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Chômage - 30 novembre 2013 - Le chiffres ont-ils été manipulés pour donner raison à Hollande ? (vidéo 2’15)

vendredi 29 novembre 2013, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 29 novembre 2013).

Note de do : Dans les années 1980 et 1990, j’ai très bien connu une assistante sociale de l’ANPE — à cette époque, il y avait l’ANPE, et les ASSEDIC. Plus tard, histoire de supprimer des emplois, ces deux organismes ont été fusionnés et compressés en un seul nommé "Pôle Emploi". Supprimer des emplois dans un organisme chargé de faire diminuer le chômage, je trouve ça assez comique, au fond.

Justement, cette assistante sociale m’avait expliqué qu’à l’ANPE, les employés recevaient couramment des circulaires leur demandant de réduire le chômage officiel en radiant le plus possible, même pour des raisons bidons, les inscrits à l’ANPE, et on leur demandait aussi de tout faire pour décourager les gens de rester inscrits à l’ANPE.

Les assistantes sociales avaient fait en 1987 un grand mouvement de contestation auto-organisé en coordination. Et les Assistantes sociales de l’ANPE avaient joué un rôle non négligeable dans ce mouvement. Elles étaient très motivées justement parce qu’elles prenaient leur boulot à coeur. Elles avaient la vocation, et ne supportaient pas que tout soit fait pour virer abusivement les chômeurs de l’ANPE afin de faire diminuer artificiellement les chiffres du chômage.

Un chômeur désinscrit de l’ANPE était viré automatiquement des ASSEDIC et ne touchait donc plus aucune indemnité. C’était donc double bénéfice pour l’État !

Ce qui prouve bien que le slogan qui veut nous faire croire que « L’État, c’est nous. » est un mensonge. En réalité l’État est une arme de la classe dominante, de la bourgeoisie. Karl Marx disait que « L’État, c’est les bandes armées du pouvoir »

Les chiffres du chômage ont-ils été manipulés pour donner raison à Hollande ?

http://www.challenges.fr/economie/2…

Par Héloïse Bolle le 29-11-2013 à 12h24 - Mis à jour à 18h57

La baisse du nombre des demandeurs d’emploi en octobre suscite les sarcasmes de l’opposition. Les statistiques officielles font, depuis longtemps, l’objet de critiques. A tort ou à raison ?

François Hollande et son ministre du Travail, Michel Sapin

"L’inversion de la courbe du chômage est désormais amorcée". C’est par ce sobre commentaire que l’Elysée a accueilli la nouvelle d’une baisse de 20.500 du nombre de chômeurs entre septembre et octobre. Après l’incident du "bug SFR", dévoilé fin septembre, il fallait avoir le triomphe modeste. La baisse enregistrée au mois d’août, 50.000 chômeurs en moins, était tellement spectaculaire que le ministère du Travail et de l’Emploi avait hésité à publier ce chiffre.

Jouant la transparence, il s’était entouré de toutes les précautions dans son communiqué : "Ces chiffres doivent encore être interprétés avec prudence. Une baisse en août ne permet pas d’exclure une hausse le mois suivant. Les résultats d’un mois ne font pas un retournement".

L’explication était tombée trois jours plus tard : parmi les demandeurs d’emplois sortis des listes ce mois-là, entre 21.000 et 28.000 n’avaient pas reçu de SMS de rappel, et avaient assez logiquement omis de se déclarer, comme ils sont tenus de le faire chaque mois.

La différence entre les chômeurs de catégorie A, B, C, D ou E

"Des incohérences comme celle-ci dans les chiffres, cela arrive tous les deux ou trois ans", explique un connaisseur. "Celle-ci est juste très, très mal tombée". Elle a privé le gouvernement d’une bonne nouvelle, puisque même sans le "bug", le nombre de chômeurs était en recul. Nouvelles procédures de contrôle, excuses et rectification rapide n’y ont rien fait. Ce bug a jeté la suspicion sur les chiffres. Et il a confirmé qu’il suffit très peu, pour obtenir la fameuse "inversion de la courbe du chômage."

Media, politiques et grand public ont les yeux braqués sur le chiffre mensuel des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi. Il s’agit des chômeurs de "catégorie A", qui recense ceux n’ayant pas travaillé ne serait-ce qu’une heure pendant le mois précédent, et qui sont à la fois en "recherche active" et indemnisés. C’est ce chiffre qui a reculé en octobre.

