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Quand sécurité rime avec stupidité à la maison d’arrêt de Grasse

jeudi 9 janvier 2014, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 8 janvier 2014).

Comme dans la plupart des établissements pénitentiaires, la maison d’arrêt de Grasse réserve une partie de ses locaux pour des détenus « protégés ». Dans cette partie du bâtiment sont regroupés en grande majorité des détenus poursuivis pour mœurs (correctionnel et criminel) mais aussi des personnes protégées en raison de leur âge avancé, de leur jeunesse (18 ans) mais aussi les personnes fragiles psychologiquement ou ayant subis des menaces ou des violences.

Quelque soit la réalité de l’infraction, si un détenu se trouve à cet étage (à Grasse le C/3e) il devient la cible et la victime potentielle des détenus des autres bâtiments. Insultes, Crachats, violences physiques, psychologiques, menaces de mort font partie du quotidien de ces détenus protégés quand ils sont amenés à croiser les autres détenus. C’est pourquoi depuis plusieurs années, les déplacements de détenus protégés se faisaient avec un minimum d’intelligence afin d’éviter des rencontres dangereuses pour ces derniers. En particulier pour l’accès au parloir qui est une des zones les moins sécurisée de l’établissement. Aucune caméra, 4 portes de séparations entre 2 zones avec surveillants et 1 escalier où se règlent de nombreux conflits.

Pourtant pour la nouvelle année, la direction a décidé de mettre en place un nouveau système de déplacement pour l’accès aux parloirs. Auparavant les détenus protégés pouvaient accéder au parloir 30 minutes avant l’heure de la rencontre, ce qui leur permettait de ne rencontrer quasiment aucun détenu d’un autre bâtiment et surtout se pouvoir accéder rapidement aux cabines d’attente qui leurs sont réservées, car en partant plus tôt, les portes de séparation restent ouvertes dans la zone dangereuse. Or avec le nouveau système, les détenus protégés ne peuvent quitter leur cellule que 15 minutes avant l’heure du parloir… comme tous les autres détenus. Bilan, les détenus protégés se retrouvent mélangés dans une zone non sécurisée, sans surveillants et portes fermées, pendant plus de 15 minutes au milieu d’une 30aine de détenus qui n’attendent que cette occasion pour « tabasser » des détenus censés être protégés par l’administration pénitentiaire. Certaines agressions ont déjà été déplorées et des détenus ont décidé de se rapprocher du contrôleur général des lieux de privation de libertés et de l’OIP, et envisagent de déposer une plainte collective par le biais de l’avocat avec qui ils ont déjà pris attache, contre la maison d’arrêt de Grasse pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « violences psychologiques ».

Bien entendu la maison d’arrêt de Grasse reste sourde aux demandes des détenus visant à modifier ce système. Si vous avez des proches protégés au sein de cet établissement, invitez-les à se rapprocher de l’OIP et du CGLPL. Le parloir doit rester un moment d’échange convivial où règne le plaisir de retrouver ses proches et ses amis, et ne doit pas devenir une torture psychologique pour les familles comme pour les détenus qui angoissent de savoir si leur intégrité physique ne sera pas en danger à chaque parloir.

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