Un document de l’ETA réaffirme l’abandon de la violence
http://www.sudouest.fr/2014/01/19/u…
Publié le 19/01/2014 à 12h18 , modifié le 19/01/2014 à 12h42
Dans un document interne, l’organisation indépendantiste basque réaffirme l’abandon de lutte armée qu’elle avait annoncé en 2011. Le groupe reste classé organisation terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne.
La tension entre indépendantistes basques et le gouvernement espagnol demeure malgré tout très forte. Une semaine plus tôt, le samedi 11 janvier 2014, 100 000 manifestants ont défilé dans les rues de Bilbao et défié Madrid après l’interdiction par la justice d’une mobilisation en soutien aux prisonniers d’ETA. Photo Cottereau Fabien
L’ETA a réitéré dans un document interne son engagement à abandonner la violence, annoncé en 2011, et réaffirmé ses orientations "stratégiques" en vue de l’indépendance du Pays Basque, selon le journal Gara qui publie ce texte dimanche (en espagnol) :
http://mai68.org/spip/spip.php?article6586
Ce document interne, daté de décembre et "signé par le comité exécutif" du groupe armé, aurait été saisi lors d’une opération de police menée le 8 janvier au Pays Basque contre le groupe de coordination des prisonniers de l’ETA, dans lequel huit personnes ont été arrêtées, affirme le journal en citant des sources de la Garde civile.
La direction de l’ETA soutient "de manière écrasante le renouvellement stratégique" opéré par l’organisation depuis 2009, qui a conduit à l’abandon définitif de la lutte armée, "et réaffirme les décisions prises" par le groupe, selon Gara.
"Parmi celles-ci, elle relève l’abandon de la lutte armée, à laquelle elle donne un ’caractère stratégique’", ajoute le journal. Pour l’ETA, "dépasser le conflit est une priorité, mais il faut aussi faire des pas concrets sur le chemin de l’indépendance", écrit encore Gara.
L’ETA, très affaibli sous la pression policière et à mesure que la gauche indépendantiste basque gagnait en influence politique, avait annoncé le 20 octobre 2011 qu’elle abandonnait la violence, après 40 ans de lutte armée pour l’indépendance du Pays Basque et de la Navarre.
Mais le groupe classé organisation terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne, rendu responsable de la mort de 829 personnes, refuse de désarmer et de se dissoudre, comme l’exigent les gouvernements espagnol et français. Il réclame notamment un rapprochement de ses prisonniers, au nombre d’environ 500 dispersés dans des prisons espagnoles et françaises, du Pays Basque, et une amnistie.
Mais le gouvernement de droite espagnol reste inflexible dans sa politique pénitentiaire, très ferme, à l’égard des militants de l’ETA emprisonnés et refuse toute négociation.
Dans ce face-à-face bloqué, le collectif des prisonniers de l’ETA, l’EPPK, a fait un pas très attendu : le 28 décembre, il a publié un communiqué [Voir sous l’article le premier commentaire] dans lequel il entérinait l’abandon de la violence, évoquait pour la première fois de possibles démarches individuelles en vue d’une libération, semblant ainsi renoncer à sa demande historique d’une amnistie collective, et reconnaissait "les souffrances et les dommages causés par le conflit".
Pays Basque - Mobilisation monstre à Bilbao le 11 janvier 2014
Pour le rapatriement des prisonniers de l’ETA !
Cliquer sur l’image pour voir la vidéo.
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