http://www.assawra.info/spip.php?article5984
Samedi 25 janvier 2014, par La Rédaction d’Assawra
Le quasar UM287 apparaît ici entouré d’une gigantesque nébuleuse de gaz dans lequel a été débusqué le premier filament cosmique jamais observé. © Sebastiano Cantalupo / University of California
**
En matière de sciences, ou plus généralement de découvertes, la chance est souvent de la partie. Il en a fallu une bonne dose aux astronomes qui viennent d’observer un petit bout du gigantesque réseau de filaments de gaz et de matière qui relie, entre elles, les galaxies, comme une toile servant de trame à notre Univers. Car, si le phénomène était déjà bien prédit par le modèle standard de la formation du cosmos (comprenez la théorie la plus communément admise), aucun chercheur n’avait encore jamais réussi à débusquer la moindre portion de ces filaments dans le ciel.
Jusqu’ici, c’est en simulant informatiquement la structure à grande échelle de l’Univers que les astrophysiciens avaient estimé que les amas de galaxies étaient reliés entre eux par des sortes de filaments cosmiques, délimitant, en creux, de grands vides ou, du moins, des zones où la densité en galaxies est extrêmement faible. Car les galaxies ne sont pas du tout distribuées au hasard, comme on pourrait le croire. Elles sont un peu comme nos villes, qui ont si souvent fleuri le long des fleuves.
Une gigantesque nébuleuse de gaz
Mais alors pourquoi l’équipe de chercheurs internationaux de l’université de Californie et de l’Institut allemand Max Planck, qui viennent de publier leurs résultats dans la revue Nature, est-elle parvenue à réussir là où d’autres avaient échoué ? Le hasard, qui fait parfois bien les choses. Alors qu’ils observaient un gigantesque quasar, UM287, coeur actif et extrêmement lumineux d’une galaxie lointaine, celui-ci a émis un flash faisant apparaître la structure d’une gigantesque nébuleuse de gaz d’environ deux millions d’années-lumière de diamètre.
"C’est de loin la plus importante nébuleuse jamais observée à ce jour", estime Sebastiano Cantalupo, l’un des auteurs de l’étude. L’énorme quantité d’énergie dégagée par le quasar a rendu l’hydrogène contenu dans un filament fluorescent, et celui-ci est alors apparu sous leurs yeux. Toutefois, comme bien souvent en science, la trouvaille soulève de nouvelles questions : la quantité du gaz contenu dans le filament observé ne correspond en rien à ce que les modèles numériques avaient prévu…
(Portail sciences, 24 janvier 2014)
RSS 2.0