France - 30 août 2013 - au lieu de vider les prisons, le gouvernement construit 6 500 nouvelles places !
Bonjour à toutes et à tous,
Le premier acte de la Révolution Française fut de prendre la Bastille et d’en libérer tous les prisonniers suivant le mot d’ordre :
« Mieux vaut cent coupables en liberté qu’un seul innocent en prison ! »
Il faut dire que, tous les jours du début juillet 1789, Donatien Alphonse François de Sade appelait les Parisiens à l’émeute depuis une fenêtre de la Bastille, à l’aide d’un porte-voie qu’il s’était artisanalement fabriqué, en hurlant : « On égorge les prisonniers ! » La foule était de plus en plus énorme, aussi le pouvoir s’était-il débarrassé du divin marquis en l’envoyant à l’asile de Charenton.
C’est Sade, par ses dénonciations, puis par son silence forcé — les Parisiens venus l’écouter comme d’habitude sous sa fenêtre de prison, ne l’entendant plus, et se demandant ce qu’il était advenu de lui —, qui provoqua la petite émeute du 14 juillet 1789. D’ailleurs, juste après l’avoir prise, voyant que le divin marquis n’était plus à la Bastille, les sans-culotte se dirigèrent sans tarder vers l’asile de Charenton pour l’en libérer !
Ceci étant dit non seulement pour dire que la Révolution fut une émeute qui a réussi ; mais aussi pour dire que le symbole de la Révolution Française, ce n’est pas de construire toujours plus de prisons, mais de les vider !
En France, depuis que les dirigeants de ce pays rognent petit à petit tous les avantages acquis par les diverses luttes sociales, on fout les gens en tôle de plus en plus souvent et de plus en plus facilement. Aussi, il n’y a plus de place en prison.
C’est pourquoi, à peine Hollande fut-il élu président de la République Française, le directeur général des prisons de France lui demanda-t-il de vider les prisons ; mais Hollande, refusa !
Auparavant, la coutume voulait qu’à chaque élection présidentielle, le nouveau président amnistie les courtes peines de prison, ainsi que les amendes dues au non-respect du code de la route. Cette coutume avait cours aussi tous les 14 juillet, justement. Cela avait l’avantage de vider les prisons, au lieu de transformer petit à petit la France en un gigantesque camp de concentration.
Cette coutume classique fut respectée aussi bien par de Gaulle que par Pompidou, Giscard, Mitterrand, puis Chirac. Malheureusement, il faut dire que depuis quelques présidentielles cette belle coutume a été supprimée.
En gros, le directeur général des prisons de France avait demandé à Hollande de la rétablir. Mais nous voyons aujourd’hui qu’il envisage plutôt de construire de nouvelles prisons. Ce qui est totalement contraire à l’esprit de la Révolution Française.
Mais le plus beau, dans tout ça, c’est que les prisons françaises sont reconnues comme étant les pires de tous les pays d’Europe. Or, tant qu’il y aura des prisons, il y aura des innocents dedans. Et un jour cela peut être votre tour. Si vous ne me croyez pas, pensez au scandale d’Outreau. Cela peut arriver à tout le monde, même à vous.
Et bien, quand on sait que tant qu’il y aura des prisons, il y aura des innocents dedans, le minimum consiste à se débrouiller pour que les conditions de détentions soient décentes.
Bien à vous,
do
http://mai68.org
Une peine de probation dans la réforme pénale
http://fr.reuters.com/article/topNe…
vendredi 30 août 2013 14h25
PARIS (Reuters) - Le projet de réforme pénale en France comportera une peine de probation, a tranché vendredi l’exécutif, donnant ainsi raison à Christiane Taubira contre Manuel Valls.
Il s’agissait de l’un des points les plus délicats de cette réforme, qui a fait l’objet d’une vive passe d’armes cet été entre les ministres de la Justice et de l’Intérieur.
Décriée à droite, cette peine, qui pourra se substituer à l’incarcération pour les personnes condamnées à des peines inférieures ou égales à cinq ans de prison, était également critiquée par Manuel Valls, ainsi désavoué par l’exécutif, au grand dam des syndicats de policiers.
