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Les obus utilisés dans l’attaque chimique n’ont jamais été vendues à la Syrie (Robert Fisk, le 22 septembre 2013)

lundi 23 septembre 2013, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 23 septembre 2013).

Les fusées utilisées dans l’attaque chimique du 21 août 2013 n’ont jamais été vendues à la Syrie

Original in english here :

http://www.independent.co.uk/voices…

Robert Fisk ; Sunday 22 September 2013.

Traduction : Info-Palestine.eu - al-Mukhtar :

http://www.info-palestine.eu/spip.php?article14008

Lundi 23 septembre 2013 - 09h:26

Alors que le régime de Bachar al-Assad à Damas a nié toute responsabilité dans les tirs d’obus de gaz sarin qui ont tué près de 1400 Syriens à Ghouta, dans la banlieue de Damas, le 21 août 2013, l’information circule maintenant dans Damas, que la nouvelle preuve de la Russie à propos de l’attaque, comprend les dates d’exportation des obus utilisés et - plus important encore - la liste des pays auxquels ils ont été vendus.

Inspecteurs des Nations Unies dans les faubourgs de Damas

Ces obus ont apparemment été fabriqués en Union soviétique en 1967 et vendus par Moscou à trois pays arabes : le Yémen, l’Égypte et la Libye du colonel Mouammar Kadhafi. Ces informations ne peuvent être encore vérifiées par des documents, et Vladimir Poutine n’a pas révélé les raisons pour lesquelles il avait déclaré à Barack Obama qu’il savait que l’armée d’Assad n’avait pas tiré les roquettes de gaz sarin. Mais, si l’information est exacte - et l’on croit qu’elle vient directement de Moscou - la Russie n’a jamais vendu ce lot particulier de munitions chimiques en Syrie.

Depuis la chute de Kadhafi en 2011, de grandes quantités d’armes de fabrication soviétique abandonnées sont tombées dans les mains de groupes rebelles et d’insurgés affiliés à al-Qaïda. Beaucoup de ces armes ont été retrouvées au Mali, certaines en Algérie et une grande quantité dans le Sinaï. Les Syriens ont depuis longtemps affirmé qu’une quantité importante d’armes de fabrication soviétique avait fait son chemin à partir de la Libye jusqu’aux rebelles dans la guerre civile syrienne, avec l’aide du Qatar - qui avait soutenu les rebelles libyens contre Kadhafi, et qui finance aujourd’hui les livraisons d’armes aux insurgés syriens.

Il ne fait aucun doute que la Syrie dispose d’un arsenal d’armes chimiques considérable. Ni que les stocks syriens contiennent de grandes quantités de gaz sarin dans des roquettes de 122mm. Mais si les Russes ont en effet été en mesure d’identifier les types d’obus précis à partir des fragments trouvés dans Ghouta - et si ceux-ci appartiennent à des munitions qui n’ont jamais été exportées vers la Syrie - le régime d’Assad va pouvoir se vanter que son innocence a été prouvée.

Dans un pays - en fait un monde - où la propagande est plus influente que la vérité, découvrir l’origine des produits chimiques qui ont asphyxié tant de Syriens il y a un mois est une enquête journalistique périlleuse. Les reporters qui envoient des dépêches depuis les zones tenues par les rebelles sont accusés par le régime d’Assad de pactiser avec les terroristes. quant aux journalistes qui sont du côté des lignes de front du gouvernement la Syrie, ils sont régulièrement accusés de relayer la propagande du régime. Et même si le régime d’Assad n’était pas responsable de l’attaque du 21 août 2013, ses forces ont commis des crimes de guerre en abondance au cours des deux dernières années. La torture, les massacres, les bombardements de cibles civiles ont depuis longtemps été établis.

