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L’offensive gouvernementale et le guêpier syrien (Cuba, 4 juillet 2013)

mercredi 24 juillet 2013 (Date de rédaction antérieure : 24 juillet 2013).

Si l’éventualité d’une intervention militaire impérialiste en Syrie a été envisagée, elle s’est estompée avec les graves erreurs commises par les groupes armés, dans leur majorité affiliés aux extrémistes islamistes, mais surtout grâce à la ferme attitude de la Russie, dont les autorités ont réitéré qu’elles ne laisseraient pas l’OTAN faire de la Syrie une nouvelle Libye.

L’offensive gouvernementale et le guêpier syrien

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La Havane. 4 Juillet 2013

Moises Saab

LE retentissement des coups de feu et l’odeur âcre des combats qui marquent le revirement de la situation en Syrie en faveur du président Bachar al-Assad, ont fait l’effet d’un coup de pied dans le guêpier syrien, qui menace de s’étendre au-delà des frontières de ce pays.

Avant la prise de la ville de Qusayr, dans l’ouest du pays, jusque-là considérée comme un sanctuaire pour les groupes de l’armée irrégulière approvisionnés par l’étranger, les passions populaires étaient contenues et les efforts de pacification se poursuivaient à une allure raisonnable.

Mais cette donne a changé avec l’arrivée sur le théâtre des opérations des forces armées du Hezbollah (parti de Dieu), cette milice armée libanaise réputée pour sa combativité. La prise de Qusayr a sonné l’alarme dans plusieurs pays du Golfe Persique, qui ont mobilisé leurs influences pour sauver l’armée irrégulière d’une catastrophe, voire de l’anéantissement.

La rupture des relations diplomatiques décrétée par le président égyptien, Mohamed Morsi, dans une déclaration publique de soutien aux forces anti-gouvernementales syriennes, dans un stade de la capitale, apparaît comme un écho de cette réalité.

Un membre de l’opposition faisait une description lapidaire mais cocasse lorsqu’il signalait que, pour la première fois dans l’Histoire, quelqu’un avait « déclaré la guerre dans un stade de football ».

Cette décision intempestive de Morsi a été attribuée aux difficultés rencontrées dans sa politique interne et aux faiblesses de l’économie égyptienne, du fait de sa dépendance à l’égard de prêts et des dépôts de multimillionnaires des pays pétroliers de la péninsule arabique, qui soutiennent les groupes armés en Syrie.

Cette attitude a d’autant plus attiré l’attention que le président égyptien, après sa visite en Russie en avril dernier, avait modéré sa position à propos du conflit syrien, manifestant sa volonté de contribuer à une solution négociée de la crise dans une perspective plus équilibrée.

Les critiques en provenance de certains pays de la péninsule arabe se sont multipliées sur les conséquences de l’offensive militaire déclenchée dans plusieurs régions de la Syrie. Ces pays s’inquiètent du renversement de la situation, qui à présent va à l’encontre de leurs intérêts, ce qui les a obligés à adopter des mesures urgentes pour assurer une aide militaire – contestée – aux troupes mercenaires.

Par contraste avec les méthodes radicales prônées par les monarchies de la péninsule arabe, on retiendra le soin avec laquelle la Jordanie a réalisé les manœuvres Eager Lion avec les États-Unis. Ces exercices qui ont débuté au mois de juin ont suscité des craintes quant à l’éventualité d’une intervention militaire directe en Syrie.

Si cette éventualité a été envisagée, elle s’est estompée avec les graves erreurs commises par les groupes armés, dans leur majorité affiliés aux extrémistes islamistes, mais surtout grâce à la ferme attitude de la Russie, dont les autorités ont réitéré qu’elles ne laisserait pas l’OTAN faire de la Syrie une nouvelle Libye.

Depuis le début de la crise syrienne, la Russie et la Chine se sont opposées aux efforts des autres membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (États-Unis, France et Royaume Uni), pour faire adopter des résolutions qui donneraient l’avantage aux mercenaires. Pour la Russie, la chute du président Bachar al-Assad, impliquerait une situation favorable aux intérêts des puissances occidentales et de leurs alliés arabes, et reviendrait à abandonner une région qui constitue l’un de ses soutiens et le seul port d’attache dans la Méditerranée pour son armée.

Dans ce contexte s’ajoute la position de l’Iran : contribution à une issue négociée de la crise basée sur le respect des principes de non ingérence dans la souveraineté syrienne, et refus d’un départ du président Al-Assad.

Pour l’Europe, dont le conflit est plus proche géographiquement, l’heure est plus complexe puisque son soutien aux mercenaires syriens contredit ses positions de lutte contre le terrorisme, des positions prônées par la France pour dépêcher ses troupes au Mali.

Cette nouvelle situation a exercé une influence indéniable sur le Sommet des pays membres du G8, qui se sont alors prononcés pour l’amorce de conversations de paix « le plus tôt possible », une position partagée par Moscou.

« Si nous signons des contrats de ventes d’armes avec la Syrie, nous les exécuterons » a déclaré le président russe Vladimir Poutine, comme pour rappeler que cette fois l’Histoire ne se répètera pas.

La vraie bataille pour la Syrie, celle dont les médias ne vous parleront jamais (vidéo 3’16) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article5290

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