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Pays basque - Les abertzale réalisent une percée remarquée aux municipales

samedi 29 mars 2014, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 29 mars 2014).

Les abertzale réalisent une percée remarquée

Pays basque- Outre la brèche dans laquelle se sont invités centre et droite, les abertzale avancent

L’abertzalisme de gauche réalise une percée incontestable.

À Cambo les-Bains, où il s’invitait pour la pre­mière fois, il frise les 28 %. À Ciboure, la liste du jeune (24 ans) Eneko Aldana-Douat atteint 21%, talonnant celle du socialiste Henri Duhaldeborde. À Saint-Jean-de-Luz, Pascal Lafitte bat tous les records, avec 26 %. Quant à Bruno Carrère, il arrive en tête à Ustaritz.

À cela s’ajoutent des progressions significatives à Hasparren et Mauléon, ainsi qu’une élection au premier tour à Saint-Étienne-de-Baïgorry… Sans oublier le maintien au second tour de la liste Iriart, à Bayonne. Dimanche, les abertzale se sont non seulement donné tou­tes les chances d’augmenter le nom­bre de leurs élus, mais ils ont aussi maillé le territoire. Un essaimage en règle, qui distingue le Pays basque du reste de la France. Car si l’effet François Hollande a joué, ici comme ailleurs, il n’explique pas tout

« Sous-système »

Pour le porte-parole de la plate­forme EH Bai, Peio Etcheverry-Ainchart, les forces en présence dépen­dent aussi d’un « sous-système propre au Pays basque ». « UMP et PS doivent prendre cette donnée en compte », explique celui qui est aussi colistier abertzale dans la cité luzienne. « Ici, on ne fait pas de la poli­tique de la même manière qu’à Bordeaux ou Clermont-Ferrand. Les abertzale avaient déjà annoncé la couleur en devenant la troisième force politique du Pays basque lors des législatives. Nous avons montré dimanche qu’il existait un abertzalisme municipal crédible. Et qui s’enracine bien. »

Ce dernier constat s’avère effecti­vement implacable. D’autant qu’il promet l’intégration des intercommunalités par des élus abertzale, jusqu’ici réduits à la portion con­grue dans ces assemblées. « Certai­nes problématiques sont essentiel­lement portées par les abertzale, reprend le porte-parole d’EH Bai. Ils ont contribué à faire bouger les li­gnes, notamment au niveau de la langue ou de la collectivité. » Reste cette légitime interrogation, qui en­toure la mouvance : est-elle surtout abertzale, ou surtout de gauche ?

« Des élus ont compris que certai­nes questions ne pouvaient pas être éludées, répond Peio Etcheverry-Ainchart. C’est le cas de Max Brisson, à Biarritz, ou de Jean-René Etchegaray, à Bayonne (candidats respectivement UMP et UDI, Ndlr). Et nous voyons que les têtes de liste hostiles à ces problématiques, comme Jean Espilondo, Guy Lafite ou Henri Etcheto, se sont plantées. » Certes, le représentant d’EHBai n’occulte pas le poids de la politique nationale, qui a sans doute handicapé le trio de gauche précité. Or leurs résuItats sont « aussi dus à leur positionne­ment face aux questions basques », ajoute-t-il.

Être à gauche ne suffit pas

Pour le Luzien, cela n’empêche pas les programmes municipaux des abertzale d’incliner très clairement à gauche « Ce n’est pas parce qu’une liste refuse de se reporter sur celle du PS qu’elle n’est pas de gauche. Seulement, être à gauche ne suffit pas, de même qu’entendre les re­vendications abertzale n’est pas as­sez. Par exemple, le fait que Jean-René Etchegaray soit une figure de proue du combat pour la collectivi­té n’a pas empêché Jean-Claude Iriart de se maintenir. Cela montre bien que l’alliance d’Etchegaray avec l’UMP, dès le premier tour, était rédhibitoire. »

Aucune liste abertzale n’étant inféodée à EH Bai, il n’est toutefois pas interdit de rallier une équipe de droite dans l’entre-deux tours.

Thomas Villepreux

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