Néanmoins, il faut dire aussi que de sérieux doutes sont exprimés par les organisations internationales, les Nations Unies et d’autres à Damas sur le fait que les obus de gaz sarin aient été tirés par l’armée d’Assad. Bien que ces employés internationaux ne peuvent donner leur identité, certains d’entre eux étaient à Damas le 21 août et ont posé une série de questions auxquelles on n’a pas encore fourni de réponse. Pourquoi, par exemple, la Syrie attendrait-elle que les inspecteurs de l’ONU soient confortablement installés à Damas le 18 août avant d’utiliser le gaz sarin à peine deux jours plus tard - et seulement à 7 kilomètres de l’hôtel où les inspecteurs venaient de descendre ? Ayant ainsi présenté à l’ONU des preuves de l’utilisation de gaz sarin - les inspecteurs étant rapidement sur place - le régime d’Assad, s’il était coupable, se serait certainement rendu compte qu’une attaque militaire serait organisée par les nations occidentales.

Toujours est-il que la Syrie est maintenant en train de perdre la totalité de ses défenses chimiques si stratégiques contre l’arme nucléaire israélienne - et cela uniquement parce que le régime aurait soit-disant tiré sept roquettes vieilles de près d’un demi-siècle sur une banlieue rebelle (s’il faut en croire les pouvoirs occidentaux) où seulement 300 des 1400 victimes (s’il faut en croire les rebelles) étaient des combattants. Comme une ONG occidentale le disait hier : « si Assad voulait vraiment utiliser le gaz sarin, pourquoi, pour l’amour de Dieu, a-t-il attendu pendant deux ans, et en plus quand l’ONU était sur le terrain pour enquêter ? »

Les Russes, bien sûr, ont apporté des démentis similaires de la responsabilité d’Assad pour les précédentes attaques au gaz sarin. Quand au moins 26 Syriens sont morts d’empoisonnement au gaz innervant à Khan al-Assal, le 19 mars - une des raisons pour lesquelles les inspecteurs de l’ONU ont été dépêchés en Syrie le mois dernier - Moscou avait également accusé les rebelles d’en porter la responsabilité. Les Russes ont ensuite présenté à l’ONU un rapport de 100 pages contenant leurs « preuves ». Toutefois, comme le témoignage de M. Poutine sur les attaques du 21 août, il n’a pas été rendu public.

Un témoin qui se trouvait avec les troupes de la 4e division de l’armée syrienne le 21 août - un ancien officier des forces spéciales considéré comme une source fiable - a déclaré n’avoir vu aucune trace que des missiles portant du gaz aient été tirés, alors qu’il était même dans l’une des banlieues, Moadamiya, qui était une cible pour le gaz sarin. Il se souvient des soldats exprimant des inquiétudes quand ils ont vu les premières images sur YouTube de civils en état de suffocation - pas par sympathie, mais parce qu’ils craignaient d’avoir à se battre au milieu de nuages ​​empoisonnés.

« Il faudrait peut-être aller au-delà des théories du complot et dire que le gouvernement n’était pas impliqué », a déclaré un journaliste syrien la semaine dernière. « Mais nous sommes sûrs que les rebelles ont obtenu du gaz sarin. Ils auraient eu cependant besoin des étrangers pour leur apprendre à tirer. Ou alors il y a une ’troisième force’ que nous ne connaissons pas ? Si l’Occident avait besoin d’un prétexte pour attaquer la Syrie, ils l’ont trouvé au bon moment, au bon endroit, et devant les inspecteurs des Nations Unies. »


Robert Fisk est le correspondant du journal The Independent pour le Moyen Orient. Il a écrit de nombreux livres sur cette région dont : La grande guerre pour la civilisation : L’Occident à la conquête du Moyen-Orient.

1 Message

  • Gas missiles ’were not sold to Syria’

    http://www.independent.co.uk/voices…

    Robert Fisk

    Sunday 22 September 2013

    Export papers seem to back Assad’s denial over sarin attack – but Russians won’t go into detail

    While the Assad regime in Damascus has denied responsibility for the sarin gas missiles that killed around 1,400 Syrians in the suburb of Ghouta on 21 August, information is now circulating in the city that Russia’s new "evidence" about the attack includes the dates of export of the specific rockets used and – more importantly – the countries to which they were originally sold. They were apparently manufactured in the Soviet Union in 1967 and sold by Moscow to three Arab countries, Yemen, Egypt and Colonel Muammar Gaddafi’s Libya. These details cannot be verified in documents, and Vladimir Putin has not revealed the reasons why he told Barack Obama that he knows Assad’s army did not fire the sarin missiles ; but if the information is correct – and it is believed to have come from Moscow – Russia did not sell this particular batch of chemical munitions to Syria.