Il n’est pourtant pas révélateur de la situation du chômage, car les inscrits à Pôle Emploi peuvent aussi figurer dans les catégories B (s’ils ont travaillé moins de 78 heures pendant le mois précédent et continuent à être indemnisé), C (s’ils ont travaillé plus de 78 heures et n’ont pas été indemnisés au cours du mois précédent), D (s’ils sont en formation ou en arrêt maladie) ou E (non tenues de rechercher un emploi car elles en occupent déjà un, comme un contrat aidé). Réunies, les effectifs de ces demandeurs d’emplois, toutes catégories confondues, se sont encore gonflés de 55.900 personnes.

Mais seuls les "A" comptent. Pour inverser la courbe, il suffit donc de les faire basculer vers d’autres catégories, au moyen d’une formation, d’un job à temps partiel ou d’un contrat aidé. En octobre 20.000 personnes ont ainsi quitté la catégorie A, pour venir grossir les rangs des autres catégories.

Des radiations administratives abusives ?

Faut-il y voir une manipulation ? D’abord, si elle est existe, elle est mondiale, puisque la catégorie A, correspond, à quelques nuances près, à la définition du chômeur de l’Organisation internationale du travail (OIT). Patricia Ferrand, qui représente la CFDT au conseil d’administration de Pôle Emploi, écarte toute intention de trucage : "Plus une personne reste sans activité, moins elle a de chances de retrouver un emploi.

Les équipes sont incitées, dans leur accompagnement des demandeurs d’emploi, à les encourager à reprendre un emploi, même à temps partiel, même ponctuel. Ce n’est pas pour changer les chiffres, c’est pour prévenir le chômage de longue durée".

Sur les 5,52 millions de personnes inscrites, toutes catégories confondues, 1,6 millions ont travaillé au moins une heure. Leur nombre de ces demandeurs d’emploi en activité réduite a augmenté de 56% en dix ans. Cela ne signifie pas, pour autant, qu’ils occupent un emploi satisfaisant. 41% sont d’ailleurs toujours indemnisés, preuve que les revenus qu’ils tirent de leur travail sont nettement insuffisants.

Autre explication à la diminution du nombre de "chômeurs A" : les radiations administratives. 52.600 en octobre, presque 11.000 de plus qu’en septembre. "Il n’y a pas de consignes en haut lieu pour radier le maximum de personnes, c’est un procès d’intention, conteste Bernie Billey, conseillère et déléguée syndicale à Pôle emploi. Du reste, personne n’y a intérêt, car une personne injustement radiée devra être réintégrée, ce qui génère du travail en plus".

Pourtant le phénomène existe, et il n’est pas toujours du fait des équipes de Pôle emploi, comme l’explique Maurad Rabbi, qui représente la CGT au sein de l’organisme. "De plus en plus de gens cessent de s’actualiser. Quand ils ne sont plus indemnisés, ils n’ont plus d’intérêt à se rendre aux entretiens. Pour peu que leur situation familiale leur permette de vivre sans travailler, ils abandonnent".

L’indice trimestriel de l’Insee est plus fiable

En résumé, commente Stéphane Carcillo, professeur d’Economié à Sciences-Po, "tous les inscrits ne sont pas forcément chômeurs au sens du BIT, soit parce qu’ils ne cherchent pas vraiment d’emploi, soit parce qu’ils en occupent déjà un, suivent une formation ou sont trop près de l’âge de la retraite. A l’inverse, tous les chômeurs ne sont pas forcément inscrits, notamment quand ils ne touchent pas d’allocation".

Autant dire que les chiffres fournis par Pôle Emploi ne donnent qu’une indication partielle de la situation réelle du chômage. Par ailleurs, ils sont fournis de façon mensuelle et sont souvent en dents de scie. Pour avoir une idée plus claire, il faudrait scruter un autre indicateur, celui fourni chaque trimestre par l’Insee, moins volatil.

Mais même ce dernier est sujet à quelques précautions : au printemps dernier, l’organisme de la statistique publique a changé son questionnaire et déploré la réduction artificielle du nombre de chômeurs de 90.000, et un taux de chômage en recul de 0,3 point. Encore une source de confusion.

Mais il y a tout de même un consensus : quel que soit la courbe du chômage, il serait souhaitable qu’elle s’inverse. Comment ? Réponse de Stéphane Carcillo : "Sur le long terme, la courbe fluctue en fonction de trois variables : la conjoncture, les politiques publiques et la démographie". Autant dire que le gouvernement -quel qu’il soit- n’a que partiellement la main.

Analyse de la propagande de Hollande sur le chômage

BFM le 29 novembre 2013 à 07h50

Cliquer sur l’image pour voir la vidéo.

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