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Municipales - Victoires et modesties au Pays basque

lundi 31 mars 2014, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 31 mars 2014).

Victoires et modesties

http://www.enbata.info/articles/victoires-et-modesties

Par Bixente Vrignon | Publié : 31/03/2014

C’était hier, mais il semble déjà très loin, le temps où un élu s’imposait en patron, jaun eta jabe, dans les plus importantes communes du Pays Basque. Pour mettre entre parenthèses un instant la loupe déformante abertzale, prenons le cas de l’élection à Boucau. Elle a mis en relief plusieurs enseignements de ce scrutin. Même le personnage qu’est Francis Gonzalez n’a pas fait de sa victoire celle d’un camp contre un autre. Il a en revanche rappelé le dédain, et le mépris affichés par des candidats concurrents : la déconsidération d’un adversaire ne paye plus. Et sa large avance prouve qu’une étiquette politique ne suffit plus, pas plus que l’appareil d’un parti.

Certaines victoires, à Bayonne, à Biarritz, sont acquises sur des marges très faibles, plus confortables ailleurs comme à Anglet ou Hendaye, mais partout les listes majoritaires ont affiché un profil bas. Les campagnes électorales ont rappelé que l’attente est immense, en matière de logement et de transport, que les ressources sont faibles, et que le pouvoir politique se déplace lentement vers les communautés de communes, et d’agglomération.

Mais le véritable virage pour les abertzale, est ce rapprochement sur la pointe des pieds, vers les socialistes. Partiel, imparfait, fragile, mais global. C’est juste un début qui esquisse un nouvel équilibre politique. La décision des abertzale d’Hendaye de prendre en charge l’économie sociale et solidaire, prouve qu’il n’y a plus de problématique culturelle basque. La gestion d’une politique culturelle et linguistique basque n’est déjà plus le champ clos de l’abertzalisme politique des élus de toutes tendances l’assument et souvent bien.

Premier changement donc, des abertzale aux affaires, en tant qu’abertzale, à la tête de groupes pluriels à gérer, ou membres essentiels de tels groupes.

Deuxième nouveauté, il n’y a plus d’alliance avec la droite et le centre, si on laisse de côté le merle blanc biarrot. La question s’est posée pourtant, et elle a fait débat ; mais la direction prise par les listes soutenues par Euskal Herria Bai semble assez claire. Du coup, troisième conséquence, elle remet en question le positionnement des militants et des listes de gauche. Souvent sincères dans leur engagement républicain indissociable de la notion de gauche dans leur parcours politique, l’irruption du courant abertzale dépolarise leur nord politique. Au point de faire capoter des alliances. Ces municipales appellent donc les partis de la gauche traditionnelle à un repositionnement.

Enfin, les commentaires et les analyses de ce lendemain de scrutin portent sur les communes, les plus en vue, les plus faciles : celles de plus de 1.000 habitants, où le mode de scrutin met en évidence les rapports de forces entre familles politiques. Ils devront peut-être revus à la lecture des communes moins importantes, où les majorités ont basculé.

1 Message

  • un chiffre indiscutable qui nous honore…

    Au pays basque, Euskal Herria :

    FN : 0 élu municipal !!

    PS : ça ne mérite quand même pas la Légion d’Honneur dont on se contrefout ! On se contenterait d’une collectivité territoriale avec certains pouvoirs…

    Xarlo

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