Les prophètes de la fin du monde interprètent mal l’économie chinoise

Les prophètes de la fin du monde interprètent mal l’économie chinoise (COMMENTAIRE)

http://french.xinhuanet.com/alaune/2014-02/26/c_133145431.htm

Publié le 2014-02-26 à 19:37 | french.xinhuanet.com

BEIJING, 26 février (Xinhua) — Selon les dernières statistiques officielles, l’économie chinoise a connu une hausse de 7,7% l’année dernière, un ralentissement relatif en comparaison aux taux à deux chiffres enregistrés pendant près de 30 ans.

Cette modération a suscité des préoccupations et des remous sur les marchés, certains sceptiques affirmant que le boom économique de la Chine a pris fin et qu’un atterrissage brutal est inévitable.

Cependant, ces prophètes de la fin du monde ne voient pas le portrait global de l’économie chinoise et ont surestimé les risques en se concentrant sur les chiffres.

D’une part, le taux de croissance actuel de la Chine, bien que plus bas que celui observé au cours des dernières années, guide encore les autres économies.

D’autre part, le ralentissement est un résultat attendu de la nouvelle stratégie du gouvernement chinois, en quête d’une croissance orientée vers la qualité et respectueuse de l’environnement.

Les dernières statistiques officielles montrent que la consommation a rattrapé l’investissement pour devenir un moteur aussi important de la croissance économique chinoise, un signe précurseur du succès des efforts de restructuration de la Chine.

Sur un long terme, la Chine cherche à promouvoir la consommation domestique afin d’améliorer la durabilité économique. Le gouvernement a adopté diverses mesures telles que l’augmentation des dépenses publiques sur les soins de santé et les pensions pour renforcer le pouvoir d’achat du peuple.

Dernier point, mais non le moindre, l’écart de revenus entre les zones rurales et urbaines a été réduit, un résultat encourageant des efforts massifs d’urbanisation. Des dizaines de millions de fermiers chinois, le plus important groupe de consommateurs du pays, longtemps à la traîne, deviennent des clients capables et prêts, qui libéreront un puissant pouvoir d’achat pour la Chine et le reste du monde.

La Chine, qui a contribué à 50% de la croissance mondiale en 2009 et 2010, a offert un puissant coup de main pour faire sortir de la crise économique mondiale qui a éclaté en 2008.

Cependant, le gouvernement chinois est bien conscient du fait que la croissance rapide du pays ne s’est pas avérée durable, d’autant qu’elle a créé une pénurie de ressources, de la pollution atmosphérique et une productivité excessive.

Grâce aux efforts inlassables du gouvernement chinois sur la réforme économique et l’urbanisation, la proportion des activités manufacturières au sein des bases économiques de la Chine poursuivra son déclin. Le développement durable dépendra de plus en plus d’une croissance de haute qualité, caractérisée par une inflation plus basse et une plus grande mobilité sur le marché du travail.

"Nous savons que le monde attend beaucoup de la Chine. Pourtant, il est déraisonnable de demander à la Chine de contribuer à la moitié de la croissance mondiale comme elle l’a fait, compte tenu de son économie, qui représente moins de 10% de l’économie mondiale", a indiqué le ministre chinois des Finances Lou Jiwei en fin de semaine dernière à Sydney, en Australie, dans le cadre des réunions du G20.

A maintes reprises au cours des dernières années, la Chine a reçu des avertissements sur sa surchauffe économique et s’est fait casser les oreilles au sujet d’une éventuelle récession. Néanmoins, avec une performance économique dynamique et tenace, la deuxième plus grande économie du monde a prouvé que de tels avertissements n’étaient pas fondés.

Cette fois-ci, les prophètes pessimistes sont voués à être de nouveau déçus, du fait qu’ils n’ont pas su reconnaître les fondements de l’économie chinoise, ainsi que la capacité et la volonté du gouvernement chinois de poursuivre les réformes.

En créant de la turbulence sur les marchés, les prophètes de la fin du monde ne feront de bien à personne. Après tout, une économie chinoise plus stable et plus solide sert également les meilleurs intérêts du monde.