    Since Gaddafi’s fall in 2011, vast quantities of his abandoned Soviet-made arms have fallen into the hands of rebel groups and al-Qa’ida-affiliated insurgents. Many were later found in Mali, some in Algeria and a vast amount in Sinai. The Syrians have long claimed that a substantial amount of Soviet-made weaponry has made its way from Libya into the hands of rebels in the country’s civil war with the help of Qatar – which supported the Libyan rebels against Gaddafi and now pays for arms shipments to Syrian insurgents.

    There is no doubt that Syria has a substantial chemical weapons armoury. Nor that Syrian stockpiles contain large amounts of sarin gas 122mm missiles. But if the Russians have indeed been able to identify the specific missile markings on fragments found in Ghouta – and if these are from munitions never exported to Syria – the Assad regime will boast its innocence has been proven.

    In a country – indeed a world – where propaganda is more influential than truth, discovering the origin of the chemicals that suffocated so many Syrians a month ago is an investigation fraught with journalistic perils. Reporters sending dispatches from rebel-held parts of Syria are accused by the Assad regime of consorting with terrorists. Journalists reporting from the government side of Syria’s front lines are regularly accused of mouthing the regime’s propaganda. And even if the Assad regime was not responsible for the 21 August attacks, its forces have committed war crimes aplenty over the past two years. Torture, massacre, the bombardment of civilian targets have long been proved.

    Nevertheless, it also has to be said that grave doubts are being expressed by the UN and other international organisations in Damascus that the sarin gas missiles were fired by Assad’s army. While these international employees cannot be identified, some of them were in Damascus on 21 August and asked a series of questions to which no one has yet supplied an answer. Why, for example, would Syria wait until the UN inspectors were ensconced in Damascus on 18 August before using sarin gas little more than two days later – and only four miles from the hotel in which the UN had just checked in ? Having thus presented the UN with evidence of the use of sarin – which the inspectors quickly acquired at the scene – the Assad regime, if guilty, would surely have realised that a military attack would be staged by Western nations.

    As it is, Syria is now due to lose its entire strategic long-term chemical defences against a nuclear-armed Israel – because, if Western leaders are to be believed, it wanted to fire just seven missiles almost a half century old at a rebel suburb in which only 300 of the 1,400 victims (if the rebels themselves are to be believed) were fighters. As one Western NGO put it yesterday : "if Assad really wanted to use sarin gas, why for God’s sake, did he wait for two years and then when the UN was actually on the ground to investigate ?"

    The Russians, of course, have made similar denials of Assad’s responsibility for sarin attacks before. When at least 26 Syrians died of sarin poisoning in Khan al-Assal on 19 March – one of the reasons why the UN inspectors were dispatched to Syria last month – Moscow again accused the rebels of responsibility. The Russians later presented the UN with a 100-page report containing its "evidence". Like Putin’s evidence about the 21 August attacks, however, it has not been revealed.

    A witness who was with Syrian troops of the army’s 4th Division on 21 August – a former Special Forces officer considered a reliable source – said he saw no evidence of gas shells being fired, even though he was in one of the suburbs, Moadamiya, which was a target for sarin. He does recall the soldiers expressing concern when they saw the first YouTube images of suffocating civilians – not out of sympathy, but because they feared they would have to fight amid clouds of poison.

    "It would perhaps be going beyond conspiracy theories to say the government was not involved," one Syrian journalist said last week, "but we are sure the rebels have got sarin. They would need foreigners to teach them how to fire it. Or is there a ’third force’ which we don’t know about ? If the West needed an excuse to attack Syria, they got it right on time, in the right place, and in front of the UN inspectors."

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