon américains) et la frégate Yaroslav furent utilisés dans des exercices pour des combats en Méditerranée, au large de la côte de la Syrie. Participèrent également à ces exercices les navires amphibies Saratov, Azov, Kaliningrad et Aleksandr Shabalin, ainsi que des avions de patrouille maritime à large rayon d’action et des bombardiers stratégiques de la 4e armée aérienne russe.

Le croiseur Moscova est armé de 8 lanceurs x 8 missiles S-300 PMU Favorit, spécialisés pour abattre les missiles mer-mer et de croisière. J’ai écrit dans un article précédent que, lorsqu’ils volent à basse altitude, du fait des inégalités du terrain, les missiles de croisière peuvent être abattus par les systèmes S-300 à 40 – 70 km. Quand ils évoluent au-dessus de la mer, la distance est doublée et avec elle la portée des missiles S-300. Le croiseur Moscova dispose également de 16 lanceurs de missiles mer-mer P-500 Bazalt d’une portée de 550 km et avec la même vitesse que la P-700 Granit (Mach 2.5). Pour cette raison, si les trois destroyers américains avaient tiré la première salve de missiles de croisière vers la Syrie, elle aurait été la dernière de leur vie. Dans ces conditions, la pénétration de la côte de Syrie par des missiles de croisière américains devenait impossible.

Au début de Février 2013, avec l’écrasement des forces armées dites "de libération de la Syrie" qui assiégeaient Damas, le jeu du chat et de la souris des groupes navals russes et américains en Méditerranée orientale a pris une pause. Les navires de la flotte de la mer Noire russe, conduite par le croiseur Moscova, rentrèrent à leur base en Crimée, et leurs places dans le dispositif naval russe en Méditerranée ont été prises par d’autres navires, qui aujourd’hui se composent principalement des destroyers anti-sous-marins Amiral Panteleev, Severomorsk et la frégate Yaroslav Mudrâi.

En retirant le croiseur Moscova (c’est-à-dire les missiles S-300 PMU favorit à son bord) de la côte de Syrie, les Russes ont volontairement laissé l’espace aérien syrien sans défense, attirant délibérément les Israéliens dans un piège. Ceux-ci se précipitèrent dans la brèche avec leurs forces aériennes lors des nuits du 3 au 4 et du 4 au 5 mai 2013 afin de saper l’offensive militaire du gouvernement syrien.

Contrairement au dispositif antérieur au large de la Syrie, les navires russes présents actuellement en Méditerranée sont équipés pour la lutte anti-sous-marine, avec des missiles lance-torpilles RPK-2 Viuga (portée 45 km) et des RU-100, RPK-6/7 veter (portée 120 km) se déplaçant en immersion à des vitesses de 400 km/h, en utilisant le phénomène de cavitation. Étant propulsés par un moteur de fusée à carburant solide, ils peuvent facilement passer du milieu marin au milieu aérien, et voler à Mach 1,5. Exactement comme prévu au siège de la marine russe, après les bombardements israéliens du 3 au 4 et du 4 au 5 Mai 2013, les forces navales américaines ont été envoyés en patrouille en Méditerranée orientale près de l’île de Crète, deux sous-marins d’attaque classe Ohio à propulsion nucléaire (Florida-SSBN-728/SSGN-728 et Georgia-SSBN-729/SSGN-729), 18 000 tonnes. Le sous-marin Floride a participé aux opérations de Libye en mars 2011, il avait alors lancé 93 missiles de croisière, dont 90 avaient fonctionné et touché terre.

Cruiser Moscow never sleeps

Cliquer sur l’image pour voir la vidéo.

1 Message

  • Je me souviens d’un article que j’ai lu à la Bibliothèque Nationale de Paris lors de mes recherches d’antan. Daté de 1844, je crois, il se rapportait au fusil à répétition que l’auteur qualifiait en somme d’arme de destruction massive. Son raisonnement était le suivant : si une armée de 100 000 hommes était équipée de fusils à répétition elle pouvait en quelques instants massacrer des millions de personnes. En conséquence cette arme qui s’avérait diabolique et pouvait occasionner la fin de l’humanité devrait être interdite ; en ce sens des mouvements pacifistes avaient été alertés ou créés un peu partout.
    On comprend bien qu’il soit nécessaire de se méfier de ce type de raisonnement basé sur une stricte logique mathématique, mais mécaniste et métaphysique. Or j’ai l’impression de le retrouver dans votre article.

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