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ONU - 18 septembre 2013 - Obama a mis son veto au projet de résolution de François Hollande sur la Syrie

mardi 17 septembre 2013, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 17 septembre 2013).

Russes et Américains s’approchent d’un accord sur la Syrie

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LE MONDE | 14.09.2013 à 10h24 • Mis à jour le 14.09.2013 à 11h00 |

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie Lakhdar Brahimi, entouré de John Kerry (à gauche) et de Sergueï Lavrov, à Genève, le 13 septembre. | Martial Trezzini/AP

Barack Obama a mis son veto au projet de résolution français sur la Syrie. A l’issue des deux jours d’entretien à Genève entre le secrétaire d’Etat John Kerry et son homologue russe, Sergueï Lavrov, l’administration Obama a laissé filtrer qu’elle ne jugeait pas indispensable d’obtenir à l’ONU le vote d’un texte menaçant le régime syrien de recours à la force s’il ne respecte pas ses obligations sur les armes chimiques.

Dès le lendemain de l’annonce de la proposition russe de placer les armes chimiques syriennes sous contrôle international, la France avait déposé un projet de résolution. Le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, avait estimé qu’il était indispensable d’y mentionner l’épée de Damoclès d’une "punition".

A Genève, les Russes ont fait savoir qu’aucune négociation ne pourrait avoir lieu sous la menace du recours à la force. Dans une série de briefings à la presse, les responsables de l’administration à Washington ont fait savoir qu’ils ne jugeaient pas utile, dans ces conditions, d’aller à l’affrontement.

"CONSÉQUENCES" SI LES SYRIENS NE JOUENT PAS LE JEU

Placer la résolution sous le chapitre VII de la charte des Nations unies (qui autorise le recours à la force ou aux sanctions), comme l’ont fait les Français, n’est pas un préalable, a indiqué un officiel. "Cela fait partie de la négociation." Selon le New York Times, Washington "n’insistera pas" pour obtenir ce mécanisme de contrainte, mais tentera quand même de trouver un processus évoquant des "conséquences" si les Syriens ne jouent pas le jeu. Aucune précision n’a été fournie sur ces éventuelles "conséquences".

Ce n’est pas la première fois que la France est obligée de changer de posture à la suite d’une décision de l’administration Obama. Le 31 août 2013, le président américain avait in extremis décidé de passer par le Congrès avant d’ordonner des frappes sur les sites stratégiques syriens. Le président français, François Hollande, n’avait été informé que quelques minutes plus tôt. Le 9 septembre 2013, Barack Obama a décidé de suspendre le projet de frappes pour considérer la médiation russe.

Les Américains ont été relativement satisfaits des discussions de Genève, et suffisamment pour poursuivre dans la voie diplomatique. "Il y a eu assez de progrès et assez de sujets mis sur la table pour que nous estimions avoir la responsabilité de poursuivre une solution diplomatique", a indiqué, vendredi 13 septembre, la porte-parole du département d’État, Marie Harf.

RELANCE DE LA CONFÉRENCE DE PAIX GENÈVE 2

Le secrétaire d’État et le ministre russe ont été rejoints à Genève par Lakhdar Brahimi, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie. Outre les questions techniques examinées par leurs – nombreux – experts en désarmement, les deux responsables ont évoqué la relance de la conférence de paix dite Genève 2, paralysée depuis des mois. John Kerry a insisté sur le fait que des progrès devraient être enregistrés au préalable sur la question des armes chimiques. Les deux ministres ont convenu de se retrouver le 28 septembre 2013, en marge de l’assemblée générale des Nations unies à New York.

Après avoir négocié en session bilatérale pendant deux jours, John Kerry ne voulait pas avoir l’air de laisser les alliés à l’écart. De Genève, il a annoncé qu’il serait lundi 16 septembre 2013 à Paris – pour un échange avec Laurent Fabius et son homologue britannique, William Hague – après une incursion, dimanche, à Jérusalem, pour faire le point avec Benjamin Nétanyahou sur le processus de paix israélo-palestinien, mais aussi sur l’avancée du dossier syrien. "Nous voulons être sûrs que les autres pays sont associés", indique le haut responsable.

L’administration Obama fonctionne sur un régime de double tracks (deux voies), indique cette même source. A New York, le processus politique tourne autour de la résolution du Conseil de sécurité, que Washington souhaite pourvue d’un mécanisme de vérification. A Genève, les discussions portent sur les "modalités techniques" du démantèlement des arsenaux de Bachar Al-Assad.

PAS DE SCÉNARIO IRAKIEN, SELON OBAMA

Pourquoi deux négociations séparées ? Selon ce haut responsable, la proposition de discussions bilatérales a été faite par les Russes, compte tenu du fait qu’ils ont une longue pratique des négociations de désarmement avec les Américains. Pour l’instant, l’ordre du jour se borne à des questions générales : nombre de missiles, stocks d’armes… Et quelle serait la moins mauvaise méthode pour les démanteler. Sur place ou à l’extérieur du théâtre syrien ? Quels délais ?

La Convention sur les armes chimiques accorde trente jours au régime syrien pour fournir la liste de ses armements. Un délai trop long aux yeux de Washington, qui n’entend pas pour autant fixer de date butoir "rigide". Elle souhaite parvenir en "quelques semaines" à un accord sur ce à quoi pourrait ressembler un processus de vérification.

Barack Obama avance prudemment. Il ne veut pas d’un scénario irakien. En 1991, la résolution 687 – que la diplomatie française s’enorgueillit d’avoir préparée – avait constitué le prélude à une architecture de résolutions placées sous chapitre VII contre l’Irak. Le Conseil de sécurité avait élaboré un régime de sanctions, puis un système humanitaire "Pétrole contre nourriture" pour alléger les conséquences de ces sanctions sur la population.

Arguant de 19 résolutions non respectées, George W. Bush avait lancé l’invasion de 2003 pour "désarmer" Saddam Hussein. Barack Obama est soucieux de ne pas mettre en branle un tel mécanisme de guerre. Comme le fait remarquer le journaliste Ryan Lizza, dans le New Yorker, la ligne rouge de Barack Obama concernait l’utilisation des armes chimiques, non pas la possession.

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