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Clermont-Ferrand - 21 septembre 2013 - Que cache la réunification de l’université ? (vidéo 3’08)

vendredi 20 septembre 2013, par bebert (Date de rédaction antérieure : 20 septembre 2013).

Extrait du Fr3 Auvergne du 20 septembre 2013 à 19h

Cliquer sur l’image pour voir la vidéo.

J’ai laissé sur la vidéo ce qui précède, et surtout ce qui succède au sujet principal, parce que cette histoire d’absence de logements est un scandale, à Clermont-Ferrand, dont l’ancien maire Roger Quillot fut, justement, ministre du logement sous François Mitterrand !

À Clermont-FD, en 1976, les étudiants se sont battus avec une grève très dure qui a duré quatre mois, qui a traversé les vacances de Pâques, et qui fut agrémentée de multiples émeutes très violentes, contre la partition de leur université. La voici bientôt réunifiée !

L’université de Clermont-Ferrand, illustre parce qu’ayant accueillie pendant la guerre de nombreux professeurs de grand renom venus se réfugier chez elle, au sud de la ligne de démarcation, était à l’origine unifiée.

En 1976, afin de créer une université des riches et une université des pauvres, l’Université de Clermont-Ferrand fut autoritairement divisée en deux :

Clermont I, pour les riches, avec en particulier la fac de médecine,

et

Clermont II, pour les pauvres, avec notamment les facs de Sciences et de Lettres.

Bien entendu, le but était que l’université des riches touche plus de subventions que l’université des pauvres.

Les étudiants se sont rebellés contre une telle injustice par tous les moyens qu’ils ont pu utiliser.

Grève très dure avec piquets de grève très durs.

Occupation de TOUS les locaux, même des locaux administratifs des facs de Sciences, de Lettres, de droit et Sciences-éco ; et, même, la fac de Sciences étant hors de la ville, une forte délégation de Sciences occupa aussi un local en ville, qui servait en temps "normal" de centre d’orientation (CIO), afin d’être physiquement à côté des facs de Lettres et de Droit et Sciences-éco.

Deux imprimeries, celle de la fac de Sciences, et celle de la fac de Lettres furent occupées ; et un journal , « L’extincteur », sortait régulièrement de ces imprimeries pour informer la population des dernières nouvelles du front. Parce qu’il n’était pas question de laisser le monopole de la parole aux organes de presse contrôlés par le pouvoir.

L’extincteur était l’instrument qui servait aux étudiants pour éteindre les grenades lacrymogènes lancées par la police, les CRS-SS et les gardes mobiles. Il servait aussi d’arme dissuasive dans les piquets de grève. C’est pour cela que cet instrument, l’extincteur, a servi aussi de prête-nom au journal des étudiants en lutte.

Comme quand un journal était tiré, il était légalement obligatoire indiquer l’imprimerie, et qu’il était toléré que soit écrit "Imprimerie spéciale", sur le journal L’extincteur était écrit la mention "Imprimerie spéciale occupée". Le journal était gratuit, mais les Clermontois se l’arrachaient et donnaient souvent une obole pour financer le mouvement.

Ce mouvement fit de nombreuses perquisitions dans divers locaux, notamment, et ce malgré la police totalement impuissante, le rectorat fut totalement perquisitionné par les étudiants. Et un rapport de deux pages centrales fut publié dans le journal Le Monde.

Etc. la suite une autre fois peut-être…

Une anecdote, en attendant : un copain, revenant du service militaire, avait ramené des grenades au plâtre, à peu près inoffensives, sauf si l’on avait la malchance de ramasser en plein visage un petit machin en métal qu’elles rejetaient en explosant. En fait, elles jetaient du plâtre afin que ceux qui étaient touchés soient tout blancs et reconnaissables. Le copain les avait vidées de leur plâtre et avait remplacé celui-ci par des clous rouillés, de la poudre explosive et du phosphore. Certains d’entre nous jouaient à la balle avec l’une de ces grenades au plâtre trafiquées. Autant dire que les fachos qui, à un moment, avaient menacé de nous attaquer militairement, se tenaient tranquilles et n’ont jamais oser mettre leurs menaces à exécution. Et ce n’est qu’une anecdote parmi d’autres. Le jour où le prolétariat saura se mobiliser, en face, ils sont foutus !

Ce qui est rigolo, en tout cas, aujourd’hui, c’est de penser à toute cette lutte, une des plus puissantes qui ait jamais eu lieu en milieux étudiant, pour éviter la partition de l’université, et de la voir bientôt réunifiée ! C’est pour 2017, paraît-il.

QUE CACHE CETTE FUSION ?

Une compression financière globale et des licenciements, comme souvent dans les fusions ?

Après s’être battu en 1976 contre la partition de l’université clermontoise, les étudiants se battront-ils contre la fusion ?

La partition fut un mauvais coup, à l’époque, puisqu’il s’agissait de créer une université des pauvres sous-financée, afin de pouvoir mieux financer une université des riches.

Il y a gros à parier que la fusion d’aujourd’hui soit un tout aussi mauvais coup que la partition d’hier !

Bien que fort peu le savent, l’expérience des luttes de 1976 à Clermont-FD, ainsi que celles de 1986 dans toute la France, fut très utile à la lutte que nous avons glorieusement gagné contre le CPE. Aussi, je vous invite à lire l’article dont le titre est ci-dessous, et surtout, à cliquer sur les liens afin d’étudier comment il faut s’y prendre pour gagner !

Comment a-t-on fait pour gagner contre le CPE en 2006 ?

http://mai68.org/spip/spip.php?article6

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