"Il s’agit d’élargir l’arsenal dont dispose la justice pour sanctionner avec efficacité", a expliqué Jean-Marc Ayrault à l’issue d’une réunion d’arbitrage à l’Elysée. La "montée en puissance" de cette mesure ira de pair avec "un nécessaire renforcement des moyens", a précisé le Premier ministre.
Plus de 300 agents chargés du suivi des condamnés seront recrutés l’an prochain, avec pour objectif de limiter à 40 le nombre de dossiers de chacun.
L’opposition n’a pas tardé à dénoncer la mise en place de cette nouvelle peine de probation, perçue comme laxiste.
Dans un communiqué, le président de l’UMP Jean-François Copé a déploré que le gouvernement ait choisi "la ligne Taubira" au détriment de "la ligne Valls".
"La gauche montre qu’elle n’a toujours pas renoncé à l’angélisme qui l’anime depuis des années", a-t-il écrit. "C’est un mauvais signal adressé" à la société et aux délinquants, a également estimé sur BFM TV l’ancien ministre UMP de l’Intérieur Brice Hortefeux.
Patrice Ribeiro, du syndicat de police Synergie-Officers, s’est dit "stupéfait" de cet arbitrage en faveur de la ministre de la Justice. "Cela aura des répercussions dramatiques sur les victimes", a-t-il dit sur BFM TV.
Virginie Duval, secrétaire générale de l’Union syndicale des magistrats (USM), majoritaire, s’est quant à elle interrogée sur la véritable teneur de cette "contrainte pénale".
"De ce qu’on a compris, ça correspond à ce qui existe déjà", avec les peines de sursis et les mises à l’épreuve, a-t-elle dit sur BFM TV, se demandant s’il s’agissait véritablement d’une nouvelle mesure ou simplement d’un "nouveau mot".
LA SÉCURITÉ, "PAS UN GROS MOT"
Sans donner plus de détails, Christiane Taubira a déclaré sur France Info qu’il s’agirait d’un "contrôle renforcé, serré, très individualisé".
Anticipant les critiques de l’opposition, Jean-Marc Ayrault a voulu véhiculer un message de fermeté vendredi, en annonçant notamment la création de 6.500 nouvelles places de prison d’ici 2016, et en fustigeant le "laxisme" de certaines mesures votées par la précédente majorité.
Tout en confirmant la suppression des peines planchers, il a ainsi confirmé que la réforme n’inclurait pas de libération conditionnelle automatique des détenus, et annoncé que la possibilité d’aménager les peines serait ramenée de deux à un an pour les primo-délinquants et de un an à six mois pour les récidivistes.
"Les peines automatiques ont démontré leur inefficacité", a déclaré Jean-Marc Ayrault. "Mais l’automaticité est tout aussi dangereuse dans le cadre de l’exécution de la peine, il n’y aura donc plus de libération conditionnelle automatique ou de révocation automatique des sursis", a-t-il ajouté.
Un message repris par Christiane Taubira qui a assuré sur France Info que la sécurité n’était "pas un gros mot" et constituait "le fil rouge de ce projet de lutte contre la récidive."
Dans un courrier adressé au président de la République et révélé mi-août par Le Monde, Manuel Valls avait fait état de vifs désaccords avec Christiane Taubira au sujet de cette réforme, s’interrogeant sur sa "soutenabilité politique".
Des différends que Jean-Marc Ayrault avait alors tenté d’aplanir, tandis que son ministre de l’Intérieur assurait travailler "main dans la main" avec la ministre de la Justice.
"Au sein d’un gouvernement, la discussion est toujours nécessaire", dit vendredi François Hollande dans Le Monde.
"Mais ce qui ne peut pas être admis, c’est que les arguments des uns et des autres se retrouvent dans la presse. Il s’agit là d’une règle éthique autant que politique. Rien ne doit mettre à mal la solidarité gouvernementale."
La réforme pénale sera adoptée début octobre en conseil des ministres, a dit vendredi Jean-Marc Ayrault. L’incertitude demeure en revanche sur la possibilité de débattre de ce texte au Parlement avant les élections municipales de 2014.
Julien Ponthus et Chine Labbé, édité par Patrick Vignal